18/10/2015 La clinique de Martigues, centre de référence dans la lutte contre l'obésité IMPRIMER Publié sur La Provence (http://www.laprovence.com) LA CLINIQUE DE MARTIGUES, CENTRE DE RÉFÉRENCE DANS LA LUTTE CONTRE L'OBÉSITÉ Par Stéphane Rossi Créé le 17/10/2015 14:08 Pendant longtemps, les Occidentaux se sont gaussés du mode alimentaire d'une grande partie de la population américaine. Sodas à outrances, chips, burgers... on pensait alors que l'obésité était un phénomène né au pays de la malbouffe. Mais depuis quelques années, malgré les cris d'alarme des acteurs de la santé, on s'est rendu compte, bien trop tard, que l'obésité touchait de plus en plus de Français. Plus de 6,5 millions de personnes sont désormais considérées comme obèses en France, soit 14,5% de la population adulte. Le pourtour de l'étang de Berre n'est pas en reste, loin de là puisque l'on considère que 12 % des enfants de moins de 18 ans sont obèses. On ne parle pas là d'un simple surpoids, de quelques kilos en trop mais bien http://www.laprovence.com/print/3627036 1/3 18/10/2015 La clinique de Martigues, centre de référence dans la lutte contre l'obésité d'une notion scientifique assez simple, l'Indice de masse corporelle (IMC) qui permet de mettre en évidence à la fois le surpoids de l'individu mais aussi, voire surtout, les risques qu'il encourt à terme. On parle alors d'obésité morbide, un excès de poids associé à des co­morbidités (diabète, problèmes cardiaques, apnée du sommeil, hypertension...) pouvant entraîner le décès de l'obèse en question. L'OBÈSE EST SOUVENT UNE FEMME QUI GRIGNOTE ET MANGE MAL Souvent isolés, les malades peuvent bénéficier, à Martigues, d'une prise en charge pluridisciplinaire au sein de la clinique chirurgicale de Martigues. Cette dernière vient d'ailleurs d'obtenir la labellisation "centre de l'obésité" de la part de la Société Française et Francophone de Chirurgie de l'Obésité et des Maladies Métaboliques (SOFFCO MM) devenant ainsi, l'un des 29 établissements français de référence en 2015. "C'est remarquable pour un établissement comme le nôtre, se réjouit Marc Fournies, le directeur de la clinique. C'est un véritable projet médical que nous avons commencé en 2011 et qui vient d'aboutir."##Et_#AUSSI_3_# Ce mini­événement médical tient au fait que la prise en charge des patients se fait réellement de façon pluridisciplinaire. "Nous avons une équipe qui effectue un bilan bariatrique et qui est composée d'un nutritionniste, d'un gastro­entérologue, d'un pneumologue, un psychologue, un psychiatre­psychothérapeute, un endocrinologue, un radiologue, un cardiologue, un stomatologue, une diététicienne, un kinésithérapeute et un spécialiste de chirurgie réparatrice, poursuit Marc Fournies. Les spécialistes effectuent toute une série de tests qui vont permettre de comprendre pourquoi ils en sont arrivés là. Certains ne boivent plus d'eau mais que des sodas, d'autres mettent 14 sucres dans un café...Ensemble, ils déterminent la marche à suivre qui n'est pas forcément chirurgicale. Les techniques chirurgicales sont réservées aux patients ayant des comorbidités associées à un IMC élevé (supérieur à 35­40)". DÉFINITIF Lorsque l'opération s'avère nécessaire, les patients passent alors entre les mains de deux spécialistes, les chirurgiens Ettore Marzano et Jacopo d'Agostino, sur un plateau dédié. Ici, la table d'opération est renforcée pour pouvoir supporter les poids de ces patients complexes. Le jour de notre venue, le docteur Marzano s'occupe d'une patiente de 65 ans, accusant 96 kg pour 1,60 m et un IMC de 42. Elle souffre d'hypertension artérielle et d'apnée du sommeil."Le poids idéal de cette patiente se situe autour de 62­63 kilos, explique le chirurgien. La procédure que nous avons définie est la création, dans l'estomac, d'une petite poche gastrique de 30 centimètres cubes que nous allons relier à l'intestin grêle 1,50 mètre plus loin contrairement à l'anneau gastrique (1). Il s'agit d'une technique définitive qui permettra à la patiente de réduire ses apports alimentaires de façon considérable. Il lui faudra ensuite se rééduquer en terme d'alimentation puisque comme la plupart des obèses, cette patiente est une grignoteuse qui mange mal et toute la journée." Cette patiente bénéficiera d'un suivi alimentaire. Pendant les deux premières années, elle consultera tous les trois mois de façon à prévenir toute complication comme les carences en vitamines fréquentes après l'opération. La cellule de suivi lui redonnera les bases d'une bonne hygiène de vie, en la réadaptant au sport (ci dessous) notamment. (1) L'anneau gastrique, très populaire dans les années 80, est une technique restrictive et en théorie réversible, qui vise à réduire le passage entre l'estomac et l'oesophage et qui est de moins en moins utilisée car elle est moins efficace à long terme. EN PHASE POSTOPÉRATOIRE, ON REPREND GOÛT À L'EFFORT #IMGLP­2­#Le suivi postopératoire est un souci permanent de la clinique en matière d'obésité. En effet, si les http://www.laprovence.com/print/3627036 2/3 18/10/2015 La clinique de Martigues, centre de référence dans la lutte contre l'obésité opérations rendent définitives les techniques de restrictions alimentaires elles n'empêchent pas les patients de retomber dans leurs travers à long terme voire de reprendre du poids si les mauvaises habitudes persistent. Aussi, les patients font l'objet d'un suivi sur le long terme. Un bâtiment a même été aménagé spécifiquement pour réadapter ces patients à l'effort. C'est Cyril, un kinésithérapeute, qui se charge de ces anciens obèses. "Beaucoup ont perdu la forme et le sens de l'effort en raison de leur surpoids et de leur sédentarité, explique le praticien. Nous les faisons travailler sur des tapis de marche, des vélos voire du step ou encore au sol de façon à permettre à leurs membres supérieurs et inférieurs de se tonifier. Le coeur et les poumons travaillent également beaucoup sur des séances qui peuvent aller jusqu'à une heure d'efforts".##Et_#AUSSI_2_# Opérée au mois de juin dernier, Theresa est l'une de ces patientes. Un indice de masse corporelle élevé (36), de nombreux grignotages et un problème de thyroïde l'ont conduit à passer entre les mains expertes des médecins de la clinique. "Je pesais 109 kilos, explique cette ancienne obèse. Depuis l'opération, j'ai repris une alimentation normale et j'ai déjà perdu 30 kilos. Je me suis fixé un poids idéal à 65­70 kg. Je ne veux pas trop perdre." En attendant, Théresa travaille d'arrache­pieds au sein de la salle de rééducation. "Lors des séances, je marche beaucoup, assure­t­elle. J'ai aussi commencé le vélo pour tonifier mes jambes. Ce n'est pas évident après tant d'années d'arrêt mais je tiens bon." Eviter la démotivation, c'est aussi une des missions du kinésithérapeute mais aussi des médecins qui reçoivent régulièrement ces patients en consultation. "Le fait de se retrouver ici entre eux permet également de les stimuler", conclut Marc Fournies. Enfin, toujours dans le cadre de cette prise en charge complète, les patients qui le souhaitent peuvent bénéficier d'une chirurgie réparatrice. La prise de poids à outrance a, en effet, pour conséquence d'étirer les tissus. Les chirurgiens se chargent ensuite de redonner un aspect plus que convenable à la peau. DES CHIFFRES Depuis 2014, la clinique chirurgicale de Martigues a initié 180 bilans bariatriques et procédé à 100 interventions de l'obésité. 250 Le plus gros patient opéré à Martigues pesait 250 kilos. 40 L'IMC à partir duquel est déclenchée l'opération. Entre 35 et 40 si le patient a des co­morbidités associées. 70 % des patients obèses sont des femmes. 43­45 ans La moyenne d'âge des obèses qui viennent consulter à la clinique. 7000 Certains obèses assimilent plus de 7000 calories par jour. 80 à 90 % de la perte de poids est réalisée moins de deux ans après l'intervention. 12 spécialistes sont dédiés à l'équipe pluridisciplinaire prenant en charge les obèses avant, pendant et après leur opération.##Et_#AUSSI_2_# Source URL: http://www.laprovence.com/article/edition­martigues­istres/3627036/la­clinique­centre­de­ reference­dans­la­lutte­contre­lobesite.html http://www.laprovence.com/print/3627036 3/3