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Cystopathie chez le diabétique ivoirien : une étude transversale des facteurs de risque à Abidjan en 2005.
Rev. Int. Sc. Méd. Vol. 8, n°1, 2006, pp. 55-60
© EDUCI 2006
pas significatif (p = 0,37). Le sexe n'influence pas
l'apparition de cystopathies.
Les diabétiques porteurs de cystopathie
étaient plus âgés (54,1 ans) par rapport à ceux
ne présentant aucun trouble (49,7 ans). Le test
de Kruskal-Wallis montre que l'âge du patient
n'influence pas l'apparition de cystopathies.
(H = 0,3 et p = 0,15)
II-2-2-Facteurs cliniques et paracliniques
Les patients porteurs de cystopathies avaient
une valeur moyenne de l'indice de masse corporelle
normale = 24,92 kg/m2 par rapport à celle de
témoins = 26,3 kg/m2.
Le test de Kruskal-Wallis n'était pas
significatif (H = 0,64 et p = 0,42).
Il n'existe pas de corrélation entre l'IMC et
l'apparition de cystopathie chez le diabétique.
La valeur moyenne des glycémies des
patients porteurs de cystopathie était de 0,83 g/
l. La valeur moyenne des glycémies des témoins
était de 1,4 g/l.
Le test de Kruskal-Wallis était significatif
(H = 9,3 et p = 0,00222).
La glycémie à jeun influence l'apparition de
cystopathie chez le diabétique.
La valeur moyenne de l'hémoglobine glyquée
des patients porteurs de cystopathie était plus
élevée (16,84 %) que celle des témoins (7,53 %).
Le test de Kruskal-Wallis était significatif
(H = 14,21 et p = 0,0012).
Le mauvais équilibre glycémique pourrait
influencer l'apparition de cystopathie.
La valeur moyenne des volumes pré-
mictionnels des patients porteurs de cystopathie
est élevée (295,83 ml) par rapport aux patients
ne présentant aucun trouble (202,45ml).
Le test de Kruskal-Wallis était significatif
(H = 6,51 et p = 0,011).
La valeur moyenne des volumes post-
mictionnels des patients porteurs de cystopathie
est élevée (141,5 ml) par rapport aux diabétiques
ne présentant aucun trouble (14,96ml).
Le test de Kruskal-Wallis était significatif
(H = 17,13 et p = 6.10-4).
Les volumes d'urine pré et post mictionnels mis
en évidence par l'échographie sus pubienne
pourraient avoir un intérêt dans le diagnostic
des cystopathies chez le diabétique.
III- DISCUSSION
Il apparaît une prédominance du diabète de
type 2 (89,2 %) dans notre travail. Cette
fréquence est proche de celle d'autres auteurs2,3.
Concernant le sex-ratio, nos résultats concordent
avec ceux de la littérature ivoirienne, qui
montrent que la proportion de malade de sexe
masculin variait de 70 % à 100 %9,13. Ces
résultats ne concordent pas avec ceux de
SANKALE au Sénégal qui trouve une prédo-
minance féminine13. Ces différences pourraient
s'expliquer par le choix de la population étudiée.
Concernant la valeur moyenne de l'indice de
masse corporelle, elle est conforme à celle de
ENZLIN4 qui est de 25,6 kg/m². Les patients de
notre série ne sont pas obèses. Concernant les
troubles urinaires, nos résultats sont en deçà
de ceux rapportés par ROSEN12 dans son étude.
En effet, tous les troubles urinaires causés par
l'hypertrophie bénigne de la prostate et les
dysfonctionnements sexuels sont communs aux
hommes âgés, avec une prévalence supérieure
à 50 % chez les hommes de plus de 50 ans.
Concernant les facteurs de risque cardio-
vasculaire, CHARMOT1 retrouve 30 % de cas
d'hypertension artérielle (HTA). EL-SAKKA3
retrouve l'HTA dans les mêmes proportions à
savoir 39,4 % et 45,6 % de dyslipidémie.
Selon GRIMALDI7, le diabète comporte
fréquemment une association des facteurs de
risques vasculaires. Ainsi, l'HTA est deux fois plus
fréquente chez les diabétiques que dans la
population non diabétique et l'hyperlipidémie 5 à
10 fois plus fréquente. La fréquence de la vessie
neurogène de notre étude est de 8,1 % ; plus basse
que celle de NORDEN10 qui retrouve près de 27 %
avec un résidu mictionnel supérieur à 15 ml. Il
montre dans cette étude par la méthode non
invasive que l'incidence du résidu post-mictionnel
n'est pas en corrélation avec la progression de
l'insuffisance rénale.
Tous nos patients présentant une cystopathie
ont un diabète de type 2. Mais le test de FISHER
n'est pas significatif (p = 0,18). Le type de diabète
n'influence pas l'apparition des cystopathies chez
le diabétique. Tous les patients porteurs de
cystopathies sont de sexe masculin. Le test de
FISHER n'est pas significatif (p = 0,37). Le sexe
n'influence pas l'apparition de cystopathies. Le
test H de KRUSKAL-WALLIS montre que l'âge du
patient n'influence pas l'apparition des cys-
topathies (H = 0,3 et p = 0,15). Selon FRIMODT5,
la cystopathie diabétique se produit dans 43 % à
87 % chez des patients insulino-dépendants, sans
différence de sexe ni d'âge. FRIMODT5 rapporte
une prévalence de 25 % de cystopathie diabétique