CCP2 [Read

publicité
Diagnostic différentiel
Jean-Sébastien Charette
Geneviève Chouinard
Kathleen Cliche
Angie Cournoyer
Julien Déry
Malgorzata Desauziers
Histoire de cas
• Femme âgée de 53 ans
• Plainte principale
– Inflammation palatine apparue il y a près de 9 mois
• Lésions douloureuses
– Douleur accentuée par la prise d’aliments chauds et
épicés
• Coïncide plus ou moins avec l’achat d’une nouvelle
prothèse en vitallium au maxillaire supérieur
– Prothèse retirée la nuit
• La patiente non-fumeuse depuis 10 ans consomme
très rarement de l’alcool
Histoire de cas
• Revue des systèmes
–
–
–
–
Hypertension artérielle
Hypercholestérolémie
En traitement pour une dépression
Glycémie légèrement élevée
Histoire de cas
• Symptômes systémiques
– Sudations nocturnes occasionnelles
– Xérostomie discrète
– Douleurs et raideur passagères aux deux mains
Histoire de cas
• Médicaments pris régulièrement
– Celexa (citalopram)
• Antidépresseur
– Ativan (lorazepam)
• Anxiolytique
– Lipitor (atorvastatin)
• Hypocholestérolémiant
– Norvasc (amlodipine)
• Antihypertenseur
Description clinique
• Inflammation relativement importante dans la
partie antérieure du palais
• Gencive inflammée au buccal de la dentition
supérieure et inférieure
• Hygiène non optimale
• Profondeur de la crevasse à 5 mm par endroit
Description clinique
• Leucoédème discret de la partie postérieure des
muqueuses jugales
• Examen cervico-facial normal
– Parotides de taille normale
• Déformation des articulations
interphalangiennes distales des mains
• Aucun changement particulier de la peau, des
yeux et/ou des ongles
Description de la lésion
• Lésion érythémateuse semblant prendre la forme
approximative d’une prothèse partielle amovible
• Lésion bilatérale et symétrique
• La papille incisive et la crête édentée antérieure
ne semblent pas être touchées
• La lésion semble s’ulcérer ou desquamer par
endroit, surtout au palatin des prémolaires
– Présence de vésicules et/ou de pseudo-membranes par
endroit ?
Description de la lésion
Description de la lésion
Gingivite desquamative
• Terme décrivant une
situation clinique
• Ne représente pas une
pathologie
–
–
–
–
–
Perte du « stippling »
Formation de bulles
Présence de zones érosives
Desquamation
Test de Nikolsky positif
• Mais par quoi est-elle donc
causée?
Diagnostic différentiel
‰ Stomatite prothétique de grade 2
ƒ
ƒ
Liée à Candida albicans
Liée à un traumatisme
‰ Stomatite de contact
‰ Pemphigoïde des muqueuses
‰ Pemphigus vulgaire
‰ Lichen plan
ƒ
ƒ
Lichen plan érosif (atrophique)
Lichen plan réticulaire surinfecté par Candida albicans
(secondaire)
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à Candida albicans
– Lésions en plaques
rouges (forme
érythémateuse)
– Affecte généralement la
voûte palatine et la
langue
– Parfois symptomatique
(stomatopyrose et/ou
glossopyrose)
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à Candida albicans
– Infection fongique le plus souvent
causée par C. albicans
– Facilement démontrable avec
une culture sur milieu Sabouraud
– Aussi visible à l’histologie
(hyphes tubulaires)
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à Candida albicans
– La stomatite prothétique suit le contour de
la prothèse
– La pièce de prothèse et/ou la muqueuse
sont infectées
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à Candida albicans
– Peut être secondaire à un
médicament ou à un désordre
systémique
•
•
•
•
•
Budésonide
Xérostomiant
VIH
Diabète
…
•
•
•
•
Anémie
Lymphome
Leucémie
Syndrome de
Sjögren
Budésonide
VIH
Stomatite prothétique grade 2
• Celexa
– Antidépresseur par inhibition de la recapture de la
sérotonine
– Effets secondaires: xérostomie, arthralgie,
sudation, fièvre, anémie, gingivite
• Ativan
– Anxiolytique dépresseur du S.N.C.
– Effets secondaires: xérostomie
Stomatite prothétique grade 2
• Lipitor
– Hypocholestérolémiant par inhibition de la
synthèse des L.D.L. et des V.L.D.L.
– Effets secondaires: réactions lichénoïdes,
arthralgie.
• Norvasc
– Antihypertenseur bloqueur des canaux calciques
utilisé contre l’angine chronique stable et/ou
contre l’hypertension
– Effets secondaires: xérostomie, leukopénie,
érythème multiforme, raideur articulaire
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à Candida albicans
– Dans le cas présent:
• On peut penser à un
diabète de type II
• On peut aussi penser à
une xérostomie d’origine
médicamenteuse
• L’hygiène pauvre est un
facteur contributif
Gingivite diabétique
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à Candida albicans
– Pour aider au diagnostic…
• Culture sur Sabouraud (C.
albicans)
• Glycémie (diabète)
• Bilan sanguin (VIH,
anémie, leucémie…)
• Biopsie (éliminer d’autres
causes)
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à Candida albicans
– Traitement par antifongiques
• Topiques (nystatine,
clotrimazole)
• Systémique (kétoconazole,
fluconazole, itraconazole)
– Ne pas oublier de traiter aussi la
pièce de prothèse
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à un traumatisme
– Forces occlusales trop
grandes ou mal réparties
– Instabilité de la prothèse
– Mauvaise adaptation de
l’intrados de la prothèse
– Habitudes
parafonctionnelles
Stomatite prothétique grade 2
• Liée à un traumatisme
– Déterminer les zones de pression avec la pâte PIP
– Meuler l’intrados de la prothèse
– Refaire les prothèse si le squelette est
complètement inadéquat
– Faire en sorte de corriger les habitudes
parafonctionnelles
Stomatite de contact
• Trouble responsable de différentes lésions
secondaires à certains produits
–
–
–
–
–
–
–
Cannelle
Menthe
Fruits et/ou légumes divers
Amalgames dentaires
Résines composites
Composantes prothétiques diverses
Substances diverses et variées
Stomatite de contact
• Signes cliniques et symptômes
–
–
–
–
Très variés
Érythème
Œdème
Desquamation et/ou ulcérations et/ou
hyperkératinisation
– Sensation de brûlure localisée aux zones de contact,
intensifiée par divers stimuli
Stomatite de contact
Stomatite de contact
• Pathogénèse
– Réaction
d’hypersensibilité
• Formation de l’Ag
dans la muqueuse
• Liaison Ag – cellules
de Langerhans de
l’épithélium
• Présentation Ag aux • Libération de cytokines et
lymphokines qui amènent la
lymphocytes T des
multiplication des cellules T
ganglions
et leur migration dans la
lymphatiques
muqueuse
Stomatite de contact
• Pathogénèse
– Libération de
cytokines et
recrutement de
cellules
inflammatoires au
site lors d’une
nouvelle exposition à
l’agent causal
Stomatite de contact
• Signes histologiques
– Variables car représentatifs des signes cliniques de la
lésion observée
• Pour confirmer le diagnostic
– Test d’allergies aux métaux non-nobles et aux
acryliques prothétiques
– Coupe histologique: non-spécifique
• Œdème intercellulaire, vésiculation intraépithéliale, élongation des rete pegs, infiltrat
inflammatoire péri-vasculaire et de la lamina
propria, exocytose neutrophilique…
Pemphigoïde des muqueuses
Pemphigoïde des muqueuses
• Désordre immuno-bulleux qui touche surtout les
muqueuses
• La peau n’est généralement pas atteinte
• 2F/H; 6e-7e décade
• Production d’anticorps contre les
hémidesmosomes et la membrane basale
• Clivage sous-épidermique à la partie supérieure
de la lamina lucida
Pemphigoïde des muqueuses
• La cavité buccale est la
muqueuse la plus souvent
atteinte
• Bulles et ulcérations se
couvrent d’une membrane
nécrotique
• Touche les gencive, lèvres et muqueuses jugales,
la langue, le palais et l’oropharynx
• Le signe de Nikolsky est positif
• Lésions chroniques
Pemphigoïde des muqueuses
• Peut aussi toucher les muqueuses oculaires,
nasales, oesophagiennes, rectales…
• La biopsie permet de confirmer le diagnostic
– L’immunofluorescence directe révèle une déposition
linéaire d’immunoréactifs IgG et C3
Pemphigoïde des muqueuses
Déposition
linéaire
Pemphigus vulgaire
• Désordre immuno-bulleux
chronique
• Production d’anticorps dirigés
contre les desmosomes de
l’épithélium
• Touche 1 à 5 personnes sur
100 000
• 4-6e décade
• Parfois secondaire à un
médicament
Pemphigus vulgaire
• La cavité buccale est le premier site touché
• Manifestations orales présentes dans 50-70%
des cas et précèdent les lésions cutanées
• Bulles rarement observées dans la cavité
buccale (éclatement)
• Larges érosions avec ou sans pseudomembrane
Pemphigus vulgaire
• Le signe de Nikolsky est positif
• Diagnostic par biopsie et/ou sérologie
• Immunofluorescence directe
– Mise en évidence d’IgG, IgM et C3
• Le taux d’anticorps sériques évolue en parallèle
avec l’activité de la maladie
– Plus d’anticorps en période d’activité plus intense
Pemphigus vulgaire
Anticorps aux
jonctions
intercellulaires
Lichen plan
• Muco-dermatose chronique
• Affecte près de 1% de la population
– Affecte 2 femmes pour 1 homme
– Pic d’incidence entre 30 et 50 ans
– Atteinte des muqueuses jugales, linguales et
gingivales surtout
• Également la langue, le palais et le vermillon des
lèvres
Lichen plan
• Lésions secondaires
– Formes inflammatoires
• Lichen plan érosif (atrophique)
• Lichen plan bulleux
¾Formes très douloureuses et chroniques
– Formes kératotiques
• Lichen plan réticulaire/ papulaire/ annulaire/
linéaire/ floral et/ ou en plaques
¾Formes asymptomatiques
Lichen plan
• Possibilités
– Lichen plan érosif (atrophique)
– Lichen plan réticulaire (ou réaction lichénoïde) avec
candidose
Lichen plan
• Lichen plan érosif (atrophique)
– Régions atrophiques et érythémateuses bordées de
fines stries blanches (Stries de Wickham)
– Inflammation sévère
– Amincissement épithélial secondaire à l’atteinte des
cellules basales
Lichen plan
• Lichen plan érosif
– Lésions cutanées
souvent absentes
– Lésions confinées à la
gencive pouvant
induire une gingivite
desquamative
– Ulcérations bien
définie
Lichen plan
• Lichen plan érosif
– Diagnostic
• Confirmé après biopsie par une déposition
linéaire de fibrinogènes le long de la
membrane basale.
Lichen plan
• Lichen plan réticulaire (réactions lichénoïdes
aux médicaments) avec candidose
– Symptomatique
– Une candidose superposée à un lichen plan peut
perturber la caractéristique première d’un lichen plan
réticulaire; les stries de Wickham
Lichen plan
• Lichen plan réticulaire (réaction lichénoïdes aux
médicaments) avec candidose
• Ativan (Lorazépam) peut prédisposer à des
réactions lichénoïdes
• La candidose peut être induite par certains
désordres systémique
– Diagnostic
• Corrélation avec l’histoire médicale
• Traitement à l’aide d’antifongiques
• Biopsies
Ce qui a été éliminé…
•
•
•
•
Herpès intra-oral récurrent
Lupus érythémateux
Érythème polymorphe mineur
Tumeurs:
– Carcinome épidermoïde
– Hémangiome capillaire
– Sarcome de Kaposi
• Érythroplasie
Ce qui a été éliminé…
• Herpès intra-oral récurrent
– Caractéristiques:
• Réactivation du virus Herpès
• Surtout à la partie muqueuse rattachée à l’os
(palais dur…)
• Amas de vésicules évoluant vers des ulcérations
sur un fond érythémateux
• Douleur
– Mais
• Guérison spontané en 5 à 10 jours
• Généralement unilatéral
Ce qui a été éliminé…
• Lupus érythémateux
– Caractéristiques:
• Maladie auto-immune touchant principalement les
femmes entre 20 et 40 ans
• Forme discoïde et systémique
• En intra-oral : plaques érythémateuses, ulcérations
récurrentes, ulcères chroniques
• Douleur
– Mais
• Graves désordres systémiques associés
• Au niveau cranio-facial : érythème en forme d’ailes
de papillon
Ce qui a été éliminé…
• Érythème polymorphe mineur
– Caractéristiques:
• Provoqué par le virus herpès ou une réaction
médicamenteuse
• Symptômes prodromiques légers ou absents
• Lésions classiques: en cible, ulcérations non
spécifiques, aspect aphteux
– Mais
• Patient type: mâle entre 20 et 30 ans
• Le palais dur et les gencives sont rarement touchés
• Croûtes hémorragiques au niveau des lèvres
• Si non traité: durée de 2 à 6 semaines
Ce qui a été éliminé…
• Hémangiome capillaire
– Caractéristiques:
• Lésion plate et rougeâtre
• Diascopie positive
• Tumeur bénigne due à la collection de petits
vaisseaux sanguins
– Mais
• Apparaît à la naissance pour généralement
régresser entre 1 à 6 ans
• Indolore et rarement au palais dur
Ce qui a été éliminé…
• Carcinome épidermoïde
– Caractéristiques:
• Peut se présenter sous différentes formes
cliniques dont une altération de surface sans
excroissance comme une érythroplasie ou une
érythroleucoplasie
• Facteurs extrinsèques parfois contributifs (tabac et
plus…)
– Mais
• Notre lésion est très étendue
• Touche, en général les hommes d’un certain âge
Ce qui a été éliminé…
• Sarcome de Kaposi
– Caractéristiques:
• Tumeur maligne d’origine vasculaire
• Lésions débutantes: macules et taches
érythémateuses
• Sites les plus touchés: gencives et palais
– Mais
• Lésion caractéristique du VIH (il existe une forme
touchant les hommes âgés )
• Habituellement indolore et d’étendue limitée
Ce qui a été éliminé…
• Érythroplasie
– Caractéristiques:
• Lésion prémaligne sous forme de plaques rouges
– Mais
• Asymptomatique et isolée
• Localisations les plus fréquentes: palais mou,
langue
• Étendue limitée
Diagnostic de travail
• Stomatite de contact
– Corrélation clinico-pathologique
• La zone d’inflammation semble suivre le patron
que pourrait avoir la partie métallique de la
prothèse partielle amovible
– Mais d’autres pathologies du diagnostic différentiel
pourraient concorder, particulièrement…
• Stomatite prothétique liée à Candida albicans
• Lichen plan réticulaire d’origine médicamenteuse
(réactions lichénoïdes)
•…
Diagnostic de travail
– Confirmation du diagnostic
• Test d’allergie
• Biopsie
– Si le diagnostic n’est pas confirmé
• Faire les démarches nécessaires pour confirmer
l’un ou l’autre des autres diagnostics possibles,
s’ils ne le sont pas déjà par la biopsie
Téléchargement