afin de guider au mieux une rééducation fondée
sur la stimulation électrique. Les photos permet-
tent de fixer un état sur la pellicule et d’établir en-
suite, en cours de traitement, des comparaisons.
Traitement
Sous traitement, le TS, dans deux tiers des cas,
évolue favorablement, avec une régression ou
une disparition complète des troubles. Dans le
tiers des cas restant, le trouble se fixe, devient
permanent. Le traitement n’est que peu médica-
menteux per os.
Les médications sont souvent plus utilisées au
titre de confort qu’à des fins réellement thérapeu-
tiques. Les décontracturants, les antalgiques,
voire certains antiépileptiques utilisés hors AMM
ne sont que palliatifs d’un état.
La rééducation, elle, permet d’aller plus loin (à
condition de la confier à un professionnel de
santé connaissant bien le TS). Ce dernier se doit
d’éviter les manœuvres qui risqueraient d’exa-
cerber le TS. Au contraire, il doit obtenir un re-
lâchement des muscles spontanément contrac-
tés et, en même temps, son action doit renforcer
les muscles antagonistes destinés à s’opposer à
ceux qui sont contractés.
De même, des conseils seront donnés au patient
sur les bons et les mauvais gestes, les bons et les
mauvais réflexes.
Lorsque aucune des techniques précédentes n’a
abouti, on peut poser l’indication d’injections
intramusculaires de toxine botulique. Cette in-
jection doit paralyser le muscle dans lequel elle
est injectée en bloquant la synapse nerf-muscle.
La paralysie ainsi obtenue fait lâcher le muscle
trop tendu, redonnant à la tête une position
plus normale.
Pratiquées en centre hospitalier, en l’absence de
contre-indications, ces injections sont dosées et
répétées selon l’échelle de gravité du TS et la to-
lérance du patient.
Longtemps considéré comme un “torticolis men-
tal”, le TS fait heureusement, depuis quelques an-
nées, l’objet d’attentions médicales afin de soigner
une affection qui, si elle touche la tête dans son
port, n’est pas due à une atteinte psychologique.
J.B.
39
Échelle de gravité du TS
selon Dr P. Rondot
Stade 0 Absence de torticolis.
Stade 1 Mouvements spasmodiques intermittents.
Tous les mouvements volontaires peuvent
s’effectuer physiologiquement.
Stade 2 Mouvements spasmodiques intermittents
avec phase de déviation du cou. Les mouve-
ments volontaires peuvent s’effectuer.
Stade 3 Déviation tonique permanente du cou avec pos-
sibilité de réduction volontaire momentanée.
Stade 4 Déviation permanente tonique du cou, irré-
ductible volontairement mais réductible par
correction externe.
Stade 5 Déviation permanente irréductible volontai-
rement et non corrigeable.
La toxine botulique
Les injections de toxine botulique, en entraînant une
paralysie partielle du muscle cible, permettent d’abolir
une contraction musculaire anormale tout en préser-
vant sa fonction motrice. La toxine botulique A est la
plus puissante des neurotoxines connues à l’heure ac-
tuelle. Il existe sept sérotypes marqués de A à G, pro-
duits par Clostridium botuli. Le type A est utilisé en cli-
nique humaine. La toxine botulique entraîne une
paralysie flasque par inhibition de la libération d’acé-
tylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire.
Son action est enzymatique, au niveau d’une protéine
de la membrane vésiculaire, la SNAP-25.
Le traitement consiste à injecter le ou les principaux
muscles responsables de la dystonie, avec des doses
suffisantes pour supprimer ce spasme, sans entraîner
de déficit moteur handicapant. Ce traitement est am-
bulatoire. L’effet clinique apparaît entre le deuxième et
le quinzième jour après l’injection. La dose de toxine
est adaptée en fonction du muscle injecté et de la ré-
ponse obtenue chez chaque patient. Les effets secon-
daires sont liés à la diffusion de la toxine vers les
muscles voisins de ceux injectés. Ils régressent tou-
jours en un temps variable (de 4 à 6 semaines). L’uti-
lisation d’autres sérotypes de toxine botulique (F et B)
a été étudiée comme alternative thérapeutique chez
les patients ayant une dystonie cervicale, résistant cli-
niquement à la toxine botulique A.
La toxine botulique devrait être utilisée dans certaines
pathologies neurologiques comme la sclérose en
plaques, mais aussi dans les accidents vasculaires cé-
rébraux et les traumatismes crâniens. Les essais inter-
nationaux sont actuellement en cours. Actuellement,
la toxine botulique est très médiatisée par les journaux
féminins, notamment pour son utilisation dans la sup-
pression des rides du front.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No44 - mars 2003
Libérale