–l’écart-type, ou coefficient de
variation.
Toutes ces données sont établies
en tableau et en graphiques
comme les courbes nycthémérales
(veille, sommeil). Sont extraites les
valeurs extrêmes des pressions
diastoliques et systoliques.
Un indice peut être calculé, à savoir
le pourcentage de pressions supé-
rieures à une pression déterminée
de référence comme 140/90 mm
de mercure, par exemple.
Pour être fiable et exploitable,
l’examen doit comprendre 50 à
60 mesures interprétables.
Le compte-rendu remis par le
médecin tient compte de tous
ces facteurs et permet de juger
de l’opportunité d’un traitement.
Mais l’appareillage a des limites,
car son coût est supérieur à
1500 euros, d’autant que l’examen
n’est pas codifié par l’Assurance-
maladie. De même, l’absence de
consensus international sur un
arbre décisionnel précis rend l’ap-
plication de la méthode difficile.
Autre difficulté : le malade doit no-
ter ses heures de réveil, de lever,
de coucher, de sieste et tous les in-
cidents éventuels en conservant ce
jour-là une activité habituelle pour
ne fausser aucune donnée.
Quels sont les patients
àrisques d’hypotension
orthostatique ?
Les personnes âgées hyperten-
dues sont particulièrement ex-
posées à l’hypotension ortho-
statique car c’est l’un des effets
induits des antihypertenseurs.
C’est préférentiellement le cas
des diurétiques, de la clonidine,
des inhibiteurs calciques, de
la méthyldopa, des bêtablo-
queurs, des IEC, des antago-
nistes de l’angiotensine II, des
vasodilatateurs.
A côté des hypertendus sont éga-
lement exposés les patients souf-
frant de maladies neurologiques,
en particulier ceux atteints de
neuropathies périphériques, dia-
bétiques ou non. En cas de mala-
die de Parkinson, l’hypotension
est fréquente également.
Parmi les psychotropes, les anti-
dépresseurs, les neuroleptiques,
les benzodiazépiniques sont qua-
siment tous hypotenseurs.
C’est aussi le cas des antihistami-
niques, des antiarythmiques, des
antiémétiques, des traitements
contre l’incontinence urinaire. En
fait, tout traitement est suscep-
tible ou presque d’être hypoten-
seur chez un patient âgé, d’autant
plus s’il est polymédiqué ou por-
teur de polypathologies.
Complications
De nombreuses chutes sont dues
à une hypotension orthosta-
tique, notamment celles surve-
nant au petit matin après un le-
ver trop rapide lié à un besoin
impérieux d’uriner. Ces chutes
sont souvent aggravées par la
prise d’hypnotiques rendant le
réveil plus approximatif. La réa-
lisation de la MAPA réserve alors
parfois des surprises comme
l’observation d’une tension arté-
rielle diastolique inférieure à
40/50 mm de mercure. Elles sont
à l’origine de fracture du col du
fémur ou du poignet et aussi res-
ponsables d’hématomes intra-
crâniens. Ainsi, après une chute,
il faut se méfier d’un hématome
sous-dural chronique pouvant
ne devenir “parlant” qu’après
plusieurs semaines d’évolution.
Traitement
Avant d’envisager des mesures ra-
dicales, il convient de rechercher
l’agent ou les agents susceptibles
d’être en cause dans le déclen-
chement du trouble, de s’enqué-
rir des médicaments pris régu-
lièrement. Il faut se poser des
questions : le traitement suspecté
est-il indispensable ? Ne peut-
on pas lui en substituer un
autre ? Quelles mesures prendre ?
Si aucune alternative thérapeu-
tique n’existe, peut-être alors
peut-on diminuer les doses,
fractionner les prises, modifier
leur répartition journalière, voire
nycthémérale.
Comme autres moyens d’action,
on peut également supplémenter
l’alimentation en sodium et pro-
poser une contention veineuse
élastique des membres inférieurs.
L’augmentation de la consomma-
tion de sodium est utilisée pour
lutter contre une hypovolémie
passant souvent inaperçue. La
contention, en favorisant le retour
veineux, établit une meilleure cir-
culation de la partie supérieure
du corps. Essentielle également,
la reprise d’une activité physique
régulière a un rôle métabolique
activateur important.
Lorsque toutes ces mesures prises
s’avèrent insuffisantes, on fait alors
appel à la pharmacologie. C’est
surtout l’agoniste des récepteurs
1-adrénergique, la midodrine,
qui a fait ses preuves, davantage
que la fludrocortisone qui accroît
la volémie en augmentant la réab-
sorption tubulaire d’eau et de so-
dium mais elle est difficile à ma-
nier chez les personnes âgées,
davantage que la dihydroergota-
mine avec ses nombreuses asso-
ciations médicamenteuses inter-
dites. Les médications agissant sur
la vasomotricité seront ainsi pré-
férées à celles augmentant la volé-
mie à cause des effets indésirables
de ces dernières.
Diagnostiquer une hypotension
artérielle orthostatique chez une
personne âgée est simple. Encore
faut-il y penser régulièrement. Le
traitement est alors fondé sur
des mesures préventives plus
que thérapeutiques pharmacolo-
giques, celles-ci étant réservées au
traitement de deuxième intention.
J.B.
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Hypotension artérielle orthostatique de la personne âgée
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No47 - juin-juillet 2003
Conséquences
de l’hypotension orthostatique
•Malaises.
•Chutes : traumatismes, fractures.
•Perte d’autonomie : hospitalisa-
tion, voire décès.