S
elon le World Cancer Report*, dans de nom-
breux pays, plus d’un quart des décès sont
2020), sera principalement due au vieillissement
de la population dans les pays développés comme
dans ceux en développement. Ces derniers souf-
frent désormais de tendances néfastes, comme le
tabagisme, et de l’adoption de modes de vie pré-
judiciables pour la santé, notamment en ce qui
concerne les infections à l’origine de cancers.
Un Plan de mobilisation nationale
«Le cancer, c’est un véritable drame national, qui exige
un effort considérable, un effort de recherche, un effort
de prévention et de dépistage, un effort de traitement,
y compris de soutien psychologique de la maladie », a
déclaré le président de la République le 16 jan-
vier 2003 lors de la remise du rapport, par la Com-
mission d’orientation sur le cancer qui oriente le
Plan de mobilisation nationale contre le cancer
voulu par Jacques Chirac. Ce plan constitue un
programme stratégique pour les cinq ans à venir.
Il comporte six chapitres opérationnels et priori-
taires à l’horizon 2007 : prévenir, dépister, soigner,
accompagner, enseigner, comprendre et découvrir.
Il a pour but unique : vaincre la maladie et se battre
pour la vie. L’objectif est de diminuer la mortalité
par cancer de 20 % d’ici cinq ans.
En effet, chaque année, 280 000 nouveaux cas
sont diagnostiqués. Le cancer tue 150 000 per-
sonnes par an en France. Il est la première cause
de mort prématurée. En 10 ans, il aura tué
autant que la Première Guerre mondiale. Plu-
sieurs centaines de milliers de patients, actuelle-
ment en traitement, attendent légitimement les
meilleurs soins possibles. «Le combat n’est pas
un combat technique, il ne peut se réduire à celui
des personnels soignants : c’est un combat partagé.
Et lorsque la science n’est pas au rendez-vous, les
imputables au cancer. Ce constat est tempéré par
le fait que l’adoption de modes de vie sains et les
mesures de santé publiques prises par les gou-
vernements et les professions de santé pourraient
retourner cette tendance et éviter jusqu’à un tiers
des cas. Le cancer est bien l’affaire de tous.
En 2000, les tumeurs malignes ont été à l’origine
de 12 % des quelque 56 millions de décès dans le
monde, toutes causes confondues. En 2000,
5,3 millions d’hommes et 4,7 millions de femmes
ont développé une tumeur maligne et 6,2 millions
d’êtres humains en sont morts. Le rapport révèle
également que le cancer est aussi devenu un grand
problème de santé publique dans les pays en dé-
veloppement, avec des répercussions comparables
à celles constatées dans les pays industrialisés.
Certaines mesures auront un effet certain sur la
fréquence des cancers :
–la diminution de la consommation de tabac
(au XXesiècle, environ 100 millions de personnes
dans le monde sont mortes du fait de maladies
liées au tabagisme) ;
la qualité des modes de vie et de l’alimentation ;
–la consommation fréquente de fruits et de lé-
gumes et l’exercice physique ;
le dépistage précoce, notamment des cancers
du col de l’utérus et du sein.
La forte augmentation du nombre des cas que l’on
prévoit (de 10 millions en 2000 à 15 millions en
Cancer
Un combat partagé
Selon les dernières données de l’OMS,
la fréquence des cancers pourrait augmenter de 50 %
dans le monde, avec 15 millions de nouveaux cas
par an en 2020. En parallèle, le rapport sur le cancer
dans le monde montre clairement que les mesures
prises contre le tabagisme, contre les infections
et pour une alimentation plus saine peuvent éviter
un tiers des cas et permettre de guérir un autre tiers.
17
●●●
Professions Santé Infirmier Infirmière - No47 - juin-juillet 2003
Sommaire
• Comment traiter :
un malade et des partenaires multiples
• La prévention : focus sur la nutrition
• L’alimentation : pour optimiser le soin
• Métastases hépatiques
et cancers colorectaux :
un exemple de progrès thérapeutique
• Cancer du sein : un exemple
de traitement adjuvant à la chirurgie
• Maladie de Hodgkin :
un exemple de cancer curable
• Lymphome : un exemple positif
d’une collaboration active du patient
• Leucémies aiguës :
un exemple de maladie rare
et d’un pronostic très variable
• Métastases osseuses :
un exemple d’un cancer secondaire
• Cancers ORL :
un exemple de l’association constructive
de tous les paramédicaux
* Le World Cancer Report est un document de 351 pages décrivant la
charge mondiale de morbidité, les causes du cancer, les principaux types
de tumeurs malignes, le dépistage précoce et le traitement. Il est publié
par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui fait par-
tie de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Réalisé avec
la participation
de notre publication
18
patients demandent avant tout attention et chaleur »,
a souligné Jacques Chirac.
Plus nombreux encore sont ceux – conjoints ou
parents, proches, amis ou relations de travail –
qui vivent ou ont vécu le “cancer de l’autre” et
connaissent aussi les limites de la réponse de la
société. Certes, l’espérance de guérison s’accroît
régulièrement grâce aux progrès de la re-
cherche, des traitements et de la prévention.
Aujourd’hui, plus d’un cancer sur deux est
guéri chez les femmes, et environ trois sur
quatre chez les enfants.
Ouvert le 14 juillet 2002 à l’initiative du prési-
dent de la République, le chantier de lutte contre
le cancer implique donc « l’ensemble des femmes
et des hommes, patients, professionnels, chercheurs
et gestionnaires. Tous sont invités à unir leur énergie
pour combattre ce fléau ».
Les chiffres du cancer
La mortalité prématurée par cancer est, en
France, d’environ 20 % plus élevée que pour le
reste de l’Europe (ce qui souligne la faiblesse de
notre dispositif de prévention).
41 000 décès prématurés (avant 65 ans) sont
dus au cancer et représentent 460 000 années
potentielles de vies perdues chaque année.
•Trente-cinq pour cent des décès prématurés
chez l’homme et 42 % chez la femme sont dus
au cancer.
Les principaux facteurs de risque favorisant l’ap-
parition de cancer sont le tabac, l’hygiène ali-
mentaire et l’excès d’alcool.
Entre 1978 et 2000, l’incidence des cancers,
toutes causes confondues, a crû de 35% à popu-
lations comparables.
Entre 1978 et 2000, le risque de décès par can-
cer a diminué de 9 %, à populations comparables.
Estimation de la survie relative à 5 ans :
pour les hommes : environ 40 % (moyenne
européenne : 35 %) ;
pour les femmes : environ 60 % (moyenne
européenne : 50 %) ;
pour les enfants : plus de 75 % (moyenne
européenne).
La survie relative à 5 ans est, en France, supé-
rieure à la moyenne européenne. Ce résultat tra-
duit une performance du dispositif de soins re-
lativement meilleure en France que dans les
autres pays européens.
Andrée-Lucie Pissondes
* Les chiffres du cancer sont issus des sources suivantes : FRANCIM, InVS,
CIRC, rapport de la Commission d’orientation sur le cancer.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No47 - juin-juillet 2003
●●●
Cancer
Calendrier de mise en œuvre
du Plan cancer 2003-2007
Prévention : amélioration du système épidémio-
logique national : mesures contre le tabac, pour
l’éducation à la santé ; dépistage du cancer du sein.
Organisation des soins : pôles régionaux ; pro-
gramme personnalisé de soins ; réseau de cancé-
rologie ; consultation d’annonce ; agrément des
structures ; développement des soins à domicile,
HAD et soins de support ; renforcement IRM,
scanner, TEP, radiothérapie ; accès aux innova-
tions ; mesures sociales et aides à l’emploi.
Recherche : site Internet et numéro vert Cancer
info service.
Formation : création de l’INCa ; programme de
soins et de recherche de l’institut ; cancéropôles ;
évolution de la formation médicale et soignante
en cancérologie.
Source gouvernementale.
Chiffres de la mortalité par cancer (principales localisations) en 2000
Localisation Nombre de décès
du cancer Hommes Femmes Total
Poumon 22 649 4 515 27 164
Côlon-rectum 8 505 7 468 15 973
Sein 11 637 11 637
Prostate 10 004 10 004
Foie 6 287 1 569 7 856
Pancréas 3 728 3 453 7 191
Lymphome non hodgkinien 2 664 2 579 5 243
Leucémies 2 547 2 548 5 095
Lèvre-bouche-pharynx 4 341 749 5 090
Total 92 311 57 734 150 045
L
e traitement des cancers est multidiscipli-
naire : chirurgie, chimiothérapie, radiothéra-
pie, hormonothérapie et immunothérapie. Au
cours des vingt dernières années, des progrès sub-
stantiels ont été réalisés, grâce à l’amélioration des
moyens thérapeutiques utilisés et à une meilleure
prise en charge des complications aiguës (anti-
biothérapie, transfusions, facteurs de croissance
hématopoïétiques, traitements antalgiques).
L’objectif des traitements est de détruire les cel-
lules malignes ou, au moins, de bloquer leur pro-
lifération. Mais les thérapeutiques anticancé-
reuses sont toxiques pour les tissus sains par
manque de spécificité absolue pour les cellules
malignes. De grands progrès restent à accomplir.
C’est pourquoi le traitement d’une grande partie
des cancers reste du domaine de la recherche cli-
nique, qui développe et évalue de nouveaux pro-
tocoles de traitement.
Les associations de traitements
Chaque cancer, voire chaque individu, rend né-
cessaire une approche spécifique. Le plus sou-
vent, différents traitements sont associés et de fa-
çon séquentielle, c’est-à-dire successivement dans
le temps. Parfois, il est nécessaire de traiter loca-
lement et rapidement au niveau général pour po-
tentialiser l’effet thérapeutique. Dans ce cas, on
pourra proposer, et seulement dans certaines in-
dications actuelles, des associations concomi-
tantes (par exemple : chimiothérapie et radiothé-
rapie dans certains cas de cancers bronchiques).
La chirurgie
Qu’elle soit totale, partielle ou réparatrice, la chi-
rurgie reste un élément important dans le traite-
ment des cancers. On parle de chirurgie totale
quand il y a ablation de la totalité de la tumeur
ou de l’organe où celle-ci s’est développée. Elle
peut s’appliquer à la tumeur primitive ou à une
métastase. Quelquefois, l’exérèse totale est faci-
litée par un autre traitement (chimiothérapie
et/ou radiothérapie). D’autres fois, au contraire,
c’est la réduction du volume tumoral par un
geste chirurgical qui peut faciliter l’action de la
radiothérapie ou de la chimiothérapie.
La chirurgie partielle s’adresse, elle, aux patients
dont le cancer est très étendu localement ou a
déjà métastasé. Dans ce cas, l’exérèse totale de la
tumeur n’est pas possible, mais cette chirurgie
permet d’éviter les complications telles que com-
pressions, hémorragies, occlusions. Le but est
d’améliorer le confort du patient.
Après certains cancers particulièrement muti-
lants, la chirurgie réparatrice vise à reconstruire,
à réparer les dégâts causés par la maladie ou ses
traitements (par exemple : plastie du sein après
traitement chirurgical).
Quant au curage ganglionnaire, il est souvent pra-
tiqué pour identifier, par analyse histologique,
l’existence d’une extension métastatique dans les
ganglions lymphatiques drainant le territoire de
la tumeur. Il permet d’établir la valeur pronos-
tique et de déterminer le traitement ultérieur.
La radiothérapie
La radiothérapie, contrairement à la chimiothé-
rapie, est un traitement local pendant lequel des
rayons sont délivrés sur une zone précise en pré-
servant le plus possible les tissus sains. Mais ces
derniers sont également lésés, provoquant alors
des complications. Il faut donc trouver les doses
suffisantes pour détruire la tumeur sans altérer
les tissus sains environnants.
La radiothérapie peut être utilisée après la chi-
rurgie ; il s’agit alors d’une radiothérapie adju-
vante destinée à prévenir la réapparition locale
de la maladie. On peut également être amené à
irradier d’autres régions si l’évolution de la ma-
ladie le nécessite. La radiothérapie peut être uti-
lisée seule, mais aussi en association avec une
chimiothérapie ou après celle-ci.
Les doses sont exprimées en grays (Gy) et corres-
pondent à la quantité d’énergie délivrée par unité
de masse de tissu. Pour chaque type de tumeur,
une dose tumoricide tolérable a été identifiée.
21
Professions Santé Infirmier Infirmière - No47 - juin-juillet 2003
●●●
Comment traiter
Un malade et des partenaires multiples
Le cancer nécessite une approche multidisciplinaire. Depuis quelques années, la survie
à tout prix n’est plus d’actualité. Mais s’ils sont davantage pris en compte, les effets
secondaires sont encore présents et font souffrir nombre de patients. D’où le rôle pré-
pondérant des paramédicaux dont l’écoute est le point d’aiguillage pour l’observance
et une meilleure qualité de vie.
22
L’ action des rayons s’exerce à la fois sur les cel-
lules tumorales et sur les cellules saines en alté-
rant l’ADN et l’ARN. Les cellules saines ont une
meilleure résistance et une meilleure capacité de
récupération. Des normes strictes de radiopro-
tection sont imposées. La dose totale doit être
fractionnée en plusieurs séances (fractionnement
classique : 1,8 à 2,25 Gy par jour et 9 à 10 Gy
par semaine). Elle doit aussi être étalée sur
quelques semaines, qui correspondent à la durée
totale de l’irradiation. Différents types de rayon-
nements peuvent être utilisés et leur administra-
tion peut se faire par voie interne ou externe. L’ir-
radiation par voie externe (transcutanée) est le
type de radiothérapie le plus utilisé.
La plupart des personnes supportent bien la ra-
diothérapie, mais il est possible qu’elle entraîne
des effets secondaires désagréables. Ceux-ci sont
en relation directe avec le volume irradié et la
dose distribuée. Mais ils sont aussi liés à des fac-
teurs individuels. Ces désagréments sont géné-
ralement passagers. Les effets secondaires sur-
viennent, en général, au milieu du traitement et
régressent à l’arrêt de celui-ci. Ils sont limités à
la zone irradiée. Après quelques semaines de trai-
tement, une réaction cutanée type “coup de so-
leil” peut apparaître, avec une peau rouge et sen-
sible. Quelquefois, dans les semaines et les mois
qui suivent l’arrêt de la radiothérapie, une hy-
perpigmentation plus foncée persiste. Ces mani-
festations, d’intensité variable d’un patient à
l’autre, peuvent être atténuées par des règles
d’hygiène et de soins locaux adaptés. Ainsi, des
crèmes peuvent être appliquées et certaines pré-
cautions locales sont à suivre pendant l’irradia-
tion afin de limiter les effets indésirables au ni-
veau cutané. D’autres effets secondaires peuvent
exister en fonction de la localisation de la radio-
thérapie. La fatigue survient vers la troisième ou
la quatrième semaine du traitement et il est pru-
dent de ne pas prévoir trop d’activités pendant
cette période afin de ne pas devoir interrompre
le traitement.
Pour conserver sa résistance et sa capacité à lut-
ter contre la maladie, le patient a besoin de bien
s’alimenter, or la perte d’appétit est réelle. Pen-
dant le traitement, le patient n’est pas radioactif :
il n’émet aucune radiation, pas plus que des
rayonnements qui pourraient être dangereux
pour l’entourage.
Rassurer le patient
Les techniques d’irradiation s’améliorant et, avec
elles, le suivi des règles d’hygiène, les séquelles
tardives de la radiothérapie sont aujourd’hui ex-
ceptionnelles. Ces effets apparaissaient long-
temps après la fin du traitement. Ils peuvent être
de plusieurs types et sont fonction de l’organe
irradié :
au niveau cutané : douleurs de la zone traitée,
perte de souplesse de la peau, télangiectasies ;
au niveau de la tête et du cou : troubles du
goût gênants mais le plus souvent transitoires.
La xérostomie (sécheresse de la bouche), plus
ou moins intense selon les individus, est liée à
l’importance de la glande salivaire irradiée et
de la dose délivrée. L’asialie (absence de salive)
provoque une gêne à la mastication, à la déglu-
tition et à la parole. Elle peut favoriser la sur-
venue de caries qui justifient la poursuite de
soins, avec application de gel fluoré prolongée
après le traitement ;
au niveau thoracique : les séquelles sympto-
matiques sont exceptionnelles. La gêne à la dé-
glutition par irradiation de l’œsophage, assez fré-
quente en fin d’irradiation thoracique, disparaît
spontanément en quelques jours ;
au niveau du sein : une pigmentation plus
marquée disparaît en quelques semaines ou
quelques mois ;
au niveau du petit bassin : la cystite est fré-
quente en fin d’irradiation et disparaît le plus
souvent en quelques jours. La diminution de la
capacité vésicale, liée à une perte d’élasticité de
la paroi de la vessie, surtout lors de l’irradiation
vésicale, peut entraîner définitivement des envies
d’uriner plus fréquentes ;
au niveau abdominal : la diarrhée, fréquente
en fin d’irradiation, disparaît en quelques jours
ou quelques semaines. Les nausées et les vomis-
sements apparaissent plutôt en début de traite-
ment et diminuent progressivement. L’irritation
de l’intestin grêle de façon définitive est excep-
tionnelle avec les techniques modernes de trai-
tement. L’irradiation du rectum, qui se manifeste
durant le traitement par l’émission de glaires,
peut se traduire tardivement, après la fin de l’ir-
radiation, par des traînées sanglantes lors des
selles, qui témoignent d’une fragilité du rectum.
Ces rectorragies sont le plus souvent limitées et
disparaissent spontanément.
au niveau cérébral : des nausées et vomisse-
ments peuvent apparaître en début d’irradiation.
L’alopécie, qui n’est due à la radiothérapie que
dans ce cas, sera d’autant plus intense que la dose
prescrite de radiations sera importante.
au niveau osseux : l’irradiation à visée antal-
gique de localisations osseuses entraîne fréquem-
ment, en début de traitement, une majoration des
douleurs. Un traitement antalgique adapté est
prescrit dès le début du traitement et progressi-
vement diminué en fonction de l’irradiation.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No47 - juin-juillet 2003
●●●
Cancer
Ces désagréments doivent être parfaitement
connus des infirmiers afin qu’ils puissent infor-
mer et rassurer le patient.
La chimiothérapie
La chimiothérapie anticancéreuse occupe une
place importante dans le traitement du cancer.
Il existe plusieurs médicaments de chimiothé-
rapie qui peuvent être utilisés seuls ou en asso-
ciation, prescrits selon le type et la nature de la
tumeur, sa localisation (ou non), l’existence ou
non de l’atteinte d’un autre organe. On parle de
“polychimiothérapie” quand plusieurs médica-
ments cytotoxiques sont associés pour le traite-
ment. Le traitement de chimiothérapie peut être
délivré en hospitalisation classique d’un ou
quelques jours, lorsque sont nécessaires une
surveillance particulière, des mesures comme
des perfusions importantes qui accompagnent
certaines chimiothérapies, ou en cas de chimio-
thérapie forte. La chimiothérapie s’administre
également en hospitalisation de jour, pour une
durée de quelques heures, ou à domicile, dans
le cadre d’une hospitalisation à domicile. Les in-
firmiers utilisent des cathéters et des chambres
implantables, notamment quand les médica-
ments sont trop irritants pour les veines péri-
phériques. Mais, le plus souvent, la chimiothé-
rapie est délivrée par voie intraveineuse, en
perfusion de durée variable selon les produits.
Certains médicaments de chimiothérapie peu-
vent être donnés par voie intramusculaire ou
par voie orale.
D’autres produits de chimiothérapie sont perfu-
sés de façon continue pendant plusieurs jours
d’affilée, grâce à une seringue ou à une pompe
branchée sur le cathéter central. La pompe est
remplie de la quantité nécessaire de produit et
programmée pour la durée et le débit prescrits,
puis cette pompe est placée dans un boîtier
contenu dans une pochette. Cette pochette se
porte en bandoulière, sous les vêtements. La
pompe est chargée (et rechargée si nécessaire),
branchée et débranchée, programmée en hôpital
de jour ou par l’infirmière à domicile.
Afin d’éviter les interactions médicamenteuses
fâcheuses, il vaut mieux questionner le pa-
tient et, en cas de doute, appeler le médecin trai-
tant. Le plus souvent, la chimiothérapie est pres-
crite par cycle (ou cure), dont la durée varie d’un
à plusieurs jours. L’intervalle libre entre les cures
de chimiothérapie permet aux tissus sains de
récupérer de la toxicité des médicaments. Le
nombre de cures, leur rythme, la durée du traite-
ment sont déterminés en fonction de chaque cas.
La chimiothérapie d’induction ou néoadjuvante,
dans les tumeurs solides, est menée après confir-
mation du diagnostic histologique par biopsie.
Elle permet d’agir immédiatement sur des mé-
tastases, occultes ou mesurables, et facilite sou-
vent le geste chirurgical en diminuant le volume
de la tumeur primitive. Dans le cas des leucé-
mies, elle a pour objectif d’obtenir une rémis-
sion complète de la maladie. Elle est suivie d’une
chimiothérapie de consolidation, qui vise à dé-
truire les cellules leucémiques encore présentes
mais non détectables, et souvent, d’une chimio-
thérapie d’entretien (sur plusieurs mois ou an-
nées) qui a pour but de maintenir un état de ré-
mission complète.
La chimiothérapie adjuvante est administrée
après un traitement locorégional (chirurgie et/ou
radiothérapie) chez des patients porteurs d’un
cancer à fort potentiel métastatique. Elle permet
de traiter des métastases occultes.
23
Professions Santé Infirmier Infirmière - No47 - juin-juillet 2003
●●●
L’hygiène
en cas de radiothérapie
Nettoyer quotidiennement la peau à l’eau tiède
et au savon de Marseille, sans adjonction de par-
fum et sans utiliser de produit antiseptique irritant
(ne pas effacer les marques du repérage).
Ne pas savonner directement la zone irradiée,
laisser couler l’eau savonneuse sur la zone traitée.
Éviter les douches ou les bains trop chauds.
Sécher sans frotter, par tamponnement au ni-
veau de la zone traitée.
En cas de démangeaison, appliquer du talc
pour éviter de se gratter (éviter de talquer dans
les régions qui transpirent beaucoup).
Éviter l’épilation ou le rasage pendant le traite-
ment. Si l’irradiation porte sur le visage ou le cou,
utiliser le rasoir électrique plutôt que la lame.
Ne rien mettre sur la zone irradiée en dehors
de la crème recommandée par le médecin (pas
d’eau de toilette, de déodorant, de cosmétique,
d’alcool, etc.).
Ne pas utiliser de ruban adhésif sur la peau de
la zone traitée.
Ne pas porter de vêtements qui serrent (élas-
tique de slip, soutien-gorge à armature).
Ne pas exposer la zone irradiée à la chaleur
(bouillotte, lampe à quartz ou à infrarouge).
Éviter toute exposition solaire pendant la pé-
riode d’irradiation et jusqu’à un an après, afin
d’éviter une hyperpigmentation cutanée. Par la
suite, utiliser définitivement une crème à haut de-
gré de protection sur cette zone lors de toute ex-
position solaire.
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !