
$YDQWSURSRVGHODSUpVLGHQWH
___________________________________________________________________
La motion Ruffy demandait, en 1994, un assouplissement de l’actuelle disposition
pénale sur l'incitation et l'assistance au suicide (art. 115 CP) Quant à l'euthanasie
active, elle devrait être rendue non punissable dans la mesure où elle est pratiquée,
à des conditions restreintes, par un médecin et sur la demande d'une personne
atteinte d'une maladie incurable.
En proposant en 1996 la transformation de la motion en postulat, le Conseil fédéral
décida d'instituer un groupe de travail réunissant des experts dans les domaines de
la médecine, de l'éthique et du droit. La tâche de ce groupe de travail consistait à
établir les bases nécessaires permettant de trancher la question de savoir si
l'euthanasie était susceptible d'être réglée par une loi ou si une assistance au décès
devait être dévolue à l'art et au devoir professionnel du médecin. Le groupe de travail
s'est attelé à cette tâche entre mai 1997 et février 1999. Le présent rapport en fournit
le résultat.
Le rapport ne prétend en aucune façon épuiser le sujet de la vie et de la mort. La
réflexion sur la mort de l'être humain est aussi ancienne et variée que l'humanité elle-
même, elle demeure au centre de sa préoccupation. Le sujet de la mort est traité
différemment selon qu'il est abordé par les philosophes, les éthiciens en particulier,
les médecins et les juristes. En fin de compte, chaque individu doit affronter sa
propre mort. Se trouver face à sa mort - et par conséquent face à l'euthanasie active
directe - sera vécu différemment en fonction de ses convictions et son ancrage
culturel, selon sa sensibilité du moment et son entourage personnel et social.
Il n'était donc guère possible d'attendre de la part du groupe de travail qu'il livre une
réponse unique à la question de OH[HPSWLRQGHSHLQHGHOHXWKDQDVLHDFWLYHGLUHFWH.
Il demeure partagé sur ce point essentiel.
Une PDMRULWp est prête à exempter de peine, celui qui (malgré la nature toujours
illicite de son acte) - en présence d'un cas exceptionnel, extrême et dramatique - en
cédant à la pitié, aura, sur sa demande sérieuse et instante, libéré de ses
souffrances insupportables et irrémédiables une personne atteinte dans sa santé
d'une manière incurable et se trouvant en phase terminale. Elle propose donc XQH
FODXVH GH[HPSWLRQ GH SHLQH à article 114, alinéa 2 du code pénal, cette clause
n'étant, à dessein, pas limitée au personnel médical.
La PLQRULWp rejette cette proposition qu'elle considère comme un assouplissement du
devoir de protection de l'état à l'égard de toute vie humaine. Considérant les désirs
instables de mourir des personnes gravement malades, la minorité mise sur l'art de
la prise en charge complète, médicale et humaine, de ces patients. La minorité émet
des doutes quant à leur libre détermination, elle craint pour la sécurité du droit et en
particulier pour le rapport de confiance entre médecin et patient. Vu l'actuelle
réglementation ouverte relative aux différentes formes d'euthanasie, il n'est pas
nécessaire que la Suisse joue à nouveau un rôle précurseur.