Chapitre 4
CONSTRUCTION DES NOMBRES
RÉELS
Version du 8 février 2002
Claude Portenier ANALYSE 61
4.1 Partitions
4.1 Partitions
DEFINITION Soit Xun ensemble. Une famille (Xj)j2Jde parties non-vides de Xsappelle
une partition de Xsi
X=[
j2J
Xj
et si, pour tout k; l 2J,
k6=l=)Xk\Xl=;.
EXEMPLE Soit f:X! Yune application. Alors
1
f(fyg)y2f(X)
est une partition de X.
Il est clair que 1
f(fyg)6=;si y2f(X)et on a
[
y2f(X)
1
f(fyg) = X
car, pour tout x2X, on a x21
f(ff(x)g). D’autre part, pour tout y; z 2f(X), si
x21
f(fyg)\1
f(fzg),
on a y=f(x) = z, d’où le résultat par contraposition.
PROPOSITION Soit f:X! Yune application surjective. Il existe une application
injective g:Y! Xtelle que
fg= idY.
Puisque fest surjective, pour tout y2Y, on a 1
f(fyg)6=;. D’après l’axiome du choix
2.8 il existe
g2Y
y2Y
1
f(fyg)XY.
Pour tout y2Y, on a alors f(g(y)) = y, doù notre assertion.
62 CONSTRUCTION DES NOMBRES RÉELS Claude Portenier
Relations d’équivalence 4.2
4.2 Relations d’équivalence
DEFINITION 1 Soient Xun ensemble et RXX. On dit que Rest une relation
d’équivalence si, pour tout x; y; z 2X, on a
(a) Transitivix R y et y R z =)x R z
(b) Symétrie x R y ,y R x
(c) Réexivité x R x .
On écrit souvent xymod Rà la place de x R y , et on pose
[x] := fy2Xjx R yg,X=R := f[x]2P(X)jx2Xg,
ainsi que
p:X! X=R :x7! [x].
On dit que [x]est la classe d’équivalence de xet que pest l’application quotient de Xsur
l’espace quotient X=R .
PROPOSITION Pour tout x; y 2X, on a
(i) y2[x]() x R y .
(ii) ([x] = [y]et x R y)ou ([x]\[y] = ;et :x R y).
(iii) 1
p(f[x]g) = [x].
monstration de (i) C’est évident.
monstration de (ii) Il nous su¢ t de montrer que
[x]\[y]6=;=)[x] = [y].
Soit alors z2[x]\[y]et u2[x], i.e.
x R z ,y R z et x R u .
Par symétrie il vient
y R z ,z R x et x R u ,
donc y R u par transitivité. Ceci prouve que u2[y], donc que [x][y]. L’autre inclusion
s’obtient en échangeant xet y.
monstration de (iii) On a
1
p(f[x]g) = fy2Xj[y] = [x]g=fy2Xjx R yg= [x].
Claude Portenier CONSTRUCTION DES NOMBRES RÉELS 63
4.2 Relations d’équivalence
DEFINITION 2 On dit que 1
p(fcg)c2X=R est la partition de Xen classes déquivalence
mod R. Tout x21
p(c)s’appelle un représentant de la classe déquivalence c.
64 CONSTRUCTION DES NOMBRES RÉELS Claude Portenier
Groupes 4.3
4.3 Groupes
DEFINITION 1 Soit Gun ensemble muni d’une opération associative
:GG! G: (s; t)7! st.
On dit que Gest un groupe si
(g1)Il existe e2Gtel que, pour tout s2G, on ait
es=se=s.
(g2)Pour tout s2G, il existe t2Gtel que
st=ts=e.
Un groupe Gest dit commutatif ou abélien si, pour tout s; t 2G, on a
st=ts.
REMARQUE 1 Soit Gun groupe.
(a) Un élément esatisfaisant à (g1)est univoquement déterminé et s’appelle l’élément neutre
de G.
En e¤et si e02Gsatisfait aussi à (g1), on a
e0=e0e=e.
(b) Soit s2G. Un élément t2Gsatisfaisant à (g2)est univoquement déterminé et s’appelle
l’inverse de s; on le note s1. On a s11=s.
En e¤et si t02Gsatisfait aussi à (g2), on a
t0=t0e=t0gt=et=t.
La seconde partie est imdiate puisqu’on a ss1=s1s=e.
(c) Soient s; t 2G. Les équations
sx=tet xs=t
possèdent une et une seule solution
x=s1tresp. x=ts1.
En e¤et
x=s1sx=s1tet x=xss1=ts1.
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