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Acouphènes pulsatiles
Pulsatile tinnitus. A 15 -year experience. Sismanis A. ● Am J Otol 1998 ; 19 : 472-7.
acouphènes de type pulsatile sont peu fréquents. Les
■ Les
résultats de cette étude portant sur 145 patients montrent
l’intérêt d’effectuer une enquête diagnostique rigoureuse, une
étiologie accessible à un traitement spécifique étant individualisée dans la majorité des cas.
Le bilan comporte une étape clinique avec principalement une
otoscopie au microscope recherchant une lésion rétrotympanique, et une auscultation de la tête et du cou, pour laquelle
l’auteur utilise un stéthoscope modifié comportant un embout
adapté au conduit auditif externe. Outre un examen audiométrique, un doppler des vaisseaux du cou et une imagerie (scanner en cas de lésion rétrotympanique, IRM dans les autres cas,
voire angiographie en cas de malformation vasculaire ou de
tumeur glomique) sont réalisés. L’examen ophtalmologique à
la recherche de signes d’hypertension intracrânienne est particulièrement intéressant.
En effet, dans ce groupe de 145 patients, les deux causes les
plus fréquentes étaient l’hypertension intracrânienne (HIC)
bénigne (56 cas), et l’athérosclérose carotidienne (24 cas).
L’HIC bénigne est retrouvée chez des patients relativement
jeunes (âge moyen de 34 ans) et présentant une surcharge pon-
dérale dans plus de la moitié des cas. Ce diagnostic, évoqué au
fond d’œil, est confirmé en mesurant la pression du LCR par
une ponction lombaire effectuée après avoir éliminé par l’imagerie toute lésion évolutive intracrânienne. Le traitement
repose sur des mesures diététiques, la prise de diurétiques et,
dans de rares cas, sur la chirurgie (shunt sous-arachnoïdopéritonéal).
L’athérosclérose carotidienne a été mise en évidence chez
24 patients, dont l’âge moyen était de 62 ans, et qui tous présentaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire associé
(HTA, diabète, tabagisme...). C’est l’examen doppler qui a permis le diagnostic et précisé le degré de la sténose carotidienne.
Les autres causes étaient plus rares : tumeur glomique dans
17 cas, avec masse rétrotympanique visible en otoscopie dans
tous les cas, malformations vasculaires, otospongiose, anémie... Le diagnostic d’acouphènes idiopathiques était retenu
dans seulement 13 cas.
Cette étude montre l’intérêt d’une démarche diagnostique
rigoureuse, recherchant en particulier une HIC bénigne.
D. Bouccara
Traitement antiviral au cours des surdités brusques
Antiviral treatment of idiopathic sudden sensorineural hearing loss : a prospective, randomized, double blind clinical trial.
Stokroos R.J., Albers F.W.J., Tenvergert E.M. ● Acta Otolaryngol (Stockholm) 1998 ; 118 : 488-95.
d’une cause virale, lors des surdités
■ L’hypothèse
brusques, repose sur un certain nombre d’arguments :
apparition de la surdité au décours d’une infection des voies
aériennes supérieures, mise en évidence au bilan biologique de
séroconversions pour différents virus, aspect de labyrinthite à
l’IRM, études anatomiques post-mortem chez des patients
ayant présenté une surdité brusque, et enfin travaux expérimentaux chez l’animal avec induction d’une surdité brusque
au cours d’une infection par le virus de l’herpès simplex de
type 1. À partir de ces données, il paraissait justifié de proposer une étude évaluant le bénéfice d’un traitement antiviral
spécifique (aciclovir) associé au traitement habituel des surdités brusques par corticoïdes. Cette étude a été menée sur un
mode prospectif, en double aveugle versus placebo. Quarante
trois patients présentant une surdité brusque datant au maximum de deux semaines, avec une perte d’au moins 30 dB sur
trois fréquences, ont été inclus. Tous ont reçu une corticothérapie intraveineuse par prednisolone à posologie dégressive
débutant à 1 mg/kg/jour et sur 7 jours en tout, associée à de
l’aciclovir intraveineux à la posologie de 10 mg/kg/jour 3 fois
par jour, ou à un placebo. Une évaluation subjective et objective des résultats a été effectuée à une semaine, 3 mois, 6 mois
et 12 mois.
Le délai moyen de prise en charge par rapport à l’installation
de la surdité brusque était de 4 jours. Il n’y a pas eu d’effet
secondaire notable. Des acouphènes étaient associés au déficit
auditif dans 84 % des cas et des vertiges étaient rapportés par
un patient sur deux. Une amélioration, définie par un gain
audiométrique supérieur à 10 dB, a été objectivée dans 65 %
des cas à 15 jours du traitement, et dans 79 % des cas à un an.
Il n’a pas été noté de différence significative entre les deux
groupes de patients. Cette étude est confrontée aux difficultés
habituellement rencontrées dans le cadre des surdités brusques,
notamment le nombre de récupérations spontanées, estimé
entre 40 % et 65 %. Le facteur pronostique principal reste la
sévérité du déficit initial.
Cette étude ne démontre pas l’intérêt d’adjoindre un agent
antiviral au traitement “conventionnel” des surdités brusques,
mais d’autres travaux sont probablement souhaitables...
La Lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 241 - mars 1999
D. Bouccara
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Utilité des examens biologiques préopératoires systématiques
pour la chirurgie ambulatoire chez des enfants par ailleurs en bonne santé
The usefulness of routine preoperative laboratory tests for one-day surgery in healthy children. Meneghini L., Zadra N.,
Zanette G., Baiocchi M., Giusti F. ● Paediatr Anaesth 1998 ; 8 : 11-5.
des examens préopératoires systématiques est
■ L’intérêt
de plus en plus souvent remis en question. Les auteurs
analysent ici l’intérêt de tels examens pour un acte chirurgical
prévu en ambulatoire chez un enfant par ailleurs en bonne
santé. Avant 1984, ils faisaient systématiquement pratiquer un
examen d’urines, un dosage de l’hémoglobine, de CPK et de
cholinestérase. Sur 1 884 enfants opérés en deux ans, 844, soit
11 %, avaient un ou plusieurs tests biologiques anormaux, ce
qui a conduit à la prescription d’examens complémentaires,
mais n’a jamais incité l’opérateur ni l’anesthésiste à récuser ou
reporter l’intervention. Depuis 1984, les auteurs ne demandent
plus d’examens systématiques. Des examens biologiques ne
sont prescrits que si l’interrogatoire ou l’examen clinique font
suspecter une pathologie qui pourrait interférer avec l’anesthésie ou l’acte chirurgical. Cela s’est produit chez 2,1 % des
enfants. Les examens étaient normaux dans près de la moitié
des cas. Là aussi, aucune intervention n’a été récusée. L’analyse statistique ne montre pas de différence entre les deux
groupes en ce qui concerne les taux de complications et d’hospitalisations plus prolongées que prévu. La prescription d’examens complémentaires limitée aux enfants dont l’examen clinique ou l’interrogatoire font soupçonner une pathologie
sous-jacente est une politique efficace dans cette population
d’enfants qui doivent subir un acte chirurgical dit mineur en
ambulatoire.
M. François
Manifestations ORL du reflux gastro-œsophagien
Otolaryngologic manifestations of gastro-oesophageal reflux disease.
Klinkenberg-Knol E.C. ● Scand J Gastroenterol 1998 ; 33 (Suppl. 225) : 24-8.
manifestations ORL du reflux gastro-œsophagien
■ Les
sont très variées. Les nodules vocaux et l’œdème de
Reinke, habituellement attribués à un dysfonctionnement
vocal, peuvent être provoqués par un reflux gastro-pharyngé.
La présence d’un ulcère de contact ou d’un granulome au
niveau des aryténoïdes doit faire rechercher un tel reflux, présent dans les trois quarts des cas. La sensation de “boule dans
la gorge”, considérée autrefois comme une manifestation
d’hystérie, est en fait bien souvent due à un reflux gastropharyngé, que ce soit par irritation directe du larynx par l’acide,
ou par localisation erronée au pharynx de la douleur de l’œsophagite. Le reflux gastro-œsophagien est une cause favorisante
reconnue de sténose laryngée post-intubation. Enfin, certains
auteurs ont mis en évidence le caractère carcinogène au niveau
du larynx du reflux gastropharyngé (cependant loin derrière le
tabac et l’alcool). Il est à noter que ces patients vus pour des
symptômes ORL ont rarement les douleurs rétrosternales
typiques des patients vus par les gastro-entérologues ; c’est
pourquoi l’auteur préfère parler de reflux gastro-pharyngé plutôt que de reflux gastro-œsophagien.
L’examen le plus sensible pour faire la preuve du reflux gastropharyngé est la pH-métrie avec une sonde à double canal
permettant de réaliser en même temps un enregistrement
proximal et distal.
Les formes légères de laryngites de reflux répondent bien aux
simples mesures hygiéno-diététiques. Pour les formes plus
sévères, notamment celles s’accompagnant de lésions
muqueuses, il faut donner un traitement médicamenteux comportant un inhibiteur de la pompe à protons (oméprazole) des
cellules pariétales gastriques qui diminuent la sécrétion acide
de l’estomac.
M. François
Les articles publiés dans “La Lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays.
© janvier 1985 EDIMARK S.A.
Imprimé en France - DIFFERDANGE - 95100 Sannois - Dépôt légal 1er trimestre 1999
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La Lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 241 - mars 1999
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