La détection de ce rayonnement nécessite des systèmes dont
les caractéristiques, à savoir la géométrie, la taille, le nombre
des détecteurs, la nature des cristaux de scintillation (actuelle-
ment iodure de sodium ou germanate de bismuth), les
méthodes informatiques de reconstruction des images, expli-
quent les différences de performance. On définit ainsi des
caméras dites dédiées (TEP) ou de haute performance, et des
caméras dites à coïncidence (CDET), caméras traditionnelles
de médecine nucléaire modifiées pour capter ce rayonnement
biphotonique de haute énergie. Leurs caractéristiques tech-
niques différentes se traduisent par des images et des résultats,
en termes de détectabilité et de sensibilité, différents en faveur
des caméras dédiées (1, 2) (figure 2), mais au prix d’un coût
très supérieur.
Depuis les travaux de Warburg dans les années 30 (3), les per-
turbations du métabolisme glucidique des cellules tumorales
sont connues. Des études plus récentes ont montré qu’il existe
une augmentation de captation liée à une activation des trans-
porteurs membranaires, GLUT 1, non spécifique des cellules
cancéreuses, et des modifications enzymatiques de la glyco-
lyse avec production de lactates au détriment de la voie oxyda-
tive (4) (figure 3). Le déoxyglucose, analogue du glucose, est
transporté à l’intérieur de la cellule, puis son métabolisme est
bloqué après la phosphorylation en déoxyglucose-6-phosphate
par l’hexokinase. Ce blocage conduit à l’accumulation du
déoxyglucose dans la cellule. Son possible marquage par le
18fluor permet ainsi d’envisager une imagerie des tumeurs,
toute accumulation étant le témoin de la modification métabo-
lique cellulaire. Ces propriétés ont été étudiées dans tous les
domaines de l’oncologie (5).
Le 18fluor-déoxyglucose (18FDG) a obtenu en 1998 l’autorisa-
tion de mise sur le marché en France pour les indications sui-
vantes :
– diagnostic différentiel des masses pulmonaires ;
– bilan d’extension des cancers bronchiques non à petites cel-
lules, des lymphomes hodgkiniens ou non, des mélanomes, des
cancers colorectaux et des cancers du rhinopharynx ;
– suivi des lymphomes malins et recherche des masses rési-
duelles.
Cet examen de médecine nucléaire nécessite le respect de
quelques règles pour obtenir des images de qualité. Les patients
doivent être à jeun depuis au moins 6 heures pour éviter toute
interférence glucidique et pour minimiser la fixation physiolo-
gique myocardique. Les diabétiques non équilibrés sont habi-
tuellement exclus, en raison de la mauvaise pénétration intra-
cellulaire du 18FDG, responsable d’images de mauvaise qualité.
Après injection intraveineuse du 18FDG, les patients doivent
rester au repos afin de réduire l’activité musculaire. Certaines
équipes associent une prémédication afin d’induire une relaxa-
tion des muscles squelettiques (myorelaxant) et des muscles du
tube digestif (antispasmodique) et un traitement diurétique pour
favoriser l’élimination rénale et vésicale du traceur. Après une
heure (temps de métabolisation du FDG), les malades sont
positionnés sur la table d’examen, en décubitus dorsal, bras en
abduction. Un examen explorant un patient du menton au pelvis
inclus dure de 45 à 60 minutes avec une caméra dédiée et deux
heures avec une caméra CDET.
Dans le cadre de la pathologie thoracique, le 18FDG présente
un intérêt considérable qui devrait conduire à une modification
des modes de raisonnement et des attitudes thérapeutiques
dans les circonstances suivantes :
– pour différencier un nodule bénin d’une tumeur maligne,
– pour préciser l’envahissement ganglionnaire locorégional
des tumeurs bronchopulmonaires,
– pour rechercher des métastases à distance,
– pour évaluer le pronostic,
– pour différencier masses résiduelles post-thérapeutiques et
tissu tumoral actif,
– pour mettre en évidence une rechute,
– pour évaluer l’efficacité d’une chimiothérapie ou de la radio-
thérapie.
Nous envisagerons ces différentes indications en commençant
par celles considérées comme validées, puis en présentant
celles en cours de développement et porteuses d’avenir.
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La Lettre du Pneumologue - Vol. II - n° 6 - décembre 1999
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