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Dossier
D ossier
Introduction
Introduction
IP A. Lesur*
D
AA (dispositif autour de l’annonce), RCP (réunion de
concertation pluridisciplinaire), RPC (recommandations pour la pratique clinique), PPS (programme personnalisé de soins)…. Quel est ce nouveau discours, qui vient
s’ajouter aux nouveaux items EPP et FMC ? De quoi parlezvous ?
Le Plan Cancer : 70 mesures pour optimiser
la prise en charge
Personne n’ignore que le Plan Cancer a été une des priorités
gouvernementales du président Chirac. L’historique de cette
démarche nous est rappelé par Nadine Dohollou : 70 mesures, pas moins, ont été formulées pour optimiser la prise en
charge de cette maladie. L’une de celles-ci, probablement la
plus attendue des patients, qui s’étaient exprimés depuis de
nombreuses années, est celle concernant l’annonce (mesure
40). Mis en œuvre progressivement à travers des équipes pilotes, le dispositif d’annonce va être généralisé d’ici la fin de
l’année 2007, sa mise en place faisant partie des critères nécessaires à un établissement pour prendre en charge des patients
atteints de cancer. Il nous est donc apparu indispensable de
consacrer un sommaire de La Lettre du Sénologue à ce sujet,
ce d’autant que, comme le rappelle Daniel Serin, président de
la SFSPM (à l’origine de la notion initiale de consultation, dite
d’“ancrage”), ce dispositif, très attendu des patients, a souvent
été mal interprété, mal compris. Encore bien des médecins,
gynécologues ou médecins généralistes, en ont une idée assez
floue, visualisant mal son apport, et en particulier l’articulation formalisée qu’il instaure avec la médecine de ville. Ainsi,
Isabelle Dagousset se fait ici l’interprète des gynécologues
face à cette nouvelle modalité, qui mériterait quelques éclaircissements pour la compréhension des correspondants. Car
en effet, annonce de quoi ?
Annonce de l’entrée dans la maladie,
c’est-à-dire annonce du diagnostic ?
Il est bien clair, et ce confirmé à travers toutes les enquêtes
auprès des patients, que l’annonce du cancer est le plus souvent faite en dehors de l’établissement qui met en œuvre le
DAA, et que celle-ci est délivrée, dans le cas du cancer du sein,
très souvent par le radiologue, qui ne bénéficie pas de ce dispositif dans son cabinet et qui pourtant devra savoir faire face…
* Centre Alexis-Vautrin, avenue de Bourgogne-Brabois, 54511 Vandœuvre-lès-Nancy.
Martine Boisserie-Lacroix, avec le talent littéraire que nous
lui connaissons, nous expose les différentes situations auxquelles sera confronté le diagnosticien, lors desquelles l’annonce
d’un diagnostic hautement probable va devoir être formulée.
Alors, dispositif d’une annonce déjà faite ?
Leçons de choses pour les médecins en mal de communication avec leurs malades ? Mode d’emploi d’une consultation
“témoin”, gold standard de la prise en charge d’un malade ? Je
vous propose en toute honnêteté de rappeler ce que d’aucun
initialement a pu imaginer comme une terrible “usine à gaz”,
compliquant plus qu’améliorant un quotidien difficile, loin des
administrations et des 35 heures réglementaires. Et pourtant,
toutes ces appréhensions sont réductrices et inexactes. Car, en
effet, le DAA concerne, certes, l’annonce de la mauvaise nouvelle initiale, mais assure, de par sa mise en place, la prise en
charge pluridisciplinaire, et dans la durée, d’un malade qui va
ainsi être accompagné à chaque étape de son parcours théraLa Lettre du Sénologue - n° 37 - juillet-août-septembre 2007
peutique. Au départ,
il y a l’annonce de la
mauvaise nouvelle,
qui, comme nous
l’avons vu, est le plus
souvent la confirmation de celle-ci, mais
surtout l’annonce des
moyens qui vont être
mis en œuvre pour la
rendre acceptable et
lui survivre… Ainsi, il ne s’agit pas d’une annonce, mais d’un
accompagnement tout au long de situations se succédant dans
le temps, articulées entre elles et initialement explicitées dans
leur cohérence, adaptées à chaque patient (plan personnalisé
de soins [PPS]).
Ce dispositif permet une coordination entre tous les intervenants, une prise en charge globale, situant le patient au centre d’une dynamique qui lui est dédiée. Chacun des temps
le constituant a son importance, dans le cadre de la complémentarité des compétences des différents interlocuteurs, sans
oublier l’aspect majeur de l’articulation avec la médecine de
ville, qui jusqu’alors se révèle souvent défaillante ou insuffisante. C’est certainement le point le plus délicat à mettre en
œuvre, mais qui sera le challenge de la qualité de la prise en
charge globale d’un patient, qui doit pouvoir se sentir en sécurité aussi bien dans son centre de soins qu’à l’extérieur.
Le témoignage des acteurs du dispositif
Ce dispositif d’annonce fait l’objet de nombreuses explications
sur le site de l’INCA (www.e-cancer.fr), permettant à tous
ceux le consultant, médecins ou patients, d’en prendre la dimension. Des témoignages des différentes équipes, mais aussi
des patientes sont disponibles. Dans ce dossier, nous avons désiré vous faire partager les points de vue des différents acteurs
du dispositif, à commencer par les patientes elles-mêmes, les
infirmières d’annonce, les médecins impliqués dans cette démarche, les psychologues…, mais aussi celui d’un chirurgien,
directeur d’un centre anticancéreux, en tant que chef d’établissement.
Enfin, nous l’avons vu, l’annonce est celle du diagnostic, mais
aussi et surtout celle du PPS, résultante du passage du dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Les
consignes concernant cette modalité sont précisées, quant à
elles, sur le site de l’HAS (www.has-sante.fr), mettant à disposition de nombreux documents. L’EFEC propose des formations régulières pour médecins et secrétaires, tant pour le
DAA que pour les RCP. Ces deux notions s’articulent de façon
complémentaire. Le mode d’emploi de la RCP est à connaître
car c’est de la qualité de son déroulement que se déclinera un
PPS tout à fait individualisé et centré sur la patiente. La rigueur du recueil des données, l’adhésion des médecins, leur
implication dans chaque dossier et l’évaluation des décisions
La Lettre du Sénologue - n° 37 - juillet-août-septembre 2007
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Sont à disposition sur le site Internet de
l’Institut national du cancer :
www.e-cancer.fr
Les recommandations nationales pour la mise en
œuvre du dispositif d’annonce du cancer.
Les outils sont proposés à titre d’exemple. Il s’agit
de :
• Outils de liaison médecin/infirmier :
– fiches de liaison ;
– fiches de consultation médecin/infirmier ;
– grilles de mots utilisés ;
– check-list.
• Programme personnalisé de soins (PPS).
• Outils de la consultation paramédicale.
• Outils spécifiques de repérage des besoins en soins
de support :
– fiches d’évaluation sociale ;
– fiches d’évaluation psychologique ;
– fiches d’évaluation de la douleur ;
– fiches d’évaluation nutritionnelle ;
La liste des équipes expérimentatrices et leurs
coordonnées.
La liste des équipes référentes pour la formation.
Des témoignages d’équipes sur l’expérimentation
du dispositif d’annonce.
Des expressions de patients sur l’expérimentation
du dispositif d’annonce.
Un document d’information sur le dispositif d’annonce destiné aux médecins libéraux.
proposées sont autant de données fondamentales garantissant
une pratique homogène et cohérente. C’est la raison pour laquelle les RCP feront l’objet d’un des prochains dossiers thématiques. n
À consulter
http://www.infos-patients.net/savoir/recom.htm
Ce site propose d’intéressantes animations interactives
autour de la problématique de l’annonce. Il a été réalisé par
le Centre régional de lutte contre le cancer de Nancy, la faculté de médecine de Nancy et le vidéoscope de l’université
Nancy 2.
Le site Internet de la Ligue nationale contre le cancer :
www.ligue-cancer.net. Une brochure d’information sur les
dispositifs d’annonce pour les malades et leurs proches sera
disponible prochainement sur le site et auprès des comités
départementaux de la Ligue.
Les soins oncologiques de support. Oncologie décembre
2006 ; 8, hors-série.
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