La Lettre du Cardiologue - n° 288 - février 1998
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ABSTRACTS
Une première publication de 1994 par l’équipe d’Andersen
avait déjà montré une diminution non significative de la fré-
quence de survenue de fibrillation auriculaire et des complica-
tions thromboemboliques par la stimulation définitive auriculaire
comparée à la stimulation ventriculaire chez les patients ayant
une maladie de l’oreillette ou une dysfonction sinusale. La même
équipe publie sur un suivi de 8 ans, cette fois, les résultats de ce
travail portant sur 225 patients qui avaient été randomisés. Elle
conclut que l’effet bénéfique de la stimulation auriculaire est
encore plus important avec ce recul de 8 ans.
En effet, dans le groupe stimulation auriculaire, la survie, l’inci-
dence de la fibrillation auriculaire ou de complications throm-
boemboliques et l’incidence d’apparition d’insuffisance cardiaque
sont significativement meilleures. Le risque de bloc auriculo-ven-
triculaire est considéré comme bas (0,6 %/an). Ce travail ne com-
portait pas de groupe de patients implantés avec un stimulateur
double chambre, et ne permet donc pas de répondre à la ques-
tion : stimulateur cardiaque monochambre auriculaire ou double
chambre ?
Cette étude incite néanmoins à proposer une stimulation auricu-
laire plutôt que ventriculaire chez les patients ayant une dys-
fonction sinusale ou un syndrome bradytachycardique.
Dr J. Ollitrault, service cardiologie,
Hôpital Saint-Joseph, 7, rue Pierre-Larousse, 75014 Paris
Supériorité de la stimulation atriale comparée à la stimulation ventriculaire dans la
maladie de l’oreillette et la dysfonction sinusale
Long-term follow-up of patients from a randomised trial of
atrial versus ventricular pacing for sick-sinus syndrome.
Andersen H.R., Nielsen J.C., Bloch P.E., Thuesen L.,
Mortensen P.T., Vesterlund Th., Pedersen A.K.
Lancet
1997 ; 350 : 1210-6.
La Lettre du Cardiologue - n° 288 - février 1998
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ABSTRACTS
But de l’étude. Préciser les caractéristiques cliniques et
échocardiographiques des fibroélastomes papillaires.
Point du sujet. Les fibroélastomes papillaires sont des tumeurs
cardiaques primitives bénignes et rares dont les caractéristiques
cliniques sont mal connues.
Patients et méthodes. Les cas de fibroélastome papillaire
diagnostiqués chirurgicalement ou par échographie entre 1980 et
1995 à la Mayo Clinic ont été recensés et classés en deux groupes.
Le groupe I comportait 17 patients ayant eu à la fois un écho-
cardiogramme et une cure chirurgicale du fibroélastome. Les
caractéristiques échocardiographiques des fibroélastomes papil-
laires ont été établies sur ce groupe. Le groupe II comportait
37 patients chez lesquels le diagnostic de fibroélastome papillaire
avait été porté sur les seules constatations échocardiographiques.
Résultats. Le fibroélastome papillaire était symptomatique chez
41 % des patients du groupe I, et 29 % des patients de ce groupe
avaient eu un accident neurologique. Tous les patients du groupe
I ont été opérés, et un seul patient a nécessité un remplacement
valvulaire. Au cours du suivi, dont la moyenne a été de 34 mois,
il n’y a pas eu de récidive embolique. Les caractéristiques écho-
cardiographiques des fibroélastomes étaient les suivantes : tumeur
de petite taille (12 ± 6,5 x 9 ± 4 mm) ; habituellement pédiculée
(94 % des cas), mobile, d’apparence tachetée de façon homogène,
avec un aspect pointillé caractéristique de ses contours. Les fibro-
élastomes étaient principalement implantés au niveau des valves
cardiaques (60 % des cas), mais étaient retrouvés de façon non
exceptionnelle au niveau d’autres sites endocardiques (40 % des
cas). Ils n’entraînaient aucune dysfonction valvulaire. Dans le
groupe II, 43 % des patients étaient asymptomatiques et 13,5 %
avaient un antécédent neurologique. Au cours du suivi, dont la
moyenne a été de 31 mois, il y a eu 9 accidents neurologiques
chez les patients du groupe II.
Conclusion. Les fibroélastomes papillaires sont diagnostiqués
de façon fiable en échocardiographie et constituent souvent une
découverte fortuite. Ils n’entraînent pas de dysfonction valvu-
laire, mais s’associent à un risque embolique accru. La prise en
charge des patients ayant un fibroélastome de découverte fortuite
reste à déterminer (chirurgie, anticoagulants ou antiagrégants
plaquettaires).
Dr B. Gallet, PH, service de cardiologie, CH Argenteuil
Fibroélastomes papillaires : caractéristiques échocardiographiques et corrélations
anatomiques
Papillary fibroelastoma : echocardiographic characteristics
for diagnosis and pathologic correlation.
Klarich K.W., Enriquez-Sarano M., Gura G.M., Edwards W.D.,
Tajik A.J., Seward J.B.
J Am Coll Cardiol 1997 ; 30 : 784-90.
La Lettre du Cardiologue - n° 288 - février 1998
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ABSTRACTS
Dans certains pays, et notamment en Italie, la théophylline
semble être utilisée dans le traitement des dysfonctions sinu-
sales ou des syndromes bradytachycardie. Ce traitement a été
comparé à la stimulation cardiaque.
Cent sept patients ayant une dysfonction sinusale ou un syndrome
bradytachycardie ont été randomisés en groupe contrôle (n = 35),
théophylline orale (n = 36) ou stimulation cardiaque double
chambre à fréquence asservie (n = 36), et suivis pendant 48 mois.
Cette étude italienne montre que l’incidence des syncopes a été
significativement réduite dans le groupe de patients ayant un sti-
mulateur cardiaque par rapport au groupe contrôle. L’incidence
d’insuffisance cardiaque a aussi été significativement réduite,
mais cette fois dans les deux groupes, que ce soit pacemaker ou
théophylline. Il n’y a pas eu de différence significative dans l’in-
cidence de fibrillation auriculaire soutenue ou permanente ou
d’événement thromboembolique dans les trois groupes. De façon
surprenante, une amélioration des symptômes a été observée non
seulement dans les deux groupes traitement, mais également dans
le groupe contrôle.
La théophylline semble donc, d’après ce travail, une alternative
intéressante à l’implantation d’un stimulateur cardiaque chez les
patients ayant une dysfonction sinusale ou un syndrome brady-
tachycardie asymptomatique ou paucisymptomatique.
Dr J. Ollitrault, service cardiologie,
Hôpital Saint-Joseph, 7, rue Pierre-Larousse, 75014 Paris
Théophylline contre pacemaker dans la maladie de l’oreillette
Effects of permanent pacemaker and oral theophylline in
sick sinus syndrome. The Theopace study : a randomized
controlled trial.
Alboni P., Menozzi C., Brignole M., Paparella N., Gaggioli
G., Lolli G., Cappato R.
Circulation 1997 ; 96 : 260-6.
La Lettre du Cardiologue - n° 289 - février 1998
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ABSTRACTS
Le but de cette étude multicentrique, randomisée en double
aveugle avec groupe contrôle placebo, est de déterminer
l’efficacité et l’innocuité d’un traitement par héparine de bas poids
moléculaire (HBPM) lors d’un infarctus du myocarde (IDM) anté-
rieur aigu pour la prévention des thrombus ventriculaires gauches
et des embolies artérielles.
Sept cent soixante-seize patients ont été répartis en groupes dal-
téparine (HBPM) - 150 UI/kg de poids toutes les 12 heures en
sous-cutané pendant la période hospitalière - ou placebo, en
moyenne à la douzième heure de leur symptôme initial ; une fibri-
nolyse et un traitement par aspirine ont été administrés respecti-
vement chez 91,5 % et 97,6 % des sujets. Une échocardiographie
a été effectuée à 9 ± 2 jours pour rechercher un thrombus ventri-
culaire gauche. Cinq cent dix-sept patients ont pu être analysés
de façon fiable lors de cet examen : parmi ceux-ci, un thrombus
et/ou une embolie artérielle sont dénombrés pour 59 patients du
groupe placebo (21,9 %) et 35 patients du groupe HBPM
(14,2 %), p = 0,03.
En revanche, il n’existe pas de différence significative concer-
nant les embolies artérielles considérées isolément (6 vs
5 patients), les récidives d’IDM (8 vs 6 patients) et la mortalité
(23 patients pour chaque groupe).
Pour le groupe HBPM, on observe une majoration des compli-
cations hémorragiques majeures (2,9 % vs 0,3 %, p = 0,006) et
mineures (14,8 % vs 1,8 %, p < 0,001).
Conclusion. Sous HBPM (daltéparine), on constate une diminu-
tion significative des thrombus ventriculaires gauches après IDM
antérieur aigu, même quand un traitement fibrinolytique et anti-
agrégant est proposé.
Le bénéfice concomitant sur les embolies artérielles n’est cepen-
dant pas démontré ici, nécessitant sans doute des études com-
plémentaires comportant un plus grand nombre de sujets. Sous
HBPM, il existe un risque hémorragique augmenté, moindre que
celui attribué aux héparines non fractionnées (environ 4 % vs
2,9 % pour les hémorragies graves), mais pouvant amener à pro-
poser des posologies moins fortes de daltéparine (120 UI/kg deux
fois par jour au lieu de 150 UI/kg) sous couvert d’obtenir une
efficacité thérapeutique équivalente.
Dr C. Adams (PH), service de cardiologie, CH Argenteuil
Héparine de bas poids moléculaire : prévention des thrombus et des embolies
artérielles après infarctus antérieur
Randomized trial of low molecular weight heparin
(Dalteparin) in prevention of left ventricular thrombus for-
mation and arterial embolism after acute anterior myocar-
dial infarction : the Fragmin in Acute Myocardial Infarction
(FRAMI) Study.
Kontny F., Dale J., Abildgaard U., Pedersen T.R., on behalf of
the FRAMI Study Group
J Am Coll Cardiol 1997 ; 30 : 962-9.
Dans certains pays, et notamment en Italie, la théophylline
semble être utilisée dans le traitement des dysfonctions sinu-
sales ou des syndromes bradytachycardie. Ce traitement a été
comparé à la stimulation cardiaque.
Cent sept patients ayant une dysfonction sinusale ou un syndrome
bradytachycardie ont été randomisés en groupe contrôle (n = 35),
théophylline orale (n = 36) ou stimulation cardiaque double
chambre à fréquence asservie (n = 36), et suivis pendant 48 mois.
Cette étude italienne montre que l’incidence des syncopes a été
significativement réduite dans le groupe de patients ayant un sti-
mulateur cardiaque par rapport au groupe contrôle. L’incidence
d’insuffisance cardiaque a aussi été significativement réduite,
mais cette fois dans les deux groupes, que ce soit pacemaker ou
théophylline. Il n’y a pas eu de différence significative dans l’in-
cidence de fibrillation auriculaire soutenue ou permanente ou
d’événement thromboembolique dans les trois groupes. De façon
surprenante, une amélioration des symptômes a été observée non
seulement dans les deux groupes traitement, mais également dans
le groupe contrôle.
La théophylline semble donc, d’après ce travail, une alternative
intéressante à l’implantation d’un stimulateur cardiaque chez les
patients ayant une dysfonction sinusale ou un syndrome brady-
tachycardie asymptomatique ou paucisymptomatique.
Dr J. Ollitrault, service cardiologie,
Hôpital Saint-Joseph, 7, rue Pierre-Larousse, 75014 Paris
Théophylline contre pacemaker dans la maladie de l’oreillette
Effects of permanent pacemaker and oral theophylline in
sick sinus syndrome. The Theopace study : a randomized
controlled trial.
Alboni P., Menozzi C., Brignole M., Paparella N., Gaggioli
G., Lolli G., Cappato R.
Circulation 1997 ; 96 : 260-6.
Héparine de bas poids - C.A. 6/05/04 17:40 Page 15
La Lettre du Cardiologue - n° 289 - février 1998
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ABSTRACTS
But de l’étude. Démontrer que les modifications du flux
mitral provoquées par une réduction de la précharge peu-
vent aider à apprécier les pressions de remplissage du ventricule
gauche et à différencier un flux de remplissage ventriculaire
gauche pseudo-normal d’un flux normal.
Patients et méthodes. L’étude a inclus 49 patients ayant eu de
façon simultanée un cathétérisme gauche par micromanomètre
et un enregistrement du flux mitral en doppler. Les paramètres
hémodynamiques et doppler ont été recueillis à l’état basal puis
après manœuvre de Valsalva (27 patients) ou administration de
trinitrine sublinguale (36 patients). La pression du ventricule
gauche avant l’onde A (pression pré-A) a été utilisée pour esti-
mer la pression moyenne de l’oreillette gauche. Les paramètres
doppler étudiés ont été la vitesse des ondes E et A, le rapport E/A,
le temps de décélération mitral, la vitesse absolue de l’onde A
(dénommée A et calculée comme la différence entre la vitesse
de A et la vitesse de E au début de la contraction atriale) et le rap-
port E/A’.
Résultats. Tous les patients ayant un rapport E/A 2 ou un temps
de décélération mitral 150 ms avaient une pression pré-A
15 mmHg (spécificité de 100 % pour ces deux indices) ; mais
23 patients ayant une pression pré-A 15 mmHg avaient un rap-
port E/A < 2 ou un temps de décélération mitral > 150 ms cor-
respondant à un flux pseudo-normal (sensibilité de 10 % et 38 %
respectivement pour ces deux indices). Durant la manœuvre de
Valsalva, l’onde E diminuait de façon équivalente chez les patients
ayant une pression pré-A normale (< 15 mmHg) et chez ceux
ayant une pression pré-A élevée (15 mmHg), mais l’onde A ne
diminuait que chez ceux ayant une pression pré-A normale. Le
rapport E/A diminuait donc de façon plus importante chez les
patients ayant une pression pré-A augmentée que chez ceux ayant
une pression pré-A normale (– 1,22 ± 1,1 vs – 0,35 ± 0,17 ;
p = 0,02). Les mêmes constatations étaient faites après admi-
nistration de trinitrine sublinguale, avec une réduction plus
importante du rapport E/A chez les patients ayant une pression
pré-A élevée que chez ceux ayant une pression pré-A normale
(– 0,81 ± 0,49 vs – 0,18 ± 0,17 ; p < 0,001).
Conclusion. Une diminution de la précharge entraîne une réduc-
tion du rapport E/A qui est significativement plus importante
lorsque les pressions de remplissage sont augmentées que lors-
qu’elles sont normales. Ceci reste vrai pour les patients ayant un
rapport E/A compris entre 1 et 2 à l’état basal, et la manœuvre
de Valsalva ou le test à la trinitrine peuvent ainsi aider à appré-
cier les pressions de remplissage et à distinguer un flux pseudo-
normal d’un flux normal.
Dr B. Gallet, PH, service de cardiologie, CH Argenteuil
Estimation des pressions de remplissage du ventricule gauche en écho-doppler :
intérêt des variations de précharge
Utility of preload alteration in assessment of left ventricu-
lar filling pressure by Doppler echocardiography : a simul-
taneous catheterization and Doppler echocardiographic
study.
Hurrell D.G., Nishimura R.A., Ilstrup D.M., Appleton C.P.
J Am Coll Cardiol 1997 ; 30 : 459-67.
Une première publication de 1994 par l’équipe d’Andersen
avait déjà montré une diminution non significative de la fré-
quence de survenue de fibrillation auriculaire et des complica-
tions thromboemboliques par la stimulation définitive auriculaire
comparée à la stimulation ventriculaire chez les patients ayant
une maladie de l’oreillette ou une dysfonction sinusale. La même
équipe publie sur un suivi de 8 ans, cette fois, les résultats de ce
travail portant sur 225 patients qui avaient été randomisés. Elle
conclut que l’effet bénéfique de la stimulation auriculaire est
encore plus important avec ce recul de 8 ans.
En effet, dans le groupe stimulation auriculaire, la survie, l’inci-
dence de la fibrillation auriculaire ou de complications throm-
boemboliques et l’incidence d’apparition d’insuffisance cardiaque
sont significativement meilleures. Le risque de bloc auriculo-ven-
triculaire est considéré comme bas (0,6 %/an). Ce travail ne com-
portait pas de groupe de patients implantés avec un stimulateur
double chambre, et ne permet donc pas de répondre à la ques-
tion : stimulateur cardiaque monochambre auriculaire ou double
chambre ?
Cette étude incite néanmoins à proposer une stimulation auricu-
laire plutôt que ventriculaire chez les patients ayant une dys-
fonction sinusale ou un syndrome bradytachycardique.
Dr J. Ollitrault, service cardiologie,
Hôpital Saint-Joseph, 7, rue Pierre-Larousse, 75014 Paris
Supériorité de la stimulation atriale comparée à la stimulation ventriculaire dans la
maladie de l’oreillette et la dysfonction sinusale
Long-term follow-up of patients from a randomised trial of
atrial versus ventricular pacing for sick-sinus syndrome.
Andersen H.R., Nielsen J.C., Bloch P.E., Thuesen L.,
Mortensen P.T., Vesterlund Th., Pedersen A.K.
Lancet
1997 ; 350 : 1210-6.
Estimation des pressions - B.G. 6/05/04 17:41 Page 16
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