La Lettre du Cardiologue - n° 289 - février 1998
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ABSTRACTS
But de l’étude. Démontrer que les modifications du flux
mitral provoquées par une réduction de la précharge peu-
vent aider à apprécier les pressions de remplissage du ventricule
gauche et à différencier un flux de remplissage ventriculaire
gauche pseudo-normal d’un flux normal.
Patients et méthodes. L’étude a inclus 49 patients ayant eu de
façon simultanée un cathétérisme gauche par micromanomètre
et un enregistrement du flux mitral en doppler. Les paramètres
hémodynamiques et doppler ont été recueillis à l’état basal puis
après manœuvre de Valsalva (27 patients) ou administration de
trinitrine sublinguale (36 patients). La pression du ventricule
gauche avant l’onde A (pression pré-A) a été utilisée pour esti-
mer la pression moyenne de l’oreillette gauche. Les paramètres
doppler étudiés ont été la vitesse des ondes E et A, le rapport E/A,
le temps de décélération mitral, la vitesse absolue de l’onde A
(dénommée A’ et calculée comme la différence entre la vitesse
de A et la vitesse de E au début de la contraction atriale) et le rap-
port E/A’.
Résultats. Tous les patients ayant un rapport E/A ≥2 ou un temps
de décélération mitral ≤150 ms avaient une pression pré-A
≥15 mmHg (spécificité de 100 % pour ces deux indices) ; mais
23 patients ayant une pression pré-A ≥15 mmHg avaient un rap-
port E/A < 2 ou un temps de décélération mitral > 150 ms cor-
respondant à un flux pseudo-normal (sensibilité de 10 % et 38 %
respectivement pour ces deux indices). Durant la manœuvre de
Valsalva, l’onde E diminuait de façon équivalente chez les patients
ayant une pression pré-A normale (< 15 mmHg) et chez ceux
ayant une pression pré-A élevée (≥15 mmHg), mais l’onde A’ ne
diminuait que chez ceux ayant une pression pré-A normale. Le
rapport E/A’ diminuait donc de façon plus importante chez les
patients ayant une pression pré-A augmentée que chez ceux ayant
une pression pré-A normale (– 1,22 ± 1,1 vs – 0,35 ± 0,17 ;
p = 0,02). Les mêmes constatations étaient faites après admi-
nistration de trinitrine sublinguale, avec une réduction plus
importante du rapport E/A’ chez les patients ayant une pression
pré-A élevée que chez ceux ayant une pression pré-A normale
(– 0,81 ± 0,49 vs – 0,18 ± 0,17 ; p < 0,001).
Conclusion. Une diminution de la précharge entraîne une réduc-
tion du rapport E/A’ qui est significativement plus importante
lorsque les pressions de remplissage sont augmentées que lors-
qu’elles sont normales. Ceci reste vrai pour les patients ayant un
rapport E/A compris entre 1 et 2 à l’état basal, et la manœuvre
de Valsalva ou le test à la trinitrine peuvent ainsi aider à appré-
cier les pressions de remplissage et à distinguer un flux pseudo-
normal d’un flux normal.
Dr B. Gallet, PH, service de cardiologie, CH Argenteuil
Estimation des pressions de remplissage du ventricule gauche en écho-doppler :
intérêt des variations de précharge
Utility of preload alteration in assessment of left ventricu-
lar filling pressure by Doppler echocardiography : a simul-
taneous catheterization and Doppler echocardiographic
study.
Hurrell D.G., Nishimura R.A., Ilstrup D.M., Appleton C.P.
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J Am Coll Cardiol 1997 ; 30 : 459-67.
Une première publication de 1994 par l’équipe d’Andersen
avait déjà montré une diminution non significative de la fré-
quence de survenue de fibrillation auriculaire et des complica-
tions thromboemboliques par la stimulation définitive auriculaire
comparée à la stimulation ventriculaire chez les patients ayant
une maladie de l’oreillette ou une dysfonction sinusale. La même
équipe publie sur un suivi de 8 ans, cette fois, les résultats de ce
travail portant sur 225 patients qui avaient été randomisés. Elle
conclut que l’effet bénéfique de la stimulation auriculaire est
encore plus important avec ce recul de 8 ans.
En effet, dans le groupe stimulation auriculaire, la survie, l’inci-
dence de la fibrillation auriculaire ou de complications throm-
boemboliques et l’incidence d’apparition d’insuffisance cardiaque
sont significativement meilleures. Le risque de bloc auriculo-ven-
triculaire est considéré comme bas (0,6 %/an). Ce travail ne com-
portait pas de groupe de patients implantés avec un stimulateur
double chambre, et ne permet donc pas de répondre à la ques-
tion : stimulateur cardiaque monochambre auriculaire ou double
chambre ?
Cette étude incite néanmoins à proposer une stimulation auricu-
laire plutôt que ventriculaire chez les patients ayant une dys-
fonction sinusale ou un syndrome bradytachycardique.
Dr J. Ollitrault, service cardiologie,
Hôpital Saint-Joseph, 7, rue Pierre-Larousse, 75014 Paris
Supériorité de la stimulation atriale comparée à la stimulation ventriculaire dans la
maladie de l’oreillette et la dysfonction sinusale
Long-term follow-up of patients from a randomised trial of
atrial versus ventricular pacing for sick-sinus syndrome.
Andersen H.R., Nielsen J.C., Bloch P.E., Thuesen L.,
Mortensen P.T., Vesterlund Th., Pedersen A.K.
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Lancet
1997 ; 350 : 1210-6.
Estimation des pressions - B.G. 6/05/04 17:41 Page 16