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Correspondances en neurologie vasculaire - n° 4 - Vol. II - octobre-novembre-décembre 2002
après le début des symptômes n’ont pas fait l’objet d’investigations suffisantes,
aussi l’administration de ces médicaments doit donc être évité
pendant les premières 24 heures après le traitement par Actilyse®.
En plus des contre-indications déjà listées pour l’autorisation de l’Actilyse®
dans l’infarctus du myocarde et dans l’embolie pulmonaire, les contre-indications
spécifiques dans l’ischémie cérébrale aiguë seront les suivantes :
– symptôme d’ischémie ayant commencé plus de 3 heures auparavant ;
– horaire du début des symptômes inconnu ;
– crise épileptique au début de l’AVC ;
– plaquettes sanguines <à 100 000 par mm 3;
– signe d’hémorragie intracrânienne au scanner cérébral, en particulier.
Le plus important est que ce traitement ne pourra être administré que par un médecin
ayant de l’expérience dans la prise en charge des urgences neurologiques,
dans une structure équipée de façon adéquate. Le traitement doit être initié
moins de 3 heures après le début des symptômes et seulement après l’exclusion formelle
d’une hémorragie intracrânienne par une technique d’imagerie appropriée
(CT scan ou IRM), ce qui pose d’importants problèmes d’organisation.
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La première et la plus importante conséquence de la mise à disposition du tPA
pour le traitement de l’infarctus cérébral aigu est qu’il existe désormais une raison
impérative d’adresser les patients suspects d’infarctus cérébral au centre spécialisé
le plus proche, moins de 3 heures après le début de l’AVC. Bien qu’il soit démontré
depuis des années que la prise en charge des AVC aigus dans des centres spécialisés
améliore notablement le pronostic fonctionnel et vital, il n’était pas établi de façon
certaine qu’une admission précoce soit préférable à une admission différée,
soit carrément retardée (12 à 24 heures).
La possibilité d’administrer l’Actilyse®pour un infarctus cérébral à des patients
sélectionnés, en même temps qu’elle justifie leur admission précoce, nécessite la mise
en place d’un système de dépistage, de transport et d’accueil qui permette
l’administration de ce traitement dans les conditions fixées par le résumé
des caractéristiques du produit (RCP).
Sur le modèle des unités de soins intensifs de cardiologie, où sont traités la majorité
des infarctus du myocarde, des structures d’urgences neurovasculaires doivent être
mises en place, suivant d’ailleurs la recommandation du gouvernement précédent
au début de l’année 2002. Cela suppose notamment :
– d’informer le public des signes révélateurs d’un ACVC afin que les patients atteints
ou leurs proches puissent s’adresser directement au service de soins et de transport
d’urgence (SOS médecins, SAMU, pompiers) ;
– d’informer les médecins traitants de la nécessité d’envoyer les patients
dans une structure spécialisée moins de 3 heures après le début de l’AVC, au besoin
en transférant l’appel directement au SAMU ou aux pompiers ;
– la mise en place de structures d’accueil avec une présence permanente de praticiens
formés aux urgences neurovasculaires et d’une équipe paraclinique spécialisée
dans la prise en charge de ces patients, de praticiens formés à la lecture de l’imagerie
cérébrale avec possibilités d’imagerie cérébrale d’urgence 24heures sur 24.
À l’heure actuelle, de telles structures n’existent que dans une minorité de centres
hospitaliers français, au contraire de l’Allemagne où elles ont été mises en place