R E V U E D E P R E S S E Dirigée par le Pr P. Amarenco MATCH : un partout, la balle au centre ■ L’étude CAPRIE a montré que le clopidogrel était légèrement supérieur à l’aspirine en prévention de tout événement cardiovasculaire chez des patients qui avaient un infarctus cérébral dont les symptômes avaient duré plus de 8 jours, un infarctus du myocarde ou une artérite des membres inférieurs. Dans cette étude, surtout, le clopidogrel (C) avait beaucoup moins d’effets indésirables que l’aspirine (A), notamment gastriques. Aussi, l’étape suivante était de déterminer si l’association du clopidogrel à l’aspirine (C + A) était supérieure à la monothérapie. Dans MATCH, l’association a été comparée au clopidogrel seul chez 7 599 patients qui avaient un AIT ou un infarctus cérébral dans les trois mois suivant l’événement et au moins un des facteurs de risque suivant dans les trois années précédentes : A I T ou infarctus cérébral, infarctus du myocarde, angine de poitrine, diabète ou artérite symptomatique des membres inférieurs. À l’inclusion, 70 % des patients étaient diabétiques, 54 % avaient un infarctus lacunaire. Seuls 34 % avaient un accident lié à l’athérosclérose et 5 % avaient un antécédent d’infarctus de coronaropathie. Le critère de jugement primaire était l’infarctus cérébral, l’infarctus du myocarde, la mort vasculaire ou la réhospitalisation pour ischémie aiguë. Après 18 mois de suivi, 15,7 % des patients sous C+A et 16,7 % des patients sous C avaient eu un événement du critère principal, soit une réduction relative du risque non significative de 6,4 % (– 4,6 % à 16,3 %), avec une augmentation significative du risque d’hémorragie potentiellement léthale (2,6 % versus 1,3 %). Commentaire. Les résultats de cette étude ne valent que pour le groupe de patients inclus, c’est-à-dire essentiellement les patients avec artériolopathie cérébrale, mais l’intervalle de confiance n’exclut pas un effet bénéfice considérable de l’association C + A. Ainsi, d’autres études sont nécessaires chez les lacunaires (SPS-3 est en cours comparant C + A à A). Il aurait été plus logique de comparer C + A à A, ce qui aurait pu rendre la différence sur l’eff i c acité significative et sur la tolérance non significative… Malheureusement, les patients que typiquement l’on traitait par C + A de façon empirique n’ont pas ou peu été inclus dans cette étude (patients avec sténose serrée dont la prévalence de la coronaropathie est proche de 40 %). En attendant les résultats des nombreuses 244 études C + A en cours (CHARISMA, SPS-3, ACTIVE, ARCH), nous devons être très prudents dans l’utilisation de C + A, notamment chez les diabétiques et les lacunaires. Mais “ne jetons pas bébé avec l’eau du bain”, et réservons nous encore la possibilité d’utiliser C + A chez les patients qui récidivent sous monothérapie avec une sténose serrée d’une artère cérébrale, ou une coronaropathie sévère. Mais prudence… et randomisons dans ARCH… P. Amarenco, centre d’accueil et de traitement de l’attaque ✔ Diener HC et al. Aspirin and clopidogrel compared with clopidogrel alone after recent ischaemic stroke or transient ischaemic attack in high-risk patients (MATCH): randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Lancet 2004;364:331-7. cérébrale, hôpital Bichat, Paris. CARDS : des statines pour tous les diabétiques ■ HPS avait montré qu’après un événement cardiovasculaire ou en présence de facteurs de risque surajoutés, les diabétiques bénéficiaient d’un traitement par statine avec une réduction relative du risque de tout événement vasculaire d’un tiers, et d’accident vasculaire cérébral (AVC) d’un quart. Voici CARDS qui a testé chez 2 838 diabétiques en prévention primaire et qui avaient un cholestérol et des triglycérides normaux (moins de 4,04 mmol/l et de 6,78 mmol/l respectivement) l’atorvastatine 10 mg/j (une faible dose) ou un placebo. Après 3,9 années de suivi en moyenne (l’étude s’est terminée deux ans avant la fin théorique du fait d’une efficacité obtenue plus vite que prévue), les diabétiques sous statine avaient une réduction des événements primaires (tout événement cardiovascuaire) de 37 % (17 à 52 %, p = 0,001) et une réduction relative des AVC de 48 % (11 à 69 %). Il y avait même une réduction de la mortalité globale à la limite de la s i g n i f icativité (27 % [– 1 à 48 %] ; p = 0,059). Commentaire. Il est désormais établi que les statines préviennent les AVC chez les diabétiques que leur cholestérolémie soit élevée ou normale, qu’ils aient eu des événements cardiovasculaires ou qu’ils n’aient jamais eu de tels événements. Les diabétiques forment une population à très haut risque, facile à cibler dans une stratégie de prévention primaire en santé publique. ✔ Colhoun HM et al. Primary prevention of cardiovascular disease with atorvastatin in type 2 diabetes in the Collaborative Atorvastatin Diabetes Study (CARDS): multicentre randomised placebo-controlled trial. Lancet 2004;364:685-96. PA Efficacité de la rééducation à domicile après accident vasculaire cérébral (AVC) ■ L’efficacité des unités neurovasculaires dans la prise en charge des AVC n’est plus à démontrer. En revanche, l’utilité d’une rééducation spécialisée à domicile après la sortie de l’hôpital est moins bien connue. Les auteurs ont mené une méta-analyse sur ce sujet, à partir de quatorze études randomisées sur 1 617 patients traités à domicile moins d’un an après l’AVC ou la sortie de l’hôpital. Les traitements évalués comprenaient soit de la kinésithérapie, soit de l’ergothérapie, soit une prise en charge par une équipe multidisciplinaire. Les résultats ont montré que la rééducation à domicile réduisait significativement le risque de détérioration de l’indépendance fonctionnelle (odds-ratio : 0,72). La rééducation à domicile évitait une détérioration fonctionnelle chez 7 patients pour 100 traités. De même, la rééducation augmentait la capacité à réaliser les actes élémentaires et élaborés de la vie quotidienne. L’ e ffet pour les actes élémentaires correspondait à 5 points sur 100 à l’index de Barthel. Commentaire. Ces résultats sont très intéressants et doivent encourager à développer des services de rééducation et de réadaptation spécialisés à domicile, domaine dans lequel nous avons dans notre pays encore beaucoup de retard. Rappelons, par exemple, qu’il est encore extrêmement difficile de proposer une prise en charge ergothérapique en dehors du milieu hospitalier. L’effet n’est certes pas spectaculaire, mais il semble cliniquement significatif, et, comme cela est souligné à juste titre par les auteurs, nous ne disposons d’aucun autre traitement connu qui permette d’obtenir une telle amélioration à ce stade de l’évolution. P. Azouvi, service de rééducation neurologique, université de Versailles-Saint Quentin, ✔ Outpatient Service Trialists. Rehabilitation therapy services for stroke patients living at home: systematic review of randomized trials. Lancet 2004;363:352-6. La Lettre du Neurologue - n° 7 - vol. VIII - septembre 2004 UFR Paris-Île-de-France-Ouest, Hôpital Raymond Poincaré, Garches. Apraxie de la parole ou speech apraxia : un retour vers Broca ! ■ La production orale des mots nécessite une représentation de la prononciation de chaque mot intriquée à un programme élaboré de mouvements impliquant les lèvres, la langue, les joues, le palais, les cordes vocales et le système respiratoire. L’apraxie de la parole est fréquemment observée après la survenue d’un infarctus sylvien gauche. Certains travaux récents suggèrent que ce désordre de la programmation motrice du langage serait toujours en rapport avec une lésion du gyrus précentral de l’insula. Cependant, ces études ont été réalisées à la phase chronique de lésions ischémiques cérébrales, limitant leur interprétation. Hillis et al. ont évalué à l’aide d’une batterie de tests du langage la localisation de l’hypoperfusion et des anomalies de diffusion détectées au cours des premières heures d’une occlusion de l’artère sylvienne G. En comparant 40 patients ayant une apraxie de la parole et 40 patients sans apraxie, ils ont observé que 12 patients sur 29 avec ce déficit avaient un infarctus ou une zone hypoperfusée impliquant l’insula, mais que 26 patients déficitaires sur 30 avaient les mêmes anomalies dans la zone de Broca (partie postérieure de F3). Cinq patients avaient une apraxie de la parole avec l’aire de Broca et le cortex insulaire indemnes. Trois d’entre eux avaient une hypoperfusion au niveau du gyrus précentral en arrière de l’aire de Broca. Quatre patients avaient une lésion ou une hypoperfusion impliquant l’aire de Broca sans apraxie de la parole. Les auteurs concluent que c’est bien l’aire de Broca qui est la plus fréquemment impliquée dans l’apraxie de la parole et montrent que les résultats observés au niveau de l’insula sont liés à la plus grande fréquence des lésions insulaires au cours des accidents ischémiques sylviens. Commentaire. Ces résultats illustrent les difficultés d’interprétation des données anatomocliniques fondées sur l’imagerie. Outre le fait de conforter la place centrale de l’aire de Broca dans l’apraxie de la parole et de remettre en question l’implication du cortex insulaire, cette étude montre que les nouveaux outils d’imagerie utilisés dès les premières heures ou jours des infarctus cérébraux peuvent être aussi utiles à mieux comprendre les régions impliquées dans les fonctions cérébrales. ✔ Hillis et al. Re-examining the brain regions crucial for orchestrating speech articulation. Brain 7: 127;1479-87. passé en accueil de jour est moins important. J. d’Anglejan-Chatillon, Versailles. H. Chabriat, hôpital Lariboisière, Paris. Évaluation médico-économique du donépézil (Aricept®) dans la maladie d’Alzheimer ■ Les auteurs ont étudié en France, en Australie et au Canada le coût induit par la maladie d’Alzheimer (MA) chez 290 patients traités en double insu sur une période de 24 semaines soit par placebo, soit par donézépil. La moyenne d’âge était de 73 ans, avec 60 % de femmes et un MMS moyen de 12 (5 à 17). Étaient évalués les soins médicaux proprement dits (consultations, visites, hospitalisations de jour, traitement, etc.), mais aussi le service social (visites à domicile, livraison des repas, etc.) et le temps passé par l’aidant principal (en général le conjoint, parfois une personne salariée) de manière à décrire de façon aussi extensive que possible les divers coûts liés à la maladie. Sur 24 semaines (6 mois), le coût moyen observé est de 6 886 dollars américains pour un patient sous donépézil et 6 910 dollars américains pour les patients sous placebo (gain de 224 dollars américains). Commentaire. À l’heure où certains remettent en cause le bénéfice d’un traitement médicamenteux de MA – voire un article du Figaro il y a quelques mois –, il est intéressant d’étudier le rapport coût/efficacité des traitements par IACE et Memantine. Nous sommes mal formés pour juger des critères économiques de la santé, mais il est bien évident que la part strictement médicale est faible en regard des autres dépenses sociales et de la charge supportée par les aidants. D’après cette étude, le donépézil permettrait une économie de 370 e u r o s par an (sur une dépense annuelle de 14 000 euros, soit un peu plus de 1 000 euros par mois) dans les formes modérées à sévères de MA, ce qui représente une somme importante à l’échelle d’un pays. Il est intéressant en étudiant les détails de cette étude de constater que pour la France, les soins infirmiers à domicile, les aides à domicile, la livraison des repas sont largement plus répandus que dans les autres pays de l’étude, alors que le temps ✔ Feldman H et al. Neurology 2004;63:644-50. La Lettre du Neurologue - n° 7 - vol. VIII - septembre 2004 Progression maligne des méningiomes. Un nouveau concept ■ La progression tumorale de tumeurs bénignes est bien documentée dans les gliomes et dans d’autres tumeurs extracérébrales. En ce qui concerne les méningiomes, rien n’est documenté. À peu près 10 % des méningiomes sont atypiques, voire anaplasiques, le plus souvent d’emblée. Les auteurs ont étudié 175 patients avec une récidive de méningiomes. Ils ont identifié 11 tumeurs ayant présenté une progression tumorale maligne lors de la récidive avec une corrélation clinique. Les analyses cytogénétiques ont montré des résultats habituels, à savoir délétion du chromosome 22, du 1p et du 14 q. Il est à noter que ces anomalies étaient déjà présentes dans la tumeur initiale. En immunohistochimie, seul le MIB a été significativement augmenté dans la récidive (de 0,7 à 10,3). Les auteurs concluent qu’ils ont documenté pour la première fois la progression tumorale maligne des méningiomes. Par ailleurs, des altérations génétiques complexes, comme celles qu’ils ont identifiées, peuvent conduire à une progression tumorale maligne et nécessitent donc une surveillance rapprochée. C o m m e n t a i re. Cet article a l’intérêt de pointer la possibilité de progression tumorale maligne des méningiomes. Ce concept pourrait modifier l’attitude thérapeutique face à certains méningiomes (de découverte fortuite ou récidivants). On peut cependant être franchement déçu par l’analyse génétique qui a été faite dans cet article, en partie par l’absence de fragments tumoraux congelés permettant l’utilisation de techniques plus sophistiquées. ✔ Al-Mefty O et al. Malignant progression in meningiomas: documentation of a series and analysis of cytogenetic findings. J Neurosurg 2004; 101:210-8. M. Kalamarides, service de neurochirurgie, hôpital Beaujon, AP-HP. Cubital au coude ? L’échographie à la rescousse de l’EMG ■ La compression du nerf cubital au coude est une neuropathie fréquente 245 R E V U E D E P R E S S E Dirigée par le Pr P. Amarenco (la deuxième après le canal carpien) et peut souvent poser des problèmes de confirmation diagnostique après l’EMG. Une étude néerlandaise multicentrique a été menée sur quatre ans dans les suspicions de compression du nerf cubital au coude. En plus de la clinique et de l’EMG classique, ils ont réalisé une échographie standard à haute résolution des deux coudes. Cet examen simple de courte durée (10 minutes) mesurait simplement le diamètre en longitudinal du nerf cubital (ulnaire) au milieu de l’épicondyle, 2 cm en amont et 2 cm en aval, soit 3 mesures. Les normes et déviations standard ont été calculées sur une population témoin contrôle (n = 56) avec comme limite (mean ± 2 DS) 2,5 mm au milieu de l’épicondyle, 2,6 mm en proximal et 2,7 mm en distal. Un élargissement du diamètre de ce nerf au-delà de ces valeurs sur au moins une mesure était un signe de compression du nerf. Cent trente-six bras sur 123 patients ont été inclus dans cette étude. Les patients ont été classés en atteinte certaine si la clinique (avec données évolutives) et/ou l’EMG permettaient de localiser topographiquement la compression au coude (les critères retenus en particulier était un bloc de conduction au coude > 16 % ou un ralentissement au coude < 46 m/s) ou atteinte probable (pas de c e r t itude localisatrice en EMG, surtout des signes de dégénérescence axonale secondaire sensitive ou motrice). L’échographie était significativement positive par rapport à la population contrôle et au côté sain (p < 0,0001). Sa sensibilité par rapport au classement clinique et à l’EMG était de 80 % et sa spécificité de 91 %. La meilleure sensibilité était obtenue dans les cas où il y avait seulement un ralentissement sans bloc (86 %) et dans les cas où la compression était probable, mais non certaine (86 %). L’ é l a rgissement semble corrélé à la perte axonale et l’œdème endoneural, mais pas aux signes de démyélinisation pure. Commentaire. C’est une étude intéressante et très bien menée sur le plan méthodologique. Comme toujours dans ces problèmes, les notions de sensibilité et de spécificité d’un test sont limitées par le problème de certitude diagnostique qui ne peut être que chirurgicale et évolutive. Toutefois, l’information importante et utile concerne les situations fréquentes où l’on suspecte assez fortement un cubital au coude, mais l’EMG ne permet pas de confirmer avec certitude l’exemple de la souffrance uniquement sensitive ou d’un simple ralentissement “limite” au coude modéré sans bloc. C’est dans ces situations que l’échographie peut aider au diagnostic 246 et qu’elle semble en plus particulièrement sensible. Cet examen plus simple que l’IRM peut aussi éliminer un ganglion compressif, un muscle anconé épitrochléen, une dislocation du nerf. En revanche, il n’aide pas à l’indication chirurgicale qui reste clinique, évolutive et à l’EMG même si l’élargissement du nerf au coude semble associé à la peut parfois apparaître comme lassante pour le non-spécialiste. Un intérêt est ici de pointer sur le rôle des protéines chaperones sHSP dans les affections neuromusculaires (3). Des mutations d’une sHSP, l’alpha-B-cristalline, sont également responsables de myopathies 1. Benndorf R, Welsh MJ. Shocking degeneration. Nat Genet 2004;36,6:547-8. ✔ Beekmann R et al. Diagnostic value of highresolution sonography in ulnar neuropathy at the elbow. Neurology 2004;62:767-73. perte axonale. T. Maisonobe, fédération de neurophysiologie clinique, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris. Une nouvelle choc dans les neuropathies héréditaires ■ Deux publications d’une équipe belge rapportent la responsabilité de mutations dans les gènes codant deux petites protéines du choc thermique (sHSP) dans des neuropathies héréditaires de transmission autosomique dominante. Benndorf et al. montrent que des mutations de sHSP 22 peuvent être associées à des neuropathies motrices distales héréditaires (1). Cette forme rare de neuropathie, désignée parfois sous le terme de forme spinale de Charcot-Marie-Tooth, est génétiquement hétérogène. Au sein des neuropathies héréditaires, elle se distingue par l’atteinte exclusive des fibres motrices en l’absence de troubles sensitifs. Il est toutefois pratiquement impossible de la distinguer cliniquement des formes sensitivomotrices de neuropathie héréditaire où la discrétion ou l’absence de symptômes et de signes sensitifs est la règle. C’est la normalité des potentiels sensitifs à l’électromyogramme, et éventuellement de la biopsie de nerf sensitif, qui permet de la différencier. Dans le même numéro de Nature Genetics, Evgrafov et al. (2) démontrent le rôle d’une autre petite protéine du choc thermique, sHSP 27, dans des neuropathies héréditaires. Certaines mutations peuvent être responsables de formes motrices pures, alors que d’autres sont associées à des formes sensitivomotrices. Les mutations, comme pour sHSP 22, sont majoritairement situées dans le domaine alpha-cristalline qui est la portion la plus conservée au sein de la famille des sHSP. Commentaire. La publication d’un nouveau gène responsable de neuropathie héréditaire 2. Evgrafov OV, Mers i y a n ova I, Irobi J et al. Mutant small heat-shock protein 27 causes axonal Charcot-Marie-Tooth disease and distal hereditary motor neuropathy. Nat Genet 2004;36,6: 602-6. 3. Irobi J, Van Impe K, Seeman P et al. Hot-spot residue in small heat-shock protein 22 causes distal motor neuropathy. Nat Genet 2004;36,6: 597-601. à surcharge en desmine et certaines sHSP s’accumulent dans le cerveau de patients Alzheimer. P.F. Pradat, service de neurologie, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris. Utilisation du scanner de perfusion et de l’angioscanner dans les AVC de moins de 6 heures ■ Quarante-deux patients ayant des symptômes compatibles avec un AVC de moins de 6 heures ont bénéficié d’un scanner sans produit de contraste, d’une séquence de perfusion, puis d’un angioscanner. Un scanner ou une IRM de contrôle était réalisé dans les 24-48 heures, afin de confirmer le diagnostic. Chez les 8 patients dont le diagnostic final n’était pas vasculaire (SEP, infection, psychiatrique, etc.), les trois séquences étaient normales. Chez les 5 patients ayant présenté un AIT, 4 avaient des anomalies de perfusion (diminution du CBF, augmentation du MTT, CBV normal), mais non statistiquement significatives par rapport à l’hémisphère controlatéral. Un patient n’avait pas d’anomalie en perfusion. L’angioscanner ne mettait pas en évidence de sténose significative ou d’occlusion. Chez les 29 patients dont le diagnostic final était un AIC, 16 avaient un TDM spc normal et 13 avaient des signes précoces d’ischémie. En ce qui concerne la perfusion, 27 avaient une différence significative entre les valeurs de CBF, CBV et MTT par rapport à la région d’intérêt controlatérale. Deux patients n’avaient pas d’anomalie, mais il s’agissait de petits infarctus à l’IRM de contrôle. Pour l’angiographie, chez les 27 patients ayant une perfusion anormale, tous avaient La Lettre du Neurologue - n° 7 - vol. VIII - septembre 2004 une sténose ou une occlusion d’une artère extra- ou intracrânienne (ACI, ACM, ACP, PICA). Les deux patients à perfusion normale n’avaient pas de sténose significative. Commentaire. Ainsi, ce protocole scanographique, rapide (11 mn 40 s), permet un bilan parenchymateux et artériel fiable pour le diagnostic positif et différentiel des AIC de moins de 6 heures. Il pourrait également permettre de différencier le tissu à risque d’infarcissement (même si la distinction pénombre/oligémie est difficile en perfusion), afin de mieux prendre en charg e les AVC à la phase aiguë, dans les centres où l’IRM n’est pas accessible. On peut toutefois s’interroger sur un éventuel biais de recrutement car 27 patients sur ✔ Esteban JM, Cervera V. Perfusion CT et angio CT in the assessment of acute stroke. Neuroradiology 2004. 29 atteints d’AVC ont une sténose ou une occlusion d’une grosse artère. C. Rosso, centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale et service de neurologie de l’hôpital Bichat, Paris. Neurosciences et parasitologie tropicales Master de recherche 2e année (M2) (habilitation européenne Master Erasmus Mundus demandée) Université de Limoges (faculté de médecine, faculté de pharmacie) Institut de recherche santé et environnement des sociétés Institut d’épidémiologie neurologique et de neurologie tropicale EA 3174 neuroparasitologie et neuroépidémiologie tropicale (convention INRA) Objectif de la formation : Permettre aux étudiants de poursuivre des études doctorales dans le domaine des neurosciences et de la parasitologie tropicales. Les métiers visés sont ceux proposés par le domaine de la santé tropicale : médecine tropicale, biologie médicale, épidémiologie, environnement tropical, hygiène, santé publique. Capacité d’accueil : 20 à 25 étudiants Conditions d’admission : accès sur dossier 1. Étudiants ayant validé le 2e cycle (secteur santé) + 2 certificats de maîtrise des sciences biologiques et médicales (MSBM) Effet du donépézil dans les troubles cognitifs légers (MCI) ■ Salloway et al. ont étudié l’action du donépézil, inhibiteur de l’acétylcholinestérase, dans les troubles cognitifs légers de type amnésique (Mild Cognitive Impairment Amnesic) en rapportant les résultats d’un essai pharmacologique américain multicentrique, randomisé, en double aveugle versus placebo, d’une durée de 24 semaines. Tous les patients avaient un M M S ≥ 24/30, un déficit objectif de la mémoire épisodique sans dépression ni cause vasculaire (Hachinski < 4) et une autonomie préservée ou légèrement diminuée. Au total, 270 patients (MMS = 27,5 en moyenne) ont été inclus. Il n’a pas été observé d’effet significatif du traitement sur les 2 mesures d’efficacité primaire, c’est-à-dire le test de rappel différé (NYU paragraph delayed recall test) et l’impression globale de changement adaptée au MCI (ADSC CGIC-MCI). Mais un bénéfice thérapeutique a été mesuré pour les mesures d’efficacité secondaires : amélioration du score total de l’échelle d’ADAS-cog dans le groupe donépézil et 2. Ou étudiants ayant validé un M1 d’un Master de type “sciences biologiques et médicales” 3. Ou étudiants ayant validé 240 crédits ECTS dans le domaine des sciences de la vie ou de la santé, en cohérence avec les objectifs du Master 4. Connaissances minimales de français ou d’anglais Débouchés : inscription en doctorat d’université (de préférence en co-tutelle) ; activités en santé tropicale (enseignement, re c h e rche, santé publique) Organisation : le programme comporte des enseignements théoriques et un stage. L’enseignement théorique est organisé sous la form e d’une Unité d’enseignement (UE) tronc commun de 50 h e u res et de deux UE optionnelles de 50 h e u res chacune, dans des universités part en a i res du Master. Pour l’année universitaire 2004/2005 l’UE tronc commun sera organisée à Limoges ou Anvers (Belgique). Les UE optionnelles proposées seront organisées à Limoges, et, en fonction de la réponse à l’habilitation européenne Erasmus mundus, à Anvers (Belgique), Lisbonne (Portugal) et Catane (Italie). L’enseignement sera dispensé en français ou en anglais. Les étudiants pourront suivre également des enseignements pratiques d’une langue utilisée au cours du Master. Le stage de recherche, d’une durée minimum de six mois, sera organisé au sein des laboratoires d’accueil du Master. La Lettre du Neurologue - n° 7 - vol. VIII - septembre 2004 du score GPA (Patient Global Assessment : test d’autoévaluation clinique d’impression subjective de changement rempli par le patient). Les effets secondaires étaient plus nombreux dans le groupe traité et correspondaient à ceux connus avec le donépézil. C o m m e n t a i re. L’effet négatif mesuré sur les mesures d’efficacité primaire ne doit pas amoindrir les résultats prometteurs de cet essai. L’absence d’efficacité sur la mémoire épisodique verbale peut s’expliquer par un effet plancher lié à la difficulté du test choisi. La durée de l’étude ne permet qu’une analyse de l’effet symptomatique du traitement (le groupe placebo est resté globalement stable). L’ e fficacité sur l’ADAS-cog, et plus précisément sur les sous-tests d’attention, de concentration et de rapidité d’exécution sont très encourageants. D’autres résultats d’étude avec les I-AchE devraient pouvoir nous apporter des données complémentaires. ✔ Salloway S, Ferris S, Kluger A et al. Efficacy of donepezil in mild cognitive impairment: A randomized placebo-controlled trial. Neurology 2004; 63:651-7. Collaboration – Partenariats : institutions partenaires : Aix-Marseille 2 (France), Anvers (Belgique), Catane (Italie), Göttingen (Allemagne), Innsbruck (Autriche), Lisbonne ( P o rtugal), Messine (Italie), Stockholm (Suède) ; Réseau d’études et de re c h e rches en neurologie tropicale (RERENT) ; autres pays tiers (dans le cadre de conventions de coopération) Renseignements et dépôt de candidature : Coordonnateurs : G. Dreyfuss et P.M. Preux Secrétariat pédagogique dossiers de présélection : date limite de réception : 15 septembre 2004 Institut d’épidémiologie neurologique et de neurologie tropicale, à l’attention de Madame Léonard, 2, rue du Docteur-Marcland, F-87025 Limoges Cedex (France) Tél. : 33 (0) 5 55 43 58 20 Fax : 33 (0) 5 55 43 58 21 E-mail : [email protected] Inscription administrative à partir du 15 septembre 2004 Service de scolarité, facultés de médecine et de pharmacie, 2, rue du Docteur-Marcland, F-87025 Limoges Cedex (France) Tél. : 33 (0) 5 55 43 58 00 Fax : 33 (0) 5 55 43 58 01 247