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Fiche à détacher et à archiver
fiche médecin
fiche médecin
Carte de liaison  
des traitements antiplaquettaires
❒ O. Barthélémy*, J.P. Collet*
POURQUOI?
La prise quotidienne d’une faible dose 
d’antiagrégant plaquettaire par voie orale 
en prévention secondaire de la maladie 
athérothrombotique diminue le risque de 
récidive d’événements cardiovasculaires (1). 
Ainsi, plus de 4 millions de français ont 
quotidiennement recours à une monothé-
rapie par aspirine et environ 500 000 à une 
association d’aspirine et de clopidogrel.
L’interruption inopinée et complète de cette 
protection chronique fait courir le risque de 
survenue d’événements cardiovasculaires 
graves (2, 3). La plupart de ces interruptions 
ne sont pas justifiées et concernent souvent 
la chirurgie à risque hémorragique bas ou 
modéré et l’on sait que le traitement anti-
plaquettaire oral (en l’occurrence l’aspirine) 
n’augmente pas la sévérité des complications 
hémorragiques (3).
Une attention particulière doit être portée 
aux patients porteurs de stent coronaire 
pour qui la double antiagrégation plaquet-
taire doit être maintenue pendant une 
durée minimale de 1 mois après stent nu 
et de 3 à 6 mois après stent actif, avec dans 
tous les cas de figures une durée recom-
mandée de 1 an. Dans le traitement antia-
grégant, l’interruption de cette bithérapie 
dans les 6 premières semaines suivant 
l’implantation d’un stent expose à des 
complications catastrophiques (décès ou 
infarctus > 50 %) [4].
POURQUI?
Pour les patients et pour les médecins ! La 
carte de liaison antiplaquettaire (gure) 
devrait être remise à tous les patients traités 
en prévention secondaire par un antiagré-
gant plaquettaire, et plus particulièrement 
à ceux chez qui la bithérapie antiagrégante 
orale est justifiée. Il s’agit d’un outil simple, 
didactique et pragmatique, qui intègre le 
risque lié au stent mais aussi le risque 
global de la maladie athérothrombotique. 
Malheureusement, elle reste très largement 
sous-utilisée, puisque moins de 20 % des 
cardiologues y ont recours.
COMMENT?
La carte de liaison antiplaquettaire doit être 
complétée par le cardiologue, traitant ou 
hospitalier, ayant instauré ou constatant le 
traitement antiagrégant. Elle doit être remise 
au patient et être conservée par lui. Elle doit 
mentionner la nature, la durée (en cas de 
bithérapie), ainsi que l’indication médicale 
(datée) de(s) l’antiagrégant(s) plaquettaire(s) 
prescrit(s). Notamment, l’implantation d’un 
stent (nu ou actif) doit être renseignée. Les 
coordonnées des médecins référents permet-
tent un contact rapide en cas de nécessité 
(saignement, chirurgie). Par ailleurs, la carte 
de liaison antiplaquettaire apporte des infor-
mations en cas de prise en charge en urgence 
d’un patient non interrogeable. Le patient 
doit toujours être informé de la nécessité 
de poursuivre son traitement et du risque 
lié à une interruption complète.
L’éducation de nos patients concernant 
le risque d’interruption des antiagrégants 
plaquettaires, la stratification et l’informa-
tion sur le risque hémorragique par acte 
chirurgical ou la formalisation du risque 
par la rédaction d’une carte de liaison sont 
les éléments permettant la prévention d’évé-
nements ischémiques graves secondaires à 
une interruption injustifiée du traitement 
antiplaquettaire oral.  ■
RéféRences
1. Collaborative meta-analysis of randomised trials of 
antiplatelet therapy for prevention of death, myocardial 
infarction, and stroke in high risk patients. Br Med J 
2002;324(7329):71-86.
2. Collet JP, Montalescot G, Blanchet B et al. Impact of prior 
use or recent withdrawal of oral antiplatelet agents on acute 
coronary syndromes. Circulation 2004;110(16):2361-7.
3. Burger W, Chemnitius JM, Kneissl GD, Rucker G. Low-
dose aspirin for secondary cardiovascular prevention 
- cardiovascular risks after its perioperative withdrawal 
versus bleeding risks with its continuation - review and 
meta-analysis. J Intern Med 2005;257(5):399-414.
4. Kaluza GL, Joseph J, Lee JR, Raizner ME, Raizner AE. 
Catastrophic outcomes of noncardiac surgery soon after 
coronary stenting. J Am Coll Cardiol 2000;35(5):1288-94.
* Département de cardiologie  médicale,  institut  de  cardio-
logie, Paris.
Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. V - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2007
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