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Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. IV - n° 2 - avril-mai-juin 2006
cholestérol LDL. Fluvastatine, simvastatine et
atorvastatine peuvent être prescrites jusqu’à
une dose de 80 mg/j. La baisse des triglycérides
est modeste, quoique plus nette pour les deux
dernières venues, et l’évolution du cholestérol
HDL est variable et modeste.
●Les fibrates gardent une place, avec le fénofi-
brate, le ciprofibrate, le bézafibrate et le gemfi-
brozil, les deux premiers ayant un effet à la fois
hypocholestérolémiant (20 à 30 %) et hypotri-
glycéridémiant, et les deux derniers un effet sur-
tout hypotriglycéridémiant.
●L’ézétimibe est le nouveau venu dans le
monde des hypolipémiants. Ce premier inhibi-
teur de l’absorption du cholestérol intestinal ali-
mentaire et biliaire entraîne une baisse supplé-
mentaire du cholestérol LDL de 20 % en associa-
tion avec les statines.
●La cholestyramine est une résine qui augmente
l’élimination des acides biliaires. Elle est de
moins en moins utilisée, car difficile à associer
avec d’autres traitements médicamenteux et pas
toujours très bien tolérée sur le plan digestif.
●L’acide nicotinique vient d’être mis sur le mar-
ché. Il a un double effet, à la fois hypotriglycéri-
démiant et d’élévation du cholestérol HDL. Son
utilisation est limitée par l’apparition de bouf-
fées de chaleur, qui sont réduits par une aug-
mentation très progressive de la posologie.
●D’autres médications sont à l’étude : les ago-
nistes des PPAR dans le syndrome métabolique
et les inhibiteurs de la
cholesterol ester transfer
protein (
CETP), susceptibles d’élever le cholesté-
rol HDL.
L
ES INDICATIONS
Elles tiennent compte des objectifs à atteindre,
du niveau initial des lipides plasmatiques, de la
puissance des médicaments, du terrain (patho-
logie associée, tolérance, etc.).
Les objectifs dépendent exclusivement du
niveau de risque cardiovasculaire et donc essen-
tiellement du nombre de facteurs de risque. Il
faut les évaluer initialement et les réévaluer
régulièrement, car certains sont évolutifs ; leur
prise en compte permet de constater que cer-
tains patients reçoivent à tort un traitement
médicamenteux et que d’autres sont sous-
traités.
Dès lors que le patient a un cholestérol LDL
supérieur à 1,60 g/l et/ou présente au moins un
facteur de risque cardiovasculaire, des conseils
relatifs à son mode de vie (alimentation et acti-
vité physique) doivent être prodigués et répétés.
La place des aliments enrichis en phytostérols et
phytostanols n’est pas établie : ils diminuent le
cholestérol LDL, mais leur bénéfice en préven-
tion cardiovasculaire n’a pas été directement
mis en évidence.
En l’absence de facteur de risque, il n’y a pas
d’indication à un traitement médicamenteux si
le cholestérol est inférieur à 2,20 g/l. Par
exemple, une femme de 65 ans (un facteur de
risque) ayant un cholestérol LDL à 2,10 g/l et un
cholestérol HDL à 0,70 g/l (– 1 facteur de risque)
ne doit pas recevoir de médication hypocholes-
térolémiante.
L’objectif est d’atteindre un cholestérol LDL :
– <2,20 g/l s’il n’y a pas de facteur de risque,
– <1,90 g/l s’il y a un facteur de risque,
– <1,60 g/l s’il y a deux facteurs de risque,
– <1,30 g/l s’il y a plus de deux facteurs de
risque,
– <1,00 g/l si le patient est à haut risque cardio-
vasculaire (tableau II).
L
ES MODALITÉS THÉRAPEUTIQUES
En cas d’hypercholestérolémie isolée
●On utilisera en priorité une statine, en com-
mençant à la dose de 20 mg. Seule la rosuvasta-
tine doit être initiée à la dose de 10 mg et en
Tableau II. Les trois catégories de patients à haut risque cardiovasculaire pour lesquels le cholestérol LDL
doit être inférieur à 1 g/l.
Les patients ayant des antécédents :
1. de maladie coronaire avérée (angor stable et instable, revascularisation, IDM, IDM silen-
cieux documenté)
2. de maladie vasculaire avérée (accident vasculaire cérébral ischémique, artériopathie
périphérique à partir du stade II)
Les patients ayant un diabète de type 2, sans antécédent vasculaire, mais avec un haut
risque cardiovasculaire défini par :
3. au moins deux des facteurs de risque suivants : âge, antécédents familiaux de maladie
coronaire précoce, tabagisme, hypertension artérielle, cholestérol HDL <0,40 g/l,
microalbuminurie (>30 mg/24 h)