Résumé du rapport RM2006-136P présenté par Pierre-Louis BRAS, Gilles DUHAMEL, Etienne GRASS,
membres de l’Inspection générale des affaires sociales.
IGAS Améliorer la prise en charge des malades chroniques : Septembre 2006
les enseignements des expériences étrangères de "disease management"
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Dans le cadre de sa programmation annuelle pour 2006, l'IGAS a inscrit l'étude du disease
management. Une mission sur ce thème a donc été confiée à Pierre-Louis Bras, Gilles
Duhamel et Etienne Grass.
Le rapport analyse les objectifs, les modalités et les résultats du disease management aux
USA ainsi qu'en Angleterre et en Allemagne avant de tenter d'en dégager des enseignements
pour la France.
I. Le disease management aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne.
1.1 Le disease management aux Etats-Unis.
Le disease management (DM) s'est développé aux Etats-Unis à partir du milieu des années
90. Il constitue une nouvelle modalité de maîtrise des dépenses dans un contexte où les
instruments traditionnels du "managed care", fondés sur des contraintes diverses imposées
aux médecins et aux patients, étaient profondément remis en cause. Il constitue également une
tentative de combler l'écart entre les pratiques et les recommandations professionnelles.
Le DM se concentre essentiellement sur les personnes atteintes de maladies chroniques et
notamment sur le diabète, l'insuffisance cardiaque, l'insuffisance respiratoire chronique,
l'asthme et l'insuffisance coronarienne. Développé à l'origine autour d'une pathologie
particulière, les programmes actuels visent à intégrer la prise en compte des comorbidités.
Le DM a pour objectif principal de favoriser une meilleure prise en charge par les malades
eux-mêmes de leur pathologie. Il développe une démarche d'éducation thérapeutique visant à
améliorer les connaissances et les compétences des patients. Il vise aussi, en soutenant leur
motivation (coaching) à aider les patients à adopter des comportements adaptés soit en terme
d'observance des traitements, soit en terme de style de vie (diététique, exercice physique,
tabagisme...). Les programmes visent également à favoriser la coordination des soins (aide à
l'orientation du patient, préparation des consultations, planification des soins). Enfin, dans
certains cas et pour certains patients, à travers des dispositifs de monitoring à domicile, le DM
intervient comme un système d'alerte.
Concrètement, le modèle le plus commun d'intervention est fondé sur des appels
téléphoniques de professionnels de santé, essentiellement des infirmières. Les interventions
sont guidées par des recommandations de bonnes pratiques. Les opérateurs réalisent lors d'un
contact initial un bilan des risques (observance, problèmes de style de vie, degré de
complications...), définissent des priorités et tentent, par un dialogue régulier, plus ou moins
fréquent, avec le patient, d'induire des progrès dans ses comportements. Des logiciels adaptés
servent de support aux entretiens. Au-delà de la dimension technique des entretiens, la
capacité à développer une relation d'empathie avec le patient est considérée comme
essentielle.
En règle générale, l'intervention concerne, pour un assureur donné, l'ensemble de la
population concernée par la pathologie, objet du programme. Celle-ci est stratifiée, souvent en
trois niveaux de risque dont dépend l'intensité de l'intervention. Pour les patients les moins à
risque, l'intervention peut se limiter à les informer qu'ils peuvent bénéficier du programme et
à leur adresser des informations adaptées. Pour les patients les plus à risque, des interventions