
coordonné par
le Pr C. Le Feuvre
80
60
Incidence sur 1 000 personnes/an (%)
40
20
0
5 6 7 8
Concentration moyenne d’HbA1c (%)
Infarctus du myocarde
Critère de jugement microvasculaire
9 10 11
Figure 2. Étude UKPDS 35,
d’après Stratton IN,
Adler AI, Neil HA et al. BMJ
2000;321(7258):405-12.
• Insuline :
– Basale
– Mélanges
– Bolus
– Basale-bolus
– Pompe
• Chirurgie bariatrique
• Sulfonylurées et glinides
• Metformine
• Thiazolidinediones
• Acarbose
• Rimonabant
• Orlistat
Encadré. Traitement du diabète
de type 2 : médicaments dispo-
nibles en 2008.
10 | La Lettre du Cardiologue • n° 418 - octobre 2008
CONGRÈS
RÉUNION
Tableau II. Fréquence des remboursements de traitements antidiabétiques, hypolémiants et à
visée cardiovasculaire pour les personnes diabétiques traitées. ENTRED 2001, n = 9 987.
Traitement Fréquence
de remboursement (%) IC95
Antidiabétiques oraux
Sulfamides seuls
Biguanides seuls
Inhibiteurs des α-glucosidases seuls
Glinides seuls
Combinaisons d’antidiabétiques oraux sans insuline
80,0
27,8
15,1
2,8
1,5
32,8
(79,2-80,8)
(26,9-28,7)
(14,4-15,8)
(2,5-3,1)
(1,3-1,8)
(31,9-33,7)
Insuline
Avec antidiabétique oral
Seule
20,0
5,9
14,1
(19,2-20,8)
(5,4-6,3)
(13,5-14,9)
Médicaments hypolipémiants 38,9 (38,0-39,9)
Médicaments à visée cardiovasculaire* 69,7 (68,8-70,6)
* Tout médicament à visée cardiovasculaire, à l’exclusion des antiagrégants plaquettaires et des vasodilatateurs.
élevé. En revanche, la corrélation entre l’HbA1c et la
macroangiopathie est moins évidente. Un traitement
intensif pour obtenir une HbA1c inférieure à 6 %
par rapport à un traitement standard s’est soldé
par une surmortalité dans le groupe traité de façon
intensive (étude ACCORD, 10 251 patients). Le taux
de décès annuel était de 1,4 % dans le groupe intensif
versus 1,1 % dans le groupe standard. Face à cette
surmortalité, le NHLBI a interrompu l’étude. Une
des hypothèses expliquant cette surmortalité est
que la baisse de la glycémie serait à l’origine d’une
déstabilisation de la plaque d’athérome.
Le traitement du diabétique repose actuellement sur
plusieurs familles de médicaments (encadré) ; leurs
cibles sont différentes et il est donc intéressant de les
associer pour optimiser les résultats (tableau II).
L’intérêt des incrétines a été plus particulièrement
développé : en 1906 déjà, Moore suspectait que
l’intestin sécrétait un “excitant” du pancréas. Deux
peptides digestifs amplifient la réponse de sécré-
tion d’insuline induite par le glucose : GLP-1 et GIP.
En l’absence d’hyperglycémie, ces peptides sont
sans effet sur la sécrétion d’insuline : pas d’hypo-
glycémie. L’“effet incrétine” est diminué dans le
diabète de type 2 : la sécrétion de GLP-1 est diminuée,
la sensibilité des cellules β au GLP-1 est conservée ;
la sécrétion de GIP est normale, la réponse au GIP
est diminuée.
Le GLP-1 médicament a une demi-vie de 1 à 2 minutes
et nécessite une perfusion continue. Dans la famille du
GLP-1 médicament, on peut citer les agonistes peptidi-
ques résistants à la DPP-4 (exénatide) ou dont la demi-
vie est prolongée par liaison à l’albumine (liraglutide),
et les médicaments qui prolongent l’activité du GLP-1
endogène en inhibant la DPP-4 (gliptines).
Le GLP-1 augmente la sécrétion d’insuline, diminue
la sécrétion postprandiale de glucagon, augmente
la satiété, réduit l’appétit et diminue la vidange
gastrique. L’exénatide (par voie injectable sous-
cutanée x 2/j ; une forme prolongée est à l’étude),
version synthétique d’un polypeptide extrait de la
salive de lézard, se lie aux récepteurs humains du
GLP-1 et résiste à l’action de la DPP-4. Il peut agir
sur l’HbA1c en association avec des antidiabétiques
oraux. Il entraîne une réduction pondérale de 2 à 3 kg
(observée à 2 ans). Les nausées sont les effets indé-
sirables le plus souvent signalés (jusqu’à 50 %) ; leur
fréquence diminue avec le temps.
La DPP-4 est une enzyme ubiquitaire (rein, intestin,
lymphocyte T, glandes salivaires, prostate, placenta).
Les inhibiteurs de la DPP-4, comme la sitagliptine,
augmentent la concentration de GLP-1, ont un effet
neutre sur le poids, un effet protecteur des cellules
bêta de Langerhans, et pas d’effets indésirables. La
sitagliptine se prend per os une fois par jour, n’a
pas d’interaction alimentaire ni médicamenteuse
cliniquement importante. Elle est peu liée aux
protéines ; elle est excrétée principalement par voie
rénale sous une forme inchangée. On peut l’associer
à la metformine.
Tout traitement doit comporter un régime et, en l’ab-
sence de contre-indication, de la metformine. Par la
suite, les associations d’antidiabétiques deviennent
de plus en plus complexes et nécessitent alors un
avis spécialisé (figure 3).
Enfin, devant une HbA1c faussement normale, il faut
être vigilant et songer à évoquer un hypersplénisme,
une hémoglobinopathie ou un saignement chro-
nique, en particulier digestif. À noter aussi chez les