La Lettre du Cardiologue - n° 398 - octobre 2006
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Figure 2. Coro-IRM montrant le tronc commun, l’IVA et la première
diagonale.
à la coronarographie. Il peut, dans certains cas, guider la
décision thérapeutique en complément (et non encore en
substitution) de la coronarographie : angioplastie avec stent
ou pontage. Il est potentiellement très utile dans le bilan
coronaire préopératoire des valvulopathies ainsi que dans
le bilan des cardiomyopathies chez les patients ayant peu
de facteurs de risque vasculaire.
En postopératoire ou en postinterventionnel, le scanner est
en cours d’évaluation. Les premières études dans le contrôle
à distance des pontages coronaires montrent une valeur pré-
dictive négative élevée. En revanche, son utilité est discutée
dans le contrôle des stents devant une suspicion clinique ou
scintigraphique, la coronarographie étant à la fois diagnos-
tique et interventionnelle.
Dans le cadre des anomalies congénitales : anomalies d’im-
plantation, fistules, ponts intramyocardiques, le scanner
s’avère très utile.
Les limites de la technique sont :
– la synchronisation obligatoire à l’électrocardiogramme
(ECG) nécessitant un rythme sinusal et une fréquence car-
diaque lente (intérêt des bêtabloquants) ;
– la résolution spatiale insuffisante ;
– la tendance à la majoration de la taille des structures très
denses comme les calcifications ;
– l’irradiation importante : de une à trois fois l’irradiation
due à une coronarographie standard ;
– cet examen n’est pas recommandé chez la femme de moins
de 50 ans en raison de la radiosensibilité des glandes mam-
maires.
Malgré ces limites, le scanner est actuellement la technique
non invasive la plus performante pour explorer les artères
coronaires (J.M. Pernes, Antony).
IRM
Cette technique n’est pas irradiante et ne nécessite pas l’in-
jection d’un produit de contraste iodé. Elle permet d’étudier
dans les mêmes temps la fonction ventriculaire, la perfusion
et la viabilité myocardique. Le protocole le plus utilisé est
l’acquisition en apnée en fin d’expiration. En plusieurs apnées
successives, les principaux segments coronaires sont visua-
lisés. Les artères coronaires sont sinueuses et ont un trajet
complexe à la surface du cœur. Même en acquisition 3D, seules
de petites portions de certaines coronaires sont visibles sur
chaque reconstruction
(figure 2)
. Afin d’améliorer l’analyse
du réseau coronaire, un post-traitement est indispensable
grâce à des logiciels de plus en plus perfectionnés.
Actuellement, l’IRM est moins performante que le scanner
et insuffisamment reproductible pour être proposée dans
l’imagerie des artères coronaires, mais elle peut fournir beau-
coup d’autres renseignements, notamment sur l’ischémie et
la viabilité myocardique. Rappelons qu’elle reste contre-indi-
quée en cas de stimulateur intracorporel ou de défibrillateur
(J.P. Laissy, hôpital Bichat, Paris).
IMAGERIE DE LA PLAQUE D’ATHÉROME
La composition de la plaque d’athérome est déterminante dans
le risque de survenue d’un syndrome coronaire aigu. Les plaques
vulnérables ou à haut risque sont petites, mais très riches en
lipides, avec une fi ne chape fi breuse.
Le scanner permet de détecter des plaques non visibles à la
coronarographie. On peut défi nir diff érents types de plaques
en fonction de leur morphologie et de leur densité :
– la plaque riche en lipides, non calcifi ée, est hypodense. Il
n’est pas possible avec les scanners actuels de distinguer une
éventuelle ulcération ou dissection ;
– la plaque fi breuse est isodense, le plus souvent concentrique ;
– la plaque mixte excentrée a une composante hypodense ou
isodense et une composante calcifi ée ;
– la plaque calcifi ée a une densité supérieure à celle de la sténose
et sa taille paraît artifi ciellement augmentée ;
– l’hyperplasie intimale d’une resténose intrastent se traduit par
une hypodensité, la paroi du stent étant hyperdense.
Les mesures de diamètre, ou de surface, de sténose permettent en
théorie de quantifi er automatiquement son degré. La précision
des mesures dépend cependant de la qualité de l’acquisition,
notamment de la résolution spatiale (C. Caussin, Le Plessis-
Robinson).
IRM DE LA PLAQUE
L’imagerie des protons permet de différencier les tissus riches
en graisse de ceux riches en eau. Mais les protons du cœur
lipidique des plaques (riche en cholestérol) ne donnent pas