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traverse le tissu périosté ou
en provient : les vaisseaux
périostiques pénètrent dans
le tissu osseux et l'irriguent
avant de gagner la moelle ;
les artères nourricières
pénètrent par les trous
nourriciers et vascularisent
la moelle osseuse ; le
système veineux, quant à
lui, assure la circulation
de retour en empruntant la
même voix que les artères
nourricières. L'os est donc
une véritable éponge
liquidienne. Aussi, toute
perturbation de la qualité et
de la quantité des liquides
entraîne immanquablement
une fragilisation progressive
du squelette. »(1)
D'autre part, l'os a la
particularité de ne posséder
aucune innervation
(contrairement aux autres
composants articulaires),
et une innervation sensitive
limitée aux nerfs
vasomoteurs et aux nerfs
sensitifs du périoste. C'est
la raison pour laquelle on
ne sent pas l'os et que ses
adaptations ne génèrent
pas de douleur.
L'os en fasciathérapie :
Classiquement, on ne
s'intéresse à l'os qu'en cas
d'urgence, de fracture, et
dans les thérapies
manuelles l'os est surtout
envisagé en tant que
segment articulaire, et par
conséquent appréhendé
par un geste manipulatif
(ostéopathie, chiropractie,
étiopathie).
Les recherches menées en
fasciathérapie(3) depuis plus
de vingt ans, montrent que
l'os ne se limite pas à une
structure rigide mais qu'il
est bel et bien
un matériau vivant et
malléable qui occupe
une place de premier plan.
Ses différentes fonctions,
son activité énergétique,
son rôle dans le processus
pathologique, en font un
terrain privilégié de notre
action thérapeutique et
préventive.
Au-delà de sa souplesse
biomécanique, l'os est
le siège du « mouvement
sensoriel »(4) Celui-ci
confère une malléabilité et
une adaptabilité optimales,
offrant au sportif une plus
grande faculté d'absorption
des contraintes, une
meilleure vitalité et
un potentiel perceptif
supplémentaire.
D'autre part, l'os est
un matériau à mémoire :
très réactif lors de chocs
physiques ou de contraintes
répétées, il subit aussi
de plein fouet l'impact
émotionnel de tout
traumatisme (physique ou
psychologique) qu'il fixe
alors sous forme
d'immobilités et de densités,
et de spasmes vasculaires
créant des points de fixité
énergétiques.
Ces modifications de l'os
peuvent entamer la vitalité
et les capacités physiques
du sportif, et diminuer
ses facultés d'adaptation
et de récupération.
Le travail sur l'os peut
s'effectuer par une approche
manuelle ou corporelle.
L'approche manuelle,
réalisée par un
fasciathérapeute, est utilisée
dans un but curatif quand
le sportif a un symptôme
(tendinite, pubalgie,
périostite, douleurs
diverses,…) ou dans un but
préventif pour entretenir
un état de forme optimal.
Le second mode de travail,
corporel, est utilisé aussi
bien dans un but curatif,
préventif que pour
la préparation physique.
C'est un apprentissage qui
permet, de répartir
les contraintes de façon
équilibrée dans les tissus,
de libérer, au niveau de
toutes les structures, dont
l'os, les tensions provoquées
par l'effort, de développer
un potentiel proprioceptif
et de nouvelles capacités
sensorielles et motrices.
Ceci dans le but d'améliorer
la puissance et l'efficacité
du geste tout en diminuant
voire évitant les blessures.
S'il est vrai que, dans
un premier temps, cette
approche ne peut être
appliquée seul et suppose
un apprentissage, du sportif
et/ou de son préparateur
physique, elle permet dans
un second temps, lorsqu'on
maîtrise les principes
de base, d'être autonome
dans la gestion de
ses exercices.
© J.ean MOULIN
1) Fasciathérapie et sport, le match de la santé. Christian Courraud,
1999, Editions Point d'appui.
2) Le tissu conjonctif est un tissu de soutien relativement solide
et plus ou moins fibreux dont le rôle consiste à protéger
les organes qu'il entoure.
3) Voir à ce sujet la lettre SSPP n° 30
4) La fasciathérapie, une nouvelle méthode pour le bien-être.
Isabelle Eschalier, 2005, Le Cherche Midi.
« Le mouvement sensoriel est un mouvement qui glisse et
coulisse au sein du corps à la façon d'une vague. Il s'exprime
sous deux formes, continue et cyclique. Il est une véritable force,
un principe d'autoguérison. »
5) Canal dans l'axe des os longs qui contient la moelle osseuse.
Ceux qui souhaiteraient en
savoir plus peuvent consulter
notre lettre électronique
n° 32 consacrée à une
présentation du travail en
fasciathérapie sur le site :
http://www.univ-
paris12.fr/staps.sspp
L’os subit de plein fouet l’impact émotionnel de tout traumatisme.