tements. Il ressort aussi de certaines études que
ces nouveaux antipsychotiques ne semblent pas
induire ou exacerber les symptômes négatifs se-
condaires comme le font les neuroleptiques clas-
siques. Ils auraient même tendance à améliorer la
fonction cognitive (attention, mémoire de travail,
fonctions exécutives) et, par là, la qualité de vie.
Cependant, il n’a pas été clairement établi si cette
supériorité est le résultat d’effets thérapeutiques
directs ou d’un effet secondaire induisant moins
de symptômes extrapyramidaux et n’aggravant
pas la cognition comme cela peut se produire avec
les neuroleptiques traditionnels. Par ailleurs, les
nouveaux antipsychotiques semblent moins sé-
datifs et présentent moins de risques de dyskiné-
sie tardive et d’augmentation de la prolactine avec
ses conséquences endocriniennes. A noter que la
clozapine peut provoquer des agranulocytoses et
qu’il faut rester vigilant quant à l’apparition de
risques aggravés de ces nouveaux médicaments,
à savoir le gain de poids et l’augmentation de la
glycémie, du cholestérol et des triglycérides san-
guins. L’amplitude de ces risques et leurs consé-
quences (diabète, maladies cardiovasculaires) ne
sont pas connues à l’heure actuelle.
Il reste des incertitudes
Comme l’ont conclu les experts français, les
antipsychotiques de seconde génération présen-
tent une sécurité d’emploi supérieure en ce
qui concerne les effets indésirables neurologiques,
ce qui justifie d’envisager leur utilisation comme
traitement de première intention dans la schizo-
phrénie. Ils constituent le traitement de choix, no-
tamment chez les sujets jeunes, les sujets âgés, les
patients parkinsoniens, et doivent être substitués
aux neuroleptiques classiques chez les sujets pré-
sentant une akathisie ou une dysménorrhée.
Il reste que la majeure partie des données sur les
effets antipsychotiques de seconde génération pro-
vient d’essais cliniques de phases II et III chez des
groupes de patients hautement sélectionnés et que
ces résultats ne peuvent pas toujours être transpo-
sés dans la pratique clinique. Comme le souligne
le Pr J.-M. Azorin (Marseille), «on dispose encore de
peu d’informations sur les capacités cognitives des pa-
tients, sur l’impact du traitement sur la famille et l’in-
tégration psychosociale des patients, et sur le rapport
bénéfice/risque à long terme de ces médicaments ».
C’est dire qu’il existe un besoin urgent de continuer
la recherche afin d’effectuer des comparaisons
entre ces nouveaux antipsychotiques et aussi par
rapport aux neuroleptiques classiques administrés
maintenant à plus faible dose qu’auparavant. De
même, il faut entreprendre des études contrôlées
rigoureuses chez l’enfant, l’adolescent et les pa-
tients âgés, sur le changement d’un type de médi-
cament pour un autre et sur les associations médi-
camenteuses. Enfin, les efforts déployés pour ga-
rantir la disponibilité d’antipsychotiques efficaces
vont de pair avec la mise en place de programmes
pédagogiques destinés aux soignants et au per-
sonnel des services de santé mentale.
L.C.
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No43 - janvier-février 2003
As.C.I.S.M. : une association
des cadres et infirmiers(ères)
en santé mentale
Soucieux de préserver un soin de qualité et
dans une perspective d’évolution, le groupe
infirmier en santé mentale doit s’étayer sur sa
compétence technique et sa responsabilité
dans la gestion, l’organisation et l’évaluation
des soins.
A partir de ce postulat, un groupe de cadres
infirmiers en psychiatrie a créé, en janvier
1987, l’Association des cadres infirmiers en
santé mentale (As.C.I.S.M.). Celle-ci œuvre pour
la cohésion de l’ensemble des professionnels
concernés et, devant les demandes répétées
des collègues infirmiers et la carence des asso-
ciations infirmières en psychiatrie, l’As.C.I.S.M.
a réformé ses statuts, officialisé l’intégration
des infirmiers(ères) et est devenue, en 1997,
l’Association des cadres et infirmiers(ères) en
santé mentale.
Depuis sa création, l’As.C.I.S.M. organise régu-
lièrement des journées publiques de réflexion et
de travail sur divers thèmes : les soins en santé
mentale, la recherche en soins infirmiers, le
savoir infirmier, la formation, le champ social,
le partenariat... L’As.C.I.S.M. est régulièrement
associée à tout travail de réflexion au ministère
de la Santé, concernant les infirmiers en général
et la santé mentale en particulier. Représentée
au CSPPM (Conseil supérieur des professions
paramédicales), l’As.C.I.S.M. est un membre
actif de la Fédération des associations Croix-
Marine et de l’INFIPP.
Contribuer à l’élaboration des savoirs et des
pratiques infirmières propres aux soins en santé
mentale, favoriser et promouvoir le développe-
ment de formations qualifiantes et d’adapta-
tion pour tout personnel, soutenir et défendre
les intérêts de la profession infirmière en santé
mentale, développer sa représentativité au
niveau national, voire européen, tels sont les
objectifs de l’association.