A C T U A L I T É Taxol® : dix ans après… ● J.F. Morère* L a dernière décennie a vu un développement ininterrompu de Taxol ® , permettant l’optimisation de la prise en charge des patients. Il a semblé important à La Lettre du Cancérologue de présenter une revue générale de ces avancées. Raccourcissement des télomères Cellule normale Sénescence + hTERT EN 1993, TAXOL® INAUGURE UNE NOUVELLE CLASSE THÉRAPEUTIQUE : LES TAXANES • Des mécanismes d’action complémentaires expliquent l’efficacité d’administrations tri-hebdomadaire et hebdomadaire. Taxol® (paclitaxel), première molécule à avoir inauguré la nouvelle classe thérapeutique des taxanes, a été identifié par le National Cancer Institute (NCI) en 1962 dans le cadre d’un programme de ciblage de molécules cytotoxiques à partir de produits naturels. Ce cytotoxique a été isolé à partir de l’écorce du Taxus brevifolia (if du Pacifique) et sa structure décrite par Wani et al., en 1971. Huit ans plus tard, le principal mécanisme d’action de cette molécule a été déterminé par Schiff et al. comme étant original, définissant ainsi une nouvelle classe thérapeutique, les taxanes (1). Cette molécule ne possède pas d’action directe sur l’ADN, mais agit au niveau des microtubules, dont la désorganisation empêche la mitose. Taxol® stimule l’assemblage des dimères de tubuline, stabilise les microtubules, empêchant ainsi leur dépolymérisation et donc leur désassemblage, ce qui bloque la mitose en phase G2/M, et entraîne rapidement la mort de la cellule (2, 3). Les caractéristiques d’une mort cellulaire par apoptose ont été décrites plus récemment pour des concentrations et des durées variables d’exposition des cellules tumorales mises en contact avec Taxol®. L’apoptose a été observée à des concentrations faibles et pendant une durée d’exposition prolongée (4). Ces résultats ont été à la base de l’évaluation des concepts de doseintensité et de dose-densité lors de l’administration de Taxol® selon un schéma hebdomadaire. Une autre propriété intéressante de Taxol® est son activité antinéoangiogénique, qui apparaît à des concentrations infracytotoxiques et qui pourrait ainsi contribuer à limiter la dissémination des cellules tumorales. Les figures 1, 2 et 3 schématisent les mécanismes d’action du paclitaxel (5). La taille des télomères est maintenue La génovigilance n’est pas altérée Paclitaxel Apoptose – p53 Immortalisation Paclitaxel + Ras Cancérisation Paclitaxel Figure 1. Oncogenèse, étapes précoces cellulaires. La cancérisation est obtenue en plusieurs étapes : l’addition de la sous-unité catalytique hTERT de la télomérase empêche le raccourcissement des télomères ; l’addition d’un antigène spécifique inactive le gène suppresseur de tumeur p53 (étape “p53”) ; enfin, l’addition d’un oncogène Ras activé permet aux cellules de croître indéfiniment en l’absence de facteurs de croissance. Les différents niveaux d’action du paclitaxel : flèche continue, certain ; flèche discontinue : fortes concentrations, peu probable (5). Prolifération cellulaire Paclitaxel + Néoangiogenèse Invasion * Service d’oncologie médicale, hôpital Avicenne, Bobigny. 154 Figure 2. Oncogenèse, étapes tardives extracellulaires. Le paclitaxel agit en diminuant la prolifération et en inhibant la néoangiogenèse (5). La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 4 - juillet-août 2002 Hyperpolymérisation des microtubules Suppression de la dynamique des microtubules Bêtatubuline Membrane cellulaire Sortie aberrante Paclitaxel Paclitaxel cytosolique Arrêt en phase G2/M (phosphorylation de bcl-2 balance bcl-2/bax) Multinucléation Rapide (heures) Lent (jours) MDR1 Interaction avec effecteurs cellulaires Apoptose Figure 3. Mécanismes d’action intracellulaires du paclitaxel. Les flèches en trait plein indiquent les mécanismes d’action validés observés à faible concentration. Les traits pointillés indiquent les voies mises en jeu à forte concentration, moins probables. La concentration intracellulaire de paclitaxel dépend du niveau d’expression de la P-glycoprotéine mdr1, qui, s’il est élevé, entraîne une résistance. L’interaction avec la tubuline est une étape essentielle pour l’activité du paclitaxel à faible concentration. Une mutation de la tubuline peut être une cause de résistance au paclitaxel (5). 1993-1996 : TAXOL® DANS LE CANCER DE L’OVAIRE, LA DEUXIÈME RÉVOLUTION APRÈS LE CISPLATINE • Taxol®-carboplatine : le protocole de référence Après la mise à disposition du cisplatine à la fin des années 70, permettant aux patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire d’être traitées par un médicament efficace, il a fallu attendre 15 ans, jusqu’en 1993, pour voir la deuxième grande avancée dans la prise en charge de cette maladie, avec l’apparition sur le marché de Taxol®. Il a d’abord été autorisé dans le “traitement des carcinomes métastatiques de l’ovaire après échec du traitement classique à base de sels de platine”. La survie à 5 ans des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire est alors passée de 36 %, en 1970, à 50 %, en 1994, grâce à l’avènement de ces médicaments et à l’amélioration des techniques chirurgicales (6). Jusqu’à la mise à disposition de Taxol®, le traitement après rechute n’était pas codifié. Dans un premier temps, Taxol® a été évalué avec un schéma de perfusion de 24 heures se basant sur la théorie de cycle-dépendance de ce cytotoxique, théorie selon laquelle sa cytotoxicité serait augmentée et les phénomènes d’hypersensibilité seraient réduits lors d’une durée d’exposition prolongée (7). Taxol® a d’abord été évalué chez des patientes en rechute après un traitement à base de platine, avec des résultats très satisfaisants pour cette population : 37 % de réponses objectives et une médiane de survie à 16 mois chez 43 patientes évaluables (8). Son développement s’est ensuite rapidement orienté vers un traitement de première ligne en association au cisplatine, puis au carboplatine. L’étude du Gynecologic Oncology Group (GOG) n° 111 établit l’association Taxol® 135 mg/m2 en 24 heures et cisplatine La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 4 - juillet-août 2002 75 mg/m2 toutes les 3 semaines comme le traitement standard en première ligne du cancer de l’ovaire avancé. Cette étude a montré une augmentation significative du taux de réponse, du temps médian jusqu’à progression et de la médiane de survie (38 mois versus 24 mois, p < 0,001) avec l’association Taxol® et cisplatine comparativement à l’association cyclophosphamide-cisplatine (9). En 1996, sur la base de cette étude, Taxol® est autorisé en France, “en traitement de première intention du cancer de l’ovaire chez les patientes présentant une maladie avancée ou résiduelle (> 1 cm) après laparotomie initiale, en association avec le cisplatine”. Les désavantages liés à l’administration de Taxol® sur 24 heures, comme l’hospitalisation obligatoire et la neutropénie marquée (10), ont orienté le développement vers une administration de Taxol® sur 3 heures. Les résultats à 3 ans de l’étude européenne et canadienne chez 680 patientes ont ainsi confirmé la suprématie de l’association de Taxol ® (175 à 200 mg/m 2 en 3 heures) et de cisplatine (75 mg/m2) toutes les 3 semaines (11). Afin d’améliorer le profil de tolérance de l’association et, en particulier, pour diminuer sa neurotoxicité, le cisplatine a été remplacé par le carboplatine. Une étude de phase III comparant l’association Taxol ® -cisplatine versus Taxol ® -carboplatine chez 208 patientes a montré un meilleur profil de tolérance pour l’association Taxol®-carboplatine, avec une efficacité et une survie comparables (12). Parallèlement, ce qui a été validé en première ligne de traitement a été utilisé en deuxième ligne, et une étude rétrospective sur 89 patientes en rechute plus de 6 mois après un traitement de première ligne à base de platine a montré un taux de réponse de 70 % et un taux de survie à 3 ans de 72 % pour l’association Taxol®-carboplatine (13). À 155 A C T U A L I T ce jour, cette association est toujours le protocole de référence pour l’initiation de nouvelles études de phase III dans le cancer de l’ovaire, en particulier en ajoutant à ce doublet une autre drogue (14) ou en maintenance. Une étude du SWOG présentée par Markman et al. à l’ASCO cette année a montré une amélioration significative de la survie sans progression (28 mois versus 21 mois : +33 %) lorsque l’on prolonge l’administration de Taxol® en monothérapie (12 cycles versus 3 cycles) après une réponse complète sous un schéma standard Taxol®-carboplatine (15). EN 1995, TAXOL® EST AUTORISÉ EN FRANCE DANS LE CANCER DU SEIN • En première et deuxième lignes métastatiques, en adjuvant et en néoadjuvant, Taxol® a sa place à chaque étape du traitement Taxol® a été autorisé dans le cancer du sein métastatique avec le schéma classique toutes les 3 semaines à la dose de 175 mg/m2 en monothérapie. Les taux de réponse intéressants observés chez ces patientes déjà traitées pour leur maladie métastatique en monothérapie (de 10 % à 42 %) (16) ont incité très rapidement les équipes à évaluer parallèlement Taxol® en première ligne de traitement (17), en association et selon un schéma hebdomadaire. Des résultats encourageants ont été décrits avec les associations Taxol®-vinorelbine (18, 19) et Taxol ® -5-FU/leucovorine (20) au cours d’études de phase II selon un schéma d’administration toutes les 3 semaines (taux de réponse de 60 % en première et deuxième lignes métastatiques). Parallèlement, des associations Taxol®anthracyclines ont été explorées par de nombreuses équipes. Jassem et al. ont montré, au cours d’une étude en première ligne métastatique comparant l’association Taxol®-doxorubicine au FAC (5-fluoro-uracile-doxorubicine-cyclophosphamide), une augmentation du taux de réponse (68 % versus 55 %, p = 0,032), du temps médian jusqu’à progression (8,3 mois versus 6,2 mois, p = 0,034) et de la médiane de survie globale (23,3 mois versus 18,3 mois, p = 0,013) pour le doublet Taxol®-doxorubicine, avec également une bonne tolérance (21). L’autre association phare de ces derniers mois est le doublet Taxol®-trastuzumab chez les patientes présentant une surexpression de HER2. La démonstration de la supériorité d’une association de chimiothérapie-trastuzumab a été faite par Salmon et al. dans une étude ayant randomisé 469 patientes (22). Chez les patientes surexprimant HER2 (3+ en analyse par immunohistochimie), l’ajout du trastuzumab à Taxol® a permis un plus long délai médian avant progression (7,1 mois versus 3,0 mois), induit un taux de réponse augmenté (49 % versus 17 %) et apporté un bénéfice en termes de survie globale (médiane : 24,8 mois versus 17,9 mois). La tolérance cardiaque a été équivalente dans les deux groupes : respectivement 1 % et 2 % d’événements cardiaques de grades 3-4 (classification de la New York Heart Association) pour Taxol® et Taxol®-trastuzumab (23). Sur les résultats de cette étude, Taxol®-trastuzumab a obtenu une autorisation de mise sur le marché en première ligne métastatique chez les patientes HER3+ (24). 156 É EN 1998, TAXOL® EST AUTORISÉ DANS LE CANCER DU POUMON NON À PETITES CELLULES EN PREMIÈRE LIGNE DE TRAITEMENT • Taxol®-carboplatine, le bras de référence des études à visée d’enregistrement pour la majorité des nouvelles molécules Parallèlement à son développement dans le cancer de l’ovaire et du sein, l’efficacité et la tolérance de Taxol ® ont été explorées dans le cancer du poumon non à petites cellules avec une administration sur 24 heures et une administration en 3 heures. Les taux de réponse étaient comparables, mais une meilleure tolérance hématologique (neutropénie) était mise en évidence avec le schéma de 3 heures, malgré un taux de neuropathie plus important (25). Très rapidement, Taxol® a été utilisé en association au cisplatine ou au carboplatine et comparé aux standards de l’époque, soit l’association teniposide-cisplatine (26) soit le cisplatine à haute dose (27). D’autres travaux ont porté sur la comparaison Taxol®-cisplatine versus Taxol®-carboplatine (28) et sur celle de deux doses de Taxol ® (175 mg/m 2 et 225 mg/m 2 ) associé au carboplatine (29). Ces études ont constamment montré un meilleur taux de réponse dans le bras Taxol ® , une meilleure tolérance de l’association Taxol®-carboplatine et une équivalence entre les doses de paclitaxel. Une étude ayant comparé l’association Taxol®-carboplatine versus vinorelbine-cisplatine a montré une équivalence entre les deux bras de traitement en termes de taux de réponse et de survie globale, mais une tolérance significativement supérieure pour le bras Taxol ® -carboplatine (30). Enfin, l’étude de Schiller et al. ayant comparé quatre bras (cisplatine-Taxol ® , cisplatinegemcitabine, cisplatine-docétaxel et carboplatine-Taxol ® ) ne montre pas de différence en termes de survie. En revanche, le bras Taxol®-carboplatine a obtenu le meilleur profil de tolérance avec le plus bas taux d’effets secondaires. Sur la base de ces résultats, l’Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG) a choisi l’association carboplatine-Taxol® comme traitement de référence pour ses études à venir (31). Hainsworth et al. ont analysé les résultats à long terme d’une étude de phase III comparant trois bras à base de carboplatine-Taxol®. L’ajout de gemcitabine ou de vinorelbine au doublet n’apporte rien en termes de taux de réponse, de survie sans progression et de survie globale après un suivi médian de 58 mois. Seule la toxicité a été plus importante avec les triplets (32). À ce jour, 31 études de traitements à base de Taxol® dans le cancer du poumon non à petites cellules sont en cours et répertoriées par le National Cancer Institute, dont 5 études de phase I ou I-II, 6 études de phase II et une étude de phase III de radio-chimiothérapie concomitante à base de Taxol®, soit en néoadjuvant, soit en adjuvant, soit en traitement principal chez les patients inopérables. La recherche s’élargit aussi en utilisant les propriétés radiosensibilisantes de Taxol ® , la radiothérapie étant utilisée selon un schéma classique ou en hyperfractionnement (33). La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 4 - juillet-août 2002 DEPUIS 1997, TAXOL® EN ADMINISTRATION HEBDOMADAIRE : UN AUTRE MÉDICAMENT ? • L’administration hebdomadaire est efficace chez des patients en rechute et améliore la tolérance Afin d’augmenter le contact des cellules cancéreuses avec le médicament sans prolonger la durée de perfusion, comme ce fut le cas lors de l’administration de Taxol® pendant 24 heures, certains auteurs ont préféré augmenter la fréquence de l’administration en adoptant un schéma hebdomadaire selon l’approche de la dose-densité et de la dose-intensité (34). En complément de l’effet cytotoxique, les propriétés antinéoangiogéniques et proapoptotiques de Taxol® sont aussi favorisées par l’exposition hebdomadaire. D’autres arguments plaident en faveur d’une administration hebdomadaire : la sévérité de la neutropénie est liée à la durée pendant laquelle la concentration de Taxol® dépasse 0,05 µmol/l, et une diminution de la dose pourra être bénéfique en permettant de limiter le dépassement de ce seuil et de contrôler ainsi la toxicité ; les concentrations tissulaires restent supérieures aux concentrations plasmatiques, même au cours d’une perfusion d’une heure (5). Dans le cancer de l’ovaire en rechute, Taxol ® à la dose de 80 mg/m2/semaine administré en une heure permet d’obtenir des taux de réponse allant de 25 % à 30 % chez des patientes antérieurement traitées par platine et Taxol®, avec une tolérance améliorée par rapport à l’administration toutes les 3 semaines (35-37). L’administration hebdomadaire a également été utilisée, dès 1997, dans le cancer du sein et, dès 1999, dans le cancer du poumon non à petites cellules. Dans le cancer du sein, l’administration hebdomadaire du trastuzumab a incité plusieurs équipes à mettre en place des études associant Taxol® à cette administration hebdomadaire (14). L’utilisation de Taxol ® selon un schéma hebdomadaire est actuellement intensivement évaluée. En monothérapie, la faisabilité d’un traitement à long terme (médiane 27 semaines, extrêmes : 4-78), avec un profil de tolérance très favorable, un taux de réponse et une survie intéressants (taux de réponse de 53 %, contrôle de la maladie de 79 %, médiane de survie de 14 mois) pour une population majoritairement métastatique, a été démontrée par Breier et al. (Taxol® à la dose de 80 mg/m2 par semaine) (38). Green et al. ont démontré, au cours d’une étude randomisée, que l’administration hebdomadaire de Taxol® suivi de FAC en néoadjuvant améliore significativement le taux de réponse pathologique complète comparativement à une administration toutes les 3 semaines (39). C’est la première démonstration significative de la supériorité du schéma hebdomadaire sur le schéma conventionnel. Un traitement adjuvant par doxorubicine-cyclophosphamide (AC) suivi de Taxol® a amélioré la survie sans progression et la survie globale versus AC dans une étude ayant randomisé 3 121 patientes (40). Dans le cancer du poumon non à petites cellules, Taxol® hebdomadaire (80 mg/m2/semaine) en seconde ligne de traitement a permis de contrôler la maladie chez 37,1 % des 41 patients ayant progressé après Taxol ® -carboplatine toutes les 3 semaines dans l’étude de Kies et al. (41) et chez 76,1 % des La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 4 - juillet-août 2002 38 patients en rechute après une première ligne à base de platine dans l’étude de Vidal et al. (42), avec une bonne tolérance, en particulier hématologique, dans les deux études. Chang et al. ont obtenu un taux de réponse de 30 % et un contrôle de la maladie chez 53 % des 47 patients inclus au cours d’une étude de phase I-II avec une administration de Taxol ® 50 à 100 mg/m2/semaine, 3 semaines sur 4 (43). Dans cette étude, les patients étaient âgés, métastatiques, avec une forte masse tumorale. Dans cette indication également, Taxol® en hebdomadaire se prête particulièrement à une administration concomitante avec la radiothérapie (44). Les premiers résultats disponibles des études de phase II Taxol ® -radiothérapie et Taxol ® -carboplatine-radiothérapie ont montré des taux de réponse de 68 % (45) à 86 % (46), avec des taux de survie pouvant aller jusqu’à 54 % à 3 ans avec l’administration hebdomadaire de Taxol ® 45 mg/m 2 associé au carboplatine 100 mg/m2 et à une irradiation thoracique concomitante de 6065 Gy (45). À ce jour, 7 330 articles et publications se sont intéressés à Taxol ® , dont plus de 470 entre janvier et juin 2002. Après avoir été le premier médicament disponible de la classe des taxanes il y a 10 ans, il est devenu le pilier des combinaisons de chimiothérapie dans le cancer de l’ovaire, dans le cancer du sein et dans le cancer du poumon non à petites cellules. La recherche, inventive à son égard, a permis d’améliorer sa tolérance (par l’administration en 3 heures), son efficacité (en particulier avec le carboplatine et par son association à la radiothérapie), sa tolérance et son efficacité (par l’administration hebdomadaire). D’autres indications sont explorées, et Taxol® s’est montré efficace dans le cancer de la prostate hormonorésistant, dans le cancer de la tête et du cou, de la vessie, du col de l’utérus et du poumon à petites cellules en association au cisplatine et à l’étoposide (47). Dix ans après l’arrivée de Taxol®, la recherche est toujours très active, comme en témoignent les protocoles en cours, dont les résultats aboutissent souvent à améliorer le but final recherché, qui est la survie, quelle que soit la pathologie. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Trimble EL, Adams JD, Vena D et al. Paclitaxel for platinum-refractory ovarian cancer : results from the first 1 000 patients registered to National Cancer Institute Treatment referral center 9103. J Clin Oncol 1993 ; 11 : 2405-10. 2. Schiff PB, Fant J, Horwitz SB. Promotion of microtubule assembly in vitro by Taxol. Nature 1979 ; 277 : 665-7. 3. Parness J, Ban Horwitz S. Taxol binds to polymerized tubulin in vitro. J Cell Biol 1981 ; 91 : 479-87. 4. Lieu CH, Chang YN, Lai YK. Dual cytotoxic mechanisms of submicromolar Taxol on human leukaemia HL-60 cells. Biochem Pharmacol 1997 ; 53 : 1587-96. 5. Urien S. 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