CANCER DE L’OVAIRE LIÉ À BRCA1 OU BRCA2

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Revue de presse
● A. Travade*
CANCER DE L’OVAIRE LIÉ À BRCA1 OU BRCA2
Il n’est pas facile de savoir ce qu’il faut proposer, et comment
l’expliquer, aux femmes porteuses d’un gène de prédisposition
favorisant l’apparition d’un cancer du sein ou de l’ovaire. Il n’y
a pas de consensus et les implications psychologiques sont
majeures.
Narod SA et al. Tubal ligation and risk of ovarian cancer in
carriers of BRCA1 or BRCA2 mutations : a case control study.
Lancet 2001 ; 357 : 1467.
Dans la population générale, certaines études ont montré que la
ligature des trompes réduit le risque de cancer de l’ovaire. Cette
étude cas-témoin est réalisée chez des femmes porteuses d’une
mutation pathologique sur le gène BRCA1 ou BRCA2 et montre
que la ligature des trompes diminue effectivement le risque de
cancer de l’ovaire, mais uniquement chez les femmes porteuses
de la mutation BRCA1.
Modan B et al. Parity, oral contraceptives and the risk of ovarian cancer among carriers and noncarriers of a BRCA1 or
BRCA2 mutation. N Engl J Med 2001 ; 345 : 235.
Dans la population générale, la multiparité et la contraception
orale réduisent le risque de cancer de l’ovaire. Chez les femmes
porteuses de BRCA1 ou BRCA2 (étude chez des femmes juives
en Israël), le risque de cancer de l’ovaire diminue avec chaque
naissance mais n’est pas lié à la durée de la contraception orale.
On ne peut donc pas proposer ce type de contraception comme
facteur préventif.
Kauff ND et al. Risk-reducing salpingo-oophorectomy in
women with a BRCA1 or BRCA2 mutation. N Engl J Med
2002 ; 346 : 1609.
Étude prospective chez des patientes porteuses de BRCA1 et
BRCA2 comparant ovariectomie avec salpingectomie bilatérale
et surveillance. Chez les 98 femmes qui ont choisi une intervention ovarienne prophylactique, on dénombre 3 cancers du sein
et 1 cancer péritonéal. Chez les 72 femmes qui ont préféré la surveillance, il est apparu 8 cancers du sein, 4 cancers de l’ovaire
et 1 cancer péritonéal. L’ovariectomie prophylactique diminue
donc non seulement le risque de cancer gynécologique mais
aussi le risque de cancer du sein.
Rebbeck TR et al. Prophylactic oophorectomy in carriers of
BRAC1 or BRCA2 mutations. N Engl J Med 2002 ; 346 : 1616.
Cet article retrouve les mêmes conclusions que le précédent.
Cinq cent cinquante et une femmes porteuses de BRCA1 ou
BRCA2 sont incluses dans cette étude, 259 d’entre elles ont une
ovariectomie prophylactique. (À noter que 6 patientes ont eu un
* Centre de sénologie République, 63100 Clermont-Ferrand.
La Lettre du Sénologue - n° 18 - octobre/novembre/décembre 2002
cancer diagnostiqué par l’intervention prophylactique). Dans les
suites se sont déclarés 2 cancers péritonéaux. Dans le groupe
témoin surveillé, 58 patientes, soit 19,9 %, ont vu se développer
un cancer de l’ovaire. De plus, le risque de cancer du sein est
nettement diminué dans le groupe qui a subi une ovariectomie
bilatérale : 21,2 % au lieu de 42,3 %.
Narod S. What options for treatment of hereditary breast cancer ?
Commentaire. Lancet 2002 ; 359 : 1541.
Les patientes porteuses d’une mutation sur BRCA1 ou BRCA2
et atteintes d’un cancer du sein traité de façon conservatrice ont
un risque accru, de 40 à 50 % à 10 ans, de développer un second
cancer mammaire primitif aussi bien du même côté que du côté
controlatéral. Une alternative est de proposer une mastectomie
prophylactique bilatérale. Les autres possibilités sont à discuter.
Il faut savoir que la mammographie de dépistage n’est pas suffisante pour détecter tous les cancers, comme l’ont montré les
études de cancers de l’intervalle ou les études systématiques par
IRM. Le tamoxifène réduit le risque de second cancer de 50 %
tandis que l’ovariectomie le réduit de 58 %. Cela peut paraître
étonnant car la plupart des cancers du sein liés à BRCA sont
récepteurs négatifs. Il est donc probable que l’hormonothérapie
réduit aussi le risque des cancers récepteurs négatifs : d’autres
stratégies seraient alors à tester, agonistes de la LH-RH, SERM
ou inhibiteurs de l’aromatase, par exemple.
MONOGRAPHIES
J Radiol 2002 ; 4.
Ce numéro est consacré à l’imagerie du sein. Les particularités
de la lecture en dépistage mammographique sont soulignées
avec analyse des images et leur classification en conformité avec
le système BI-RADS de l’ACR. Signalons dans l’article de
A. Tardivon et al., une très belle iconographie illustrant les corrélations entre aspects mammographiques et résultats histologiques
et dans celui de J. Stinès et al., le point sur la mammographie
numérique et les CAD, logiciels d’aide à la détection.
Oncologie 2002 ; 1.
Ce numéro est trop complet pour être détaillé ici mais fait de
façon claire et didactique le point sur les données actuelles
permettant d’apporter une réponse au moins partielle aux différentes questions soulevées par des sujets divers mais concernant
tous la pathologie mammaire : histoire naturelle des cancers du
sein, chirurgie localisée et ganglion sentinelle, thérapeutique
locorégionale ou systémique, comme aussi la sexualité et l’activité
professionnelle après cancer du sein. L’originalité de cette revue
est la brièveté et la concision de chaque article, permettant ainsi
aux lecteurs déjà avertis d’appréhender rapidement les points
nouveaux concernant le sujet traité.
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CLASSIFICATION MAMMOGRAPHIQUE BI-RADS
L’ANAES a demandé aux radiologues français d’utiliser, pour
rédiger leurs comptes-rendus ou pour interpréter les tests de
dépistage, une classification américaine qui est encore mal
connue et qui, même aux États-Unis, est source de difficultés.
Geller BM et al. Use of the American College of Radiology
BI-RADS to report on the mammographic evaluation of
women with signs and symptoms of breast disease. Radiology
2002 ; 222 : 536.
L’American College of Radiology a publié trois éditions du BIRADS, Breast Imaging Reporting and Data System, depuis
1993, chaque édition ayant été améliorée par rapport à la précédente. (La dernière date de 1998 et a d’ailleurs été traduite en
français en 2001). Cette classification a été réalisée dans le but
d’uniformiser les comptes-rendus mammographiques, de standardiser les conduites à tenir et de faciliter les comparaisons
entre différentes structures soignantes et entre régions. Les
auteurs ont cherché si cette classification, tout d’abord adoptée
pour les lésions impalpables (dépistage), s’appliquait de la
même façon pour les patientes symptomatiques qui signalent
douleurs, écoulement ou masse palpable. En fait, les difficultés
ne sont rencontrées que dans les groupes 0 et 3. Le groupe 3 des
lésions probablement bénignes doit, en théorie, conduire à une
surveillance plus rapprochée que celle qui est proposée de façon
classique en dépistage, avec un intervalle de deux ans (ou un an
selon les programmes) pour les groupes 1 et 2. Cette surveillance
à court terme a pour but de vérifier la stabilité ou l’éventuelle
régression d’anomalies qui sont à très bas risque d’être un cancer. (Cf articles suivants). Un diagnostic histologique ne devrait
donc pas être recommandé, alors qu’il l’est pour les groupes 4
et 5. Le groupe 0 est réservé à la mammographie de dépistage
lorsqu’un complément mammographique est souhaitable. Or,
certaines patientes n’ont pas de clichés complémentaires mais se
voient proposer d’emblée une échographie ou une biopsie. En
fait, les clichés complémentaires ont pour but de reclasser la
lésion, avec la conduite à tenir correspondante, de 1 à 5. Les
auteurs concluent que la future édition BI-RADS devrait être
plus explicite pour permettre une meilleure catégorisation dans
les groupes 0 et 3.
Varas X, Leborgne JH et al. Revisiting the mammographic
follow-up of BI-RADS category 3 lesions. AJR 2002 ; 179 : 691.
Le devenir des patientes ayant eu une anomalie mammographique impalpable classe 3 BI-RADS de l’ACR a été étudié dans
deux séries ; la première correspond à une étude remontant à
1987-1989, la seconde, à l’année 1996. Ces lésions ont été classées dans le groupe 3 “probablement bénigne” après que la
patiente ait eu un examen clinique dirigé, des clichés mammographiques complémentaires et une échographie. Cinq cent onze
patientes ayant un minimum de surveillance de deux ans ont pu
ainsi être analysées. Quatre-vingt-dix sept pour cent des anomalies
ont été stables ou ont régressé tandis que 3 % ont progressé et
ont donc été vérifiées par biopsie. Au total, il a été trouvé deux
cancers sur 511, soit 0,4 %. Par comparaison avec les chiffres de
l’étude antérieure 1987-1989, la valeur prédictive positive des
lésions de ce groupe 3 est passée de 1,7 à 0,4 %, ce qui justifie,
d’une part, l’appellation “probablement bénigne”, d’autre part
la conduite non interventionnelle.
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Taplin SH et al. Concordance of Breast Imaging Reporting
and Data System assessments and management recommendations in screening mammography. Radiology 2002 ; 222 : 529.
Étude sur 300 000 femmes dépistées afin d’évaluer la correspondance entre la classification BI-RADS adoptée et les indications cliniques réellement proposées. Comme on pouvait s’y
attendre, il n’y a pas de problème avec les groupes 1 ou 2. En
revanche, les résultats sont moins concordants dès qu’il y a une
anomalie visible, ce qui représente 8,1 % des cas. Les groupes
4 et 5 devraient correspondre non pas à un complément d’imagerie,
mais à un diagnostic histologique, qu’il soit réalisé par chirurgie
ou par prélèvement percutané. Enfin, le groupe 3, probablement
bénin, ne devrait être soumis à une surveillance à court terme
qu’une fois les possibilités de l’imagerie mammographique et
échographique épuisées. Dans cette étude, le groupe 3 est associé
à un risque de cancer du sein d’environ 1 %, en tous cas inférieur
à 2 %. Cet article pointe les difficultés de cette classification
puisque la catégorie 0 qui devrait réclamer un complément
d’examen mammographique associe à la fois des lésions
bénignes, qui seront reclassées en 1-2 ou 3, et des lésions suspectes qui méritent un complément d’investigations dans le
cadre d’un bilan préthérapeutique, pour rechercher la multifocalité ou analyser l’extension avant chirurgie.
Berg WA et al. Does training in the Breast Imaging Reporting
and Data System (BI-RADS) improve biopsy recommendations
or feature analysis agreement with experienced breast imagers
at mammography ? Radiology 2002 ; 224 : 871.
La variabilité interobservateurs est une donnée importante, bien
connue et décrite dans plusieurs travaux. Elle est liée non seulement à une différence de détection des lésions mais aussi à une
différence d’interprétation et de conduite à tenir. Cette étude
cherche à savoir si une formation spécifique des lecteurs à la
classification BI-RADS peut entraîner une amélioration dans la
détection et la prise en charge des lésions, ce qui permettrait d’avoir
comme corollaire une augmentation du taux des cancers détectés
sans perte de spécificité. Un kit de lecture de mammographies
de dépistage a donc été constitué, comprenant 28 opacités dont
9 malignes et 26 zones de microcalcifications, dont 10 malignes.
Des lecteurs experts ont testé ce kit. Les résultats pour des radiologues en formation ont été analysés avant et après une journée
d’enseignement sur la classification BI-RADS. Un second test a
été renouvelé deux à trois mois après et a montré que les bienfaits de l’apprentissage persistaient. L’intérêt d’une formation
spécifique n’est plus a démontrer : en effet, on sait que la moitié
des cancers visibles sur une mammographie sont détectables
rétrospectivement et que formation, expérience et apprentissage
améliorent la performance des radiologues en augmentant la sensibilité, en diminuant la taille des cancers ainsi détectés sans
pour autant perdre en spécificité. Selon les pays, on considère
qu’un lecteur expert doit lire entre 2 500 à 5 000 mammographies
par an. La formation entraîne une amélioration surtout en ce qui
concerne l’analyse des contours des opacités et la morphologie
des calcifications, moins pour la distribution des calcifications.
Sickles EA et al. Performance parameters for screening and
diagnostic mammography : specialist and general radiologists.
Radiology 2002 ; 224 : 861.
L’expérience et la formation des radiologues influencent le taux
La Lettre du Sénologue - n° 18 - octobre/novembre/décembre 2002
de détection des anomalies mammographiques aussi bien en
dépistage qu’en diagnostic. Cette étude compare les lectures réalisées par des radiologues généralistes ou des radiologues
experts en sénologie (spécialistes). Les radiologues experts
détectent plus de cancers et à un stade plus précoce, ils ont un
taux de biopsies positives plus élevé et un taux de reconvocation
plus bas que les radiologues non entraînés.
TRAITEMENT HORMONOSUBSTITUTIF
L’étude de la WHI publiée en juillet dernier a été reprise par la
plupart des médias et a semé le doute chez les patientes françaises et leurs médecins. (voir Le Monde : “… augmentation de
la fréquence des cancers du sein… augmentation d’événements
cardiovasculaires dès la première année…”). Elle est résumée
dans le paragraphe suivant et elle est associée à d’autres articles
contemporains qui ne font que confirmer qu’une prise de position
facile et simpliste ne peut être adoptée.
Writing Group for the Women’s Health Initiative investigators.
Risk and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women. JAMA 2002 ; 288 : 321.
Prévu pour durer 8,5 ans et premier essai de prévention primaire,
cet essai randomisé a été interrompu à 5,2 ans, les risques ayant
été jugés supérieurs aux bénéfices car dépassant les limites
statistiques fixées au départ. Huit mille cinq cent six femmes
recevaient des estrogènes conjugués (Prémarin® 0,625 mg)
associés à de l’acétate de médroxyprogestérone 2,5 mg et
8 102 femmes recevaient un placebo.
Il a été noté une augmentation des cancers du sein avec un risque
relatif de 1,26. Celle-ci n’est pas due à un meilleur dépistage car
une mammographie était proposée dans les deux groupes une
fois par an. Le risque relatif de maladie cardiovasculaire est de
1,29, celui d’accident vasculaire cérébral est de 1,41. En revanche,
on note moins de cancer colorectal (0,63), moins de cancer de
l’endomètre (0,83), moins de fracture du col du fémur (0,66).
C’est d’ailleurs la première fois qu’une étude randomisée montre
une diminution du risque osseux, avec diminution des fractures
du col du fémur, des fractures des vertèbres ou des autres sites.
La Lettre de l’AFEM adressée en octobre (H. Rozenbaum) ;
article de Elia D, Tamborini A. Les américains arrêtent la WHI.
Genesis 2002 ; 78 : 53 ; éditorial de Fletcher SW, Colditz A.
Failure of estrogen plus progestin therapy for prevention.
JAMA 2002 ; 288 : 366.
Cette étude américaine utilise des estrogènes et des progestatifs
qui ne sont pas ceux utilisés habituellement en France. De plus,
le traitement proposé n’est pas adaptable “à la carte” comme
nous avons l’habitude de le prescrire, ce qui explique probablement que 42 % des femmes traitées ont arrêté d’elles-mêmes le
traitement en cours d’étude. À noter que la mortalité toutes
causes confondues n’a pas été différente entre les deux groupes
randomisés. Le risque relatif de cancer du sein invasif est de
1,26, ce qui correspond aux chiffres déjà annoncés dans la métaanalyse du Lancet en 1997 ; il n’apparaît qu’au-delà de trois ans
et augmente avec la durée d’utilisation. À titre individuel, ce
risque est considéré comme très faible. Soit huit cancers supplémentaires par année pour 10 000 femmes. Les femmes
incluses ont fréquemment des facteurs de risques cardiovasLa Lettre du Sénologue - n° 18 - octobre/novembre/décembre 2002
culaires, ce qui peut modifier les résultats obtenus : la moyenne
d’âge était élevée, nettement plus que la moyenne des femmes traitées en France. Surcharge pondérale, hypertension et tabagisme
représentent une proportion importante des cas. La part liée au
type de progestatif utilisé n’est peut-être pas négligeable car un
autre essai de la WHI concernant des femmes hystérectomisées
et traitées par estrogènes conjugués seuls n’a pas été stoppé.
Même si les résultats de cette étude américaine ne sont pas directement transposables en France, ils ont le mérite d’attirer l’attention des prescripteurs et de privilégier l’information aux
patientes. L’indication la plus fréquente est représentée par les
troubles climatériques, bouffées de chaleur et symptômes gynécologiques. La diminution du risque ostéoporotique reste réelle
mais il y a éventuellement des alternances thérapeutiques. En
revanche, cet essai montre bien qu’il n’y a plus aucune indication en prévention des accidents cardiovasculaires. Au total, il
semble bien qu’en dehors des groupes à risque, il n’y a pas
aujourd’hui de justification à priver l’ensemble des femmes d’un
traitement ayant des bénéfices prouvés.
Lacey JV et al. Menopausal hormone replacement therapy and
risk of ovarian cancer. JAMA 2002 ; 288 : 334.
Étude prospective sur plus de 44 000 femmes ménopausées participant au BCDDP (Breast Cancer Detection Demonstration
Project). Les liens entre cancer de l’ovaire et les différentes
modalités thérapeutiques ont été analysés, estrogènes seuls,
estrogènes et progestatifs combinés avec ou sans hystérectomie,
durée d’utilisation. On note une élévation du risque de cancer de
l’ovaire dans le groupe estrogènes seuls, en particulier à partir
de 10 ans d’utilisation. En revanche, les traitements combinés de
courte durée n’augmentent pas ce risque, mais il faut remarquer
que le recul n’est pas encore très important, la prescription des
traitements combinés étant plus récente que la prescription des
estrogènes seuls.
Rodriguez C et al. Estrogen replacement therapy and ovarian
cancer mortality in a large prospective study of US women.
JAMA 2001 ; 285 : 1460.
Cette étude prospective (Cancer Prevention Study II de l’American Cancer Society) a été publiée antérieurement à la précédente, mais il nous a paru utile de la rappeler ici car les conclusions se rapprochent de celles de Lacey et du BCDDP :
l’estrogénothérapie substitutive au-delà de 10 ans est associée
avec un risque accru de mortalité par cancer de l’ovaire, ce
risque persistant longtemps après l’arrêt du traitement.
Nelson HD et al. Postmenopausal hormone replacement
therapy. Scientific review. JAMA 2002 ; 288 : 872.
Méta-analyse sur les études publiées en langue anglaise incluant
les données récentes du WHI et du HERS. Les bénéfices du THS
comprennent la prévention des fractures ostéoporotiques et du
cancer colorectal. La prévention des démences (Alzheimer) est
possible mais n’est pas prouvée. Les risques incluent les maladies
cardiovasculaires, les événements thromboemboliques (soit
veineux soit embolie pulmonaire), et cela dès la première année.
Le risque de cancer du sein et l’augmentation du nombre de
cholécystites sont liés à la durée d’utilisation, en particulier après
cinq ans. En ce qui concerne le risque de cancer du sein, toutes
les études ne montrent pas cette augmentation du risque, celles
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qui le montre ont un risque relatif faible, compris, selon les
études et selon la durée d’utilisation, entre 1,21 et 1,40, tandis
que la mortalité n’est pas modifiée.
Pradhan AD et al. Inflammatory biomarkers hormone replacement therapy and incident coronary heart disease. JAMA
2002 ; 288 : 980.
On sait déjà, d’une part, que le THS est associé avec une augmentation du taux plasmatique de la protéine C-réactive, CRP,
et, d’autre part, que l’élévation de plusieurs marqueurs d’inflam-
N OUVELLES
DE L’ INDUSTRIE
PHARMACEUTIQUE
Communiqués des conférences de presse,
symposiums, manifestations organisés
par l’industrie pharmaceutique
Lancement de l’étude FACE/Novartis
Femmes Atteintes d’un Cancer du sein
et leur Entourage
Rueil-Malmaison, le 26 septembre 2002 –
À la veille de la 9e édition du mois du cancer
du sein destiné à sensibiliser et informer
les femmes sur l’importance du dépistage
précoce du cancer du sein, Novartis
Pharma annonce le lancement de l’étude
FACE/Novartis, menée auprès des patientes
atteintes d’un cancer du sein non métastatique, de leur conjoint et, pour la première
fois, de leurs enfants âgés de plus de
18 ans. Le cancer du sein représente la
première cause de mortalité chez les
femmes de 35 à 55 ans et occupe le premier
rang de mortalité par cancer chez la femme.
Novartis Pharma annonce aujourd’hui le
lancement de l’étude FACE (Femmes
Atteintes par un Cancer du sein et leur
Entourage), présentée officiellement au
Congrès de la Société française de psychooncologie (SFPO), partenaire de l’étude,
qui s’est déroulé du 19 au 21 septembre
2002. L’objectif de FACE est d’évaluer
l’impact du cancer du sein sur la qualité de
vie de la patiente, ainsi que le retentissement
de la maladie sur son conjoint et/ou sur
l’un de ses enfants âgés de plus de 18 ans.
Cette enquête prospective nationale portera
sur une population d’au moins 1 000 femmes
atteintes du cancer du sein, entourées par
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mation, dont la CRP, est associée à une augmentation du risque
cardiovasculaire. Les liens entre ces différents facteurs sont
analysés dans cette étude prospective cas-témoin chez des
patientes participant à l’essai WHI. Il ressort de cette analyse que
les taux de CRP et d’interleukine 6, IL6, sont en moyenne plus
élevés chez les patientes atteintes d’une maladie coronarienne.
Par ailleurs, les patientes sous THS ont effectivement une CRP
plus élevée tandis qu’il n’y a pas de lien avec les taux de IL6. Il
apparaît toutefois que les taux de base sanguins sont nettement
plus prédictifs que le fait d’avoir ou non un THS.
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un conjoint et/ou l’un de leurs enfants. Elles
seront recrutées par des médecins exerçant
dans diverses structures hospitalières :
centres anticancéreux, centres hospitaliers
universitaires, centres hospitaliers régionaux et établissements privés.
“Il s’agit de la première enquête descriptive qui s’attache à mesurer à la fois la perception de la maladie par la patiente et son
entourage, mais aussi son retentissement
sur la cellule micro-sociétale”, explique le
Dr Daniel Serin, président de la SFPO. Pour
se faire, un instrument de mesure de la qualité de vie validé en français, le questionnaire
FACT-B, sera utilisé pour la patiente. Il s’agit
d’un outil spécifiquement dédié à l’exploration de la qualité de vie, sous des aspects
multidimensionnels, des patientes atteintes
de cancer du sein. Des questionnaires spécifiques au conjoint et à l’enfant ont aussi
été élaborés à partir de ce même instrument. Les résultats de cette étude seront
mis à la disposition de la communauté
scientifique en 2003. FACE est réalisée en
partenariat avec la Société française de
psycho-oncologie, les principales associations de patientes et Novartis Oncologie.
Les cancers du sein sont les plus fréquents des cancers féminins avec de 30 à
36 000 nouveaux cas par an en France, soit
une incidence annuelle estimée à environ
12 pour 100 000 femmes. L’âge moyen
au diagnostic est de 50 ans, et 60 % des
patientes ont entre 45 et 75 ans. Le cancer
du sein représente la première cause de
mortalité chez les femmes de 35 à 55 ans
et occupe le premier rang de mortalité par
cancer chez la femme.
Les cancers ont parfois des effets psychologiques dévastateurs. La maladie évoque
encore la douleur, la défiguration, la
dépendance physique, la mort et l’impuissance de l’entourage du malade. La famille
apporte généralement le soutien psychologique le plus important pour ces malades.
La recherche en santé publique tend ainsi
de plus en plus à prendre en compte l’individu malade dans sa globalité, ce qui revient
à dire qu’on ne se limite pas à l’aspect
somatique du patient mais que l’on s’intéresse à l’intégration de sa maladie dans la
vie quotidienne et donc à la mesure de sa
qualité de vie.
Les retentissements considérables de cette
maladie, inscrite au rang de priorité nationale, incitent à explorer de nouvelles voies
pour améliorer la prise en charge du patient
et de sa famille, et venir renforcer les innovations thérapeutiques.
Dans ce contexte, l’étude FACE s’inscrit
directement dans l’engagement de Novartis
Pharma en proximologie, une nouvelle
voie de recherche qui fait de l’entourage
des personnes malades un thème central
d’études. “À travers les différentes études
de proximologie, Novartis souhaite participer à une meilleure connaissance des
facteurs environnementaux qui président à
l’efficacité des soins”, souligne Patrick
Bonduelle, responsable du service Santé et
Proximologie de Novartis Pharma. “FACE
prolonge ainsi les études précédentes que
nous avons menées sur le thème de la relation patient-entourage-pathologie, telles
que l’étude TRILOGIE, auprès des parents
d’enfants épileptiques, COMPAS, qui
s’est intéressée aux conjoints de patients
parkinsoniens, PIXEL, dans le domaine de
l’Alzheimer ou encore CODIT, réalisée
auprès des conjoints de patients en insuffisance rénale chronique terminale”.
De plus amples informations sont disponibles sur Internet sous :
www.proximologie.com
La Lettre du Sénologue - n° 18 - octobre/novembre/décembre 2002
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