Tanzanie Déclaration d`engagements initiale

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Tanzanie
Déclaration d’engagements initiale
Observations générales
Bien que la République unie de Tanzanie n’ait pas rejoint le partenariat Assainissement et eau pour
tous (SWA) dès le départ, la Tanzanie est consciente du rôle crucial que jouent l’eau et
l’assainissement, sur tous les plans, dans le développement général de la nation.
Les stratégies et plans nationaux de développement de la Tanzanie visent à atteindre le statut de pays
à revenu intermédiaire d’ici 2025. Pour y parvenir, les stratégies nationales de développement ont
élaboré une approche solide pour surmonter les obstacles fondamentaux actuels.
Si le Gouvernement tanzanien a conscience du rôle déterminant de l’eau et de l’assainissement pour
l’allégement de la pauvreté et le développement économique au sens large, notre engagement à mettre
en place un accès équitable à l’assainissement et à l’eau salubre se fonde sur notre conscience du fait
que l’accès à ces services publics est une condition préalable à la dignité de vie de tous les
Tanzaniens ; une cause qui, au-delà des statistiques et des résultats, touche directement nos
concitoyens dans leur vie de tous les jours.
Le Gouvernement tanzanien accepte pleinement la résolution des Nations Unies élevant l’accès à
l’eau salubre et à l’assainissement au rang de droit de l’homme. C’est dans ce contexte que nous
avons décidé de rejoindre le partenariat SWA et de nous engager à améliorer la qualité de vie de tous
les Tanzaniens.
Au nom du Gouvernement de la République unie de Tanzanie, je m’engage à assister à toutes les
réunions SWA et à faire le nécessaire pour que les résultats souhaités soient atteints en temps voulu.
Eau et assainissement au profit du développement
L’eau est une ressource naturelle précieuse, indispensable à la vie, au développement et à
l’environnement. Elle peut même s’avérer vitale, au sens littéral du terme, selon la manière dont elle
nous parvient et dont elle est gérée. En quantité excessive ou insuffisante, elle peut être source de
destruction, de souffrance et de mort. Quelle que soit son origine, lorsqu’elle est correctement gérée,
elle peut être un instrument de développement économique, de survie et de croissance. Elle peut aussi
permettre d’alléger la pauvreté et de sortir la population de conditions de vie dégradantes, sans accès à
l’assainissement ni à une eau salubre.
Toutefois, lorsque leur quantité et leur qualité sont inadaptées, l’eau et l’assainissement peuvent
s’avérer un facteur limitatif de l’allègement de la pauvreté et du développement économique,
entraînant des problèmes de santé, une faible productivité et une économie au ralenti. Les effets de
l’eau et de l’assainissement dépendent donc largement de leur mode de gestion et d’utilisation.
Cette interdépendance entre disponibilité de l’eau et de l’assainissement et développement est illustrée
par le lien entre l’eau et l’assainissement, d’une part, et la pauvreté, d’autre part. En raison de la
pauvreté, l’accès à des installations d’eau et d’assainissement durables est limité. Or, du fait de l’accès
insuffisant à des installations durables, on enregistre un taux élevé de maladies transmissibles par
l’eau, une baisse de la productivité et une perte des opportunités d’emploi, avec le développement
socioéconomique limité qui en découle, se traduisant par une pauvreté endémique en augmentation.
Par conséquent, l’accès à des installations d’eau et d’assainissement durables est à la fois une cause et
un résultat de la pauvreté. Il est évident que l’eau et l’assainissement sont indissociables du
développement socioéconomique. Ils peuvent être les nœuds d’un cercle vicieux qui conduit la société
dans une spirale de développement économique insuffisant.
Ils peuvent également être les nœuds d’un cercle vertueux, qui se renforcent mutuellement selon un
phénomène d’autocatalyse et conduisent à une spirale propice au développement socioéconomique et,
partant, à la production des ressources nécessaires pour améliorer le développement des installations
d’eau et d’assainissement.
D’ici la fin de l’année budgétaire 2011-2012, l’économie tanzanienne aura dépensé près de
600 millions de dollars US pour traiter des maladies liées à l’eau et à l’assainissement qui pourraient
être évitées. Si nous continuons à améliorer le niveau des services de santé que nous offrons, nous
sommes tout à fait conscients de la nécessité impérative d’investir davantage dans la prévention afin
d’épargner à l’économie tanzanienne ce lourd tribut évitable. D’un point de vue économique, le coût
de l’inaction en matière d’assainissement nous coûte à lui seul plus de 200 millions de dollars US par
an.
Engagement essentiel
Dans ce contexte, le Gouvernement tanzanien prend les engagements suivants :
D’ici 2015, 27 millions de personnes supplémentaires bénéficieront d’un système d’assainissement et
4,2 millions de personnes de plus auront accès à l’eau en Tanzanie. Cela portera la part de la
population ayant accès à une meilleure alimentation en eau à 65 % et à un meilleur assainissement à
53 %.
Engagements spécifiques du pays
Priorité politique
L’assainissement et l’eau sont au cœur de la réalisation de tous les OMD et de tous les efforts de
développement que déploie actuellement le Gouvernement tanzanien. Pourtant, ils ne reçoivent pas la
même attention que d’autres secteurs tels que la santé et l’éducation.
Il ressort des éléments précédents que le Gouvernement tanzanien s’engage à atteindre un accès à
l’assainissement de 53 % et un accès à l’alimentation en eau de 65 % d’ici 2015. Cela exigera la
fourniture de ressources considérables destinées à résoudre les crises actuelles dans ce domaine.
Pour y parvenir, des efforts concertés sont nécessaires sur tous les plans. Pour cela, nous avons la
volonté politique de suivre toutes les voies possibles pour tenir nos engagements.
Bonne gouvernance sectorielle
Le Gouvernement tanzanien dépense actuellement quelque 570 millions de dollars chaque année pour
le seul traitement des maladies liées à l’eau et à l’assainissement. On estime également que le coût
économique de l’inaction s’élève pour l’assainissement à environ 200 millions de dollars. Afin
d’éviter ces coûts récurrents, nous appliquerons les principes de bonne gouvernance dans nos
allocations budgétaires.
Nous sommes également conscients de l’importance de mettre en œuvre plusieurs autres initiatives de
bonne gouvernance, telles que la séparation de la fourniture des services et des fonctions
réglementaires ou la décentralisation de la prestation des services.
Une bonne gouvernance est primordiale pour notre action et nous nous engageons à améliorer notre
gouvernance dans ce secteur par tous les moyens.
Avancement de l’engagement essentiel
Compte tenu du délai limité, le Gouvernement tanzanien fait preuve d’ambition dans les résultats qu’il
cherche à atteindre. Grâce à nos programmes et au soutien de la communauté internationale et des
amis de la Tanzanie, nous sommes cependant convaincus que nous obtiendrons les résultats souhaités.
Gestion des programmes axée sur les résultats dans une perspective d’équité
Nous sommes conscients que les processus ont pour but de garantir un juste équilibre des pouvoirs et
d’assurer ainsi une bonne gouvernance. Les situations extrêmes exigent toutefois des mesures
extrêmes. Compte tenu de notre ambitieux engagement, nous assouplirons nos processus et veillerons
à gérer nos programmes dans une optique de résultats, afin que nos concitoyens puissent bénéficier de
leurs droits fondamentaux. Nous mettrons également en œuvre les mesures nécessaires pour accorder
la priorité aux populations vulnérables dans la réalisation de nos objectifs ; nous veillerons à ce que
nos stratégies soient favorables aux pauvres et tiennent dûment compte des besoins des groupes
vulnérables et nous nous emploierons à combler le fossé des disparités tandis que nous améliorerons
l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Suivi des résultats
Là encore, nous nous engageons à tenir notre engagement et, comme indiqué plus haut, nous
appliquerons une gestion axée sur les résultats. En d’autres termes, nous ne suivrons plus les
indicateurs indirects mais nous concentrerons sur les chiffres obtenus sur le terrain. Aussi simple que
cela paraisse, cela complique toutefois notre tâche puisque nous ne surveillerons que le nombre de
personnes supplémentaires obtenant un accès à l’eau et à l’assainissement.
Participation à toutes les réunions SWA, y compris de haut niveau
Le Gouvernement tanzanien confirme sa participation à l’initiative SWA. Cet engagement est attesté
par le fait que le ministre de la Santé et des Affaires sociales et le ministre de l’Eau participent à cette
première réunion de haut niveau.
Nous nous engageons solennellement à participer aux prochaines réunions.
Rôle des partenaires au développement
Le Gouvernement tanzanien reconnaît et souligne le rôle essentiel que ses Partenaires au
développement ont joué dans les progrès accomplis à ce jour dans les différents secteurs du
développement. Les partenaires de la Tanzanie ont beaucoup aidé le Gouvernement dans plusieurs
dossiers déterminants et contribué à la réalisation de solides avancées sur le long chemin du
développement. Cependant, nous appelons nos Partenaires au développement à accroître leur soutien
pour résoudre les crises actuelles du secteur de l’eau et de l’assainissement. Nous appelons les amis de
la Tanzanie à nous aider à améliorer la situation de près de 40 millions de personnes n’ayant pas accès
à des installations d’assainissement améliorées et de plus de 20 millions de personnes n’ayant toujours
pas accès à une eau potable salubre. Nous appelons nos amis à apporter leur soutien sans réserve pour
mettre fin au décès, chaque année, de plus de 40 000 enfants de moins de cinq ans en raison de
maladies évitables liées à l’eau et l’assainissement. Nous appelons les amis de la Tanzanie à offrir un
meilleur avenir aux enfants tanzaniens.
Plus concrètement, nous envisageons les rôles suivants pour nos Partenaires au développement :
1. Augmenter les contributions au dispositif de financement commun pour l’eau ;
2. Apporter une aide plus spécifique aux programmes, en plus de l’aide au financement du
budget ;
3. Établir un dispositif de financement commun séparé pour l’assainissement ;
4. Établir un dispositif de financement commun séparé pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène
dans les écoles ;
5. Fournir davantage de programmes d’assistance technique à tous les niveaux.
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