De la mise en évidence à la gestion de l`effet de cerf

UNIVERSITE MONTPELLIER II
SCIENCES ET TECHNIQUES DU LANGUEDOC
Thèse
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE MONTPELLIER II
Discipline Biologie des populations et écologie
Ecole doctorale Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences,
Hydrosciences, et Environnement (SIBAGUE)
De la mise en évidence à la gestion de
l’effet de cerf
Leçons pratiques et théoriques fournies par l’introduction du
cerf à queue-noire sur Haïda Gwaii
Simon Chollet
5 decembre 2012
Jean-Louis Martin (Directeur de recherche CNRS) : directeur de thèse
Christophe Baltzinger (chercheur IRSTEA) : co-encadrant de thèse
Marie-Laure Navas (Professeure SupAgro) : Présidente du jury
Daniel Simberlofr (Professeur University of Tennessee) : Rapporteur
Jean-Pierre Tremblay (Professeur agrégé Université Laval) : Rapporteur
Sonia Said (chercheuse ONCFS) : examinatrice
Emmanuel Corcket (enseignant chercheur Université Bordeaux 1) : examinateur
Robin Gill (chercheur UK Forestry Research commission) : examinateur
tel-01058725, version 1 - 9 Sep 2014
« J’ai lu de nombreuses définitions de ce qu’est un écologiste, et j’en ai moi-
même écrit quelques-unes, mais je soupçonne que la meilleure d’entre
elles ne s’écrit pas au stylo, mais à la cognée. La question est : à quoi pense
un homme au moment où il coupe un arbre, ou au moment où il décide de
ce qu’il doit couper ? Un écologiste est quelqu’un qui a conscience,
humblement, qu’à chaque coup de cognée il inscrit sa signature sur la face
de sa terre. Les signatures diffèrent entre elles, qu’elles soient tracées avec
une plume ou avec une cognée, et c’est dans l’ordre des choses. »
Aldo Leopold, Almanach d’un conté des sables.
« Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse
tellement influencer. »
Oscar Wilde
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Remerciements
Je suis redevable à un grand nombre de personnes qui m’ont soutenu et supporté (dans les deux
sens du mot) pendant les trois ans qui ont été nécessaires à l’élaboration de cette thèse. Je ne vais
pas faire une liste dans laquelle je risquerais d’oublier certaines personnes ou d’avoir à donner une
priorité mais je remercie sincèrement toutes celles et ceux qui, de près ou de loin, m’ont permis de
mener à bien ce projet : amis, famille, collègues, étudiants und meine Österreicherin
Merci !
tel-01058725, version 1 - 9 Sep 2014
Avant-propos
Dans la thèse que vous allez lire, j’ai essayé de mettre en avant deux aspects qui me semblent
importants en biologie de la conservation : la pratique et la théorie. Alors que ce dernier aspect est
généralement bien développé dans les articles scientifiques, il me semble, au vu de mes lectures,
forcement limitées, que les aspects pratiques sont généralement séparés de la théorie et
n’apparaissant qu’en fin de discussion, voire sont complètement absents. Dans le manuscrit de cette
thèse j’ai essayé de rétablir un peu l’équilibre en insistant plus sur les aspects pratiques de gestion
et en présentant comment ces derniers peuvent également fournir des éléments utiles à la théorie.
Dans les articles (et autres conférences) mon approche est nettement plus académique. J’ai fait ce
choix pour le manuscrit car il me semble que les deux approches peuvent être enrichissantes l’une
pour l’autre et parce que je n’avais pas eu l’occasion d’essayer d’examiner mon sujet avec une entrée
plus orientée « pratique ». Pour tenter d’atteindre mon objectif, j’ai replacé mon sujet dans un
cadre historique, j’ai essayé de lire la littérature existante de manière critique et j’ai insisté sur les
facteurs locaux de mon site d’étude - Haïda Gwaii. En effet, je pense qu’une présentation
relativement approfondie de la situation locale est nécessaire pour envisager des mesures pratiques
sur un site, les grands principes théoriques ne pouvant que guider sur les directions possibles de
réflexion. Cette démarche avait également pour but d’essayer de questionner l’approche
généralement utilisée et de voir ses limites.
Je considère finalement ma tentative comme un « demi-échec » car je ne suis pas sûr d’être parvenu
à mettre en évidence les intérêts réciproques des deux approches. Cependant il me semble que ma
démarche m’a permis de commencer une réflexion sur les relations science/gestion (en grande
partie non rapportée dans cette thèse) que je pense poursuivre à l’avenir.
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Sommaire
Introduction Aldo Leopold et la mise en place du débat sur la surabondance des cervidés ............... 2
I- Penser comme un archipel : Haïda Gwaii et les conséquences de l’introduction d’un grand
herbivore ................................................................................................................................................. 9
I-1- Haïda Gwaii, un laboratoire naturel ............................................................................................ 10
I-1-1-Situation géographique et géologie ..................................................................................... 10
I-1-2-Histoire naturelle : une faune et une flore appauvries, marquées par l’insularité et
l’endémisme .................................................................................................................................. 11
I-1-3- Un climat hyper-tempéré, conséquence de la situation océanique ................................... 14
I-1-4- Premiers habitants de l’archipel et histoire des Haïdas ...................................................... 15
I-1-5-Contact avec les Européens, déclin de la nation Haïda et situation actuelle ....................... 16
I-1-6- Espèces animales et végétales introduites .......................................................................... 17
I-1-7- L’arrivée de l’élément perturbateur : l’introduction du cerf à queue noire ....................... 18
I-2-Impact sur la végétation .............................................................................................................. 19
I-2-1-Histoire de l’évaluation des effets du cerf sur les communautés végétales d’Haïda Gwaii . 19
I-2-2-Mise en évidence de l’effet de cerf : le dispositif d’exclos de l’île de Graham .................... 22
I-2-3- Mise en évidence de l’effet de cerf : la baie de Laskeek ..................................................... 27
I-2-3-A) La baie de Laskeek ........................................................................................................ 27
I-2-3-B) Impact du cerf sur la flore vasculaire de la baie de Laskeek ........................................ 31
I-2-3-C) Impact du cerf sur la Bryoflore de la baie de Laskeek .................................................. 31
I-2-4-Conservation des communautés végétales sur-abroutie : le rôle des refuges .................... 33
I-3-Impact sur les oiseaux .................................................................................................................. 37
I-4- Synthèse de l’impact du cerf sur Haïda Gwaii ............................................................................ 39
II- Au-delà d'Haïda Gwaii: ampleur et perception du problème de la surabondance des cervidés...... 44
II-1- Un phénomène géographiquement généralisé ......................................................................... 45
II-I-1) Le cas particulier des introductions ..................................................................................... 45
II-I-2) La surabondance : un phénomène principalement observé dans l’hémisphère nord ........ 47
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