Directeur de la publication : Claudie Damour Terrasson Mélina Fatséas*, Audrey Guérin*, Marc Auriacombe* * Rédacteur en chef : Dr Didier Touzeau (Bagneux) Rédacteur en chef adjoint : Florence Arnold-Richez (Chatou) Dead-line : 2012. Le processus de révision du DSM, le manuel diagnostique et statistique des editorial Le Courrier des addictions Nouvelle révision du DSM en préparation : quels enjeux pour les addictions ? Comité de rédaction F. Arnold-Richez (Chatou) - Dr M. Auriacombe (Bordeaux) I. Berlin (Paris) - Dr R. Berthelier (Arpajon) Pr B. Christophorov (Paris) - Dr F. Cohen (Créteil) Dr P. Courty (Clermont-Ferrand) - Dr A. Dervaux (Paris) E. Fellinger (Strasbourg) - Dr L. Gibier (Tours) - F. Noble (Paris) - Dr D. Touzeau (Bagneux) - Dr J. Vignau (Lille). Comité scientifique Pr J. Adès (Colombes) - Pr D. Bailly (Lille) - Dr D. Barrucand (Limeil-Brévannes) - Pr G. Brücker (Paris) - Pr A. CharlesNicolas (Fort-de-France) - Pr A. Féline (Le Kremlin-Bicêtre) - Pr C. Jacquot (Paris) - Pr Ph. Jeammet (Paris) - Pr G. Lagrue (Créteil) - Pr C. Lejeune (Colombes) - Pr H. Lôo (Paris) Dr M. Mallaret (Grenoble) - Pr D. Marcelli (Poitiers) Pr R. Molimard (Villejuif) - V. Nahoum-Grappe (Paris) Dr C. Orsel (Paris) - Pr Ph. Parquet (Lille) - Pr B. Roques (Paris) - Pr L. Stinus (Bordeaux) - Pr J. Tignol (Bordeaux) Dr C. Toledano (Villejuif) - Pr J.L. Venisse (Nantes). Comité de lecture Dr H.-J. Aubin (Limeil-Brévannes) - Dr N. Ballon (Fort-deFrance) - Dr F. Baumann (Paris) - Dr J. Bouchez (Bagneux) Dr P. Chossegros (Lyon) - Dr D. Cœur-Joly (Malakoff) Dr J.J. Déglon (Genève) - Dr Y. Edel (Paris) - Dr G. Garreau (Gentilly) - Dr E. Imbert (Ivry-sur-Seine) - Dr G. Lazimi (Romainville) - Dr A. Mucchielli (Nice) - Dr X. Laqueille (Paris) Dr W. Lowenstein (Paris) - Dr D. Richard (Poitiers) Dr S. Robinet (Strasbourg) - Dr R. Teboul (Montreuil). Rédaction Secrétaire générale de la rédaction : Magali Pelleau Secrétaire de rédaction : Brigitte Hulin Rédactrices-réviseuses : Cécile Clerc, Sylvie Duverger, Muriel Lejeune, Odile Prébin Premier rédacteur graphiste : Didier Arnoult Rédactrices graphistes : Mathilde Aimée, Christine Brianchon, Virginie Malicot, Rémi Tranchant Technicienne PAO : Christelle Ochin Dessinateur de création : Sébastien Chevalier Dessinatrice d’exécution : Stéphanie Dairain Commercial Directeur du développement commercial : Sophia Huleux-Netchevitch Directeur des ventes : Chantal Géribi Directeur d’unité : Béatrice Tisserand Régie publicitaire et annonces professionnelles : Valérie Glatin Tél. : 01 46 67 62 77 – Fax : 01 46 67 63 10 Abonnements : Florence Lebreton (01 46 67 62 87) 2, rue Sainte-Marie, 92418 Courbevoie. Tél. : 01 46 67 63 00 – Fax : 01 46 67 63 10 E-mail : [email protected] Site Internet : http://www.edimark.fr ISSN : 1294-2561 Trimestriel - Prix du numéro : 22 € Adhérent au SNPM – Revue indexée dans la base PASCAL (INIST-CNRS) “L’arbre de vie” (tapisserie). Anne de Colbert Christophorov. Société éditrice : DaTeBe S.A.S Président-directeur général : Claudie Damour-Terrasson troubles mentaux, est actuellement en cours. Commencé en 1999, sous la collaboration de l’Association américaine de psychiatrie (APA) et de l’Institut national des maladies mentales (NIMH), il aboutira à la publication de la cinquième édition, qui est attendue pour 2012. Dans le cadre de ce processus, chaque catégorie diagnostique est révisée de façon spécifique par un groupe de travail. Ainsi, les modifications concernent l’ensemble des catégories diagnostiques des troubles mentaux, notamment celle de la dépendance aux substances. Nous nous intéressons tout particulièrement à ce groupe, créé en juillet 2007. Il est présidé par C.P. O’Brien et constitué de 13 experts. La majorité d’entre eux vient des États-Unis, à l’exception de deux européens dont un Français ! (voir encadré p. 4). Flash-back. la première édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) a été publiée par l’Association américaine de psychiatrie (APA) en 1952, fortement influencée par le modèle psychanalytique des pathologies psychiatriques. La publication du DSM-III (1980) a marqué un tournant majeur dans la classification des troubles mentaux, abandonnant le modèle psychanalytique pour un modèle athéorique. L’approche clinique des troubles est descriptive, le modèle médical est de type catégoriel, les diagnostics reposent sur une série de critères et une évaluation multi-axiale. Le DSM-IV, publié en 1994, conserve les principes généraux développés par le DSM-III (1980) et le DSM-III R (1987). Cependant, l’éventualité d’une approche dimensionnelle grâce aux nouvelles recherches était déjà clairement énoncée. Ligne de force. Un des objectifs principaux est de proposer des hypothèses étiopathogéniques des différents troubles mentaux, en intégrant les données récentes de la génétique, des neurosciences, de la neuro-imagerie et de la neurobiologie. Les questions transversales sur le handicap, l’évolution développementale des troubles au cours du temps ainsi que l’approche transculturelle sont également étudiées. Un second objectif, comme l’annonçait le DSM-IV, est de proposer une approche à la fois catégorielle et dimensionnelle des troubles mentaux. Ainsi, si chaque catégorie de trouble est révisée de façon spécifique par un groupe de travail, les questions transversales sont également intégrées. Zoom sur la question de la dépendance aux substances. Les principales questions, traitées par le groupe dépendance aux substances, reposent sur une première phase de revue de la littérature et d’analyse des données, à laquelle plusieurs dizaines d’experts internationaux ont participé. Cette phase a été présentée en février 2005 au cours d’une conférence présidée par J. Saunders et M. Schuckit. À l’heure actuelle, une question dont l’examen fait débat, concerne le remplacement du terme “dépendance” par celui d’“addiction”. Il s’agit d’un débat ancien existant depuis la révision du DSM III. Plus qu’une question de terminologie, ce débat a le mérite de replacer au centre du concept d’addiction et de son expression clinique les phénomènes de craving (envie irrépressible de consommer) et de perte de contrôle. Les caractéristiques de l’objet d’addiction (type de substance consommée, statut légal et social, effets de l’intoxication aiguë ou chronique) passent ainsi au second plan. De plus, le terme “dépendance” est une source de confusion majeure avec la “dépendance physique” qui renvoie aux symptômes de sevrage et tolérance. En effet, tolérance et sevrage ne sont pas spécifiques de l’addiction. Comme le précise le DSM-IV, ils ne sont “ni nécessaires ni suffisants” pour porter le diagnostic de “dépendance”. Ils s’observent pour des substances n’ayant pas de propriétés addictives, mais également chez des patients non dépendants faisant usage de subs* Laboratoire de psychiatrie/EA 4139, Université Victor-Segalen Bordeaux 2, Inserm-IFR n° 99, 146, rue Léo-Saignat, Bordeaux et département d’addictologie, CHU de Bordeaux et CH Charles-Perrens, 121, rue de la Béchade, 33076 Bordeaux. 3 Le Courrier des addictions (10) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2008 editorial tances addictives. Les manifestations de sevrage et la tolérance, en lien avec la consommation et l’exposition chronique, apparaissent comme non spécifiques du processus d’addiction. Elles pourraient être intégrés à la catégorie des “troubles induits par les substances”, avec l’intoxication. Ainsi, l’adoption du terme addiction pour désigner l’ensemble des conduites de dépendance aurait pour effet de recentrer la clinique et les critères diagnostiques sur le comportement et le lien pathologique qui unit un sujet à un objet, source de plaisir et de gratification, quelle que soit la nature ou la représentation sociale de cet objet. Travelling avant. Cette considération ouvre des perspectives quant à la classification des “addictions sans substance” ou “addiction comportementale”. Parmi ces addictions, la discussion autour d’une classification commune et d’un diagnostic commun de trouble addictif, indépendamment de l’objet de l’addiction, est particulièrement illustrée dans ce processus de révision par le jeu pathologique. Trouble le plus étudié sur les plans clinique et neurobiologique, il est actuellement classé dans “trouble du contrôle des impulsions” bien que ses critères diagnostiques soient très proches des critères actuels de la dépendance. Il devrait donc être rattaché au chapitre des dépendances (ou addictions). Par extension, d’autres comportements tels que l’addiction à Internet, au sexe, aux achats compulsifs sont aussi à l’étude. Un autre débat important concerne la création de critères diagnostiques spécifiques pour chaque substance. Les critères de dépendance ont été créés à partir de l’observation de patients dépendants à l’alcool puis Le groupe “dépendance aux substances” Liste des membres du groupe de travail “Dépendance aux substances” dont le président est C.P. O’Brien : Marc Auriacombe, Guilherme Borges, Kathleen Bucholz, Alan Budney, Thomas Crowley, Bridget Grant, Deborah Hasin, Walter Ling, Spero M. Manson, Thomas McLellan, Nancy Petry, Marc A. Schuckit, Wim van den Brink. appliqués à l’ensemble des substances. L’exemple de la dépendance à la nicotine/tabac illustre bien cette question. En effet, plusieurs critères tels que “conséquences sociales”, “le temps passé” ne sont pas toujours retrouvés. De plus, les critères DSM sont peu utilisés dans le cadre de la recherche, au profit, par exemple, des critères du test de Fagerström (test de dépistage). La proposition de critères spécifiques pour chaque substance permet également de s’interroger sur la possibilité d’inclure, dans la catégorie addiction, des substances non prises en compte jusqu’alors par la classification. En particulier, la classification des “club drugs” telles que le GHB, kétamine, MDMA est en cours de discussion. N’hésitez pas à vous manifester. Dans un esprit d’ouverture à l’américaine, le processus de révision du DSM se veut “universel”. Dans cette perspective, l’ensemble de la communauté internationale est sollicité et chacun de vous est encouragé à faire des propositions. n Internet : www.dsm5.org Imprimé en France - EDIPS - Quétigny - Dépôt légal 4e trimestre 2008 - © décembre 1998 - Edimark SAS (DaTeBe édition). Les articles publiés dans Le Courrier des addictions le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Profitez du dernier mois de l’année pour vous abonner au tarif 2008 ! abonnez-vous Le Courrier des addictions (10) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2008 4 p. 32