Vaccin contre le
Papillomavirus
L
e cancer du col utérin est la
deuxième cause de décès par can-
cer chez la femme dans le monde.
Presque tous les cas de cancer du col
sont associés à une infection par un
Papillomavirus humain (HPV) en par-
ticulier HPV-16, qui est présent dans
50 % des cas de cancer du col.
Dans cette étude multicentrique rando-
misée débutée en 1998, 2 392 jeunes
femmes ont été sélectionnées pour
recevoir trois doses de placebo ou de
vaccin contenant des particules de
type viral du HPV-16. Environ 64 %
des femmes (1 533) n’étaient pas
infectés par le HPV-16 à l’inclusion.
Après un suivi moyen de 17,4 mois, un
nombre plus important d’infection par
le HPV-16 a été noté dans le groupe
placebo par rapport au groupe vacciné
(3,8 cas/100 femmes-années versus
0cas).
Les 41 cas d’infection à HPV-16 sont
survenus chez les femmes non vacci-
nées, les 9 cas de néoplasie intra-
épithéliale du col associés à l’infection
par le HPV-16 sont survenus dans le
groupe placebo. Parmi les femmes
infectées par le HPV-16 au début de
l’étude, les taux d’infection persis-
tante à HPV-16 sont respectivement
de 6,3 et 0,6 cas/100 femmes-années
dans le groupe placebo et vacciné.
Aucun effet indésirable majeur au vac-
cin n’a été rapporté.
Les résultats de cette large étude
démontrent que ce nouveau vaccin
permettrait de protéger le col utérin de
l’infection persistante par le HPV-16
et également des conditions pré-
néoplasiques causées par cette infec-
tion.
◆ Koutsky LA et al. A controlled trial of
a human Papillomavirus type 16
vaccine. N Engl J Med 2002 ; 347 :
1645-51. ◆
CRP versus LDL pour le
dépistage du risque
cardiovasculaire
L
a protéine C-réactive (CRP), mar-
queur de l’inflammation, est égale-
ment associée à la survenue d’événe-
ments cardiovasculaires.
Les auteurs de l’étude publiée dans le
New England Journal of Medicine com-
parent la valeur de ces deux paramètres
biologiques que sont la CRP et le LDL-
cholestérol en termes de prédiction du
risque cardiovasculaire.
Les taux de LDL-cholestérol et de CRP ont
été mesurés chez environ 28 000 femmes
en bonne santé, avec une moyenne d’âge
de 55 ans et suivies pendant huit ans.
Les résultats montrent que le taux de
CRP serait un meilleur facteur prédictif
du premier événement cardiovasculaire
comparé au LDL-cholestérol. Après
ajustement pour les autres facteurs de
risques comme l’âge, le diabète, l’HTA,
le tabagisme et le traitement hormonal
substitutif, le risque relatif attribuable à
la CRP d’un premier événement cardio-
vasculaire est de 2,3 dans le quintile le
plus élevé comparé au quintile le plus
bas. Pour le LDL-cholestérol, le risque
relatif correspondant est de 1,5.
Le dosage de la CRP est probablemt un
élément prédictif supplémentaire s’ajou-
tant aux traditionnels facteurs de risque
cardiovasculaire. Mais nous n’avons pas
de preuves d’utilité clinique liées à un
dépistage systématique de la CRP.
◆ Ridker PM et al. Comparison of
C-reactive protein and low-density
lipoprotein cholesterol levels in the
prediction of first cardiovascular
events. N Engl J Med 2002 ; 347 :
1557-65. ◆
Quel traitement pour
l’AC/FA?
O
n dispose de deux possibilités
pour traiter l’AC/FA (arythmie
cardiaque par fibrillation auriculaire) :
soit restaurer le rythme sinusal (ce qui
est souvent encouragé par les cardio-
logues), soit contrôler simplement la
fréquence ventriculaire en tolérant la
fibrillation auriculaire.
L’étude nord-américaine AFFIRM com-
pare ces deux stratégies thérapeutiques.
Quatre mille soixante patients présen-
tant une AC/FA, âgés de plus de 65 ans
ou avec des facteurs de risque d’AVC,
ont été inclus. Ils ont été randomisés
soit dans le groupe 1 de contrôle du
rythme (antiarythmiques et cardio-
version si besoin), soit dans le groupe 2
de contrôle de la fréquence ventri-
culaire (bêtabloquants, inhibiteurs
calciques, digoxine). Les deux
groupes ont été suivis en moyenne
pendant trois ans et demi et traités en
majorité par AVK.
La mortalité à 5 ans était de 23,8 %
dans le groupe 1 et de 21,3 % dans le
groupe 2 (p = 0,08). Le contrôle du
rythme n’offre donc pas une meilleure
survie et, de plus, cette stratégie
entraîne un taux d’hospitalisation et
des effets secondaires plus importants.
Quelle est donc la conduite à tenir
devant une AC/FA ?
S’il s’agit d’un premier épisode, une
tentative pour restaurer le rythme
sinusal semble appropriée mais non
impérative. En effet, une cardioversion
permettrait le maintien du rythme
sinusal pendant un an au moins chez
environ 25 % des patients.
Si l’AC/FA récidive et est symptoma-
tique, ou survient chez des patients
jeunes sans anomalie morphologique
cardiaque sous-jacente, le retour au
rythme sinusal doit être privilégié. La
durée du maintien du traitement par
AVK en cas de retour au rythme sinu-
sal n’est pas clairement determinée.
Mais pour une récurrence asymptoma-
tique de l’AC/FA, le simple contrôle
de la fréquence ventriculaire serait
suffisant et raisonnable.
◆ The atrial fibrillation follow-up
investigation of rhythm management
(AFFIRM) investigators. A compari-
son of rate control and rhythm control
in patients with atrial fibrillation.
N Engl J Med 2002 ; 347 : 1825-33. ◆
Correspondance en médecine
Correspondance en médecine
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Act. Méd. Int. - Neurologie (4) n° 1, janvier-février 2003