Interventions abdominales Les adhérences et leurs conséquences Les adhérences postopératoires se forment chez la majorité des patients, notamment lors des interventions abdominales et pelviennes. Ces adhérences sont souvent vécues et considérées comme un risque aléatoire, inhérent à la pratique chirurgicale. Un risque aujourd’hui inacceptable. L ors d’une intervention chirurgicale, les tissus sont inévitablement endommagés. Directement, au moment d’inciser, de suturer et de cautériser, et indirectement, au moment des maniements et de l’aspiration. Souvent, à l’endroit des lésions, les tissus qui, normalement sont séparés, se trouvent collés par des tissus fibreux cicatriciels : les adhérences. Après une intervention abdominale, ces adhérences peuvent se former, par exemple, entre une incision dans la paroi abdominale et l’intestin grêle ou entre deux anses de l’intestin grêle. En gynécologie, elles peuvent concerner les intestins, les trompes, l’utérus ou les ovaires. Les répercussions cliniques et les retentissements physiques sont nombreux : gênes et douleurs chroniques, occlusion et infertilité dans les cas sévères, et parfois, nécessité d’une nouvelle intervention. Les conséquences psychologiques sont, en outre, néfastes pour le patient. Les complications résultant des adhérences se manifestent souvent plusieurs années après l’intervention. Enquête Une récente étude réalisée au Royaume-Uni (Surgical and clinical adhesions research-SCAR), menée par des chirurgiens et publiée dans The Lancet signale la fréquence des adhérences postopératoires et les effets de leurs complications. L’enquête porte sur plus de 50 000 patients sur une période de dix ans. Parmi les 54 380 patients ayant subi une intervention chirurgicale ou pelvienne en 1986, 29 790 n’avaient aucun antécédent chirurgical dans les cinq années précédentes. L’étude a montré que 35 % des patients – soit plus de un sur trois – qui avaient été opérés en 1986, ont été réadmis à l’hôpital, en moyenne 2,1 fois dans ce délai de 10 ans, pour le traitement de troubles, directement ou probablement liés aux adhérences ou pour une intervention chirurgicale ou pelvienne qui aurait pu être compliquée par les adhérences. 22,1 % de toutes les réadmissions se sont produites pendant la première année suivant l’acte chirurgical initial, mais les réadmissions se sont poursuivies de manière continue tout au long de la décennie. En examinant le taux des admissions en 1994, pour la population écossaise (5 millions de personnes), 4 199 admissions ont été directement liées aux adhérences. Ce chiffre est à comparer au nombre de poses de prothèses de hanche (4 394), de pontages coronariens (4 020) et d’appendicectomies (4 846). Les auteurs de l’étude alertent donc sur l’importance de prendre en compte ces adhérences postopératoires dont les conséquences sont importantes pour les patients, les chirurgiens et le système de santé. Parmi les types de barrière actuellement utilisés en chirurgie pour réduire les adhérences, un nouveau film biorésorbable mis sur le marché par les laboratoires Genzyme semble apporter une réponse technique originale, notamment en chirurgie colorectale. En tout état de cause il est important de trouver des solutions car ces conséquences postopératoires ne sont résolues que dans la chirurgie. L.G. Complications de la chirurgie abdominale sous vidéo-laparoscopie D’après une enquête menée en France auprès de 54 équipes chirurgicales, 1 091 complications ont été colligées sur une période de 5 ans. • Les complications de la cholécystectomie laparoscopique dominent pour l’ensemble des cas. • Les complications des hernies de l’aine posent un problème du fait de la fréquence de ce type d’intervention. La laparoscopie doit être considérée comme une technique faisant partie des possibilités mais ne les résumant pas. • Les complications des cures de reflux gastro-œsophagien représentent un nombre non négligeable de cas. Le rapport propose la constitution d’un Observatoire de la cœlio-vidéochirurgie. 43