Les travaux du Pr Yamanaka en particulier, son extraordinaire découverte sur les cellules
souches pluripotentes qui permettent de facto d'éviter la recherche sur le matériel embryonnaire ont
rélégué à l'arrière-plan toutes les questions de bioéthique relatives aux recherches sur les cellules
souches embryonnaires humaines.
La pratique des tests génétiques, très large, est également très encadrée, bien qu'elle ne soit
encore soumise à aucune loi. Elle se fait dans le cadre d'un ''consentement éclairé'' : après avoir
obtenu l'accord du patient concerné et là aussi, sous le contrôle du comité d'éthique. En 2003, des
recommandations officielles pour la pratique des tests génétiques, rédigées par le Ministère de
l'Education (MEXT), le Ministère de la Santé et le Ministère de l'Economie ont été publiées sous le
titre "Recommandations des trois Ministères". Dans ces guidelines, apparemment appliquées à la
lettre, toutes les indications non médicales, mais sociales des tests génétiques sont clairement
réfutées, voire interdites.
Ces recommandations se sont trouvées complétées et ainsi confirmées par des guidelines
rédigées par la Human Genetic Commission, groupant plusieurs sociétés savantes médicales, dont la
Japan Society of Human Genetics, la Japan Society of Obstetrics and Gynecology la Japan Society
for Pediatric Genetics. On peut en retenir les points suivants: lorsque les tests génétiques sont
indiqués et finalement pratiqués, les droits du patient et des membres de sa famille doivent
absolument être respectés et protégés; ces tests ne peuvent être effectués que par des institutions
médicales spécialisées et après avoir obtenu le consentement du patient selon les règles éthiques en
vigueur, celles du "consentement éclairé" ; toutes les informations ainsi obtenues sont absolument
protégées par le secret médical et ne peuvent en aucun cas être divulguées à des non-médecins et, à
fortiori, au grand public.
Il ne semble donc pas y avoir de dérive, ni de détournement dommageable pour le patient et
sa famille, de ces tests.
Les greffes d'organes à partir de donneur en état de mort cérébrale sont encore mal acceptées
au Japon : on considère en effet dans la population que tant qu'il y a une activité cardiaque et
respiratoire, on vit ; donc, si le concept de mort cérébrale est admis par la communauté scientifique
et médicale, ce type de greffe d'organe reste encore bien moins pratiqué au Japon qu'en Europe ou
aux Etats-Unis en raison de sa perception dans la population (pas d'autorisation du donneur
potentiel ni de sa famille).Ainsi, entre 1997, date à laquelle la mort cérébrale a été légalisée et fin
2007, soit en 10 ans, seuls 49 cas de transplantations d'organes ont été rapportés.
A titre indicatif, en France, pour la seule année 2007, l'Agence de la Biomédecine a rapporté
1562 donneurs prélevés.
Les autres greffes, provenant de donneurs vivants, comme les greffes rénales sont, elles,
admises et pratiquées. Ainsi, on peut retenir à titre d'exemple, que, depuis 20 ans, plus de 1000 cas
de greffes d'organes de donneurs vivants ont été recensés à la Faculté de médecine de Kyoto
Par ailleurs, il faut souligner un obstacle majeur dans ce chapitre des greffes d'organes: elles
ne sont légalement admises que pour un receveur âgé de 15 ans au moins, rendant impossible toute
greffe d'organe chez un enfant qui en aurait besoin; cette limitation légale amène les familles qui le
peuvent à aller à l'étranger (statistiquement plus particulièrement aux USA, au Canada, en Australie
et en Allemagne) pour faire greffer leur enfant.. Il est actuellement question de réviser cette loi et si
certains proposent de l'abolir, d'autres n'en sont encore qu'à préconiser d'abaisser l'âge légal du
receveur à 12 ans.