Des oligonucléotides antisens pour traiter
la SLA
de la maladie. Dans cette hypothèse, ce
traitement pourrait éventuellement être
actif dans des formes non familiales afin
de diminuer la production de la protéine
SOD1. Pour le moment, l’essai thérapeu-
tique qui est en projet ne s’appliquera
qu’aux formes familiales de SLA liées à
la SOD1.
Miller TM, Smith R, McAlonis-Downes M et al. Antisense oligonucleotide
treatment prolongs survival in an ALS Rat Model. Neurology 2007;68 (12)
[Suppl. 1]: abstract 91, S06.005.
Dérégulation de la réponse à l’hypoxie
dans la SLA
»
Commentaire
Ces résultats sont une nouvelle confirma-
tion du rôle du VEGF dans la SLA. Ils
suggèrent que la dérégulation de la réponse
à l’hypoxie dans la SLA n’est pas un phéno-
mène limité aux neurones, mais qu’elle
constituerait un phénomène systémique,
mis en évidence ici dans les monocytes.
Is angiogenic factor regulation impairment responsible for motoneuron
degeneration in amyotrophic lateral sclerosis? Moreau C, Devos D, Gosset P
et al. Neurology 2007;68(12), [Suppl. 1]: abstract 245, P05.119.
La minocycline aggrave l’état des patients
atteints de SLA
»
D
ix à 20 % des formes familiales de SLA
sont liées à une mutation du gène
SOD1. La conséquence de ces muta-
tions est de conduire à la production
d’une protéine anormale qui va devenir
toxique, probablement par un mécanisme
d’agrégation. Les oligonucléotides anti-
sens sont capables de reconnaître spéci-
fiquement un ARN messager (ARNm) et
d’empêcher sa traduction en protéine. Le
rationnel pour l’utilisation de ce traite-
ment dans les formes familiales de SLA
est donc d’empêcher la production de
protéine SOD1 mutante toxique. De
nouvelles données précliniques ont été
présentées par l’équipe de D. Cleveland.
Les auteurs ont utilisé l’administration
intraventriculaire d’oligonucléotides anti-
sens dans un modèle de rats transgéni-
ques exprimant la SOD1 mutée et qui
développaient une dégénérescence moto-
neuronale. Le traitement était commencé
avant l’apparition des signes moteurs,
à l’âge de 30 jours. Une augmentation
importante de la survie était obtenue
grâce au traitement, avec un gain de
30 jours de survie (155 jours versus
125 jours chez les souris contrôles). En
revanche, le délai d’apparition des signes
moteurs n’était pas modifié. L’effet persis-
tait, mais à un degré moindre, lorsque le
traitement était administré plus tardive-
ment, à un stade proche de la survenue
des symptômes.
Commentaire
Il s’agit du premier traitement visant
réellement la cause de la SLA, puisqu’il
cible directement la mutation SOD1. Il est
essentiel de préciser qu’il ne s’applique a
priori qu’aux formes familiales de SLA liées
à cette mutation, qui reste rare. Toutefois,
certaines données ont évoqué le rôle de
modifications post-transcriptionnelles
de la SOD1 dans les formes sporadiques
L
e lien possible entre VEGF et
SLA provient, à l’origine, de
constatations inattendues dans
un modèle animal : les souris avec une
délétion de l’élément de réponse à l’hy-
poxie situé dans le promoteur du gène
VEGF développent une dégénérescence
motoneuronale. Celle-ci pourrait provenir
d’un défaut de perfusion médullaire ou
d’une perte de l’activité neuroprotectrice
propre du VEGF. Une équipe de Lille avait
montré qu’il existe une diminution para-
doxale du VEGF dans le liquide céphalo-
rachidien (LCR) des SLA hypoxémiques.
Cette nouvelle étude a pour objectif de
préciser l’origine de cette dérégulation.
Les auteurs ont étudié les capacités de
synthèse de VEGF cellulaire au niveau
systémique à partir de monocytes circu-
lants chez 15 patients atteints de SLA.
Les cellules étaient placées en situation
d’hypoxie aiguë ou prolongée ou bien
de normoxie. En situation de normoxie,
il n’existait pas de différence de taux de
VEGF entre les patients atteints de SLA et
les sujets témoins. En revanche, en situa-
tion d’hypoxie, surtout aiguë, il existait
un effondrement des taux protéiques de
VEGF, mais aussi des taux d’ARNm de
VEGF et de HIF-1 (hypoxia inducible
factor-1), un facteur clé impliqué dans la
réponse à l’hypoxie prolongée au niveau
cellulaire.
L
e rationnel pour l’utilisation de la
minocycline est fondé sur les activités
antiapoptototiques et anti-inflamma-
toires de cet antibiotique de la famille
des tétracyclines. L’apoptose et l’inflam-
mation, se traduisant par une activation
microgliale, sont deux mécanismes
impliqués dans la physiopathologie de
la SLA. Dans un modèle murin de SLA
– les souris transgéniques exprimant une
forme mutée de SOD1 –, la minocycline
retarde la survenue des signes et allonge
la survie. Un essai contrôlé de phase III
ayant pour objectif d’évaluer l’effet de
la minocycline dans la SLA a concerné
31 centres nord-américains. Cet essai a
inclus 417 patients, qui ont été également
répartis dans le groupe traité par minocy-
cline, à une dose croissante allant jusqu’à
400 mg/j, et dans le groupe placebo. Après
une phase de 4 mois sans traitement
pour établir la pente de progression, les
patients étaient traités pendant 9 mois.
Le critère primaire était la modification
de la pente de progression, jugée sur une
échelle fonctionnelle, l’ALSFRS-R (ALS
functional rating scale-revised). Aucun
effet positif du traitement n’a été observé
avec, au contraire, une pente de dégra-
dation fonctionnelle plus importante
de l’ordre de 24 % dans le groupe traité
par minocycline par rapport au groupe
placebo. Cet effet aggravant de la mino-