Philosophie des médias et de la communication — S.Godefroid
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Préliminaire
Ces quelques pages retracent trop brièvement le fil principal qui s’est tissé au fur et à
mesure de l’écriture du cours, lequel s’est conçu comme un cheminement au plus près de
ce qui se joue, fondamentalement, avec la venue des nouvelles technologies pour les
médias et la communication. Le véritable support de ce cours sont vos notes. La matière
de l’examen écrit (pour les sessions de janvier, juin et septembre) porte sur tout ce qui
aura été dit, vu, lu au cours. L’examen évalue le degré de compréhension des
problématiques développées au cours, compréhension qui nécessite une connaissance,
une étude et une capacité à exemplifier la matière.
Liminaire
1. L’actualité — 2. Les médias — 3. La technique. Trois niveaux qu’il faut parvenir à tenir
ensemble pour saisir ce qui façonne notre quotidienneté, i.e. cela même qu’on ne voit plus
puisque c’est au travers d’elle qu’on voit, ce qu’on ne pense plus puisqu’elle tend à devenir
l’impensé depuis lequel « on pense ».
« Philosophie des médias et de la communication ». Explication de la première partie de
l’intitulé du cours : « Philosophie des médias ». 1. Philosophie des médias comme
réflexion sur ce qui (n’) est (pas) médiatisé : l’actualité*. 2. La philosophie des médias
comme critique des médias (Chomsky, Halimi). 3. La philosophie des médias comme
pensée de l’impact des médias dans notre vie, dans notre rapport au monde, aux autres, à
nous-même. Nous retiendrons principalement cette troisième acception. Explication de
la seconde partie de l’intitulé du cours : « Philosophie de la communication ». Philosophie
de la communication comme philosophie du langage, examinant les relations entre
langage et réalité, langage et pensée, langage et connaissance. Est-ce que le langage décrit
la réalité ou bien, thèse forte, la réalité, c’est le langage ? Et, question, si les médias sont
devenus les principaux vecteurs, voire les principaux générateurs de « la réalité » au point
de se substituer à « la réalité elle-même » (Baudrillard), est-ce souhaitable de vouloir
échapper aux médias et qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?
* Remarque sur le difficile ménage entre pensée et actualité : l’actualité ne pense pas et ne
donne, fondamentalement, rien à penser (Badiou, Circonstances, 1). Que signifie « faire
l’actualité » ? Et qu’est-ce qui alors, au juste, est actuel ? L’actualité ne tire son éventuelle
pertinence que de son inactualité, que de ce qui, en elle, la dépasse, i.e. de la vérité qu’elle
(dé-)mobilise. Idem pour les « débats » dont l’« intérêt » s’épuise dans leur avoir lieu
(Deleuze).
Présentation des principales thèses des auteurs qui seront travaillés au cours (Adorno,
Arendt, Baudrillard, Debray, Heidegger, Henry, Horkheimer, Illich, Marx, Nietzsche,
Virilio, Wittgenstein, à définir)