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Reflet culturel
La philosophie : cette discipline redoutée
Durant plusieurs années, la discipline de la philosophie a été réduite des programmes scolaires et universitaires
sans qu’aucune raison eût été invoquée et sans qu’aucune voix autorisée se soit soulevée. Qu’y a-t-il de si
redoutant et de si déroutant dans cette matière pour l’avoir ainsi limitée des programmes ? Elle est pourtant
l’élancement de la réflexion dans l’infini et signifie en grec : amour de la sagesse. Elle est l’exploitation de
toutes les ressources de la pensée plurielle et sème sur son passage le doute scientifique sur toute vision
dogmatique de la vie. En philosophie, il n’y a pas d’indifférence ; tout est débat d’idées où la raison et la
rationalité sont utilisées comme moyen dynamique du discernement et non comme système théologique ou une
fin en soi. Avec l’avènement de la philosophie dans le paysage de l’instruction apparaît l’aventure de la pensée
et le dépassement de tout héritage figé. De plus, ce qui est considéré en philosophie ce n’est pas de discourir
qui est utile mais de ne rien cacher. Conséquemment, la philosophie ne peut que bousculer ceux qui sont restés
à l’expression des choses et des concepts arrêtés mais surtout les tenants de la pensée unique. Et c’est
probablement pour tout cela qu’elle a été supprimée. Son éviction du monde de l’éducation signifie abandon de
l’effort, et à force d’avoir dépouillé notre école des disciplines d’éveil et du savoir, nous nous retrouvons dans
une situation de dépendance