d’un CBNPC ont été opérés dans quatre services de chirurgie tho-
racique sur une période de plus de 30 ans. Vingt-trois ont eu un
traitement néoadjuvant (19 chimiothérapies seules et 4 associées
à une radiothérapie). Quarante-neuf lobectomies, 55 pneumonec-
tomies et 5 segmentectomies ont été réalisées. Quatorze exérèses
ont nécessité un autre élargissement vasculaire (oreillette gauche,
tronc artériel brachiocéphalique) et 11 un élargissement pariétal.
Quatre-vingt-un patients ont eu une résection partielle de la VCS
et 28, une résection complète avec un remplacement prothétique.
Sur le plan anatomopathologique, on notait 66 T4, 22 T3, 17 T2,
4T1, 55 N2, 4 N3, 24 N1 et 26 N0. Soixante-douze pour cent des
exérèses ont été complètes. Quarante-deux pour cent des patients
ont présenté des complications principalement respiratoires (com-
plications sévères = 30 % ; complications mineures = 12 %). La
mortalité postopératoire a été de 12 %. Quatre-vingt-dix pour cent
des décès postopératoires ont été en rapport avec une complica-
tion pulmonaire (pneumopathie, syndrome de détresse respira-
toire aiguë). Cinq patients ont développé une thrombose précoce
malgré le traitement anticoagulant systématiquement administré.
Les taux de survie actuarielle à 3 et 5 ans ont été respectivement
de 25 et 21 %. Deux facteurs prédictifs de complications post-
opératoires ont été mis en évidence en analyse multivariée : la réa-
lisation d’un traitement néoadjuvant (p = 0,016) et la nécessité
d’une résection complète de la VCS (p = 0,052). En termes de
mortalité postopératoire et de survie à long terme, la période
d’inclusion a été déterminante : la mortalité postopératoire et la
survie à long terme ont été respectivement de 20,3 % et 28 % pour
les patients opérés avant 1991 et de 6,3 % et 14 % pour les patients
opérés depuis 1991. La nécessité d’une pneumonectomie a été un
facteur de mauvais pronostic (p = 0,054). Le type d’indication
opératoire (envahissement par la tumeur versus envahissement
par une masse ganglionnaire) et le degré d’envahissement gan-
glionnaire ne semblent pas être des facteurs pronostiques. La réa-
lisation d’un traitement néoadjuvant n’a pas amélioré significati-
vement le pronostic (p = 0,24). En conclusion, les exérèses
pulmonaires élargies à la veine cave supérieure sont technique-
ment possibles au prix d’une mortalité postopératoire acceptable.
Les meilleurs candidats sont probablement les patients qui, a priori,
nécessiteront une exérèse lobaire et une résection partielle de la
veine cave supérieure.
Résultats préliminaires des pleuropneumonectomies
pour mésothéliome malin diffus
Étude rétrospective du groupe mésothéliome Île-de-France.
D’après la communication de P. Magdeleinat.
Centres chirurgicaux : hôpital européen Georges-Pompidou, Paris
(F. Le Pimpec-Barthes, M. Riquet) ; Hôtel-Dieu de Paris
(P. Magdeleinat, J.F. Régnard) ; institut mutualiste Montsouris
(D. Debrosse, D. Grunenwald) ; hôpital Foch, Suresnes
(P. Bonnette) ; hôpital Percy, Clamart (F. Pons, R. Jancovici)
Le mésothéliome pleural malin est une affection rare, mais de
fréquence croissante, de diagnostic histologique difficile, de très
mauvais pronostic, et dont le traitement reste extrêmement contro-
versé. Récemment, des résultats prometteurs ont été rapportés
après chirurgie radicale par pleuropneumonectomie associée à
une radiothérapie adjuvante et à une chimiothérapie systémique :
survie de 38 % à 2 ans et de 15 % à 5 ans (médiane de 19 mois)
chez 183 patients. Nous avons évalué de façon rétrospective les
résultats des pleuropneumonectomies pour mésothéliome pleu-
ral malin diffus réalisées par cinq centres chirurgicaux chez
44 patients (33 hommes et 11 femmes ; âge moyen : 57 ans). Sept
malades avaient plus de 65 ans. L’indice de Karnofsky préopé-
ratoire était en moyenne de 88 % (70-100 %). Le stade d’exten-
sion retenu en préopératoire, selon la classification IMIG, était
19 fois un stade II, 16 fois un stade I et 9 fois un stade III
(tableau II).
201
La Lettre du Pneumologue - Volume V - no5 - sept.-oct. 2002
Tableau II. Classification des mésothéliomes selon l’IMIG.
T1 : T1a : limité aux plèvres pariétale, médiastinale et diaphragmatique
T1b : étendu à des foyers dispersés de la plèvre viscérale
T2 : Tumeur des plèvres viscérale et pariétale avec :
– invasion du muscle diaphragmatique
– atteinte diffuse de la plèvre viscérale ou invasion du poumon
T3 : Tumeur résécable des plèvres avec envahissement :
– du fascia endothoracique – de la graisse médiastinale
– de la paroi (extirpable) – du péricarde
T4 : Tumeur non résécable par extension :
– pariétale multiple – transdiaphragmatique
– pleurale controlatérale – à un organe médiastinal
– à la cavité péricardique
N : comme dans le cancer bronchique (ganglions thoraciques internes : N2)
Stade I : Ia : T1a N0 ; Ib : T1b N0. Stade II : T2 N0
Stade III : T3 ou N1 ou N2. Stade IV : T4 ou N3 ou M1
Douze malades ont eu une irradiation préopératoire des abords
biopsiques (27 grays en moyenne) et cinq une chimiothérapie
néoadjuvante avec deux réponses objectives, deux progressions
tumorales et une absence de réponse. Le VEMS préopératoire
moyen était de 2,15 litres et la CPT moyenne, de 83 % des valeurs
théoriques. Le VEMS prédictif postopératoire (VEMS ppo) moyen
était de 1,52 litre, soit 52 % des valeurs théoriques. Dans treize
cas, il était inférieur à 42 %. Tous ont eu une pleuropneumonec-
tomie monobloc, associée, chez 40 patients, à un curage gan-
glionnaire médiastinal. Vingt-neuf malades (66 %) ont eu des com-
plications postopératoires et trois (6,8 %) sont décédés, parmi
lesquels aucun n’avait plus de 65 ans. Trente-huit malades ont eu
une radiothérapie adjuvante sur l’hémithorax (n = 32), le médias-
tin (n = 15), et, chez 19 patients, un surdosage sur les culs-de-sac
diaphragmatiques, les sites de biopsies précédentes et les zones
d’exérèse incomplète. Sept malades ont eu une chimiothérapie
adjuvante. Le VEMS ppo a été le seul facteur de risque de décès
postopératoire significatif. Aucun malade avec un VEMS ppo
supérieur ou égal à 42 % n’est décédé, alors que 3 des 13 malades
(23 %) avec un VEMS ppo inférieur à 42 % sont décédés
(p = 0,03). Trente-huit malades (86 %) avaient une exérèse com-
plète, six (14 %) une exérèse incomplète. Le stade IMIG déter-
miné en préopératoire était 24 fois (56 %) sous-estimé. Vingt et
un (48 %) étaient de stade III, 13 (29 %) de stade II, 6 (14%) de
stade I et 4 (9 %) de stade IV incomplètement réséqués. La sur-