I

I
ls remplissent les étals des
grands magasins, occupent des
rayons spécialisés entiers : ce
sont les vitamines, les minéraux, les
aliments biologiques, censés, parce
qu’ils sont enrichis, être indispen-
sables à un maintien en bonne santé.
Doit-on suivre l’exemple américain,
qui veut que, au bas mot, un petit
déjeuner correct comprenne plu-
sieurs comprimés de vitamines dif-
férentes, sous des formes diverses ?
Sont-ils nécessaires pour mener à
bien correctement sa grossesse et
avoir un beau bébé ?
Vitamines C, D, E, calcium,
magnésium, sélénium, zinc…
Lové au sein de l’utérus maternel,
le bébé doit, pendant 9 mois, pour
croître harmonieusement, dévelop-
per son cerveau, ses os, ses diffé-
rents organes. Pour mener à bien
cette tâche, il a besoin des élé-
ments apportés par sa mère à tra-
vers le placenta. C’est alors à elle
de manger équilibré et suffisam-
ment pour qu’il ne manque de rien,
mais sans manger pour deux.
Le placenta est un lieu d’échanges :
tout ce qui passe à travers profite à
l’enfant pour son développement
sans qu’il manque de rien.
Des carences maternelles peuvent
causer des carences fœtales, elles-
mêmes responsables d’anomalies de
la formation. Le meilleur moyen de
prévenir ces carences est de manger
correctement et de tout. Cependant,
si des réticences alimentaires exis-
tent, sur la viande rouge par exemple,
ou sur tout autre aliment, il faut com-
plémenter son alimentation. Par
exemple, les mamans qui, pendant
leur grossesse, ont pris du zinc don-
neront naissance à des enfants dotés
de meilleures défenses immunitaires
(la dose journalière efficace est de
15 mg). Ainsi, les enfants à naître,
ayant plus d’anticorps, développeront
moins d’infections que les autres,
feront moins d’épisodes fébriles et
poseront moins de problèmes de
digestion. Il faut en parler à son gyné-
cologue. Ces compléments nutrition-
nels sont aussi particulièrement indi-
qués lorsque l’on suit un régime
végétarien : en ce cas, au cours de la
grossesse, existe un déficit potentiel
en zinc. Autres exemples : l’insomnie,
un état d’irritabilité, une prise de
poids, une fatigue avec de fréquents
maux de tête peuvent être le signe
d’un déficit en chrome. Un manque
de chrome entraîne un manque de
sucre dans le sang, avec les sensa-
tions de fatigue qui en résultent.
Autre cas : dans cette même période,
les crampes sont fréquentes, le cœur
s’emballe plus facilement, des “coups
de pompe” gâchent certaines jour-
nées, les muscles tressautent, comme
les paupières, avec un besoin quasi
permanent de reprendre sa respira-
tion : c’est un manque de magné-
sium. Le magnésium est le principal
minéral des cellules du corps : il per-
met à tous les muscles, dont le cœur,
de fonctionner correctement. Il nour-
rit aussi les nerfs. Tous les aliments
contiennent du magnésium, mais en
concentration pas toujours suffisante :
ce sont essentiellement les céréales,
les légumineuses, les noix et les
légumes secs. Les besoins pendant la
grossesse sont tels qu’un déficit est
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 59 • novembre 2004
très fréquent. Bien manger, c’est aussi
ne pas laisser les toxines, ou radicaux
libres, s’accumuler dans son corps.
Produits de la dégradation de l’oxy-
gène, les radicaux libres envahissent
les cellules. En prenant des antioxy-
dants (vitamines et sels minéraux),
on lutte contre une accumulation de
radicaux libres. Lors des derniers
mois, la constipation, fréquente, se
corrige par la consommation de fibres
dans son alimentation.
Pour éviter le fréquent baby blues
postnatal, rien de mieux que de
consommer pendant toute la gros-
sesse du calcium en complément.
C’est un moyen simple et naturel
d’éviter cette forme de dépression.
JB
Soins Libéraux
38
Grossesse
Les compléments alimentaires
sont-ils indispensables ?
Alicaments, oligoéléments, micronutriments constituent un véritable
fatras diététique où il est parfois difficile de séparer le facteur com-
mercial de la réalité scientifique. Enceinte faut-il surveiller, complé-
menter son alimentation ? Certainement, mais pas n’importe comment.
Focus ...
Régime bon sens
Pendant une
grossesse, une prépa-
ration médicale n’est
pas nécessaire à
condition de soigner
ses apports
alimentaires
qualitativement et de
préférer des aliments
diversifiés et
biologiques, sans
carence d’aucune
sorte. Cependant,
consommer des
aliments enrichis en
vitamines et sels
minéraux, adjoindre
à son alimentation
des compléments
alimentaires, c’est
s’assurer une
grossesse souvent
plus harmonieuse et
un enfant à venir en
meilleure santé, à
condition d’avoir
auparavant gommé
les pollutions en tout
genre, qu’elles soient
dues au tabac, à
l’alcool, au stress, ou
à un manque
d’activité physique.
Calendrier alimentaire
de la grossesse
Tout au long des 9 mois, il convient
de faire trois repas équilibrés par
jour, le dîner étant le plus léger
d’entre eux. On doit aussi consom-
mer chaque jour 3 fruits et 2 lé-
gumes frais, 2 yaourts.
Mais aussi, il convient de manger,
en alternance, viande rouge et
viande blanche.
Il faut également boire des eaux
riches en magnésium et en cal-
cium, idéalement 1,5 l/j.
Il faut éviter, en raison du risque de
listériose, les charcuteries (pâtés,
saucissons), les fromages au lait
cru et les viandes en gelée.
Aliments riches en fer
(quantité pour 100 g)
•foie de bœuf 18 mg/100 g,
•poudre de cacao 16 mg/100 g,
•farine de soja 12 mg/100 g,
• haricots blancs secs 10 mg/100 g,
•lentilles 8 mg/100 g,
•cresson 7 mg/100 g,
•jaune d’œuf 7 mg/100 g,
•chocolat amer 7 mg/100 g,
•abricots secs 5 mg/100 g.