Avant la grossesse
La situation idéale est celle de la consultation préconceptionnelle du couple de futurs parents, qui permet d’aborder la gros-
sesse en santé dès la conception. Les problèmes de fertilité tendent à s’aggraver ces dernières décennies (14 % des couples
consultent au moins une fois pour ce problème), et l’alimentation actuelle est l’un des facteurs incriminés
(4).
Abordons les deux situations :
• La consultation idéale du couple avec projet de bébé : un bilan bionutritionnel de chacun des parents
(IoMET®) permet de cibler les carences nutritionnelles et micronutritionnelles et de déceler les sources de toxiques
(alcool, cigarette, médicaments, drogues) et de toxines pour un retour à une santé optimale. Une anamnèse complé-
mentaire permet d’évaluer quantitativement les apports en protéines, en acides gras essentiels, saturés et trans, les
vitamines (B1, B6, B9, B12, D), le zinc, le fer... Les terrains sont rééquilibrés à l’aide de conseils et compléments
adéquats. Si tout est bien suivi, en trois à six mois environ, les conditions optimales sont réunies pour mener une
grossesse à son terme.
• La consultation du couple avec problèmes de fertilité : l’alimentation joue un rôle encore trop sous-estimé sur
les phénomènes d’ovulation, fécondation, implantation et développement embryonnaire chez la femme, et
sur la qualité du sperme chez l’homme (asthéno-, azoo-, oligo- et tératospermie). À nouveau, le bilan nutritionnel
complet permettra de déceler carences et excès des patients.
Le 1er trimestre
La conception et l’implantation
Avant la mise en place de la circulation placentaire, la densité micronutrition-
nelle de la muqueuse utérine est responsable du bon développement du
fœtus. Celle-ci peut présenter des carences alors que les dosages sanguins
ne montrent aucune anomalie. Un régime pauvre en groupes méthyl
autour de la période de conception induit une altération des cycles
de la méthionine, ce qui a pour conséquences chez l’individu adulte un
poids et une teneur en graisse supérieurs, une insulino-résistance, une ré-
ponse immunitaire altérée, une tension artérielle élevée. Les défi cits en
folates, B12, zinc et de méthionine, en début de formation du fœtus
ont donc des implications importantes sur sa santé à long terme(5).
L'homocystéinémie et les carences associées en B6, B9, B12 sont
fréquentes chez les jeunes femmes ayant des fausses couches à
répétition(6).
Les éléments protecteurs des avortements spontanés sont le zinc
et les vitamines B.
En ce qui concerne les malformations de l’enfant, l’impact de la prise de
folates est bien établi depuis longtemps pour les malformations du tube
neural. Le zinc et le fer semblent bien impliqués également dans les spina
bifi da, et les supplémentations minéro-vitaminiques en général diminuent
les risques de malformations du tube neural et de becs de lièvre(6).
Le développement placentaire
Chez les femmes débutant une grossesse avec une anémie, la taille du pla-
centa est inversement corrélée au statut en fer et en particulier à la ferritine
sérique. L’anémie a un effet sur le potentiel de vascularisation placentaire et
donc son développement tissulaire(5).
Durant le premier trimestre, les capacités enzymatiques antioxy-
dantes du placenta sont réduites. Des relations entre des défi ciences
en antioxydants (zinc, sélénium, cuivre), des marqueurs de péroxydation
lipidique et des altérations radicalaires du tissu placentaire ont été mises en
évidence chez les femmes développant une pré-éclampsie au cours de la
grossesse(5).
Autour de la naissanceAutour de la naissanceAutour de la naissance
Complémentation
La supplémentation en magnésium, élément
protecteur de nombreuses complications de
grossesse, dont le diabète, est surtout effi cace
sur la croissance fœtale si elle est donnée
dès le premier trimestre. Donnée plus tardi-
vement, son effet sur d’autres dysfonctionne-
ments métaboliques reste cependant positif(6).
Un apport minéro-vitaminique et un sou-
tien hépatique adaptés peuvent apporter
également plus de confort à la femme enceinte,
en réduisant la fréquence et l’intensité des
nausées, des crampes, de la fatigue.
Pour les mamans présentant une immunité
négative à la toxoplasmose, un suivi nutri-
tionnel attentif est nécessaire afi n d’éviter les
carences dues à l’éviction de certaines caté-
gories d’aliments, en particulier les fruits et
légumes crus.
Conseils alimentaires
• Alimentation : l’objectif est plus qua-
litatif.
• Régime riche en fruits et légumes,
aromates, céréales complètes, légu-
mineuses, poisson, viande de qua-
lité, oléagineux (à l’exclusion des
arachides), huiles vierges première
pression à froid.