Le currency Board 2002-2003
Daboussi Noureddine
1
Les marchés financiers émergents présentent de fortes perturbations : bulles, crises, évolutions
inattendues. Ainsi, une condition nécessaire pour le développement économique est d’avoir
une politique monétaire raisonnable, qui ne déstabilise le taux de change. Les régimes de
changes flexibles sont imparfaits car ils laissent la possibilité aux gouvernements de pratiquer
l’inflation, et les régimes de change fixes ajustables sont rarement crédibles et conduisent à
des crises monétaires.
La Bulgarie comme d’autres pays (tels que l’Argentine, l’Estonie, Hong Kong, la Bosnie, la
Lituanie et Djibouti …), a opté pour une autre solution : le currency board. Ce système
susceptible d’avoir une politique monétaire neutre et un taux de change parfaitement fixe et
crédible. Pour les tenant du currency board, l’avantage du système est de mettre la monnaie
hors du contrôle de l’Etat.
D’après l’instigateur du currency board Steve Hanke, il s’agit « d’une institution qui émet des
billets de banque et des pièces de monnaie convertible à taux fixe et à vue dans une monnaie
de réserve étrangère ». Ainsi, la monnaie est uniquement crée en contrepartie des réserves
figurant à l’actif du currency board qui n’accepte pas des dépôts. Le currency board n’a pas de
pouvoir monétaire discrétionnaire. Seules les forces du marché déterminent l’évolution de
l’offre de monnaie.
La politique monétaire ne sert qu’à échanger à taux fixe les billets et les pièces contre la
monnaie de réserve. Le risque d’inflation lié au financement monétaire du déficit budgétaire
est éliminé. Ceci implique que l’introduction du currency board doit être accompagnée de
politiques budgétaire et fiscale rigoureuses.
Pour fonctionner correctement et être crédible, le système doit accepter d’échanger sans
limites de la monnaie nationale contre des devises. De même, pour rester crédible, le currency
board ne peut pas agir comme prêteur en dernier ressort et en cas de panique bancaire, il ne
peut pas injecter de liquidités au système bancaire. Alors que, pour Hanke, le rôle de prêteur
en dernier ressort pourrait être assuré par l’Etat.
L’adoption du currency board permet en théorie de restaurer ou de renforcer la crédibilité des
autorités monétaires, ce qui a pour conséquence de réduire les anticipations inflationnistes.
Lorsque la crédibilité est entièrement restaurée, l’inertie de l’inflation disparaît. De plus, le
taux d’inflation domestique va converger vers le taux émetteur de la monnaie d’ancrage.
Sous un régime de currency board, le financement monétaire des déficits publics est interdit.
Ne pouvant pas se financier auprès des autorités monétaires, l’Etat qui mettrait en uvre une
politique budgétaire expansionniste devrait alors se procurer des fonds auprès des banques
commerciales ou du public.
Il y a cependant un risque important d’éviction des dépenses privées dans la mesure où les
pays qui envisagent d’instaurer un currency board disposent généralement de peu de
ressources à prêter au secteur privé. Ainsi, la crédibilité d’un currency board dépend de la
capacité du gouvernement à mettre en uvre une politique budgétaire restrictive.
Le système de caisse d’émission est un régime de change fixe très contraignant :
Un currency board ou caisse d’émission est un régime monétaire basé sur l’engagement
explicite (parfois législatif comme en Argentine) de maintenir le taux de change entre la
monnaie nationale et une autre devise étrangère et d’assurer une convertibilité automatique de
la monnaie nationale.