« La nourriture est un remède… Que votre remède soit donc votre nourriture » Hippocrate COURS DE GERIATRIE 2014 - 2015 La nutrition : élément clé d’un vieillissement réussi Un équilibre nutritionnel fragile Il est plus précaire pour la personne âgée (PA) car tributaire : des modifications physiologiques et de l’émergence de pathologies d’une diminution trop fréquente des apports alimentaires sans que ses besoins énergétiques ne soient significativement abaissés d’un amoindrissement des réserves énergétiques Tout incident peut alors provoquer une dénutrition Perturbation du goût * diminution de la capacité discriminative * augmentation du seuil de détection des 4 saveurs de base : 11.6 pour le salé, 7 pour l’amer, 4.3 pour l’acide et 2.7 pour le sucré * perturbation du goût par médicaments et facteurs nutritionnels (déshydratation, carence en B3 et en zinc, cirrhose) * aggravation par la malnutrition qui ralentit renouvellement cellulaire indispensable à la régénération des acteurs sensoriels Médicaments et troubles du goût Sécheresse buccale Extrême importance de la denture pour l’alimentation, (3% des personnes âgées ont une dentition saine) Atrophie gingivale conditionne les choix alimentaires car mastication douloureuse sécheresse : source de malnutrition car début de digestion insuffisant, et d’anorexie; les aliments n’étant plus correctement imbibés, les molécules porteuses de saveurs sont moins actives Augmentation des mycoses buccales et œsophagiennes occasionnant douleurs et troubles de la déglutition Vieillissement de l’appareil digestif atrophie de la muqueuse gastrique et diminution de la sécrétion de l’acide chlorhydrique pullulation bactérienne consommatrice de nutriments (folates) ralentissement de l’évacuation gastrique prolongeant la phase d’anorexie postprandiale augmentation de CCK sérique (cholécystokinine pancréozymine) : abaisse le seuil de satiété augmentation de la fréquence des ulcères et des gastrites chroniques , source d’anorexie rôle de l’H pylori dans le vieillissement gastrique Vieillissement musculaire sarcopénie * Diminution du capital musculaire : début à 40 ans pour l’h. et à 50 pour la f. * Perte de 3 à 8% tous les dix ans : réduction de la musculature à 17% du poids du corps à 70 ans contre 30% à 30 ans * Diminution du capital musculaire de moitié entre 20 et 80 * Conditionnement par des facteurs génétiques, nutritionnels, hormonaux, les cytokines et l’augmentation de la masse grasse * Conséquences : diminution des réserves protéiques indispensables pour les défenses immunitaires, la thermorégulation, les chutes et fractures Sarcopénie Besoins nutritionnels des personnes âgées à peine moins importants que l’adulte jeune estimés à 2000 kcal/j pour l’homme et 1800kcal/j chez la femme répartition des dépenses identiques à celle de l’adulte: dépense énergétique de repos : 60% dépense énergétique liée à la thermogénèse : 10% dépense énergétique liée à l’activité physique : 30% Dépenses énergétiques Dépense énergétique liée à l ’activité physique Dépense énergétique liée à la thermogenèse Dépense énergétique totale > 36 kcal/kg/j Dépense énergétique de repos (Pour 60 kg : 2160 kcal/j) Les besoins en protéines Besoins plus importants que l’adulte surtout en cas d’hypercatabolisme : 1,2g/kg/j Pas de reserves en protéines et mauvais rendement métabolique avec l’âge 12 à 15٪ de la ration énergétique : • la part de protéines animales doit être plus importante •Synthèse protéique optimale si concentration de la ration calorique sur un seul repas Rôle de prévention de la sarcopénie et le déficit Les besoins en lipides * propriétés gustatives et richesse en énergie * apport en acides gras essentiels et en vitamines liposolubles * les désaturases sont moins actives avec l’âge : les dérivés des acides gras essentiels deviennent eux aussi essentiels * régime hypocholestéremiant n’est plus justifié après 75 ans * après 85 ans le risque cardiovasculaire n’est plus lié à l’hypercholestérolémie qui pourrait être corrélée à une longévité corrélation inversée: * recommandations de l’AFSAA Mars 2010 Les différents acides gras 3 classes d’acides gras : - les acides gras saturés comme l’acide palmitique que l’on trouve dans l’huile de palme mais aussi toutes les graisses animales ou végétales (beurre, fromage, lait et viande) ; - les acides gras monoinsaturés comme l’acide oléique que l’on retrouve dans l’huile d’olive ; - et les acides gras polyinsaturés. Omega 3 = acides gras essentiels Omega 6On doit impérativement les apporter en quantité adéquate dans notre Acide linoléique (n-6) Acide Linolénique (n-3) Origine végétale Origine animale - huile de tournesol - huile de maïs - huile d'arachide - huile de colza - huile de noix - poissons - jaune d'œuf - huile de colza - huile de noix - poissons (traces) - beurre Les besoins en glucides * l’énergie la plus rapidement utilisable * nécessaires pour l’anabolisme des protéines et métabolisme cérébral et musculaire * 50 à 55% de la ration calorique * Favoriser sucres complexes (45%) plutôt que sucres rapides (10%) responsables d’une satiété rapide * couverture de besoins en fibres(20 à 25 g/j): légumes et Les besoins en fibres Les constituants majeurs des membranes cellulaires végétales Ne sont pas hydrolysées par les enzymes de l’intestin grêle mais par les enzymes bactériennes du côlon Les principales fibres : la cellulose, l’hémicellulose , la pectine et la lignine Fibres solubles et insolubles Interférence avec anticoagulants et hypoglycémiants TENEUR EN FIBRES ( / 100g d'aliments)* Pâte alimentaire cuite : Riz blanc cuit : 2 g Tomate : 0,5 g Pain blanc (type baguette) : Carotte crue (cuite) : 2,6 g (2,7 g) Pain complet : Poireau cru (cuit) : 2,8 g (2,7 g) Orange (pulpe fraîche) : Pomme de terre cuite à l'eau : 1,3 g 1,2 g 3,5 g 7g 1,8 g Pomme (non pelée, fraîche): 2,1 g Salade : 1,2 g * D'après FAVIER J.C. et al (1995). Répertoire général des aliments. Ed. Techniques & Documentation. Les besoins hydriques *Apports supérieurs à l’adulte : 1.7 l après 65 ans * Diminution des réserves ( masse maigre) avec l’âge qui contient 73% * diminution de la sensation de soif * pertes par médicaments : diurétiques, neuroleptiques *altération physiologique rénale : - résistance du tubule rénal à l’action de l’ADH - capacité de concentration des urines diminue, correction difficile d’une hyperosmolarité Les troubles de l’hydratation Déshydratation intracellulaire : troubles neuromusculaires (somnolence d’installation brusque, confusion, chutes, irritabilité, agitation , contractures), hypernatrémie. Déshydratation extracellulaire : oligurie, constipation tachycardie, hypotension artérielle, hypotonie des globes oculaires, hypotension orthostatique au lever, hémoconcentration. Les vitamines Historique 1890 : Eijkman met en évidence un facteur nutritionnel extrait de la cuticule du riz susceptible de guérir le béribéri 1910 : Funk isole de la cuticule du riz cette substance ( la thiamine) et en donne le nom de vitamine Définition vitamine : substance organique indispensable à la croissance et aux différentes fonctions de l’organisme Sans valeur énergétique propre et incapable d’être synthétisées par l’homme 13 substances répondent à cette définition Ce sont des micronutriments, présents à l’état de traces dans l’alimentation Les 13 vitamines classées en deux groupes - les vitamines liposolubles : A, D, E, K - les vitamines hydrosolubles : C, groupe B (B1 ou thiamine, B2 ou riboflavine, B3 ou PP ou niacine, B6 ou pyridoxine, B9 ou acide folique ou folate, B12 ou cyanocobalamine). Quatre grandes fonctions *hormonale : vit A et D *coenzyme * stabilisation des membranes : vit E *antioxydante : vit C, Vit E et caroténoïdes Les vitamines en pathologies Mécanismes de carence : défaut d’apport, malabsorptions, défaut de stockage, augmentation de l’élimination, anomalie d’utilisation, augmentation des besoins Les déficiences vitaminiques augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, de cataracte… La vitamine A Bonne pour la peau et les yeux La vitamine A : Rétinol La première vitamine découverte : 1913 Origine animale , précurseur le béta-carotène, d’origine végétale Rôle dans la vision, la croissance, le renouvellement de la peau et des muqueuses, la régulation du système immunitaire Vitamine A : sources 6µg de béta-carotène = 1µg de rétinol besoins : 600 à 900 µg 100 g de foie : 10 000 à 15 000 µg de rétinol Poisson gras : 900 à 1000 µg de rétinol Carotte (jus ou crue) : 11 500 à 12 000 µg de bétacarotène Poivron vert, laitue, melon , abricot : 1000 à 2000 µg de béta-carotène Les Vitamines B Une famille nombreuse : B1, B2, B3, B5,B6,B8, B9, B12 Les vitamines B Action en concert Transforment les aliments en énergie Fonctionnement du système nerveux et immunitaire Formation des globules rouges Croissance des cellules Les sources des vitamines B Produits animaux, végétaux, les céréales, germes de blé Les risques de déficience concernent surtout la B6 et B9 La vitamine B12 est exclusivement d’origine animale. Risque de carence en B12 chez les végétaliens Vitamine B12 manque d’apport seulement si régime végétarien rôle de l’hypochlorhydrie et malabsorption intestinale nouveau concept de sa non dissociation de ses protéines porteuses Possibilité d’un mécanisme auto-immun : auto-anticorps contre FI ou cellules pariétales. anémie de Biermer est rare avant 40 ans relation avec démence et risque cardiovasculaire Traitement par voie orale possible La vitamine C • Un statut de star conquis grâce au Pr Linus Pauling (prix Nobel 1954) qui en préconise de fortes doses pour combattre aussi bien le rhume que le cancer • Prévient le rhume • Efface la fatigue • Aurait une action anticancéreuse • Rôle de défense contre les infections virales et bactériennes, protection des vaisseaux sanguins, cicatrisation, action antioxydant Besoins en Vitamine C Besoins journaliers : 110 mg Besoins augmentés de 20% en cas d’activité physique intense, de tabagisme 100 g d’orange crue : 50 à 60 mg de vitamine C Poivron rouge cru contient 160 à 200 mg, cuit 100 à 150 mg La vitamine D La nouvelle star La carence très fréquente Assure la minéralisation des os , des dents et du cartilage Favorise l’absorption du calcium et du phosphore Rôle dans la prévention de la sclérose en plaques Vitamine D réduction de sa synthèse au niveau de la peau les hydroxylations rénales et hépatiques peu ou pas altérées rôle de prévention de l’ostéoporose rôle de prévention de certains cancers , de maladies cardiovasculaires, auto-immunes et du diabète …? Dose journalière recommandée : 400 U Vitamines E • Sources: huiles végétales • Propriétés encore mal connues • 8 substances dont la plus importante est l’alphatocophérol • Protection des membranes cellulaires, effets bénéfiques sur le cœur, neutralisation des radicaux libres • Gràce à leurs vertus antioxydantes, les dérivés de la vitamine E sont utilisés comme conservateurs ( E306,307,308 et 309 La vitamine K Propriétés coagulantes et anti-hémorragiques impliquée dans le processus de minéralisation du squelette Deux vitamines : K1 se trouve dans les légumes verts, la K2 est produite par les bactéries dans le colon ou la fermentation de certains aliments(fromage, viande, miso…) Sources : épinards, salade verte, brocoli, Comment préserver les vitamines • Les vitamines hydrosolubles sont les plus fragiles en particulier la vitamine C • Le stockage des fruits et légumes fait perdre la quantité en vitamine C • Le lavage prolongé dissout la vitamine C, les vitamines B et le béta-carotène • La réfrigération :la dégradation de la vitamine C dépend de la température et de l’humidité • Congélation : -30° est préférable à -18° • Cuisson : la vitamine C ne résiste pas à la cuisson Enzyme Protéine qui joue un rôle de catalyseur biologique c'est-à-dire de composé qui facilite une réaction biochimique. Capable d'accélérer jusqu'à des millions de fois les réactions chimiques du métabolisme. Agit à faible concentration et se retrouve intacte en fin de réaction. Coenzyme Q 10 ou ubiquinone CoQ10 naturellement présente dans toutes les cellules humaines et assure la production de l’énergie corporelle dans les mitochondries. 95% de tous les besoins corporels en énergie sont transformés à l'aide du CoQ10. les organes nécessitant le plus d’énergie - le cœur, les poumons et le foie - présentent les taux de CoQ10 les plus élevés. Le CoQ10 est très important pour l'organisme humain et ne peut être remplacé par aucune autre substance. Besoin en COQ10 Une alimentation équilibrée et riche en protéines fournit un apport journalier d’environ trois à dix milligrammes Les aliments les plus riches : les organes d'animaux (notamment les abats). Egalement, en moindre proportion, dans les céréales complètes, les noix et les noisettes, les sardines, les épinards, les huiles végétales, les algues, le sésame et les légumineuses.. CARENCES VITAMINIQUES ET CONSÉQUENCES CLINIQUES Carence en vitamines B1, B3, B6, B9**, B12, C Troubles du comportement et de l'humeur (anorexie; troubles mnésiques, syndromes dépressifs, voire états démentiels) Carence en vitamines B9, B12 Anémie macrocytaire Carence en vitamines B6, B9, C, D, E Déficit immunitaire Carence en vitamines D Ostéomalacie et fractures * Il n'existe pas actuellement de normes précisant le seuil à partir duquel on parle de carence vitaminique. ** Vitamine B9 = acide folique Les besoins en minéraux Les besoins en calcium * rôle important dans le maintien de la masse osseuse et la lutte contre l’hyperparathyroidisme sénile * besoins supérieurs à l’adulte : 1200 mg/j à partir de 55 ans chez la femme et 65 ans chez l’homme * diminution de l’absorption intestinale et des possibilités d’adaptation des pertes urinaires * la diminution de la sécrétion gastrique influence peu l’absorption du calcium si Ca pris au cours des repas Le phosphore majeure partie contenu dans l'os et les dents Intervient dans les mécanismes de production d'énergie et dans de nombreux systèmes enzymatiques. Présent dans de nombreux aliments : poissons, oeufs, viandes, produits laitiers, fruits, céréales. Peu de difficulté à couvrir les besoins : 450 mg/jour. (sujets ayant de faibles apports ingèrent 1 g de phosphore par jour) FER Peu de déficits en fer chez les sujets âgés en dehors de pathologies responsables d'un saignement. Le fer le mieux absorbé est le fer héminique apporté par les viandes. apports recommandés de 9 à 12 mg par jour. Le Zinc Participe au métabolisme des glucides, lipides et protéines joue un rôle essentiel dans les fonctions immunitaires, neurologiques et reproductives. nécessaire à plus de 200 processus vitaux de l’organisme. participe à la synthèse de l’ARN, de l’ADN et des protéines. facilite la cicatrisation, la reproduction, la croissance. rôle dans la modulation de l’humeur, l’apprentissage ainsi que la vision, le goût et l’odorat. intervient dans la coagulation sanguine, les fonctions thyroïdiennes et le métabolisme de l’insuline. La carence en Zinc fréquente dans les pays en voie de développement entraîne des déficits immunitaires et de graves troubles métaboliques. Les diabétiques, les sujets présentant des troubles rénaux, l’excès d’alcool et tout syndrome de malabsorption intestinale peuvent conduire à des déficiences et nécessiter des supplémentations. Carences en zinc Sources du Zinc L’huitre particulièrement riche en zinc : 80mg pour 100 g Les fromages : 7 à 10 mg pour les pates dures, 1 à 3 mg pour les autres La viande : 5 à 7 mg pour le bœuf Le poisson : 1 à 3 mg Besoins quotidiens : 9 à 15 mg Magnésium et ses fonctions Multiples rôles dans le fonctionnement de nombreux organes : cœur , reins, os Agit en association avec le calcium Besoin en Mg estimés à 6 mg/k g/jour apportés par des aliments comme le chocolat, les fruits secs, les fruits de mer ou les céréales entières et par l'eau de boisson. FOOD GUIDE PYRAMID FOR OLDER ADULTS Dénutrition : étiologies * diminution des apports * hypercatabolisme secondaire aux infections, aux maladies chroniques, aux médicaments qui perturbent le gout, les régimes sévères. * état inflammatoire chronique consommateur de nutriments surrénales ( cortisol) cytokines lipolyse) muscle protéolyse synthèse l ’inflammation tissu adipeux ( foie synthèse protéines de transport synthèse protéines de Dénutrition : signes d’alerte * fatigue physique, diminution de l’activité physique, troubles cognitifs et psychologiques * diminution des apports alimentaires : agenda alimentaire avec estimation des portions, histoire alimentaire *perte de poids Evaluation nutritionnelle Diagnostic anthropométrique : *insuffisance pondérale (perte de poids de plus de 10%) *IMC (poids/taille2) doit être entre 21 et 27, dénutrition si inférieur à 21 *circonférence du mollet, du bras : 25 cm chez l’homme, 23 cm chez la femme * épaisseur du pli cutané tricipital : baisse des réserves de graisses si valeurs inférieurs à 6 mm chez l’homme et 10 chez la femme Les mesures anthropométriques Les modules de pesée distance talon-genou Permet d'estimer la taille des personnes qui ne peuvent se tenir debout ou qui présentent des déformations ostéomusculaires. La hauteur du genou corrélée à la taille à l'âge adulte. La mesure faite à l'aide d'une toise pédiatrique : patient couché sur le dos, le genou levé et faisant un angle de 90 degrés entre la jambe et la cuisse. Le pied fait également un angle de 90° avec la jambe. les formules de calcul de la taille : - Taille (homme) = (2,02 x dTG cm) - (0,04 x âge) + 64,19 - Taille (femme) = (1,83 x dTG cm) - (0,24 x âge) + 84,88 Hauteur talon-genou La circonférence du mollet Le sujet est dans la même position que pour la mesure précédente. Le genou, faisant un angle de 90 degrés, le ruban est placé autour du mollet et mobilisé le long de celui-ci afin de mesurer la circonférence la plus importante. Le ruban ne doit pas comprimer les tissus sous-cutanés. Périmètre brachial Site de mesure repéré après avoir placé le bras de sorte que le coude fasse un angle droit de 90 degrés, la face palmaire de la main sur le tronc et le bras le long du corps. Identification à l'aide du ruban du point situé à midistance entre le rebord postérieur de l'acromion et le sommet de l'olécrane. Mesure du périmètre brachial à ce niveau là, après avoir déplié le coude et étendu le bras le long du corps, la face palmaire de la main tournée vers l'avant si le sujet est debout ou tournée vers le haut si le sujet est couché. Le pli cutané tricipital mesure effectuée en regard de la voussure du triceps, à la hauteur du point de référence choisi pour la mesure du périmètre brachial, le bras allongé le long du corps. sujet alité est allongé sur le côté opposé au bras mesuré, lequel est placé le long du corps, face palmaire face au sol. La peau et le tissu adipeux sous-cutané sont pincés entre le pouce et le majeur tout en les soulevant d'environ 1 cm des tissus sous-jacents, et parallèlement à l'axe du bras. mesure effectuée avec le compas de plis placé perpendiculairement à l'axe du pli. DEPISTAGE Diagnostic biologique d’une dénutrition protéines dites nutritionnelles : Albumine <35g.l Préalbumine< 200mg.l protéines dites inflammatoires : CRP > 20mg.l (processus inflammatoire associé) Protéine orosomucoide > 1.2g.L (inflammation chronique) Les conséquences de la malnutrition *dysfonctionnement de système immunitaire : augmentation de la morbidité infectieuse ( pneumopathie, infection urinaire) * diminution de l’albumine et ainsi possibilité de toxicité médicamenteuse * troubles neuropsychiatriques par carence en micronutriments * aggravation de la sarcopénie, risque de chutes et perte d’autonomie, affaissement des contrôles moteurs et sphinctériens * aggravation de la malnutrition (hypercatabolisme) La spirale de la dénutrition Nutrition et escarres Risque accru en cas de dénutrition (x3 si albuminémie<26g/l) si déficit en vitamine C le Zn favorise la cicatrisation des ulcères de jambe chez seulement les patients déficitaires L’hypercatabolisme déclenché par ou associé à l’escarre aggrave la malnutrition en augmentant les besoins nutritionnels et en induisant ou en augmentant une anorexie Dénutritions d’apports Il est illusoire d’essayer de monter vite les apports de quelqu’un qui mange très peu • si 500 kcal/j + 100-200 kcal au début il faut 10-15 jours pour atteindre 1000 • si 500 kcal/j +200 kcal au début atteindre 1000 en 8 jours 1500 en 15 jours Risque de la renutrition trop rapide : Le refeeding syndrome C’est apporter trop de nutriments alors que les enzymes sont hypofonctionnelles on intoxique le patient par nutriments insuffisance rénale insuffisance hépatique décès dans tableau anasarque Danger très réel à l’entrée dans un établissement Impact des Médicaments sur la nutrition La gestion délicate du couple médicament/nutrition les pansements gastriques affectent de nombreux nutriments : * La cholestyramine s’oppose à l’absorption des vitamines liposolubles par fixation aux sels biliaires. * La cimétidine peut provoquer une carence en vitamine B12 induite par hypochlorhydrie. * Un abus de laxatifs provoque une fuite de potassium et pour les composés huileux une diminution forte de l’absorption des vitamines liposolubles. Gestion du couple médicament/nutrition (suite) Les antibiotiques, en perturbant la flore intestinale, donnent une carence en folates et en vitamine K. la digitaline, le sulfate de fer et des antidépresseurs (les ISRS) peuvent provoquer une anorexie corticoïdes, benzodiazépines et certains antidépresseurs peuvent entrainer une hyperphagie. L’horaire de la prise de médicaments est souvent un arbitrage entre efficacité thérapeutique et bonne tolérance. De façon générale, la prise postprandiale (après le repas) est à privilégier, sauf problème réel de biodisponibilité, pour éviter toute anorexie. Impact des médicaments Mécanismes d’action des médicaments Nutriments affectés Formation de complexe Tétracyclines Anti-acides Pénicillamine Méthyldopa Diminution de la solubilité Huile minérale Cholestyramine Ca, Mg, Fer, Zn, Mn Ca, P Vit B6, Zn, Cu Fer VitA, D, E, K VitA, D, E, K, B6, folates et Ca Diminution du ph intestinal Anti-acides Dommages à la muqueuse Colchicine Néomycine Thiamine, Folates, Calcium, Magnésium, Fer, Zinc Graisses, carotène, B12, Lactose, Na, K Graisses, Protéines, Lactose, Vit A, D, E, K, B12, Ca, Fe EXEMPLES DE MÉDICAMENTS DONT L'ABSORPTION INTESTINALE EST MODIFIÉE PAR LA NOURRITURE Absorption réduite •Pénicilline, tétracyclines (si absorption simultanée de produits laitiers), •Acide acétyl salicylique, •Levodopa, théophylline (si absorption simultanée de protéines), •Sotalol. Absorption retardée Absorption augmentée •Céphalosporines (si absorption simultanée de produits laitiers), •Erythromycine, •Sulfamides, •Furosémide, •Cimétidine, •Digoxine (si absorption trop importante de fibres), •Ibuprofen. •Griséofulvine (si absorption simultanée de lipides), •Nitrofuranes (en revanche diminuée si prise à jeun), •Diazépam, •Hydrochlorothiazide, •Lithium (en revanche diminuée si prise à jeun), •Propranolol (par une diminution de l'effet de 1er passage hépatique), •Métoprolol, •Phénytoïne (grâce à une induction enzymatique). Catabolisme ensemble des réactions de dégradations moléculaires de l'organisme = le contraire de l'anabolisme, ensemble des réactions de synthèse. Le catabolisme et l'anabolisme sont les deux composantes du métabolisme. Les réactions de catabolisme sont des oxydations (ou des déshydrogénations) produisant de l'énergie. Hyposialie un production de salive faible. Ingesta Ensemble des produits qui sont ingérés par un individu dans une journée. Malnutrition état pathologique de déficience ou d’excès d'un ou plusieurs nutriments. Provient d'une nourriture en mauvaise quantité (apport calorique insuffisant ou excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisses...). Autres facteurs : psychologiques et pathologiques Faim invisible ou cachée (hidden hunger) affectant deux milliards de personnes souffrant de carences en sels minéraux et en vitamines, pouvant provoquer des maladies mortelles. Ostéomalacie décalcification osseuse induite par un défaut de minéralisation (manque d'ions calcium et phosphate) de la trame protéique du squelette =rachitisme à un stade avancé d’une maladie ou à risque élevé (personnes âgées confinées et/ ou ayant troubles graves de l'absorption digestive) Conclusion Une alimentation équilibrée est un facteur de vieillissement réussi Les régimes restrictifs sont à proscrire la surveillance régulière de l’état nutritionnel des personnes âgées s’impose Bibliographie Cours de Gériatrie : Polycopié National Du Collège Des Enseignants Cours De Médecine En Ligne © Université Médicale Virtuelle Francophone - Articles du Dr Moussayer NUTRITION ET PERSONNES ÂGÉES : «Quand on avance en âge, mieux vivre c’est mieux se nourrir» moussayer doctinews Syndrome sec et Gougerot-Sjögren : ENTRE UN MAL FREQUENT ET UNE MALADIE AU COEUR DE L’auto-immunité moussayer doctinews Syndrome sec La sécheresse des muqueuses Le Matin Moussayer Merci de votre attention