UNIVERSITÉ PARIS VIII - VINCENNES SAINT- D ENIS
HISTOIRE
DE LA
RÉPUBLIQUE
PREMIÈRE ANNÉE DE LICENCE
Fascicule de Travaux Dirigés
Cours de M. Alexandre Lunel
2015 - 2016
L1 S2 - HR - 2015/1016
2
BIBLIOGRAPHIE
Manuels
Nouvelle histoire de la France contemporaine, 1789-1958, 16 vol., Paris, Seuil, 1972-1983.
AULARD A., Histoire politique de la Révolution française (1789-1804), Paris, A. Colin, 1901.
BASDEVANT-GAUDEMET B., GAUDEMET J., Introduction historique au droit, XIIIe-XIXe siècles,
Paris, LGDJ, 2000.
CHEVALLIER J-J., Histoire des institutions politiques de la France moderne (1789-1945), Paris,
Dalloz, 1958.
CONAC G., CHEVALLIER J-J., Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789
à nos jours, Paris, Dalloz, 1985.
GUCHET Y., Histoire constitutionnelle française, 1789-1974, Paris, Economica, 1993.
HAROUEL J-L., BARBEY J-L., THIBAUD-PAYEN J., BOURNAZEL É., Histoire des institutions de
l’époque franque à la Révolution, Paris, PUF, 2006.
MORABITO M., Histoire constitutionnelle de la France de 1789 à nos jours, Paris, Montchrestien,
13e éd, 2014.
PRÉLOT M., Histoire des idées politiques, Paris, Dalloz, 1996.
ROULAND N., L’État français et le pluralisme. Histoire politique des institutions publiques de 476 à
1792, Paris, Odile Jacob, 1995.
SAUTEL G., HAROUEL J-L., Histoire des institutions publiques depuis la Révolution française, Paris,
Dalloz, 1997.
SZRAMKIEWICZ R., BOUINEAU J., Histoire des institutions, 1750-1914, Paris, Litec, 1996.
TIMBAL P-C., CASTALDO A., Histoire des institutions publiques et des faits sociaux, 9e éd., Paris,
Précis Dalloz, 1993.
Monographies
AGULHON M., 1848 ou l’apprentissage de la république (1848-1852), Paris, Seuil, 2002.
BERGERON L., L’épisode Napoléonien 1799-1815, Paris, Seuil, 1972.
BOUDON J-O., Histoire du Consulat et de l’Empire, Paris, Perrin, 2003.
BRUSCHI C., « Citoyenneté et universali », in : Les principes de 1789, P.U.A.M., 1989.
BOULOISEAU M., La République jacobine (10 août 1792-9 thermidor an II), Paris, Seuil, 1972.
BOURDERON R. (dir.), L’an I et l’apprentissage de la démocratie, Paris, Éd. PSD-Saint-Denis, 1995.
CHEVALLIER J., « La séparation des pouvoirs », in : La continuiconstitutionnelle en France de
1789 à 1989, P.U.A.M. Economica, 1990.
CONAC G. et MACHELON J-P. (dir.), La constitution de l’an III, Paris, PUF, 1999.
MAYEUR J-M., Les débuts de la IIIe république (1871-1898), Paris, Editions du Seuil, 1973.
SOBOUL A., « Robespierre et la formation du gouvernement révolutionnaire », Revue d’histoire
moderne et contemporaine, 1958.
TRONQUOY P. (dir.), Les valeurs de la République, Paris, La documentation française, coll.
« Cahiers français », 2007, n°336.
WORONOFF D., La République bourgeoise, de Thermidor à Brumaire 1794-1799, Paris, Seuil, 2004.
L1 S2 - HR - 2015/1016
3
SÉANCE I
République(s)
L1 S2 - HR - 2015/1016
4
Texte I : Aristote, Les politiques (Livre I, Chapitre I)
Puisque toute cité, nous le voyons, est une certaine communauté, et que toute communauté a
été constituée en vue d’un certain bien (car c’est en vue de ce qui leur semble une bien que
tous les hommes font ce qu’ils font), il est clair que toutes les communautés visent un certain
bien, et que, avant tout, c’est le bien suprême entre tous que vise celle qui est la plus
éminente de toutes et qui contient toutes les autres. Or c’est celle que l’on appelle la cité,
c’est-à-dire la communauté politique.
Texte II : Cicéron, De la République (Livre I, 25)
La république, c’est la chose du public. Le public, cependant, ce n’est pas le rassemblement
de tous les hommes sous la forme de n’importe quelle collectivité, mais le rassemblement de
la multitude dont l’association repose sur l’accord du droit et la communauté de ce qui est
utile.
Texte III : Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live (Livre V)
Où l’égalité ne se trouve pas, il ne peut y avoir de république.
Texte IV : Montesquieu, De l’Esprit des lois (Livre IV, Chapitre 4-5)
La plupart des peuples anciens vivaient dans des gouvernements qui ont la vertu pour
principe ; et lorsqu’elle y était dans sa force, on y faisait des choses que nous ne voyons plus
aujourd’hui et qui étonnent nos petites âmes.
[…] C’est dans le gouvernement publicain que l’on a besoin de toute la puissance de
l’éducation. La crainte des gouvernements despotiques naît d’elle-même parmi les menaces
et les châtiments ; l’honneur des monarchies est favorisé par les passions, et les favorise à son
tour : mais la vertu politique est un renoncement à soi-même, qui est toujours une chose très
pénible.
On peut définir cette vertu, l’amour des lois et de la patrie. Cet amour, demandant une
préférence continuelle de l’intérêt public au sien propre, donne toutes les vertus
particulières, elles ne sont que cette préférence.
Texte V : Rousseau, Lettres écrites de la Montagne, 1764 (Huitième lettre)
On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté. Ces deux choses sont si différentes
que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent
ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un État libre. La liberté consiste moins à
faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui, elle consiste encore à ne pas
soumettre la volonté d’autrui à la nôtre. Quiconque est maître ne peut être libre, et régner
c’est obéir.
Il n’y a donc point de liberté sans lois, ni quelqu’un est au-dessus des lois […]. Un peuple
libre obéit mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il
n’obéit qu’aux lois et c’est par la force des lois qu’il n’obéit pas aux hommes.
Toutes les barrières qu’on donne dans les républiques au pouvoir des magistrats ne sont
établies que pour garantir de leurs atteintes l’enceinte sacrée des lois : ils en sont les ministres
non les arbitres, ils doivent les garder non les enfreindre. Un peuple est libre, quelque forme
L1 S2 - HR - 2015/1016
5
qu’ait son gouvernement quand dans celui qui le gouverne il ne voit point l’homme, mais
l’organe de la loi. En un mot, la liberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt avec
elles.
Texte VI : Rousseau, Émile ou De l’éducation, 1762 (Livre II)
Il y a deux sortes de dépendances: celle des choses, qui est de la nature; celle des hommes,
qui est de la société. La dépendance des choses, n'ayant aucune moralité, ne nuit point à la
liberté, et n'engendre point de vices: la dépendance des hommes étant désordonnée les
engendre tous, et c'est par elle que le maître et l'esclave se dépravent mutuellement. S'il y a
quelque moyen de remédier à ce mal dans la société, c'est de substituer la loi à l'homme, et
d'armer les volontés générales d'une force réelle, supérieure à l'action de toute volonté
particulière. Si les lois des nations pouvaient avoir, comme celles de la nature, une
inflexibilité que jamais aucune force humaine ne pût vaincre, la dépendance des hommes
redeviendrait alors celle des choses; on réunirait dans la publique tous les avantages de
l'état naturel à ceux de l'état civil; on joindrait à la liberté qui maintient l'homme exempt de
vices, la moralité qui l'élève à la vertu.
Texte VII : Rousseau, Du contrat social, 1762 (Chapitre VII « Du souverain »)
Le souverain n'étant formé que des particuliers qui le composent n'a ni ne peut avoir
d'intérêt contraire au leur ; par conséquent la puissance souveraine n'a nul besoin de garant
envers les sujets, parce qu'il est impossible que le corps veuille nuire à tous ses membres, et
nous verrons ci-après qu'il ne peut nuire à aucun en particulier. Le souverain, par cela seul
qu'il est, est toujours tout ce qu'il doit être.
1 / 62 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !