UAG – 2013 - License 3 Initiation à l’hydrogéologie Cours n°2 L. DUCREUX Hydrogéologue BRGM Guadeloupe 1 Chapitre 2 – La ressource en eau souterraine, aspect qualitatif Plan du cours 1 –Minéralisation des eaux souterraines 2 – Paramètres de « caractérisation » de la chimie d’une eau 3 – Origine des éléments majeurs 4 – les faciès hydrochimiques 5 – réseau de surveillance en Guadeloupe 6 – Réalisation de prélèvements d’eau souterraine 7 – Notion de « fonds géochimiques » 8 – Pratiques anthropiques et impacts sur le milieu naturel 9 – Typologie des pollutions 10 – Problématiques locales 2 Minéralisation des eaux souterraines Notion d’hydrochimie et de géochimie L'hydrochimie est la science qui étudie les processus chimiques affectant la distribution et la circulation des composés chimiques des eaux. Elle est essentiellement basée sur la chimie mais aussi de la biologie et de la géologie. L'hydrochimie inclut l’ensembles des techniques et protocoles d'échantillonnage des eaux, la détermination des fonds géochimiques naturels d’un milieu, l'étude de la pollution des milieux aquatiques… Elle permet de définir la « qualité d’une eau » La géochimie est la science qui applique les principes de la chimie à l'explication des processus géologiques, passés et présents, qui affectent les enveloppes terrestres internes (noyau, manteau, croûtes) et externes (océans, atmosphère, biosphère). L’hydrogéochimie étudie donc les interactions entre l’eau et le sol ou le soussol. Ce terme est approprié pour décrire la chimie des eaux continentales (dont les eaux souterraines). 3 Minéralisation des eaux souterraines Origine de la minéralisation des ESO L'eau de pluie est légèrement acide du fait de sa teneur en CO2 dissous : CO2 dissous + H2O ⇌ H2CO3 (acide carbonique, acide faible) Au cours de son l’infiltration, du fait d’un contact avec terrains géologiques en présence, l’eau se se charge en divers éléments qui vont influer sur sa qualité. Certains de ces éléments sont naturellement présents dans le sol, et vont définir la qualité « naturelle » de l'eau brute. Ainsi l'eau à l'état naturel peut contenir : des matières organiques, des matières dissoutes provenant des terrains traversés (ions majeurs et éléments traces) des particules en suspension. D'autres éléments sont d'origine anthropique. 4 Minéralisation des eaux souterraines Mécanismes de base REACTIONS DE DISSOLUTION Opération ayant pour effet de modifier la cohésion des molécules des corps solides par immersion dans un liquide séparation des parties du corps solide et mise en solution. PRECIPITAION Réaction par laquelle un corps en solution se sépare de son solvant pour formé un précipité solide. REACTIONS D’OXYDO-REDUCTION Réaction chimique au cours de laquelle se produit un échange d'électrons. L'espèce chimique qui capte les électrons est appelée « oxydant » ; celle qui les cède, « réducteur ». REACTIONS D’ECHANGES D’IONS Remplacement stœchiométrique des ions sur une surface de charge fixe par des ions de la solution 5 Minéralisation des eaux souterraines Paramètres influençant la chimie de l’eau souterraines La température du milieu (plus la T° augmente et plus la solubilité cinétique augmente aussi); La pression (si la pression partielle en en CO2 augmente, la dissolution diminue); la nature des roches traversées (minéraux rencontrés au cours de l'infiltration) et notamment celui de la roche mère; La surface de contact : l’existence d’une porosité élevée favorise les échanges (surface de contact plus grande entre la roche et l’eau); le temps de contact de l'eau avec le réservoir (les eaux anciennes sont souvent très minéralisées); la vitesse d’écoulement de l'eau dans le sous-sol; le temps de renouvellement de l'eau de la nappe. 6 Paramètres de « caractérisation » Principaux paramètres de qualité Éléments majeurs (ions majeurs) Cations : calcium (Ca++), magnésium (Mg++), sodium (Na+), potassium (K+) Anions : carbonates (HCO3-, CO3- -), chlorures (Cl -), sulfates (SO4- -), nitrates (NO3-) Eléments traces Contrairement au éléments majeurs, les éléments traces sont peu abondants dans la croute terrestre. Certains éléments traces sont indispensables au déroulement des processus biologiques : ils sont alors nommés "oligoéléments". L'expression "métaux lourds" est aussi souvent employée, néanmoins certains éléments traces ne sont pas des métaux (arsenic, sélénium). 7 Paramètres de « caractérisation » Principaux paramètres de qualité Température (en degrés Celsius °C) échelle répandue dans laquelle la glace (formée d'eau) fond à 0 °C et l'eau bout à environ 100 °C dans les conditions standards de pression. pH Mesure de l’acidité de l’eau, CAD la concentration en ions hydrogène (H+). L’échelle de pH s’étend de 0 (très acide) à 14 (très basique), la valeur médiane correspond à une solution neutre à 25 °C. pH = -log[H+] Alcalinité Représente la capacité de l'eau à neutraliser des acides. L’alcalinité de l’eau est aussi appelée dureté carbonatée, TAC (Titre Alcalimétrique Complet) ou pouvoir tampon. Cette propriété dépend entre autres de la concentration en carbonate, bicarbonate et hydroxydes de l’eau. 8 Paramètres de « caractérisation » Principaux paramètres de qualité Conductivité électrique de l’eau (EC) La conductivité électrique de l’eau est l’aptitude d’une eau à laisser les charges électriques se déplacer librement, autrement dit à permettre le passage du courant électrique. Plus une eau est minéralisée, mieux le courant circule et plus sa conductivité est élevée. La conductivité électrique s’exprime en micro Siemens / cm noté µS/cm. Valeurs courantes de conductivités électriques Conductimètre (source BRGM Guadeloupe) 9 Paramètres de « caractérisation » Principaux paramètres de qualité Potentiel redox (Eh) grandeur empirique exprimée en volt (V) et notée E. Ce potentiel est exprimé par rapport à une référence, souvent mesurée par une électrode normale à hydrogène (ENH) , d'où l'unité V/ENH. Cette mesure est appliquée aux couples d'oxydo-réduction pour prévoir la réactivité des espèces chimiques entre elles. Par convention, le potentiel standard E° est mesuré par rapport au couple proton/hydrogène (H+/ H2), de potentiel nul. Matières en suspension (ou MES) particules solides très fines et généralement visibles à l'œil nu, théoriquement, ni solubilisées, ni à l'état colloïdale. Elles déterminent la turbidité de l'eau. Elles limitent la pénétration de la lumière dans l'eau, diminuent la teneur en oxygène dissous et peuvent nuire au développement de la vie aquatique. Le fleuve Maroni (source, BRGM Guyane) 10 Paramètres de « caractérisation » Principaux paramètres de qualité Carbone organique total (COT) Quantité de carbone lié dans un composant organique. Il est souvent utilisé comme indicateur non spécifique de la qualité de l'eau. Dureté de l’eau (ou titre hydrométrique) Indicateur de la minéralisation de l’eau. Elle est surtout liée aux ions calcium et magnésium. La dureté s’exprime en ppm, w/v (ou mg/l) de CaCO3 ou en degré français (symbole °f ou °fH). Oxygène dissous (OD) Taux d’oxygène présent dans une eau et provenant essentiellement de l’atmosphère et de l’activité photosynthétique (pour les eaux de rivières). L’OD est fonction de la température de l'eau et de l'air, de la pression atmosphérique. Les résultats sont exprimés soit en teneur en oxygène dissous (mg/l), soit en pourcentage de saturation. 11 Origine des majeurs Ca : cation le plus abondant dans les eaux continentales. Présent dans tous les types de lithologie, mais prédomine dans les aquifères carbonatés (calcaires et craies). Concentration centaine de mg/l. Le calcium est également très abondant dans les aquifères gypsifères. Concentration centaines de mg/L voir > 1 g/l. Mg : libéré par interaction avec des roches ignées (minéraux ferromagnésiens comme l’olivine, le pyroxène, l’amphibole, et les micas noirs), roches d’altération (chlorite, serpentine), carbonates (dizaines de mg/l voir plus), évaporites (centaines de mg/l à quelques g/l). Comportement très similaire au Ca. 12 Origine des majeurs Na : Principalement présent dans les roches ignées (feldspaths…) Roches sédimentaires : évaporites. Concentration dans les eaux naturelles très variable : de < 1 mg/l dans certaines eaux de pluie à > 100 000 mg/l dans des saumures. K: principalement présent dans les roches ignées et dans les argiles (orthose, micas, feldspathoïdes), certains dépôts évaporitiques très solubles comme la potasse [KCl]. Abondant mais peu concentré dans les eaux naturelles (difficulté de mobilisation de l’ion K+). Dans les eaux souterraines, généralement < 10 mg/l. Sources anthropiques : sels de route, saumures riches en alcalins et alcalino-terreux (résidus de mines de sel), indirectement : intrusions marines dues à une surexploitation de la nappe (surtout Na, Cl) 13 Origine des majeurs C: Atmosphère et atmosphère du sol : dissolution du CO2 et interaction avec les carbonates produisant de l’acide carbonique (H2CO3) Le CO2 profond : dans des régions tectoniquement actives, des flux important de CO2 profonds donnent lieu à des eaux très riches en carbone inorganique (concentrations en HCO3- jusqu' ’à 10 000 mg/l). Aquifères carbonatés : l'acide carbonique réagit avec les carbonates (calcite, dolomie…) qui se dissolvent (50% du C inorganique provient du CO2 du sol, 50% de la roche). Aquifères silicatés : l'acide carbonique réagit avec les silicates. Des échanges de cations et la dissolution de feldspaths donnent lieu à des eaux de faciès Na+HCO3- (bicarbonaté sodique) - Dans une gamme de pH de 6,4 à 10,3 les bicarbonates (HCO3-) sont l'espèce carbonatée prédominante. 14 Origine des majeurs SO4 : Aquifères contenant des évaporites : dissolution de gypse, anhydrite, (MgK-sulfates). Les concentrations peuvent atteindre quelques g/l. Aquifères cristallins ou sédimentaires contenant des sulfures (pyrite, arsénopyrite, marcassite, etc.). L'oxydation et dissolution de sulfures produit des sulfates. Concentrations dans ce contexte : quelques mg/l à quelques dizaines de mg/l. Saumures marines conservées dans les aquifères sédimentaires ou cristallines profondes Aérosols marins proche de la côte Lorsque le milieu est réducteur (nappe captive), le soufre est également représenté par ses formes réduites (H2S, HS-). La teneur en sulfates est donc intimement liée aux propriétés redox du milieu. Sources anthropiques : pollution atmosphérique par des Sox (oxydes de soufre) H2SO4, drainage minier. 15 Origine des majeurs NO3 : Pas de source dans la matrice des aquifères. Sources naturelles : pluies, activité biologique, azote dans les sols. A l'état naturel, les concentrations en nitrate dans les eaux souterraines sont faibles (quelques mg/l au maximum). Saumures marines conservées dans les aquifères sédimentaires ou cristallines profondes. Importance des réactions d'oxydo-réduction qui conduit à une oxydation des espèces réduites (nitrification d'ammonium) ou une réduction des espèces oxydées (dénitrification). Sources anthropiques nombreuses et essentiellement liées au lessivage des engrais, et aux rejets domestiques et industriels, à la pollution de l'air. On admet généralement qu'une teneur supérieure à 10 mg/l traduit un apport anthropique. 16 Les faciès hydrochimiques Généralités Pour une eaux souterraine, le faciès chimique correspond à la catégorie dans laquelle on peut classer cette eau en fonction de ses concentrations respectives en éléments majeurs (hydrogénocarbonates, carbonates, chlorures, sulfates, nitrates, sodium, potassium, calcium, magnésium). une solution est toujours électriquement neutre ! Équation d’éléctroneutralité : Σ cations + Σ anions = 0 La représentation des faciès hydrochimiques peut être fait grâce à des diagrammes, des analyses statistiques. Ces différents outils ont pour objectif de faire ressortir les concentrations principales de l’eau afin de procéder à une classification. 17 Les faciès hydrochimiques Modes de représentation Le diagramme de stabler Représentation de la contribution de chaque espèce ioniques à la somme cationique ou à la somme anionique. Les unités sont des équivalent par litre (eq/l) ou des meq/l. ce type de graphique ne concerne qu’un échantillon d’eau à la fois. Son utilité réside dans la compréhension des équilibres carbonatés en d’autres termes, il permet de représenter l’alcalinité. 18 Les faciès hydrochimiques Le diagramme de Stiff Il permet d'obtenir une figure géométrique polygonale caractéristique d'une famille d'eau donnée. Les données d'analyse des ions majeurs sont reportées sur des axes horizontaux de part et d'autre de l'axe vertical d'origine. Les cations sont représentés à gauche et les anions à droite. Ce diagramme fait des représentations individuelles de faciès chimique 19 Les faciès hydrochimiques Le diagramme de Piper C’est une représentation graphique de la chimie d'un ou plusieurs échantillons d'eau. Les anions et les cations sont représentés dans deux diagrammes ternaires distincts. Les sommets du diagramme ternaire des anions sont le sulfate, le chlorure et les carbonate + l'hydrogénocarbonate. Les sommets du diagramme ternaire des cations sont le magnésium, le calcium et sodium + potassium. Les deux diagrammes ternaires sont projetés dans un losange déterminant le faciès chimique d’une eau. Les unités de mesures utilisées sont les % de meq/l. Ce type de représentation est particulièrement adaptée pour étudier l’évolution, dans le temps, du faciès des eaux. 20 Les faciès hydrochimiques Le diagramme de Piper Bicarbonaté calcique 100 Bicarbonaté sodique 80 80 Bicarbonaté magnésien 60 Sulfaté calcique Chloruré sodique 60 40 40 20 20 0 0 100 CO 3 40 20 80 0 80 10 0 100 40 60 60 20 60 40 4 40 SO +K 60 80 +H 20 20 Na Mg 80 CO 3 0 100 80 60 40 Ca 20 0 0 100 0 20 40 60 80 Cl + NO3 21 100 Les faciès hydrochimiques Le diagramme de Schoëller Berkaloff Il permet de représenter le faciès chimique de plusieurs eaux à la fois. La concentration de chaque éléments chimiques est figurée par une ligne verticale en échelle logarithmique. Une ligne brisé est formée en reliant tous les points figurant les différents éléments chimiques. Les concentrations sont exprimées en en mg/l ou meq/l. 22 Les faciès hydrochimiques Le diagramme de Schoëller Berkaloff 23 Les faciès hydrochimiques Evaporites 10000 8000 50 6000 % Seine (Paris) 2000 30 % Calcaires et dolomies 4000 80 10 % 0% Diagrammes de corrélation (ou de dispersion) Roches détritiques carbonatées Le diagramme de corrélation permet d'illustrer la relation entre deux phénomènes variables et observer l'influence de l'une sur l'autre. 1000 Le calcul et le tracé de la droite de régression est très utile pour prévoir la valeur de Y en fonction de X. 600 Schistes Argiles et grès feldspathiques 400 2+ Ca (!eq/l) 800 Roches volcaniques 10 % 20 % 200 % de Ca 100 En hydrochimie, il permet de définir des pôles géologiques d’appartenance d’une eau. 80 60 Péridotites 40 Sables et grès quartzeux 20 Granites, gneiss micaschistes 10 50 100 200 500 1000 2000 5000 10000 !+ (!eq/l) 24 Réseau de surveillance en Guadeloupe Réseau de surveillance de l’état qualitatif des MESO de Guadeloupe 5 masses d’eau souterraines surveillées 2 campagnes annuelles Analyse de paramètres principaux + liste de molécules phytosanitaires adaptée au contexte local (soit 60 molécules) Réseau de surveillance en Guadeloupe Réseau de surveillance de l’état qualitatif des MESO de Guadeloupe paramètres de l’analyse type « régulière » analyses confiées à des laboratoires agréés Réseau de surveillance en Guadeloupe Mise à disposition des données acquises ADES est le portail national d’Accès aux Données sur les Eaux Souterraines qui rassemble sur un site internet public - http://www.ades.eaufrance.fr - des données quantitatives et qualitatives relatives aux eaux souterraines issues de différentes bases de données. outil privilégié pour répondre aux enjeux locaux de la gestion des eaux souterraines et à ceux de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau. ADES réunit les données de nombreux partenaires : Agences de l’Eau, Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, Les Agences Régionales de Santé (données sur les eaux souterraines brutes captées pour la production d’eau potable uniquement), les collectivités territoriales (conseils généraux, régionaux, syndicats de gestion d’aquifères, communautés de communes, parcs naturels), les autres organismes chargés de missions de service public. Réalisation de prélèvements d’eau souterraine Phases d’une campagne de PLV Prélèvement : action qui consiste à extraire un certain volume d’une masse d’eau Echantillonnage : action qui consiste à prélever une partie, considérée comme représentative, d'une masse d'eau en vue de l'examen de diverses caractéristiques définies. Envoi des échantillons d’eau dans un laboratoire d’analyses Photos terrain – pompe pour forage/puits et opération d’échantillonnage (source BRGM Guadeloupe) 28 Réalisation de prélèvements d’eau souterraine Représentativité de la mesure Problématiques : -choix d’un point d’eau représentatif -choix de la période de prélèvement -impact du prélèvement sur le milieu naturel -instabilité de l’état chimique d’un échantillon dans le temps -augmentation de l’incertitude sur la mesure à chaque étapes de la chaîne analytique action qui consiste à extraire un certain volume d’une masse d’eau Solutions : -réalisation d’un plan de prélèvement au préalable pour accéder à une eau représentative de son milieu souterrain -faire un échantillonnage en respectant scrupuleusement les préconisations (normes et textes de référence), ce pour chaque type de paramètres -faire de mesures « in situ » en lecture directe (pH, température, conductivité) -appliquer une démarche qualité stricte pour la conservation des échantillons en entre le prélèvement et l’analyse 29 Fond géochimique On entend par fond géochimique des eaux souterraines, les concentrations en éléments chimiques (majeurs et traces) dans les eaux attribuables uniquement à une origine naturelle. éléments majeurs fréquemment recherchés : calcium, magnésium, sodium, potassium, chlorures, sulfates et bicarbonates; traces : arsenic, baryum, bore, fluor, cadmium, chrome, mercure, cuivre, nickel, plomb, zinc, antimoine, sélénium, aluminium, argent, fer, manganèse, cadmium, nickel, mercure et plomb. 30 Fond géochimique En Guadeloupe : fond géochimique variable selon le contexte géologique Basse-Terre : •dôme de la Soufrière, fond géochimique élevé pour les éléments calcium, magnésium et sodium •Al, fe en Mn Grande-Terre et Marie-Galante •éléments calcium, magnésium, sodium et chlorures et sulfates Désirade •calcium, magnésium, sodium, potassium et les ions chlorures et sulfates BRGM/RP-55709-FR Juin 2008 - Brenot A., Allier D., Dumon A. 31 Pratiques anthropiques et impacts sur le milieu naturel Tout apport de substances indésirables dans l’eau causée par les activités humaines est considéré comme une pollution. Ces substances sont susceptibles de s’infiltrer depuis le sol jusque dans la nappe souterraine. Activités anthropiques potentiellement contaminantes : agriculture : utilisation de produits phytosanitaires, élevage intensif d’animaux (composés azotés en excès) ; industrie : eaux « résiduaires » pouvant être nocives traitement préalable avant rejet pour limiter les impacts sur le milieu naturel. D’anciens sites industriels, même s’ils ne sont plus en activité, peuvent demeurer des sources de contamination ; activités urbaines : usages domestiques de l’eau (eaux ménagères, WC etc.) générant des eaux usées méthodes d’assainissement (stations d’épuration, assainissement individuel) + stockage des déchets (centre d’enfouissement) et décharges sauvages constituant une autre voie de contamination du milieu souterrain + eaux pluviales, par ruissellement puis infiltration, et transportant des substances toxiques diverses (huiles de vidange, acides, métaux lourds etc.) ; surexploitation de la ressource en eau : responsable de la diminution de la ressource en eau disponible dans les aquifères mais également de sa pollution. Un pompage excessif en zone côtière peut entrainer une salinisation de la ressource en eau douce. 32 Typologie des pollutions Typologie et origine de la pollution des eaux souterraines (sources : BRGM) 33 Problématiques locales Contamination aux organochlorés en sud Basse-Terre Paramètres « à risque » en Guadeloupe, les pesticides… De façon préliminaire, la masse d’eau du Sud Basse-Terre (FRIG003) est classée en mauvais état au titre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) : Pollution aux pesticides organochlorés (dépassement de la norme de qualité, soit 0,1 µg/L / substance active), notamment la chlordécone 34 Problématiques locales Biseau salé En raison du contexte insulaire de la Guadeloupe, les eaux souterraines de Guadeloupe présentent une vulnérabilité prononcée à l’intrusion d’eau marine dans les aquifères. le milieu souterrain présente une zone de contact entre l’eau douce et l’eau de mer : on parle de l’interface eau douce – eau salée. L’eau souterraine, douce et de densité moindre que l’eau de mer ((1 contre 1,025) forme une lentille qui « flotte » au-dessus de l’eau salée marine selon une relation d’équilibre définie par Ghyben-Herzberg. Relation de Ghyben-Herzberg H = 40 x h H = profondeur de l’interface eau douce / eau salée) h = altitude du toit de la nappe 35 Problématiques locales Biseau salé, influence d’un pompage excessif En raison du contexte insulaire de la Guadeloupe, les eaux souterraines de Guadeloupe présentent une vulnérabilité prononcée à l’intrusion d’eau marine dans les aquifères. schématisation de l’intrusion saline par pompage dans un aquifère côtier (source, d’après http://www.ozcoasts.gov.au, modifiée) Les indicateurs de ce type de pollution sont : la conductivité électrique de l’eau au-delà d’une certaine valeur (1000 µS/cm), les teneurs anormales en ions chlorure Cl- et sodium Na+ dans les eaux issues des captages. 36 MERCI DE VOTRE ATTENTION 37