D O S S I E R Incidence des troubles cognitifs en oncologie sénologique Incidence of cognitive impairments in breast cancer patients ● M.-E. Chand*, C. Sarda**, B. de Lafontan* L e cancer du sein est un problème de santé publique largement reconnu avec plus de 40 000 nouveaux cas par an en France et une incidence de plus de 120 pour 100 000 femmes. Le taux de mortalité a régulièrement augmenté de 1950 à 1980, mais reste stable depuis avec un taux standardisé de 28,3 pour 100 000 en 2000. Le cancer du sein constitue un des pôles majeurs de recherche clinique et fondamentale, de la prévention à tous les stades de la maladie. Et donc, parallèlement à la prise en compte de ce problème épidémiologique, la prise en charge thérapeutique a considérablement évolué, avec une modification des indications et des protocoles de chimiothérapie, les progrès de l’hormonothérapie et l’arrivée des thérapeutiques ciblées. Ainsi la multiplicité des traitements, leur diversité et surtout leur efficacité, conduisent à une réflexion plus importante concernant leur tolérance à long terme, notamment sur le plan cognitif. ÉTAT DES LIEUX Plusieurs problèmes se posent pour apprécier avec justesse l’impact d’une thérapeutique sur les fonctions cognitives. Il faudrait d’abord pouvoir définir de façon exacte tous les paramètres qui composent la cognition. Sont reconnus la mémoire, l’attention, la motricité et la coordination, les fonctions exécutives, la construction spatiale, l’expression verbale... Il faudrait ensuite connaître la technique la plus fiable pour les évaluer : quels tests utiliser, combien sont nécessaires ? faut-il une évaluation strictement objective, ou doit-elle inclure des données subjectives ? Enfin, l’étude pratique de ce retentissement cognitif implique le discernement des différents paramètres potentiellement responsables : le cancer lui-même, la ou les chimiothérapies, le mode d’administration, la durée du traitement, l’hormonothérapie associée ou non, mais aussi la patiente dans toutes ses composantes, socio-culturelles, affectives et environnementales. Différentes études ont tenté d’évaluer l’imputabilité potentielle des différentes thérapeutiques employées dans le traitement adjuvant des cancers du sein. Il existe un grand nombre d’études croisées qui se sont * Service de radiothérapie, Institut Claudius Regaud, Toulouse. ** Service d’oncologie médicale, centre hospitalier de Castres. 14 intéressées à l’impact de la chimiothérapie (CT) adjuvante (tableau I). Wieneke et al. ont évalué un groupe de 28 patientes traitées avec différents protocoles de chimiothérapie. Leurs résultats cognitifs ont été comparés aux normes des tests utilisés. Ils ont constaté 75 % d’altérations cognitives portant essentiellement sur la mémoire non verbale à long terme. L’élément péjoratif émanant de l’étude semblait être la durée de la chimiothérapie (1). Van Dam et al. ont comparé trois groupes de patientes : un groupe de chimiothérapie haute dose, un groupe de chimiothérapie standard et un sans chimiothérapie. Les deux groupes traités par chimiothérapie présentaient un taux d’altération cognitive nettement plus élevé, particulièrement le groupe haute dose, suggérant ici un impact péjoratif de la dose de chimiothérapie administrée (2). Shagen et al. ont constaté les mêmes résultats en défaveur du groupe traité par chimiothérapie, avec des altérations significatives intéressant principalement la mémoire et la concentration (3). L’étude de Brezden et al. retrouve les mêmes résultats avec des altérations significativement plus élevées dans les deux groupes qui ont été traités, ou qui sont encore en cours de chimiothérapie, portant ici essentiellement sur la mémoire et le langage. Ils n’ont pas retrouvé d’influence de l’âge, ni de l’éducation, ni du statut ménopausique (4). L’équipe d’Ahles s’est intéressée à deux types de pathologies : le cancer du sein et le lymphome : deux groupes traités par chimiothérapie et deux avec seulement un traitement local. Ils ont également retrouvé significativement plus d’altérations cognitives dans le groupe chimiothérapie : 39 versus 14 %, affectant essentiellement la mémoire verbale et les fonctions psychomotrices (5). Si nous tentons de récapituler le type de déficit cognitif retrouvé par ces études, nous pouvons constater qu’il s’agit essentiellement de la mémoire verbale, de la mémoire visuelle et de la rapidité du traitement de l’information (tableau II). Pour alimenter la réflexion, nous avons également étudié cinq grandes études longitudinales. Schagen et al. se sont intéressés, en 2002, à l’évaluation à long terme de la chimiothérapie (6). Ils ont comparé quatre groupes : trois avec différents protocoles de chimiothérapie et un sans chimiothérapie. Ils ont tenu compte, dans chaque cas, de la La Lettre du Sénologue - n° 31 - janvier/février/mars 2006 Tableau I. Études croisées. Tam : tamoxifène, C : cyclophosphamide, M : méthotrexate, F : fluorouracile, E : épirubicine, A : adriamycine, V: vincristine, P : prednisone, CTC : cyclophosphamide, thiotepa, carboplatine. CT : chimiothérapie, HT : hormonothérapie, Ttt local : traitement local. Séries Wieneke, 1995 (1) n 28 Stade I-II Âge 42 CT CMF (17) CMF + CAF (7) CAF (4) Tam 11 en cours/ 17 jamais Van Dam, 1998 (2) 34 36 34 II-III II-III I 45,5 48,1 46,1 CTC FEC Ttt local N+ N- 47,1 46,1 CMF Ttt local 29 en cours/ 5 finis 28 en cours/ 8 finis 34 jamais 18 en cours/ 2 finis 34 jamais Schagen, 1999 (3) 39 34 Délai après CT 6 mois (0,5-12) mémoire non verbale à long terme 1,6 ans 1,9 ans 2,4 ans Altérations cognitives 75 % (-2DS normes) Facteurs associés Durée de CT 32 % (*8,2) ss 17% (*3,5) 9% (-2DS) Dose de CT 1,9 ans 2,4 ans 28 % ss 12 % mémoire (21 vs 3) 0 HT concentration (31 vs 6) Brezden, 2000 (4) 31 40 36 I-II I-II I 49 46 41,5 Ahles, 2002 (5) 35 36 35 22 Sein Lymphome Sein Lymphome 59,1 55,9 60,6 48,7 CMF (12)/CEF (19) 31 jamais CMF (21)/ CEF (17) 16 en cours 0 CT 2 finis/ 22 jamais 36 jamais en cours CMF (14) / CAF (14) 13 oui/22 jamais CAVP (10) / CEF (7) Ttt local 5 oui/ 30 jamais Ttt local 2 ans 50% ss mémoire, langage 50 % 12 % 0 âge, éducation, ménopause 9,4 ans 9,5 ans 9,9 ans 14,4 ans 39 % ss 14 % mémoire verbale, fonctions psychomotrices 0 HT qualité de vie, de l’évaluation subjective des Tableau II. Type de déficit cognitif retrouvé par les études croisées. patientes, et des scores d’anxiété et de dépres- Études Type de déficit cognitif sion. Attention Mémoire Mémoire Construction Rapidité du L’évaluation à 2 ans a retrouvé un déficit cogni- Concentration verbale visuelle spatiale traitement tif dans deux groupes de chimiothérapie (CTC et de l’information CMF), mais ce déficit s’améliorait à 4 ans Wieneke, 1995 * * * * * puisqu’à ce moment-là, il n’était plus constaté de Van Dam, 1998 * * * * * * * différence significative entre les quatre groupes. Schagen,1999 * * Se posait alors la question d’un effet toxique seu- Brezden, 2000 Ahles, 2002 * * lement transitoire de la chimiothérapie ? Tchen et al. ont comparé deux groupes de 100 personnes : des patientes traitées avec différents protocoles de chimiothérapie et un groupe contrôle, non imputable à la chimiothérapie, a été qualifiée du terme spécimalade (7). Ils ont pris en compte différents paramètres poufique de chemobrain. Elle affectait ici principalement l’attenvant interférer : l’âge, le statut marital, le niveau d’éducation. tion, l’apprentissage, et la rapidité intellectuelle, posant en praLes évaluations ont été régulières dès le troisième cycle de chitique des difficultés professionnelles pour les patientes. miothérapie. Le groupe traité a encore une fois présenté des Ils ont ensuite étendu cette évaluation préthérapeutique à un altérations cognitives significativement plus fréquentes. Ont plus grand nombre de patientes (9). Ils ont de nouveau retrouvé également été significativement plus fréquents : l’asthénie, les 35 % d’altérations cognitives avant traitement, affectant signisymptômes de ménopause et l’altération de la qualité de vie, ficativement la mémoire orale et l’apprentissage oral. D’autres sans qu’une corrélation ait pu être établie avec l’amoindrissefonctions ont aussi été plus fréquemment affectées, sans ment cognitif. atteindre la significativité. Ils ont encore une fois pris en En 2004, Wefel et al. ont introduit pour la première fois un compte les facteurs susceptibles d’influencer les résultats : paramètre essentiel : l’évaluation neuropsychologique préthél’étendue de la chirurgie, le traitement hormonal substitutif et rapeutique (8). Eux aussi ont pris en compte différents facteurs le statut ménopausique. Seule la dépression a pu être significasusceptibles d’influencer les résultats : le statut affectif, le tivement corrélée à la détérioration cognitive. niveau d’éducation, les caractéristiques cliniques et démograTrès récemment, Shilling et al. ont repris le même modèle phiques, l’état psychique, et la qualité de vie spécifique. d’étude avec un groupe de 50 patientes et 43 contrôles, évaL’évaluation avant traitement a permis de révéler 33 % d’altéluées avant traitement, à 6 mois, puis à 18 mois (10). rations cognitives ; à 6 mois, la détérioration est nette avec un Encore une fois, les patientes traitées ont été significativement taux quasiment double ; tandis qu’à 18 mois, 50 % d’amélioramoins performantes, particulièrement pour la mémoire orale et tions et 50 % de stabilisations sont constatées. Cette toxicité, de travail. Elles présentaient également significativement plus La Lettre du Sénologue - n° 31 - janvier/février/mars 2006 15 D O S S I E R de signes endocriniens et de fatigue, sans qu’il ne soit pour autant retrouvé de corrélation avec la détérioration cognitive. Les résultats à 18 mois sont encore en attente… Enfin, l’étude française ECHO (cf. article de L. GaurierGrymonprez p. 18) pourrait prochainement figurer parmi les références bibliographiques. En effet, une étude pilote, prospective multicentrique est actuellement menée, visant l’évaluation des dysfonctions cognitives en onco-hématologie. Elle prévoit d’inclure 150 patients répartis en cinq groupes de 30 patients : – cancer du sein T1N0 traité par radiothérapie externe (RTE) locorégionale ; – cancer du sein relevant d’une chimiothérapie adjuvante et d’une RTE ; – lymphome malin non hodgkinien B à grandes cellules ; – cancer colique relevant d’une chimiothérapie adjuvante myélome multiple avec chimiothérapie intensive et support autologue de cellules souches. L’objectif principal, chez des groupes de patients homogènes, est d’étudier la faisabilité concernant l’évaluation des troubles cognitifs sur le diagnostic et la ligne thérapeutique. Les objectifs secondaires seront d’évaluer : – la fréquence des troubles cognitifs ; – l’impact des thérapeutiques sur la survenue des troubles cognitifs, par comparaison intra-individuelle pré- et post-thérapeutique et inter-individuelle, avant traitement, à 6 mois puis 12 mois. Ainsi d’après cette revue de la littérature, la chimiothérapie adjuvante semble avoir un impact cognitif certain (11). Les mécanismes d’action potentiels et leurs parts respectives sont difficiles à déterminer : neurotoxicité directe sur la substance grise et la substance blanche, toxicité vasculaire avec thrombose ou vascularite inflammatoire, réactions immunoallergiques, déficit hormonal par suppression complète de la fonction ovarienne ? Ils sont peut-être d’autant plus difficiles à incriminer qu’ils peuvent particulièrement s’exprimer en cas de terrains fragilisés : génétiques pour les porteurs de l’allèle 4 du gène ApoE, environnementaux socio-culturels ou psychologiques… Finalement, il semblerait surtout intéressant de pouvoir mettre en évidence certains facteurs de risque : – liés aux protocoles de chimiothérapie : type de drogue, associations de drogues, dose, durée de traitement… ; – liés au terrain : âge, prédisposition génétique, état cognitif préalable, éléments anxio-dépressifs… Quoi qu’il en soit, il n’est pas vraiment possible d’établir de conclusions certaines émanant de ces différentes études, en raison de problèmes méthodologiques fréquents. Nous avons vu qu’elles étaient toutes très différentes. Elles devraient idéalement être longitudinales, avec un groupe contrôle, si possible d’autres patients. Les évaluations ne sont pas faites à des dates comparables, la plupart ne disposent pas d’évaluation préthérapeutique et/ou à long terme. La méthode d’évaluation est également très hétérogène. Il semble intéressant de tenir compte de l’évaluation subjective, témoin du vécu des patientes et de l’impact réel dans leur vie quotidienne. Mais il est également important de bénéficier 16 d’informations quantitatives et objectives, encore faut-il pouvoir déterminer le type et le nombre de tests à effectuer… Enfin, il existe une grande disparité dans les protocoles de chimiothérapie étudiés, et il faut également tenir compte de l’hormonothérapie qui est régulièrement associée. Pour pouvoir évaluer l’impact de l’hormonothérapie sur la cognition, il faudrait déjà connaître le rôle exact des estrogènes naturels : localisation des récepteurs aux estrogènes, rôle du système cholinergique, de l’aromatase, du gène de l’ApoE… Certaines données biologiques sont connues. Certaines études cliniques se sont intéressées aux variations hormonales naturelles. Il semblerait qu’un certain niveau d’estrogènes soit nécessaire à un fonctionnement cognitif optimal. Enfin, plusieurs études ont porté sur l’impact cognitif du traitement hormonal substitutif (THS) : – les études de cohorte, dont certaines ont mis en évidence des bénéfices cognitifs, notamment sur la mémoire verbale ; – les études contrôlées, randomisées contre placebo, dont certaines retrouvent effectivement une amélioration de la mémoire verbale, la mémoire visuelle, le temps de réaction et l’attention. En 2000, le groupe THS de l’étude de Grodstein et al. s’est révélé meilleur pour les fonctions exécutives, mais pas pour la mémoire verbale (12). Dans l’étude de Grady et al., il n’était pas constaté de déficit cognitif mais une diminution du débit verbal (13). Le constat de l’étude de Yaffe et al. était nettement plus positif avec un effet protecteur du THS (14). Mais l’enthousiasme est retombé depuis l’étude WHIMS (Women’s Health Initiative Memory Study) où l’effet inverse a été observé avec un risque significativement accru de détérioration mentale (15). Comme pour les études de chimiothérapie, il est assez difficile de conclure du fait de problèmes méthodologiques. Il faut noter plusieurs défauts dans certaines études : des échantillons non représentatifs, une description inadéquate du processus de randomisation, l’utilisation de tests inconnus ou non standardisés, même en ne tenant même pas compte des défauts, la comparaison des études est peu fiable puisque la dose d’estrogènes administrés, la durée d’imprégnation et les aspects cognitifs étudiés sont parfois différents ou non précisés. Plus intéressant en pratique oncologique, est de connaître l’impact des modulateurs des récepteurs aux estrogènes. Ontils un effet agoniste comme au niveau de l’os ? ou plutôt antagoniste comme ils sont supposés l’avoir au niveau des cellules cancéreuses ? Les études chez l’animal ne sont pas d’une grande aide car très divergentes. Le fait qu’ils induisent des bouffées de chaleur suggérerait plutôt un effet antagoniste au niveau du cerveau. L’effet du raloxifène semble plutôt rassurant. En effet, le groupe raloxifène de l’étude de Nickelsen et al. n’a pas souffert d’altération cognitive et a même été plus performant pour la mémoire verbale (16). Dans la grande étude MORE (Multiple Outcomes of Raloxifene Evaluation), il aurait réduit le risque de déclin de l’attention et de la mémoire, voire même amélioré ces performances chez les femmes de plus de 70 ans (17). La Lettre du Sénologue - n° 31 - janvier/février/mars 2006 Concernant le tamoxifène, deux études peuvent être répertoriées. Dans celle de Paganini-Hill et al., toutes les patientes traitées par tamoxifène présentaient plus de plaintes et des scores inférieurs (18). En revanche, lors de la comparaison du groupe ayant terminé le tamoxifène par rapport à celui ne l’ayant jamais pris, aucune différence n’a été retrouvé en ce qui concerne la question d’un effet transitoire toxique possible du tamoxifène… Il faut toutefois émettre quelques réserves concernant la validité de l’étude puisque les patientes ont été évaluées par questionnaires postaux. Ernst et al. ont voulu comparer l’effet du tamoxifène et du THS sur le métabolisme cérébral (19). Il semble être similaire avec une diminution du taux de myoinositol. En ce qui concerne les interactions du tamoxifène et de la chimiothérapie, deux études ont voulu analyser l’impact de l’hormonothérapie. Dans les deux cas, une altération significative des fonctions cognitives était retrouvée, et aucun lien ne pouvait être établi avec l’hormonothérapie (3, 5). Il existe encore peu de données concernant les anti-aromatases. Il faut essentiellement retenir l’étude de Shilling et Jenkins qui a évalué 94 patientes du groupe ATAC (Anastrozole, tamoxifen, and combined), comparées à 35 contrôles (20). Un impact péjoratif significatif a été retrouvé pour la mémoire verbale et la rapidité intellectuelle. Les résultats de IBIS II sont en attente, en particulier ceux du sous-protocole devant inclure 700 patientes, il faut, toutefois, tenir compte des problèmes de recrutement pour cette étude. Enfin, concernant les thérapeutiques ciblées, aucune donnée n’est encore disponible, y compris en situation métastatique. CONCLUSION Ainsi d’après les données disponibles, la chimiothérapie est vraisemblablement responsable d’une toxicité aiguë et probablement chronique. Ces effets réels et leurs mécanismes sont encore mal compris. Il semble surtout intéressant de pouvoir déterminer des facteurs de risque liés aux produits et/ou aux patientes. Les données portant sur les modulateurs des récepteurs aux estrogènes (SERM) sont plutôt rassurantes, même si, dans ce cas encore, leurs actions précises ne sont pas bien connues. Les éléments bibliographiques sont encore très pauvres concernant les anti-aromatases. Il faut donc encore attendre la mise en place de nouvelles études randomisées devant comporter des tests appropriés, réalisés avant traitement puis régulièrement et à long terme. Il faut peut-être aussi compter sur de nouvelles méthodes d’évaluation. De nouveaux tests sont proposés, et l’essor de l’imagerie fonctionnelle devrait pouvoir répondre à certaines questions. Nous faisons là essentiellement référence à la tomographie à émission de positrons et à l’imagerie par résonance magnétique nucléaire de perfusion, avec les calculs de volumes et débits sanguins cérébraux. En attendant d’autres éclaircissements, avec des thérapies comportementales comme dans la maladie d’Alzheimer, ou avec des médicaments non évalués mais déjà largement répandus et en vente libre, est-il envisageable de prévenir le risque ? La Lettre du Sénologue - n° 31 - janvier/février/mars 2006 Il faudra quoi qu’il en soit, prendre désormais sérieusement en compte la tolérance cognitive, compte tenu de la survie souvent longue et des exigences croissantes en termes de qualité de vie. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Wieneke MH, Dienst ER et al. Neuropsychological assessment of cognitive functioning following chemotherapy for breast cancer. Psychooncology 1995;4,1:61-66. 2. Van Dam FS, Schagen SB, Muller MJ et al. Impairment of cognitive function in women receiving adjuvant treatment for high-risk breast cancer: high-dose versus standard-dose chemotherapy. J Natl Cancer Inst 1998;90,3:210-8. 3. Schagen SB, Van Dam FS, Muller MJ et al. 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