angiologie et
Anatomo-
pathologie
Les insertions des
jumeaux interne et exter-
ne possèdent une bourse
qui, à l’état physiolo-
gique, les sépare de la
capsule articulaire.
Le semi-membraneux et
le jumeau interne ont une
bourse commune qui,
elle, communique fré-
quemment avec la cavité
articulaire et qui est à
l’origine de la plupart des
kystes poplités.
L’augmentation de la pression intra-articu-
laire par l’hydarthrose :
– qu’elle soit secondaire à une arthrose
dégénérative ou post-traumatique ;
– qu’elle soit liée à une maladie inflam-
matoire telle qu’une polyarthrite rhuma-
toïde (responsable des kystes poplités les
plus volumineux), conduit à la formation
du remplissage plus ou moins important
des kystes.
Il faut souligner que les kystes poplités
peuvent être bilatéraux.
L’étiologie peut être la même chez l’enfant
que chez l’adulte, sans arthropathie déce-
lable, apparaissant vers l’âge de dix ans,
puis disparaissant souvent spontanément.
La clinique
Le maître symptôme demeure la douleur
du creux poplité et de la partie supérieure
du mollet.
Typiquement, elle apparaît à l’effort et
sans signe d’appel, elle gêne le plus sou-
vent la flexion du genou. Il va de soi que
cette douleur peut être absente, et la
découverte tout à fait fortuite, à l’occa-
sion, par exemple, d’une exploration vas-
culaire artérielle ou veineuse.
Les signes veineux sont fréquents et
constituent le principal problème diagnos-
tic différentiel. Ils vont de la simple sen-
sation de tension du mollet à la marche
jusqu’à un véritable œdème global du tiers
inférieur de la jambe et de la cheville,
d’installation assez rapide.
Pièges supplémentaires : il peut exister une
diminution de ballottement du mollet, ainsi
qu’une légère douleur à la pression des
masses musculaires surales, très évocateurs
d’une thrombose veineuse profonde.
L’ e xamen clinique que l’on doit pratiquer
genou tendu, retrouve une masse plus ou
moins volumineuse et sensible à la palpa-
tion. Elle est non battante, non expansive,
non soufflante, et elle se ramollit en demi-
flexion.
Deux gestes sont inutiles :
– la recherche du signe de Fournier, à
savoir la vidange du kyste
dans l’articulation par la
pression manuelle ;
– et surtout, tenter de
ponctionner ces kystes.
À ce stade, il importe de
confirmer le diagnostic
par les examens complé-
mentaires habituels : écho-
graphie, arthrographie, ou
arthro-scan et IRM.
Il faut retenir qu’ils parti-
cipent surtout à l’enquête
étiologique et s’avèrent
indispensables avant le
stade des complications.
Les complications
Elles sont souvent révélatrices du kyste
poplité. Quatres grandes complications
sont à retenir :
– compression de l’axe vasculonerveux ;
– rupture de la paroi kystique ;
– l’hémorragie intrakystique ;
– l’infection.
La compression de l’axe
vasculonerveux
Le processus physio-pathogénique est une
augmentation du volume du kyste.
– La compression veineuse se manifestera
par un œdème de la jambe, de la cheville
et du pied. Elle conduit, bien sûr, en
urgence à l’échographie doppler veineuse,
voire, dans certains cas la phlébographie,
ce qui paraît, actuellement, quelque peu
abusif.
– La compression artérielle : elle donne
un tableau de claudication intermittente
du mollet. On peut percevoir les batte-
ments artériels transmis par le kyste. Là
encore, l’échographie doppler permettra
un diagnostic rapide et formel.
Ils’agit d’un kyste synovial, juxta-articulaire, développé à la
face postérieure du genou. Son expression clinique tient à
deux particularités : d’une part sa localisation en avant de
l’axe vasculaire artério-veineux, poplité, qu’il peut
comprimer. D’autre part, la complication majeure qu’il peut
entraîner, à savoir la rupture kystique. Cette dernière compli-
cation devrait toujours sensibiliser l’angiologue au diagnostic
différentiel principal qu’est la thrombose veineuse surale pro-
fonde. Il faut d’ailleurs noter que le kyste poplité est respon-
sable d’un grand nombre de consultations phlébologiques,
pour une pathologie qui est en fait du ressort du
rhumatologue ou de l’orthopédiste. À souligner enfin qu’il
est l’expression d’une arthropathie du genou.
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*Hôpital privé d’Antony.
Act. Méd. Int. - Angiologie (16) n° 7/8, septembre/octobre 2000
Angiologie et Rhumatologie
Le kyste poplité
La thérapeutique : aspect chirurgical
D. Lefevre*