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tic. Le taux des décès (15 à 16 000 décès par an)
est resté stable ces vingt dernières années malgré
une incidence en hausse. Son taux de survie à
5ans est de 41 %, d’où l’importance de sa dé-
tection précoce (Hémocult II, coloscopie).
Soixante à 80 % des cancers rectocoliques pro-
viennent de la transformation carcinomateuse
d’un adénome : ils se répartissent à parts égales
entre le côlon gauche et le côlon droit, un tiers
seulement de ceux du côlon droit se “cancéri-
sent”. Après 65 ans, un tiers de la population est
atteinte d’adénomes, dont 10 % atteindront 1 cm
et 2,5 % deviendront malins.
Les adénomes villeux présentent cependant un
risque beaucoup plus important de dégénéres-
cence, 15 % contre 1 à 10 % pour les tubuleux.
En revanche, ce n’est qu’exceptionnellement que
des adénomes de petite taille deviennent carci-
nomateux, ce qui signifie que l’exérèse colosco-
pique est un excellent moyen de diminuer l’in-
cidence d’apparition de ce type de cancer et la
mortalité. La récidive à trois ans des polypes de
plus d’un centimètre est de 3 %.
Prédominant chez l’homme, l’incidence annuelle
du cancer du poumon est de 70 pour 100 000 ;
elle est de 10 pour 100 000 chez la femme. Mais
ce dernier taux ne cesse de croître. Rare avant
40 ans, l’âge moyen d’apparition est de 61 ans.
Sa gravité est extrême puisque la mortalité à un
an, toutes formes confondues, avoisine 75 % et
la survie à 5 ans est, elle, inférieure à 10 %. En
1995, ce cancer a été responsable de 23 922 dé-
cès, soit un taux brut de 41,2 pour 100 000,
16 % de l’ensemble des décès par tumeurs.
Deuxième cause de décès par cancer chez la
femme, proche de celui du poumon mais der-
rière celui du sein, le cancer du col de l’utérus
tue encore 2 500 femmes chaque année en
France. La mortalité est en baisse mais inégale-
ment répartie selon les âges.
En résumé, le cancer du sein en termes de nou-
veaux cas est le premier, suivi par celui de la pros-
tate, du poumon et du côlon. En termes de morbi-
mortalité, l’ordre est le suivant : poumon, puis
côlon, avant le sein et la prostate (AFP 06/2001).
Jacques Bidart
Professions Santé Infirmier Infirmière - No38 - juin-juillet 2002
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Cancer
Les principaux facteurs de risque
Un pas vers la prévention
Ces dernières années, on a mieux compris les mécanismes de déclenchement des
cancers. Ce qui a eu pour effet de mieux adapter les traitements et cerner certaines
causes qui, comme le tabac, font l’unanimité.
P
our certains cancers, on connaît mieux les
facteurs de risques, qu’ils soient d’origine gé-
nétique, environnemental, voire alimentaire. En
voici quelques exemples.
Le facteur génétique
L’incidence hormonale sur le cancer du sein
semble démontrée, mais essentiellement pour les
hormones endogènes. Il n’en est pas de même
pour les facteurs hormonaux exogènes (que ce
soit un traitement contraceptif oral ou un traite-
ment hormonal substitutif appelé THS).
Parmi les facteurs endogènes interviennent l’âge
de la première grossesse, le nombre de celles-ci,
et l’âge de survenue de la ménopause.
En effet, plus les premières règles sont apparues tôt
(avant 13 ans), plus le risque de cancer est impor-
tant (deux fois plus). Une première grossesse tar-
dive (après 35 ans) présente également un risque
plus élevé, ainsi qu’une ménopause après 55 ans.
L’allaitement maternel a, lui, un rôle protecteur.
L’importance de “la fenêtre œstrogénique” (pé-
riode comprise entre les premières règles et la
ménopause) semble confirmer le rôle hormonal
endogène avec une œstrogéno-responsabilité en-
dogène, facteur favorisant de la carcinogenèse.
En revanche, aucune démonstration n’a pu être
faite d’une quelconque responsabilité d’un ap-
port hormonal exogène, qu’il s’agisse d’une
contraception orale, même prolongée au-delà de
10 ans, ou d’un THS (un rôle protecteur est
même possible). Certains cancérologues esti-
ment même qu’un THS ne serait pas une contre-
indication formelle après un cancer du sein.
Outre les facteurs génétiques, les facteurs envi-
ronnementaux sont à considérer, même si, en
dehors des radiations ionisantes, aucun n’a pu
être réellement identifié. Ainsi, il est troublant de