21/04/2016 FEBVRE Léa L2 CR : PAYRASTRE Clémentine Digestif

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DIGESTIF - Physiologie de la sécrétion gastrique et pancréatique
21/04/2016
FEBVRE Léa L2
CR : PAYRASTRE Clémentine
Digestif
Pr. R Laugier
11 pages
Physiologie de la sécrétion gastrique et pancréatique
Plan
A. Physiologie de la sécrétion gastrique
I. Histologie
II. Motricité gastrique
III.
Composition de la sécrétion
IV. Régulation de la sécrétion
B. Physiologie de la sécrétion pancréatique
I. Généralités
II. Description de la sécrétion
III.
Protection cellulaire
IV. Régulation de la sécrétion
C. Conclusion
A. Physiologie de la sécrétion gastrique
I. Histologie
L'estomac est divisé en 2 parties :
– la partie verticale : le fundus et le corps (ou grosse tubérosité): 2/3 supérieure.
– la partie horizontale : l'antre et le pylore : 1/3 inférieure beaucoup plus petite et dont le rôle est
différent.
Le corps de l'estomac est recouvert par une muqueuse de type sécrétoire monocellulaire cubique avec
des glandes de 2 types : des cellules principales et des cellules bordantes qui sont un petit peu moins
enfoncées.
Ces 2 types cellulaires comportent des glandes exocrines mais l'estomac a aussi une petite fonction endocrine
par l'intermédiaire de l'antre.
Les cellules principales vont sécréter des enzymes, et les cellules bordantes sécrètent le proton, responsable de
l'acidité et le facteur intrinsèque qui a un rôle important dans l'absorption de la vitamine B12.
L'antre, qui a des cellules à sécrétion exocrine, sécrète des bicarbonates (composant alcalin qui va très
peu tamponner l'énorme quantité d'H+) et du mucus (=mucopolysaccharides) dans la lumière de l'estomac. Elle
a aussi une fonction endocrine et sécrète une hormone : la gastrine. (/!\ le prof a bien insisté sur le fait que
c'est une hormone et non pas une enzyme!)
L'estomac est donc une glande mixte à la fois exocrine et endocrine.
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II. Motricité de l'estomac
La motricité est adaptable. Cette motricité est sous tendue par des fibres musculaires : une couche
circulaire interne qui a pour but d'engendrer des contractions (c'est à dire qu'à un endroit donner l'estomac va
diminuer de diamètre) mais aussi des fibres longitudinales externes qui vont permettre à ces contractions de se
déplacer.
La contraction antro-pyloro-duodénale part de la partie horizontale de l'estomac et va jusqu'au
duodénum.
A jeun, en période nocturne, l'estomac est vide, on lui décrit une face antérieure et postérieure qui se
touchent et il contient quelques dizaines de millilitres de suc basal. Cependant il a quand même des contractions
de l'ordre de 2 à 3 par heure qui partent d'un pacemaker situé sur la grande courbure de l'estomac. Ce
pacemaker va entraîner une dépolarisation qui va engendrer la contraction des fibres musculaires. Le contenu
résiduel basal va petit à petit descendre vers l'antre et être éliminé à travers le pylore.
Penser , sentir ou voir à manger, va entraîner une stimulation de la motricité et de la sécrétion de
l'estomac.
En mangeant l'estomac se remplit et il va se détendre passivement : c'est une phase de relaxation, la
pression va diminuer au fur et à mesure qu'il se distend et se remplit.
La motricité va se mettre en marche via le système nerveux, les contractions auront un rythme de 2 par
minute. La contraction va se déplacer de gauche à droite .
Lorsque la contraction arrive au niveau du pylore, celui ci devrait logiquement s'ouvrir pour laisser
passer le bol alimentaire mais le pylore se ferme ! Cela évite de vider l'estomac en très peu de temps. Si le
pylore s'ouvrait au moment de la contraction, on aurait vidé l'estomac en une dizaine de contractions.
Ce temps passé dans l'estomac permet aux aliments d'être stérilisés par l'acide, d'être mis à une
température ni trop chaude ni trop froide, de commencer à être digérés et d'avoir la bonne osmolarité.
Le dumping syndrome fait passer une grande quantité de chyme gastrique dans le duodénum d'un coup,
il s'observe après les gastrectomies.
Lorsque le contenu gastrique a été poussé et qu'il arrive devant le pylore fermé il reflue et cela entraîne
un phénomène de brassage, à chaque contraction il y a moins de 1 % des aliments qui passent à travers le
pylore. La vidange de l'estomac est donc un phénomène exponentiel (et non linéaire).
Ceci va donc entraîner un ralentissement de la vidange de l'estomac.
Le temps de demi vidange est entre 90 minutes et 2,5 heure.
Plus les gens sont nauséeux, plus le temps de demi vidange est lent : la plénitude gastrique se prolonge
trop longtemps. Ce temps de demi vidange varie avec les individus, de plus il est allongé avec le stress. Enfin
les lipides ralentissent encore ce temps de demi vidange. Plus on mange, plus ce temps de demi vidange sera
long. CR : le temps de demie vidange varie également avec l'âge.
Lors du brassage gastrique des aliments, ceux ci seront mis en contact avec la sécrétion salivaire et avec la
sécrétion gastrique.
III. Composition de la sécrétion
La sécrétion gastrique est un liquide clair, eau de roche, on en sécrète entre 0,5 et 2 L par jour, cette
sécrétion est adaptable. Lorsque le patient est à jeun, la sécrétion est au plus bas.
Elle comprend à peu près 95% d'eau et des ions : du sodium (Na+) isotonique au plasma, du
potassium (K+) isotonique au plasma, des bicarbonates (HCO3-) sécrétés par l'antre mais surtout des protons
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(H+) et du chlore (Cl-, qui vient apporter l'équilibre iso-éléctrique pour H+).
C'est donc une sécrétion très très acide, riche en proton, et tamponnée a minima par des bicarbonates.
Le facteur intrinsèque, sécrété par les cellules bordantes est une petite protéine qui forme un complexe
avec la vitamine B12, ce complexe va se former dans l'iléon terminal (5m plus loin) . Et seul ce complexe peut
être absorbé dans le sang.
C'est pourquoi lors des atrophies gastriques comme dans la maladie de Biermer, on a une baisse de
l'acidité gastrique et une baisse de la sécrétion du facteur intrinsèque, ce qui entraîne tous les signes d'une
carence en vitamine B12 c'est à dire une anémie macrocytaire.
En plus de cette sécrétion riche en ions, on retrouve pour les cellules principales des sécrétions
enzymatiques qui sont à la base de la digestion.
Tout ce que l'on mange est organisé dans des cellules, et tel quel ce n'est pas absorbable. Ces aliments
peuvent être utilisés à 2 fins : soit pour être brûlés et fournir de l'énergie, soit être recyclés pour faire nos
propres protéines à partir des acides aminés absorbés.
Les sucres sont des chaînes de cycles carbonés hexagonaux : les osides et polyosides, et sont trop
volumineux pour être passer la barrière digestive. Le processus de digestion est un processus biochimique qui
consiste à hydrolyser ces molécules en de plus petites molécules qui vont être des mono ou des diolosides. Il en
est de même pour les protéines et les lipides.
Le processus de digestion commence au niveau de la bouche par la sécrétion salivaire. La salive
contient essentiellement des mucopolysaccharides qui ont de très longues chaînes et qui sont à la base du
mucus. Le mucus protège et enrobe l'alimentation et la fait glisser dans le tube digestif. La salive contient aussi
de l'amylase salivaire qui amorce la digestion des sucres au niveau buccal. Puis tout ceci arrive dans l'estomac
ou il y aura une hydrolyse des lipides et des protéines par des enzymes du fundus.
Dans l'antre il y a du mucus protecteur qui complète le mucus de la salive.
Les cellules bordantes de l'estomac sont à l'origine de la sécrétion d'H+.
L'ATPase est H+ dépendante.
Lorsque le ligand se fixe au récepteur (symbolisé par des demies lunes sur le schéma : histamine, Ach,
Gastrine), il entraîne un second messager à l'intérieur de la cellule. Ce second messager est soit l'AMPc, soit le
calcium ionisé.
La cellule fundique bordante est
la seule avec des équipements
pour les 2 seconds messagers :
AMPc et calcium.
Le récepteur activé active une
enzyme qui s'appelle l'adénylate
cyclase et qui transforme l'AMP
en AMP cyclique. Et cette AMPc
déclenche l'action sous tendue par
une série de récepteurs.
L'action donnée est d'activer
une ATPase H+/K+ dépendante,
c'est un transporteur qui va
transporter de l'H+ issu de la
décomposition de l'eau en H+ et
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OH- . Cet H+ va être pompé activement de l'intérieur de la cellule vers la lumière de l'estomac, il sera
contrebalancé mécaniquement par du K+ pompé passivement.
Les autres récepteurs qui passent par le calcium augmentent par ce même mécanisme la synthèse d'H+.
CR : le H+ est pompé contre le gradient.
Parallèlement il y a du chlore qui est pompé passivement du sang vers la cellule, et de la cellule vers la
lumière, pour équilibrer électriquement.
Le résultat est une concentration extrêmement élevé d'H+. La concentration de HCl varie avec la
stimulation, elle augmente avec le débit de 40 à 1 000 000 mM. C'est le plus grand pouvoir de concentration de
l'organisme.
Le pH correspond à la concentration logarithmique de l'H+, et donc cela abaisse le pH de 6 unités, ce pH
se retrouve proche de 1. Le suc basal à jeun est le plus concentré en acide. (à titre de comparaison les pH les
plus acides de l'alimentation, coca-cola et vin blanc, sont à 3,5).
C'est un mécanique actif qui demande de l'oxygène et de l'énergie, qui est variable et adaptable par des
récepteurs nerveux et hormonaux.
Au niveau des récepteurs : il y a le récepteur à la gastrine (message hormonal) et le récepteur à
l'Acétylcholine qui traduit un message nerveux, il y a aussi un récepteur à l'histamine que le prof n'a pas trop
détaillé.
La cellule principale du fundus :
Elle sécrète des enzymes de façon exocrine : le pepsinogène et la lipase.
La pepsine est sécrétée sous forme de pepsinogène, substance glycoprotéinée, en boule et le
pepsinogène fait que le centre actif catalytique de l' enzyme est caché par un volet qui le bloque, il n'a pas la
possibilité de capter son substrat, il est donc inactif. A jeun le pH est à 5, le pepsinogène reste inactif est
l'estomac est protégé. Lorsqu'on commence à manger, il y a sécrétion d'acide, le pH diminue et le volet qui
venait cacher le site actif du pepsinogène s'enlève, cela permet de libérer le site actif du pespsinogène. Le
pepsinogène devient pepsine qui est une endopeptidase avec une activité hydrolytique, les longues chaînes
vont être coupées en certains endroits pour faire des chaînes plus courtes.
La lipase : Jusque dans les années 90 on pensait que cette lipase était salivaire comme chez le rat, mais
ce sont des équipes marseillaises qui ont montré que cette lipase était sécrétée activement par le fundus de
l'estomac et qu'elle est sécrétée au moment du repas. (On retrouve dans le génome de la cellule gastrique le
gène de la lipase → c'est une sécrétion active).
Cette lipase est résistante à l'acide, mais a un pHi (pH optimal d'action) autour de 4/5 , elle est faite pour
être active en milieu acide, elle ressemble beaucoup à la lipase pancréatique. Elle va commencer la digestion
des triglycérides.
Les triglycérides représente 75% des graisses de notre alimentation et on mange 80g de graisse par jour
(plus dans les pays occidentaux). Ils sont dans le beurre, les huiles et les graisses animales (steak, saumon). Ce
sont des « rateaux à 3 dents », avec un radical glycérol et 3 « dents » acides gras de longueur variable en
fonction du nombre d'atomes de carbone.
Les triglycérides les plus courts sont des C4, le beurre c'est du C8, les graisses de type stéarine c'est du
C12, et les huiles du C18 (triglycéride qu'on consomme le plus souvent). Ils peuvent être mono ou poly
insaturés : rôle toxique des mono-insaturés.
La lipase va séparer les chaînes d'acides gras du radical glycérol et de donner un acide gras libre et
un diglycéride, puis un deuxième acide gras libre et un monoglycéride et enfin un troisième acide gras libre et
le radical glycérol.
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Il existe donc au niveau de l'estomac une enzyme protéolytique : la pepsine et une enzyme lipolytique :
la lipase gastrique (15% de l'activité lipolytique).
L'acide sert à désinfecter notre alimentation partiellement, et il permet d'ioniser le fer (qui est vital car
il participe à la synthèse d'hémoglobine), il est à la base sous forme ferreuse (Fe 2+), et en présence d'acide il est
protoné et devient ferrique (Fe3+) ainsi il est mieux absorbé.
IV. Régulation de la sécrétion : Élément de régulation (système d'adaptation)
Ces éléments de régulation sont doubles :
–
Nerveux :Le système nerveux est organisé selon une architecture qui est analogue: une fibre nerveuse
présynaptique, une synapse, une fibre nerveuse post synaptique et une deuxième synapse avec
l'effecteur. La discontinuité de la synapse est compensée par la libération de neuromédiateur (exemple
l'acétylcholine) induite par la dépolarisation de la fibre présynaptique, ce neuromédiateur va exciter la
fibre post-synaptique. Cela va permettre une adaptation car d'autres neuromédiateurs viennent moduler
cette information. Ces éléments de régulation nerveuse sont eux même doubles :
–
Le système vagal parasympathique cholinergique qui vient du nerf vague, dont le noyau est situé
su le plancher du 4ème ventricule. Sa caractéristique est son neuromédiateur qui est l'acétylcholine.
Le nerf vague fait plus de 1m, il est très long. Il a une fibre postsynaptique toute petite (quelques
millimètre ou microns), la synapse se trouve donc dans l'organe effecteur.
Si on coupe un nerf vague au niveau de l’œsophage et qu'on analyse les fibres effectrices ou
efférentes, elles ne représentent que 10% de toutes les fibres. Il ne faut pas beaucoup de fibres pour
dire à l'estomac de sécréter ou de se contracter.
Et les fibres afférentes ou sensitives (qui remontent de la périphérie vers le noyau central) : 90%
du nerf vague. Ces fibres afférentes amènent les informations des récepteurs au cerveau. Ces
capteurs sont très variés et très nombreux au niveau de l'estomac : il y a des barorécepteurs, des
récepteurs au pH , à la température, à l'osmolarité, à la composition de l'alimentation. C'est à cause
de cette multitude de récepteurs qu'il y a un grand nombre de fibres afférentes. Toutes ces
informations remontent au cerveau et il en ressort peu d'ordre → sécrétion du pancréas et de
l'estomac. C'est une machinerie très complexe et très sensible. Le vague est le nerf majeur du tube
digestif, il a une action positive : stimule la sécrétion enzymatique et acide et stimule la vidange
gastrique.
Le système sympathique. Il est caractérisé par une fibre présynaptique courte venant de la corne
postérieure de la moelle épinière et la fibre postsynaptique est longue (20 à 30cm). L'adrénaline
et la noradrénaline (qui sont des amines adrénergiques) sont les principaux neuromédiateurs. Sa
stimulation a des actions strictement opposés au système vagal : elles ralentissent la sécrétion de
suc et ralentissent la vidange gastrique. C'est une frein modérément serré comparé au système
vagal qui est bien plus puissant. Le système sympathique entraîne aussi une vasoconstriction qui a
pour effet de diminuer l'apport sanguin donc de diminuer l'apport en nutriments, en oxygène, en
énergie ce qui a aussi un effet inhibiteur sur le vague
La régulation nerveuse est donc double et complexe.
–
– Hormonaux : gastrine, sécrétine, CCK (cholecystokinine)
Autres hormones : D, NT, YPP
Définition : une hormone c'est une substance (en général un petit polypeptide) qui est sécrétée à un endroit
donné de l'organisme par des cellules spécialisées en réponse à un stimuli de l'organisme, véhiculées par le
sang et qui va agir sur un récepteur spécifique entraînant ainsi une chaîne d'événements qui va être une
activation de toutes les cellules portant ce récepteur.
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Les cellules G, situées dans l'antre, sécrètent la gastrine directement dans le sang. La gastrine est une
famille de molécules peptidiques les chaînes peuvent être plus ou moins longues. La gastrine la plus efficace
c'est la G13, la gastrine de réserve c'est la G17 et la plus longue c'est la G34, il en existe aussi une très petite de
5 acides aminés : la GP = pentagastrine. Ils activent tous les récepteurs de la gastrine de manière plus ou moins
efficace.
Lorsque le pH est très élevé (l'alcalinité augmente) les cellules G se mettent à sécréter de la gastrine
donc elle est sécrétée quand on mange car ce qu'on mange est soit alcalin, soit neutre, soit a un pouvoir
tampon.
Les cellules G détectent ce changement de pH, et la gastrine est sécrétée dans le sang, elle fait un grand
tour dans le sang et retourne agir sur l'estomac au niveau des cellules bordantes qui vont secréter de l'acide mais
stimule aussi les cellules principales qui sécrètent alors des enzymes. Les cellules musculaires de l'estomac
possèdent aussi des récepteurs à la gastrine donc elle augmente aussi les contractions de l'estomac et sa
vidange.
Elle possède une boucle de rétrocontrôle négatif, en effet elle est sécrétée lorsque le pH augmente et
agit sur les cellules bordantes qui sécrète de l'acide baissant à nouveau le pH. Et plus le pH baisse et moins la
gastrine sort. → voir le schéma plus haut
Mise en jeu de la régulation :
1. Phase cérébrale : Phase dont l'origine se situe dans le cerveau. Elle est démontrée par les expériences
pavloviennes : un chien a qui on présente/fait sentir ou mâcher de la nourriture se met à sécréter des
enzymes et de l'acide. Si on refait la même expérience en lui sectionnant les nerfs vagues : il n'y a plus
de sécrétion augmentée. Donc par la stimulation des fonctions supérieures : la vue, l'odorat, le goût on
entraîne une augmentation de la sécrétion qui passe par la voie vagale. Elle est uniquement nerveuse ,
c'est un réflexe conditionné sécrétoire. Il y a aussi une augmentation des contractions de l'estomac.
2. Phase locale/gastrique : Elle est tout d'abord nerveuse par la distension gastrique qui stimule le nerf
vague, l'information remonte dans le noyau dorsal et va être mélangée avec tout le reste de l'activité
cérébrale et il va en sortir une commande sécrétoire et motrice. Le tube digestif est bardé de capteurs
(pression, température, pH, osmolarité, composition..) qui captent l'information lorsque l'on mange .
Elle est aussi hormonale car cela fait sortir de la gastrine par augmentation de pH , puis la sécrétine et
la CCK interviennent directement et indirectement. La sécrétine a une action inhibitrice sur la
gastrine.
Dans le gastrinome (ou syndrome de Zollinger-Ellison ), il n'y a plus de régulation de la gastrine (il
y a sécrétion tumorale de gastrine), cela entraîne des ulcères et des diarrhées car il y a une hyper
production acide et la sécrétine perd son effet inhibiteur sur la gastrine. 5% de la population est sous
IPP ce qui entraîne une hypergastrinémie qui peut être régulable, mais dans le gastrinome elle n'est
plus régulée, parfois même la sécrétine augmentent les taux de gastrine.
3. Phase intestinale : Elle est anecdotique pour l'estomac et est essentiellement nerveuse. Cependant elle
est importante en clinique lorsque qu'il y a un patient avec une occlusion qui entraîne une distension du
grêle, et cela inhibe la vidange de l'estomac ce qui cause des vomissements. On est capable de soigner
ça par une sonde gastrique qui va vider l'estomac et le tube digestif au dessus de l'obstacle. Elle n'enlève
pas l'obstacle mais améliore le confort de patient.
B. Physiologie de la sécrétion pancréatique
I. Généralités
C'est un organe étendu de la partie droite l'abdomen, encadré par le duodénum au niveau de la tête. La
tête et l'isthme représente les 2/3 de la glande pancréatique. Le corps et la queue sont intra-péritonéaux dans
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l'épiploon. Lors de chaque mouvement respiratoire, le bord gauche bouge de 7 à 8 cm → c'est un organe très
très mobile. Il est extrêmement vascularisé par tout une série d'artères, ses cellules ont le plus haut turn-over
métabolique, elles sont capables de synthétiser le plus haut taux de protéines de l'organisme.
Le canal principal est le canal pancréatique ou canal de Wirsung. De ce dernier partent les canaux
collatéraux, branchés perpendiculairement. Puis c'est un système dichotomique « un peu comme un arbre
avec le tronc, les branches, les branchettes, les brindilles » jusqu'aux canaux inter-lobulaires. Chaque canal est
revêtu d'un épithélium monocellulaire qui comporte des cellules canalaires, qui ont un rôle sécrétoire
particulier et au bout de chaque canal il y a des acini. (du latin acinus= bourgeon)
La sécrétion part de l'acinus pour aller dans le canal interlobulaire, cela se retrouve dans les canaux puis
dans le canal principal et cela est évacué par la papille principale en même temps que la bile dans le duodénum.
La sécrétion pancréatique est faite du produit des cellules canalaires et acineuses : 90% vient des
cellules acineuses (protéines), 5% des cellules canalaires (ions) et 4% des îlots de Langerhans (cellule
endocrine : insuline, glucagon).
II. Description de la sécrétion
On sécrète entre 0,5 et 4L par jour de sécrétion pancréatique avec une adaptabilité importante. Elle est
alcaline (pH entre 7 et 8,5), translucide, eau de roche, discrètement visqueuse avec quelques
mucopolysaccharides et elle comporte majoritairement de l'eau mais aussi des ions et des protéines
(enzymatiques et non enzymatiques).
La sécrétion canalaire :
La sécrétion canalaire vient des canaux composés de cellules cubiques aplaties :épithélium
monocellulaire, et va sécréter un peu de Na+ isotonique, du K+, Fe++, Cu++, Zn + (importants pour les
métalloprotéines que l'on retrouve
associées aux protéines), PO2-,
HCO3-, Cl-. HCO3- et Cl- sont
les ions représentatifs de la
sécrétion pancréatique.
La cellule canalaire est en
contact avec le bicarbonate du
sang, et il va être pompé
activement par une ATPase
bicarbonate dépendante qui va
pomper du bicarbonate dans le
sang contre des ions K+, cette
ATPase se situe sur la membrane
basale. On concentre d'un facteur
5 à 6 le bicarbonate dans le
pancréas.
Il y a un échange passif
entre le Na et le K.
Il va y avoir un équilibre dans la somme des ions qui rentrent et qui sortent. Lorsque la sécrétion est très
active, la sécrétion en bicarbonate va être très importante, lorsque la stimulation diminue, la sécrétion de suc
diminue, le transit dans les canaux baisse, le temps de contact augmente. Lorsque du suc pancréatique stagne
dans les canaux il y a un peu de bicarbonate qui retourne dans le sang, et un peu plus de chlore.
En d'autres termes, à jeun, lorsque la sécrétion est très faible, elle est plus riche en chlore, mais
lorsque l'on mange, le chlore disparaît et il est remplacé par une quantité importante de bicarbonate qui
augmente en concentration ( de 25 à 140) mais qui augmente surtout en débit puisque celui peut augmenter
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d'un facteur 10 de 400mL à 4L.
Sa régulation majeure se fait par la sécrétine, c'est l'hormone de la cellule canalaire qui fait sortir le
bicarbonate.
La sécrétion acineuse :
→ Description des protéines : les cellules acineuses sécrètent les enzymes.
On digère majoritairement avec son pancréas (à 85%) et un petit peu avec sa salive et son estomac. La
pancréas c'est l'usine à enzymes qui nous permet de digérer.
On a des enzymes :
– Amylolytiques : Essentiellement l'amylase (qui ressemble à l'amylase salivaire) elle digère les
polyolosides (=sucres), et va les transformer en monolosides ou diolosides.
–
Protéolytiques : Les protéines sont de longues chaînes d' acides aminés. Il y a des enzymes comme les
endopeptidases qui coupent au milieu de la chaîne protéique faisant de plus petites chaînes, comme le
fait la pepsine. Les 3 endopeptidases pancréatiques importantes sont la trypsine (qui ressemble
beaucoup à la pepsine), la chymotrypsine et l’élastase. Elles ne coupent pas n'importe où, chaque
endopeptidase à ses endroits d'action de prédilection. On a également les exopetidases qui coupent
indépendamment de la nature de l' acide aminé mais en fonction de la position de l'acide aminé (CR :
elles coupent en bout de chaîne, en « rognant » la chaîne d'acide aminés, on parle de carboxy-peptidase
ou d'amino-peptidase.)
–
Lipolytique : La lipase pancréatique qui digère 85% des triglycérides qu'on a mangé (ceux qui n'ont
pas été digérés par l'estomac). Les triglycérides sont hydrophobes et non hydrosolubles.
La phospholipase, pour détruire les membranes des cellules qu'on mange.
La carboxy-ester-hydrolase qui hydrolyse le cholestérol, elle a donc une action minime car on mange
entre 3 et 5g de cholestérol par jour. Le cholestérol ne peut pas être absorbé tel quel et il a besoin d'être
estérifié par la carboxy-ester-hydrolase pour être absorbé. Elle n'est pas quantitativement importante
mais qualitativement majeure, car les troubles du cholestérol sont graves.
–
Nucléase : désoxyribonucléases et ribonucléases qui récupèrent les acides nucléiques pour les recycler
et les réutiliser.
Ce panel d' enzymes extrêmement large nous permet de digérer tout ce qu'on mange.
Il y a des protéines non enzymatiques sécrétées par le pancréas :
– La lactoferrine : transporte le fer dans le lait au niveau de la glande mammaire.
La kinine : qui joue un rôle vasomoteur peu important en physiologie. Mais qui joue un rôle majeur
dans la pancréatite aiguë. Dans la pancréatite aiguë il y a un choc avec une insuffisance rénale et celle
est en partie provoquée par la sécrétion de kinines.
On retrouve dans le suc pancréatique des protéines plasmatiques qui ne sont pas sécrétés mais qui fuient entre
les cellules acineuses par les tight junctions : albumine, IgA, IgG.
–
Enfin on retrouve une protéine embryonnaire l'antigène carbo CA 19/9 qui n'a aucun rôle physiologique mais
qui a un rôle diagnostic de marqueur car cet antigène augmente dans les cancers pancréatiques.
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III. Protection cellulaire
Pourquoi le pancréas ne s'autodigère pas alors que ces sécrétions permettent de digérer les cellules ?
3 réponses à cela :
1. Sécrétion des enzymes sous forme inactive :
Comme la pepsine au niveau de l'estomac qui est sécrétée sous forme de pepsinogène et activée par
l'acide. Les enzymes pancréatiques sont quasiment toutes inactives à la base, on dit qu'elles sont sécrétées
sous forme de zymogène ou de pro-enzyme. Ce phénomène marche parce que le volet d'activation qui cache
les sites actifs de la trypsine est déplacé par l'entérokinase, enzyme présente dans le duodénum, elle
transforme le trypsinogène en trypsine. Une fois activée dans le duodénum la trypsine va activer les autres
enzymes pancréatiques, elle est aussi capable de s'activer elle même. C'est l'enzyme activatrice par
excellence. Elle active la proélastase, la prochymotrypsine, etc.
Les enzymes sont donc sous forme inactive dans le pancréas, elles sortent dans le duodénum et
l'entérokinase activent quelques molécules de trypsine, et ces quelques molécules de trypsine activent toutes les
autres molécules.
2 exceptions de sécrétion sous forme inactive :
– L' amylase : car elle est peu dangereuse activée même si elle hydrolyse dans les canaux et elle duplique
l'amylase salivaire.
– La lipase : elle est directement active mais elle est soluble et se dissout dans l'eau. Elle doit agir sur un
substrat insoluble hydrophobe : donc dans le canal, elle ne peut pas accéder à son substrat. De plus, pour
pouvoir agir, elle a besoin d'une petite molécule non enzymatique : la coplipase qui se fixe sur les
lipases pour former un complexe lipase-colipase-substrat et qui est sécrétée sous forme inactive la procolipase. (CR : la pro-colipase est activée par la trypsine dans le duodénum, la digestion du pancréas
par la lipase est donc impossible)
2. Sécrétion endomembranaire :
Le signal peptide des protéines pancréatiques fait que le synthèse protéique n'a pas lieu dans le
cytoplasme mais à l'intérieur du réticulum endoplasmique. Les enzymes synthétisées dans le RE, traversent
le Golgi ou sont phosphorylés ou associés aux métalloprotéines, puis elles se retrouvent dans des grains de
condensation et elles se déshydratent ce qui donnent des molécules lyophilisées dans des grains de zymogène et
enfin ce grain est évacué dans la lumière du canal. Il n'y a jamais contact physique entre la pro-enzyme et la
cellule qui la sécrète.
3. Présence d'inhibiteur sécrétoire :
Il y a des contractions duodénales 3 fois par heure, qui font que la pression à l'intérieur du duodénum est
plus forte que celle de la bile ou du suc pancréatique cela entraîne un reflux duodéno-pancréatique, il y a
donc potentiellement de la trypsine active qui remonte. Pour parer à cela il y a un extincteur : l'inhibiteur
trypsique de Künitz qui va bloquer la trypsine et détruire son site actif. Il est cependant insuffisant en cas de
pancréatite aiguë et n'est efficace que lorsqu'il y a de petits reflux de trypsine en physiologie.
Dans la pancréatite chronique familiale l'inhibiteur de Künitz est soit absent soit inefficace. Les
quelques molécules de trypsine qui remonte entraîne une micro pancréatite aiguë et à terme vers 50/60 ans un
cancer du pancréas. Cet extincteur est donc capital.
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DIGESTIF - Physiologie de la sécrétion gastrique et pancréatique
IV. Régulation de la sécrétion
Il existe 2 éléments de régulation de la sécrétion :
– Nerveux (identique à l'estomac avec un système vagal et sympathique)
– Hormonaux : avec
– La sécrétine hormone de 27 acides aminés, légèrement basique, issue des cellules S (comme small)
endocrines duodénales. Ces cellules S sont stimulées par l'acidité / la baisse de pH. La sécrétine
passe dans la circulation sanguine et a une action sur les récepteurs du pole basal des cellules
canalaires. Boucle de rétrocontrôle négatif : Augmentation de l'acidité gastrique → diminution du
pH gastrique et duodénal → Augmentation de la stimulation des cellules « S » → Augmentation de
la sortie de sécrétine → Augmentation du débit de HCO3 → Neutralisation de l'acidité intestinale.
–
La CCK (cholécystokinine) hormone qui fait sortir les protéines des cellules acineuses , elle est
basique de 33 AA. La CCK est issue des cellules « L » (comme large) endocrines duodénales,
jéjunales et iléales (on en retrouve dans tout le tube intestinal). Ce qui fait sortir la CCK se sont des
produits de digestion c'est à dire des amino-acides ou des monoglycérides. Ce n'est pas tout a fait
logique car la CCK est activée par les produits de digestion alors qu'elle favorise la sortie des
enzymes de la digestion, cependant cela permet une régulation. Une fois sécrétée, elle passe dans la
circulation sanguine et va avoir une action sur les récepteurs des cellules acineuses où elle va
stimuler la sortie de calcium intracellulaire, et celui ci stimule la synthèse protéique et donc la sortie
d'enzymes. Donc : Stimulation de la capacité de digestion car elle fait sortir toutes les enzymes qui
permettent de digérer.
Mise en jeu de la régulation, 3 phases:
1. Phase cérébrale : Nerveuse uniquement : réflexe conditionné sécrétoire vagal de bicarbonate et
d'enzymes.
2. Phase gastrique : C'est un quart de la régulation pancréatique, elle a 2 éléments de régulation :
– Nerveuse par la distension gastrique et la mise en jeu des capteurs gastriques qui stimulent le vague
entraînant une stimulation de la sécrétion pancréatique (en plus de la stimulation de la sécrétion et de la
motricité gastrique).
– Hormonale par la sortie de gastrine qui interagit avec la sécrétine.
3. Phase intestinale (la plus importante, ¾ de la régulation) :
– Nerveuse inhibitrice par la distension intestinale (occlusion).
– Hormonale++ : Sécrétine et CCK (rôle de la vidange gastrique). Le neurotensine et le PYY libérées
dans l'iléon terminal ont une action freinatrice sur la sécrétion pancréatique (la digestion a pris fin, les
aliments sont arrivés à la fin du tube digestif).
C. Conclusion :
Bien se rappeler du rôle majeur de l'estomac : de brassage, de contact avec l'acide pour désinfecter et
de contact avec la pepsine et la lipase gastrique pour commencer à digérer.
L'extraordinaire adaptation de la motricité de l'estomac et l'extraordinaire adaptabilité des sécrétions de
l'estomac et du pancréas, c'est à dire une souplesse d'utilisation qui est extraordinaire. Tout cela est adaptable
et régulable. (On ne digère pas avec le foie mais avec le pancréas et accessoirement les glandes salivaires, c'est
eux qui nous permettent d'hydrolyser tout ce qu'on mange.
L'estomac et le pancréas sont des organes mixtes (exocrines et endocrines) indispensables à la digestion.
Dédicace à toute la team du WEF <3 et surtout à la bonne goudale !
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