2. Une prothèse postérieure, TVM postérieure (figure 1B),
destinée à être posée dans l’espace interrectovaginal, en avant
du rectum et appliquée latéralement sur les muscles élévateurs
de l’anus. Elle est retenue par des bras latéraux traversant la
partie médiane du ligament sacro-épineux.
3. Une portion intermédiaire (figure 1C), rétrécie, répondant
au dôme vaginal, peut être sectionnée pour permettre la pose
séparée des deux précédentes parties décrites ou laissée en
place afin d’installer la prothèse en monobloc.
La prothèse peut être utilisée de façon continue (monobloc) ou
discontinue (après section de la portion intermédiaire). Dans ce
second cas, l’ordre de mise en place des hémiprothèses anté-
rieure et postérieure importe peu.
Préalables chirurgicaux
Afin de réduire les dévascularisations, les mises en tension du
vagin et la surface de contact entre les sutures et la prothèse :
– on évitera les colpotomies en “T”, aussi bien en avant qu’en
arrière ;
– la suture du fond vaginal se fera sans colpectomie ou simple-
ment limitée à un avivement des bords ;
– en cas d’hystérectomie antérieure, on peut réaliser une inci-
sion transversale du fond avec exérèse éventuelle du tissu cica-
triciel ou réaliser deux incisions sagittales distinctes séparées
par un pont de tissu vaginal ;
– en cas d’hystérectomie peropératoire, la suture du fond vagi-
nal sera transversale, après avoir croisé les ligaments utéro-
sacrés en avant ou les avoir suturés à la partie intermédiaire de
la prothèse (pas d’incision en “T”).
L’incision périnéale est facultative, le choix est laissé aux opé-
rateurs :
– incision transversale de la fourchette vulvaire ;
– incision losangique du périnée et du vagin.
On ne réalise pas de myorraphie haute.
La préparation des patientes est simple, il s’agit de faire réaliser
un lavement évacuateur rectal, une douche à la Bétadine®. Le
rasage ou la tonte des poils pubiens et vulvaires est nécessaire.
Les modes d’anesthésie sont représentés par l’anesthésie géné-
rale ou locorégionale (péridurale, rachianesthésie). Une antibio-
prophylaxie sera effectuée selon les habitudes des opérateurs.
L’infiltration de la paroi vaginale est possible par une solution
vasoconstrictrice.
Installation de la patiente : elle doit être en position gynécologique,
fesses débordant légèrement la table, cuisses fléchies à 90° environ
par rapport au plan de la table, jambes fléchies ou allongées.
Large badigeonnage à la Bétadine®ou autre antiseptique non
iodé en cas d’allergie. Sonde à demeure facultative.
Pour l’hystérectomie vaginale, la péritonisation est nécessaire
et est faite avec extrapéritonisation des moignons vasculaires.
Il faut garder en attente pour interposition entre prothèse et
vagin : au minimum les utéro-sacrés (obligatoire), les para-
mètres (facultatif), les ligaments utéro-annexiels (facultatif).
Temps antérieur (TVM antérieur - 1) (figure 2)
Si la patiente a déjà été hystérectomisée, il sera réalisé soit une
incision transversale du fond vaginal, soit deux incisions sagit-
tales. L’hystérectomie vaginale sera préalable si nécessaire (la
conservation utérine est préférée après contrôle échographique,
des frottis et une biopsie d’endomètre).
En cas de dissection rétrograde, la tranche vaginale antérieure
sera saisie à l’aide de trois pinces. La dissection de toute
l’épaisseur de la paroi vaginale antérieure (incluant le fascia de
Halban) sera réalisée sans colpotomie médiane jusqu’à 3 cm
du méat urinaire (pour respecter la région du col vésical) en
retournant la paroi vaginale sur le doigt à l’aide du bistouri,
une compresse refoulant la vessie de proche en proche.
En cas d’incision sagittale, la dissection vésicovaginale sera
réalisée dans le même plan jusqu’aux fosses paravésicales.
Latéralement, la dissection de la vessie se fait jusqu’au cul-de-
sac vaginal. À ce niveau, le doigt va pénétrer et disséquer la
fosse paravésicale. La dissection vésicale s’étend latéralement
permettant d’identifier, sur toute sa longueur, l’ATFP, de son
insertion pubienne jusqu’à l’épine sciatique.
À ce moment, une plicature de la séreuse vésicale est possible
à l’aide d’un surjet de Monocryl®000. Cela permet de réduire
les cystocèles très volumineuses et de faciliter la mise en place
de la prothèse.
Le repérage du passage transobturateur se fera par palpation
entre pouce et index de la membrane obturatrice au contact de
la branche ischio-pubienne. La première incision cutanée se
fera à la partie antéro-interne du trou obturateur, à hauteur du
méat urétral (pour mémoire, le passage utilisé pour une pro-
thèse sous-urétrale transobturatrice est situé plus haut, au
niveau du clitoris). Une deuxième incision cutanée est réalisée,
toujours au ras de la branche ischio-pubienne, environ 2 à 3 cm
en dessous de l’incision précédente, soit à la partie postéro-
médiane du trou obturateur (figure 3).
L’incision cutanée est faite de la pointe du bistouri au niveau
du pli génito-crural. Elle permet le passage d’une aiguille
munie d’un chas (aiguille d’Hemmet, aiguille de Deschamp,
aiguille de Cousin ou autre) dans lequel sera passé un fil guide
de calibre 1. L’aiguille perfore dans un premier temps la mem-
brane obturatrice, ce qui entraîne un ressaut très perceptible.
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La Lettre du Gynécologue - n° 307 - décembre 2005
DOSSIER
Figure 2. Schéma de la prothèse TVM.
1. Partie antérieure de la prothèse.
2. Partie intermédiaire de la prothèse.
3. Partie postérieure de la prothèse.
4. Bras antéro-supérieur.
5. Bras antéro-inférieur.
6. Bras postérieur transsacro épineux.