
32  Pneumologie pédiatrique : guide pratique
(tabac).  Ces  symptômes  sont  améliorés  par  les 
bronchodilatateurs.
Particularités sémiologiques  
de la crise d’asthme en pédiatrie
•Iln’existepasdebruitsauscultatoiresanormaux
(ni non plus de murmure vésiculaire) lorsque la 
distension pulmonaire est majeure. Dans ce cas, 
ce n’est qu’après l’administration de bronchodi-
latateur  que  les  sibilants  apparaissent.  Encore 
faut-il  penser  au  diagnostic  et  administrer  des 
bronchodilatateurs  lorsqu’il  s’agit  de  la  pre-
mière  crise.  Le  terrain  (atopie,  antécédents 
d’asthme  du  nourrisson  ou  familiaux)  et  les 
symptômes d’accompagnement (toux, dyspnée) 
orientent le diagnostic.
•Les formes d’emblée sécrétantes sont plutôt
l’apanage du jeune enfant, particulièrement sujet 
aux infections respiratoires. Il n’est pas toujours 
aisé de faire la part de ce qui revient à l’encombre-
ment bronchique ou au bronchospasme dans le 
bruit expiratoire perçu. L’administration de bron-
chodilatateur peut aider à éclaircir la sémiologie.
•Lapolypnéeestd’autantplusimportante que
l’enfant est jeune, et ce contrairement à ce que l’on 
retrouve chez l’adolescent dont la crise se rap-
proche  de  celle  de  l’adulte,  avec  la  bradypnée 
expiratoire.
•Letirageestvolontiersàlafoisbassitué(sous-
costal,  intercostal)  et  haut  situé  (sus-sternal et 
sus-claviculaire) du fait de la compliance élevée 
de la cage thoracique de l’enfant jeune compara-
tivement à celle du grand enfant et de l’adoles-
cent.  Le  tirage  haut  n’est  pas  synonyme 
d’obstacle extrarespiratoire, bien qu’une authen-
tique laryngite aiguë puisse s’accompagner d’une 
crise d’asthme ; mais dans ce cas, généralement, 
la laryngite précède la crise d’asthme.
Le tableau 3.2 donne les informations anamnesti-
ques de sévérité de la crise d’asthme.
Le tableau 3.3 reprend les paramètres cliniques à 
rechercher devant une crise d’asthme de l’enfant 
pour en évaluer la sévérité.
La crise très sévère se traduit par un enfant assis, 
pâle ou cyanosé, qui ne peut pas parler ni boire. Il 
y a un silence auscultatoire et un balancement tho-
racoabdominal qui peut diminuer avec la fatigue 
extrême, un battement des ailes du nez, un creu-
sement  sus-sternal.  Les  pauses  respiratoires  ainsi 
que la bradycardie font craindre un arrêt cardio-
respiratoire  imminent.  Il  faut  appeler  un  service 
d’urgences mobiles médicalisées en même temps 
que débuter le traitement.
Examens complémentaires
En ambulatoire, il est rare d’avoir recours à des 
examens complémentaires du fait de symptômes 
aigus d’asthme.
La radiographie de thorax n’est pas indispensable 
à chaque récidive de la symptomatologie asthma-
tique. Elle est cependant indiquée : 
•lorsdelapremièrecrised’asthmeoulorsdesymp-
tômes respiratoires atypiques chez un enfant sans 
antécédent, pour éliminer un diagnostic autre ;
•encasd’asymétrieauscultatoirefrancheet/oude
douleur latéralisée ou rétrosternale majorée par 
les mouvements respiratoires faisant suspecter un 
pneumothoraxet/ouunpneumomédiastinqui
imposeraient une hospitalisation (fig. 3.3)  ;
•en cas de perception d’un emphysème sous-
cutané,  en  général  axillaire,  sus-claviculaire  
et/ou cervical antérieur, qui peut accompagner
un  épanchement  aérique  intrathoracique.  Dans 
tous  les  cas,  la  présence  d’un  emphysème  sous-
cutané impose l’hospitalisation pour surveillance ;
Tableau 3-2
  Critères anamnestiques de sévérité d’une crise d’asthme chez l’enfant.
Traitement 
de fond 
prescrit et 
correctement 
pris
Crise sévère 
antérieure
Mauvaise 
perception, 
obstruction, 
difficultés 
psychosociales
Nombreuses 
décompensations 
récentes, augmentation 
consommation 
β-mimétiques
Crise 
actuelle 
< 24 h
Traitement 
entrepris 
efficace
Pas de facteurs de sévérité Oui Non Non Non Oui Oui
Facteurs de sévérité Non Oui (récente, 
en réanimation)
Oui Oui Non Non