Economie du budget
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Chapitre 1. Eléments historiques sur la formation de l’Etat et de la
protection sociale dans les pays capitalistes avancés
L’Etat n’est pas apparu pour des raisons économiques et les théories économiques ne nous
apportent que des éléments incomplets pour apprécier pleinement son rôle.
L’Etat est ainsi apparu pour des raisons politiques et sociales, qui sont liées aux nécessités de
la vie dans les sociétés fragmentées en groupes sociaux plus ou moins puissants (classes
sociales).
D’une manière générale, les institutions humaines ne sont pas produites par la théorie mais
fondamentalement elles apparaissent pour répondre à ces problèmes sociaux et entraînent
les rapports de force, la lutte des classes et les intérêts des différents groupes. C’est ce qui
détermine la forme et la transformation des institutions et aussi de l’Etat
La théorie n’est qu’une hypothèse plus ou moins convaincante (rationalisation a posteriori
de compromis institutionnalisés). Il n’existe pas de théorie neutre comparativement aux
parties en présence. Toute théorie dépend de telle ou telle position sociale.
1. De l’assistance aux premières lois sur les assurances sociales
Au moyen âge, le secours aux pauvres était assuré principalement par l’église. A partir du XVIe siècle,
apparaît les autorités municipales (Renaissance). Petit à petit, ce phénomène devint urbain.
La révolution va énoncer le droit au secours, ainsi se formera la protection des indigents (= incapables
de travailler) mais rien ne changera dans le domaine de l’assistance aux pauvres. C’est une aide
stigmatisant mais aussi territorialisée (on n’aide pas les vagabonds).
Dans les sociétés préindustrielles, on se trouve dans une situation avec une grande quantité de
pauvres (indigents) dont une part est capable de travailler mais ne trouve pas de travail. Le plus gros
problème de cette période est le vagabondage qui se verra sanctionné.
Après la révolution, dans la Constitution de 1791, repose la distinction entre deux catégories de
citoyens : les actifs et les passifs. Les passifs ne votent pas, c’est une population misérable qui ne
trouve pas de travail. Cette distinction a été faite par l’Abbé Sieyès qui établit que la propriété est un
droit fondamental : « celui qui est trop pauvre est soumis à autrui (maître) et ne peut pas, par
conséquent, participer au système politique. »
Pour les libéraux, les passifs ne sont pas autonomes. Les actifs doivent payer un seuil minimum
d’impôt pour pouvoir voter (cens).