Est pendant l’été de 1793 ont eu pour conséquence la Terreur, Fleurus a amené le 9
thermidor ». Terreur et Thermidor n’ont qu’une explication : le danger extérieur. C’est
Du Albert Mathiez. Nous sommes plus proche de Lavisse que de l’idéal de neutralité
affiché par Seignobos !
Ce sera une des questions du travail de TD : dans les contenus et dans l’esprit que reste-t-
il de l’influence de l’école méthodique dans les programmes ?
Nous poserons d’ailleurs la même question pour l’école des Annales qui a imposé après la
seconde guerre mondiale une « nouvelle histoire » : l’histoire des annales a-t-elle transpiré
dans les programmes ?
II. L’élargissement du territoire de l’historien
A/ L’école des annales : l’histoire problème
1929 Marc Bloch et Lucien Febvre créent la revue Annales d’Histoire Economique et
Sociale. L’ouverture de l’histoire aux autres sciences sociales (sociologie, économie,
anthropologie…) Febvre 1942 le Problème de l’incroyance au XVI°siècle, la religion
de Rabelais. Apporte une grande nouveauté : il part explicitement d’un problème. Et
d’un problème qui ne peut pas être résolu par la seule étude des documents
« officiels » ni même de l’œuvre de Rabelais.
Marc Bloch et Henri Irénée Marrou s’attaquent à la méthode érudite : Marrou : « peu à
peu s’accumulent dans nos fiches le pur froment des « faits » : l’historien n’a plus qu’à
les rapporter avec exactitude et fidélité, s’effaçant devant les témoignages reconnus
valides. En un mot, il ne construit pas l’histoire, il la retrouve » Bloch :« Beaucoup de
personnes et même, semble-t-il, certains auteurs de manuels se font de la marche de
notre travail une image étonnamment candide. Au commencement, diraient-elles
volontiers, sont les documents. L’historien les rassemble, les lit, s’efforce d’en peser
l’authenticité et la véracité. Après quoi, et après quoi seulement, il les met en œuvre. Il
n’y a qu’un malheur : aucun historien, jamais, n’a procédé ainsi. Même lorsque
d’aventure il s’imagine le faire »L’école des Annales, au nom de la scientificité va
donc imposer une démarche hypothético-déductive, ou constructiviste qui correspond
par ailleurs bien à celles des disciplines qu’elle tente de fédérer (socio, éco,
anthropologie). La source écrite n’est plus uniquement le texte : les historiens
s’emparent de tout ce qui « fait trace » iconographie (pas seulement artistique) objets
(charrue) cartes… et du coup la source n’a plus de limite. La perspective d’une fin du
travail de l’histoire avec la fin du dépouillement des archives que pouvait envisager
Langlois et Seignobos disparaît.
La rupture n’est sans doute pas aussi nette que l’affirme Lucien Febvre pour des
raisons polémiques. Si l’école des annales connaît un formidable développement c’est
qu’elle s’épanouit dans un mouvement démographique : une centaine de professeurs
d’histoire à l’université en 1929, plus d’un millier dans les années 80.
Après la guerre dans la foulée de Fernand Braudel et d’Ernest Labrousse les historiens
des annales vont ajouter trois pierres à l’édifice. Labrousse fabrique des séries de
chiffres (prix du blé) qui lui fournissent la matière d’une histoire économique dont, en
bon marxiste, il fait le principe d’explication de la Révolution Française, il offre à la
recherche des causes « profondes » des évènements un outils d’une formidable
puissance : l’histoire sérielle.
Adeline Daumard (thèse sur la bourgeoisie au XIX°) et François Furet, à la fin des
années cinquante: "Scientifiquement parlant, il n'est d'histoire sociale que quantitative. Sur
ce point l'accord est quasi unanime" ("Méthodes d'histoire sociale: Les archives notariales