place de ces gens qui avaient une autre culture, d'autres connaissances, d'autres références. Quels sont les
intérêts ? Se créer une position à l'université, devenir un professeur d'histoire à part entière. Il faut prouver
que leur science se distingue de la philosophie, de la théologie.
Il faut donc être impartial : prendre des distances par rapport à soi-même, par rapport à des catégories de
pensée actuelles, par rapport à des enjeux du présent.
- Léopold von Ranke :
L'histoire est une science empirique, il prend de l'écart par rapport aux philosophes : il est contre la
spéculation. Pour lui comme pour Humboldt, il s'agit de légitimer cette profession nouvelle au sein de
l'université. Mais ils ont besoin d'un « métalangage ».
Par rapport aux sources il dit oui aux témoins, mais surtout des sources d'archives écrites. Ranke est
humble, il dit que les historiens essaient d'être aussi objectifs que possible mais ce n'est pas évident. Il
prêche une attitude : celle d'être neutre, impartial, de partir d'une analyse impartiale des sources.
Cependant, il ne va pas quitter tout à fait les jugements de valeur (par ex. : il déteste le pape Alexandre VI).
Tout en étant allemand et protestant, il tente de comprendre à la fois les chrétiens et les Turcs, les
catholiques etc... Ranke ne croit pas à cette vsion linéaire du progrès, il n'y croit pas car si cette vision était
juste les périodes qui nous ont précédé étaient moins « bonnes » que la présente or par rapport à un Dieu
ça ne convient pas.
Père fondateur de l'historiographie moderne :
1. Recherche de neutralité et d'objectivité
2. Fondateur de la critique historique
3. "Chaque époque, en effet, doit être considérée comme valable par elle-même et par là extrêmement
digne d'être examinée."
L'école historique française ou la formation de communautés professionnelles savantes
→ L'apport du positivisme (Auguste Comte)
→ Rôle de l'Histoire dans la Troisième République
→ La revue historique (1876)
→ Introduction aux études historiques (Langlois/ Seignobos, 1897)
→ Une histoire politique, civique et nationale, faite par de grands hommes
Les règles de la méthode historique
C'est un effort contre-nature de devoir critiquer car dans la vie quotidienne, nous avons tendance à avoir
confiance dans le monde. Nous ne pourrions vivre normalement si nous remettons tout en question ;
malgré tout c'est une méthode que l'historien doit s'approprier. L'esprit critique est très important, encore
dans notre société aujourd'hui, de propagande politique et commerciale. Il faut être critique par rapport
aux plus neutres des documents : les statistiques etc. Cette méthode historique se développe depuis la
renaissance (avec les sciences auxilliaires également).
– Ranke, Niebuhr, Droysen en Allemagne
– Michelet, Thierry, Barant en France
– BERNHEIM, Ernst, Lehrbuch der historischen Methode und der geschichtsphilosophie, Leipzig, 1889
– LANGLOIS, Charles-Victor, SEIGNOBOS, Charles, Introduction aux études historiques, 1897
Ces personnages vont formaliser les règles de la méthode historique. Ces règles tournent évidemment
autour des sources. Sur quoi se base l'historien ? Qu'est-ce qu'une source ?
L.FEBVRE (Tout peut être un document) : Il faut se pencher sur ce que sont les sources. Tout peut être un
document, il y a des documents écrits, d'autres pas.
L'heuristique : la recherche et la classification des sources
Deux grands types de sources :
1. « documents » ou « traces » (Überreste) = sources écrites ou vestiges de l'activité humaine sans
intention de message aux générations futures (ex. Actes commerciaux, déchets ménagers, registres
du personnel) -> témoignages involontaires. Les sources non-normatives (qui ne portent aucun
jugement).
2. « monuments » ou « témoignages » (Traditionnen) = sources avec l'intention de garder le souvenir