p.291 Critique de l'interprétation marxiste de l'histoire, Max RUBEL
Dans le Manifeste du PC, Marx lie jugement scientifique et postulat éthique.
<Passage du manifeste dans le quel Marx, explique la portée et la signification de son œuvre.
L'essentiel de mon apport peut se résumer en trois points:
1°l'existence de classe résulte uniquement de l'histoire du développement de la production.
2°la lutte des classes ne peut se solder que par une dictature du prolétariat.
3°cette dictature du prolétariat est la transition vers l'abolition totale de toutes les classes.
Ces remarques de Marx, prouvent la conscience qu'il avait de la portée de son œuvre. Mais attention en
résument son apport en trois thèses, il nous confronte à des niveaux théoriques très différents. En effet sa 2ème et
3ème hypothèse prend la forme d'un appel à la révolution des prolétaires. Ce glissement marque le passage de
Marx du raisonnement scientifique au jugement de valeur.
On ne sait toujours pas aujourd'hui si ces considérations étaient une extrapolation hâtive ou une
prévision scientifique. En tout cas ces hypothèses comme la théorie catastrophique de Marx (selon laquelle les
crises du capitalismes ne cesserait d'augmenter) auront nourrit les discours politiques pendant plus d'un siècle.
p.295 La notion de progrès, LEVI-STRAUSS 1961
· Il faut concevoir le progrès avec prudence car il n’est ni nécessaire, ni continu.
Il procède par bonds, sauts et mutations qui s’accompagnent de changements d’orientations.
L’humanité n’est guèere un personnage qui grimpe un escalier mais plutôt un joueur dont la chance tient en
plusieurs dés: ce qu’on gagne sur l’un, on est toujours susceptible de le perdre sur l’autre!!(a méditer! ;o))
p.297 L’histoire des siècles et le mythe du précurseur, CANGUILLHEM 1968
· Un précurseur serait un penseur, un chercheur qui aurait fait, jadis, un bout de chemin achevé plus
récemment par un autre.
Mais célébrer un précurseur est signe d’un manque de critique épistémologique: avant de mettre bout a bout
deux parcours scientifiques sur un chemin, il faut au préalable s’assurer que c’est le même chemin.
Un précurseur est donc un penseur que l’historien pense pouvoir extraire de son encadrement culturel pour le
placer dans un autre.
Sans qu’une analyse critique complète n’ait été effectuée, il est artificiel et arbitraire de placer deux auteurs
scientifiques dans un succession logique de commencement et d’aboutissement.
p.299 Évènement et structure, M. FOUCAULT
· on dit souvent que l’histoire contemporaine s’est détournée de événement pour faire apparaître des
structures de longue durée. Pourtant, selon Foucault, il n’y a pas de contradiction entre le repérage de événement
et l’analyse de la longue durée, au contraire, c’est en resserrant a l’extrême le grain de événement que l’on voit
se dessiner au delà des batailles ou des dynasties des phénomènes massifs a portée séculaire..
L’histoire telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui ne se détourne pas de événement elle en élargit, au contraire,
sans cesse les champs, elle en découvre sans cesse des couches nouvelles.
L’important est que l’histoire ne considère pas un événement sans définir la série dont il fait partie. Biensur
l’histoire ne considère pas les événements par un simple jeu de cause a effet mais c’est pour établir des séries
diverses, entrecroisées, divergentes souvent mais pas autonomes.
p.301 La construction de l’évenement, P. VEYNE
· Les récits des historiens sont autant d’itinéraires tracés a travers le champs événementiel (réalité
divisible a l’infini).
Aucun historien ne décrit la totalité de champ, un itinéraire doit choisir, ne peut passer partout.
Le champ événementiel ne comprend pas des sites que l’on appellerai événement et que l’on pourrait visiter. Un
événement n’est pas un être, mais un croisement d’itinéraires possibles.
Le même fait qui est un cause profonde pour un itinéraire donné ne sera que détail pour un autre.
Les événements n’ont pas de consistance, pourtant cette vérité n’est devenue familière qu’a la fin du siècle passé.
Auparavant, il y avait une grande histoire surtout politique qui était consacrée.
Somme toute, il semble qu’il n’existe qu’un seul véritable objet en histoire: l’histoire totale elle même mais cet
objet n’est pas pour nous; seul dieu, si il existe, serait capable de contempler l’histoire. Cette utopie d’histoire
totale a entraîné 3 illusions:
- la profondeur de l’histoire: l’histoire n’est pas profonde, elle est compliquée, nous atteignons bien des vérités
mais des vérités partielles.
- l’histoire générale: elle n’existe pas, car elle se borne a réunir des histoires spéciales au sein d’une même
reliure. C’est du travail d’encyclopédiste. La coopération généraliste/spécialiste est souhaitable mais le généralité
éclairera, il n’opérera pas une synthèse incontestable qui expliquerait tout.