Résumé de la 3e partie du livre

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Année académique 2001-2002
RÉSUMÉS DES TEXTES
DE LA 3ème PARTIE DU LIVRE
« CRITIQUE HISTORIQUE » de Léon-Ernest Halkin
p.245 Histoire et Rhétorique, CICÉRON
homme politique et orateur latin (Arpinum 106 - Formies 43 av. J. -C.)
Il n’existe pas dans la littérature de règle pour l’hist. ; elles sont pourtant évidentes :
1/Ne rien dire de faux
2/Oser dire ce qui est vrai
(Bref être impartial)
L’édifice de l’histoire s’échafaude ensuite sur :
Les Faits
L’art de l’exprimer
- ils doivent se replacer dans un contexte (tps et User d’un style coulant, clair, large, doux et au cours
lieu)
régulier
- ils doivent être classer par importance
- expliquer le cment
- dérouler les causes avec exactitude en
octroyant un rôle au hasard
- parler des personnages
p.247 La vraie et la fausse compétence, Michel Eyquem de MONTAIGNE
écrivain du 16ème
Pour Montaigne, la crédibilité des textes doit se mettre en // avec la compétence des auteurs.
(ex : si Médecins -> je le crois si il me parle de maladie, etc.)
Mais il faut se méfier des spécialistes de discipline, car bien qu’ils sont plus habile à remarquer les
détails des choses, ils ont tendances à gloser (interpréter selon leurs vœux, amplifier, incliner, masquer,…) et par
conséquent à sortir de leurs domaines de compétence.
Il faut donc être - homme très fidèle
- ou idiot, car de cette manière il n’a plus d’intérêt à mentir, quand il ne sait pas, il se taît.
p.250 Démonstration et certitude, inspiré par PASCAL et joint aux "Pensées"
16ème mathématicien, physicien, philosophe et écrivain français
Beaucoup de nos grandes certitudes sont fondées sur une addition de preuves qui séparément ne sont pas
infaillibles.
ex: il est plus facile pour beaucoup de gens de croire à l'incendie de Londres qu'à une démonstration
mathématique. Il est donc indispensable, que nous réfléchissions aux certitudes que nous avons acquise, et que
nous vérifions si leurs fondements est valide.
Domaine des mathématiques
Ex: - la probabilité q'un dés tombe 20X sur 6
Les preuves:
- sont peu nombreuse
- indépendamment sans faille
> nous savons dans quelles mesures, il faut y croire
Domaine par rapport aux hô en générale
Ex: - la probabilité que l'incendie de Londres se soit
effectivement passé
-
très nombreuses
peu crédibles séparément
> c'est flou
(rmq: dans ce domaine, un témoignage supplémentaire
fait augmenter nos certitudes de manière exponentielle)
p.253 Témoignages et traditions, Nicolas FRÉRET
1
La méthode qui mène au vrai (la critique) sait:
- rassembler les certitudes particulières
- déduire de ceux-ci les principes généraux (=résultats)
Cette méthode sait distinguer le vrai du faux, et sait faire la différence entre toutes les diverses espèces de
certitudes (propre à chq. sc. puisque chq. sc. possède sa propre dialectique).
Or les historiens n'ont pas respecter ces règles, ils ont bafoué les règles de la critique en ne tenant
compte que des témoignages qui confirmaient leurs hypothèses.
Les preuves de l'histoire peuvent se séparer en 2 classes:
Témoignages contemporains
Traditions
Actes, titres, pièces écrites au moment des évènements Opinions populaires s'appuyant sur des persuasions et
et ouvrages d'historiens qui ont vu les faits (ou travaillé non des preuves
sur des biographies de gens qui eux ont vu)
Mais cette division est erronée car en fait, toute l'histoire ( même l'hist. contemporaine ) est basée sur
des traditions (càd qu'elle résulte de la confiance que nous avons des témoignages), à l'exception de celle qui a
été rédigée par un témoin oculaire du fait qu'il raconte.
En effet les règles des historiens sont:
- être témoins des évènements, vivre dans le même tps, avoir pu être instruit des évènements
- être très sincère (ne pas gloser)
- que les ouvrages qui sont transmis, soient authentiques
Ces règles en effet, ne garantissent pas que l'histoire soit objective puisque l'opinion qu'ont eue de ces témoins
ceux qui les ont suivis traduit la dépendance à la Tradition.
p.256 Un programme pour les historiens, Voltaire
L'histoire va peut-être changer de forme à l'instar de la physique qui à banni ses anciens systèmes. L'histoire se
contente de décrire, cette manière de faire est très utile (on peut tjrs en avoir besoin) mais n'est pas très
intéressante. On néglige de doter l'histoire, de connaissance plus utile. Une histoire qui analyserait les aspects
économiques et sociaux serait beaucoup plus intéressante. (en fait V. veut remplacer une histoire basée sur le
paradigme des grands hommes par une histoire économique et sociale)
p.259 Histoire et légende, Jules MICHELET 1831
·
l’histoire s’écrit aux périodes civilisées et se fait aux périodes barbares.
Les mythes sont les histoires nationales des peuples barbares et peu importe qu’ ils s’accordent avec les faits.
Les mythes peuvent ne pas être réels mais sont toujours profondément vrais car on n’invente pas mais on crée
toujours dans le sens de la réalité.
p.261 Introduction au matérialisme historique dans la conception de l’histoire, F.ENGELS 1880
·
La guerre de classe entre prolétaire et bourgeois fit irruption sur l’avant scène de l’histoire des peuples
dans les années 1830. C’est elle qui décide du sort de l’humanité.
Les doctrines de l’économie bourgeoise sont remises en cause par les faits. On ne pouvait plus ignorer ce
phénomène dont le socialisme Anglais et Français sont l’expression théorique.
Ces faits nouveaux imposaient un nouvel examen de toute cette histoire passée qui ne connaissait pas la notion
de “lutte des classes”. On s’est alors rendu compte qu’elle se retrouvait partout et toujours (serf/seigneurs,
esclaves/maîtres, cet...)
La structure économique d’une société forme toujours la base réelle que l’on doit étudier pour comprendre la
super structure (justice, politique, ect...)
On explique donc maintenant la manière de penser des gens par leur manière de vivre et non plus leur manière
de vivre par leur manière de penser comme l’avait toujours fait l’histoire jusque la. (déterminisme: “des forces
nous dirigent”)
p.263 Concordance ou répétition des témoignages, LANGLOIS et SEIGNOBOS 1893
·
Les détails d’un fait historique sont multiples, il y a tant de façon de voir le même fait que si deux
affirmations présentent les mêmes détails dans un même ordre, c’est qu’elles découlent d’une même observation.
Les observations différentes divergent toujours sur quelques points, on peut grâce a ce procédé distinguer les
observations originales des observations reproduites.
2
Tant que l’indépendance des observations n’est pas prouvée, on ne peut pas admettre que leur concordance est
concluante.
La concordance complète n’est qu’un croisement entre 2 textes qui ne se ressemblent qu’en quelques points
paradoxe: la concordance prouve d’avantage lorsqu’elle porte sur un petit nombre de points.
Il faut s’assurer que les observations sont bien interdépendantes, 3 cas possibles:
1/un seul et même auteur: il faut des raisons spéciales pour prouver qu’il ne s’est pas borné a répéter une
observation unique.
2/plusieurs observateurs qui ont chargé un auteur de décrire les faits: il faut s’assurer qu’il ne décrit pas que sa
propre observation mais que les autres ont contrôlés sa rédaction.
3/plusieurs auteurs pour 1 même fait: il faut appliquer le questionnaire critique.
Les cas de concordance sont rares, ils dépendent du hasard de la conservation des sources.
p.266 Contre l’histoire égalitaire Ch.PEGUY 1913
L’auteur explique que l’histoire du théâtre Français est claire, les pièces se succèdent. Tout n’est que causalité
simple et logique.
Sauf Corneille qui rompt cette causalité et finalement, celui qui comprendra le mieux le cid sera celui qui ne
connaît pas le théâtre Français.
-----------) peu intéressant fort peu probable qu’il pose des question dessus.
p.269 Histoire vécue et histoire écrite, KIMPFLIN 1920
·
La connaissance des détails est superflue et l’historien n’en a que faire, au contraire, l’histoire doit
élaguer,décaper pour ne retenir que les faits principaux.
Le catalogue de tout ce qui s’est passé partout est impossible.
Hélas nombre d’historiens sont tombés dans le travers des phrases brèves et condensées, pleines et sèches qui
feraient volontiers des entités si parfaitement dégagées leurs origines qu’elles pourraient apparaître comme des
réalités indépendantes des faits.
Kimpflin est pour moi hostile aux lois historiques abstraites et universelles des positivistes et s’inscrit dans un
technicisme à la Fustel de Coulange (“le document et rien que le document”)
p.271 L’histoire imprévisible, Henri Bergson
Les signes avant-coureurs d’un fait capital en histoire, par exemple : la démocratie, ne sont pas spécialement
remarqués par les contemporains. En effet, ces faits nous paraissent être des signes car nous connaissons leur
direction, leur course. Mais pour les contemporains, ils restent des faits, ils ne sont pas encore des signes.
Certains faits qui sont pour nous importants n’ont pas été abordés par les contemporains, c’est tout simplement
parce que ceux-ci n’étaient pas intéressés par ces faits. Ces faits existent car nous les observons
rétrospectivement. Nous transmettons aux générations futures des faits que nous considérons comme importants
en fonction de notre évolution passée et non pas en fonction de l’avenir, qui est imprévisible.
p.273 Le fait historique, Eric Dardel
L’historien d’aujourd’hui parle en termes scientifiques : il se veut objectif, a l’esprit scientifique, laisse parler les
faits… Et la méthode historique utilise de plus en plus les chiffres. Mais l’histoire n’a-t-elle pas perdu de sa
signification et de sa valeur ? L’historien qui s’en tient aux faits change le temps concret de l’histoire en passé.
Mais les choses n’ont rien à dire car le passé n’existe pas. C’est dans le présent de l’événement que le fait prend
son sens.
p.275 Juger ou comprendre , Marc Bloch
Définitions : - Impartialité=caractère de ce qui est juste, équitable, de ce qui n’exprime aucun parti.
- Probité=observation rigoureuse des principes de la justice et de la morale
L’historien s’efface devant les faits, il doit décrire les choses « telles qu’elles se sont passées »(Ranke)
Cela soulève le problème de l’impartialité historique. Il existe deux façons d’être impartial : celle du savant et
celle du juge. Le savant interroge ses expériences, observe et explique. Tandis que le juge interroge les témoins
pour connaître les faits, puis rend sa sentence. Mais juger, c’est prendre parti pour une table de valeurs. On
oublie souvent que le jugement de valeur n’a de sens que par rapport à un système de références morales
délibérément accepté. Et, à force de juger, on oublie d’expliquer.
3
p.279 Causalité et futurible, Raymond Aron
La condition première dans la recherche d’une causalité historique, c’est la sélection des antécédents. Cette
sélection s’opère selon un certain schéma : d’abord, on suppose que l’antécédent (= la cause supposée) n’a pas
existé, puis, on imagine ce qui ce serait passé. Si le fait que l’on étudie est, dans l’hypothèse, transformé, c’est
que l’antécédent en est une cause.
( exemple de la bataille de Marathon : la victoire de cette bataille est une cause importante de l’évolution de la
Grèce indépendante)
p.281 L’histoire est choix, Lucien Fèbvre
L’histoire est choix du fait du hasard (qui détruit ou sauvegarde), du fait de l’homme (qui simplifie, abrège, met
l’accent sur certaine chose), du fait que l’historien crée et recrée ses matériaux. En effet, l’historien a un but
précis, une hypothèse de travail, un objet d’observation qu’il se crée. Pour trouver des réponses, il faut d’abord
un question.
p.283 Existentialisme et histoire, Pierre-Henri SIMON
Deux courants ont approfondi, élargit et éclairé l'histoire:
Marxisme
Existentialisme
Philosophie de l'histoire qui propose le matérialisme L'homme est défini dans son essence et comme nature
historique
Ces deux courants ont vu l'homme comme être historique. Ils considèrent que c'est avec le temps
(l'histoire) que l'homme se réalise en passant de l'existence à l'essence.
Les différences des deux courants:
Marxisme
Existentialisme
L'homme ( considéré de l'extérieur comme un objet L'homme n'est pas déterminer d'avance par son
qui poursuit, bien qu'il puisse résister, inévitablement essence, mais est libre et responsable de son existence.
un but, celui de la perfection de l'espèce) est L'histoire est donc ce que l'homme en fera. Par
prédéterminé par une sorte de loi naturelle et qui tend exemple pour Sartre (existentialiste), la liberté de
à réaliser la vrai nature de l'homme (ex: l'obligatoire l'homme est sans limite, il ne tend pas vers sa nature.
dictature du prolétariat).
L'homme constitue lui-même la nature humaine
(l'essence de l'homme).
Rmq: le déterminisme du matérialisme dialectique ( L'eschatologie n'offre pas dans l'existentialisme une
l'hô peut résister mais suit quand même le droit aussi belle perspective que celle du marxisme,
chemin ) est moins absolu que le déterminisme du puisqu'elle est incertaine.
matérialisme pur.
p.286 Histoire et philosophie de l'histoire, Henri GOUHIER
Les philosophies de l'histoire sont extrêmement intéressante, sans elles l'histoire serait maussade et sans
intérêt. Mais la philosophie de l'histoire doit se soumettre à l'histoire. La philosophie de l'histoire n'est pas
l'histoire elle même dans ce sens que l'histoire aura toujours le dessus et pourra toujours évoluer dans un sens
imprévisible (car les situations ne sont jamais les mêmes).
Ainsi, l'historien pourra indiquer la direction que prendra l'histoire pour se donner des hypothèses de
travail mais en aucun cas ne pourra spéculer sur celle-ci.
La réalité historique, doit donc affronter l'historien (la philosophie de l'histoire) pour lui imposer la
LUCIDITÉ.
p.289 Ambiguïté du temps, Jules Chaix-Ruy
Le présent nous fuit sans cesse, dés que nous le possédons, il n'est plus car se retrouve dans le passé. Le destin
du passé est joué, nous ne pouvons influer sur son être. Hanté de remords et exempt d'espoir, il pèse sur nous
comme un rocher prêt à se détacher et nous emporter. Il est donc perpétuellement actif, enrichissant et animant
notre présent par la multiplicité d'expériences vécues. Le future, lui est toujours "a-venir", mais c'est dans celuici que nous nous installons, en y déposant nos espoirs, nos imaginations.
Nous sommes donc "projet" en perpétuel instance, basé sur une anticipation. Cette anticipation qui elle seul
détermine notre existence au moyen d'un accomplissement fictif et précaire.
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p.291 Critique de l'interprétation marxiste de l'histoire, Max RUBEL
Dans le Manifeste du PC, Marx lie jugement scientifique et postulat éthique.
<Passage du manifeste dans le quel Marx, explique la portée et la signification de son œuvre.
L'essentiel de mon apport peut se résumer en trois points:
1°l'existence de classe résulte uniquement de l'histoire du développement de la production.
2°la lutte des classes ne peut se solder que par une dictature du prolétariat.
3°cette dictature du prolétariat est la transition vers l'abolition totale de toutes les classes.
Ces remarques de Marx, prouvent la conscience qu'il avait de la portée de son œuvre. Mais attention en
résument son apport en trois thèses, il nous confronte à des niveaux théoriques très différents. En effet sa 2ème et
3ème hypothèse prend la forme d'un appel à la révolution des prolétaires. Ce glissement marque le passage de
Marx du raisonnement scientifique au jugement de valeur.
On ne sait toujours pas aujourd'hui si ces considérations étaient une extrapolation hâtive ou une
prévision scientifique. En tout cas ces hypothèses comme la théorie catastrophique de Marx (selon laquelle les
crises du capitalismes ne cesserait d'augmenter) auront nourrit les discours politiques pendant plus d'un siècle.
p.295 La notion de progrès, LEVI-STRAUSS 1961
·
Il faut concevoir le progrès avec prudence car il n’est ni nécessaire, ni continu.
Il procède par bonds, sauts et mutations qui s’accompagnent de changements d’orientations.
L’humanité n’est guèere un personnage qui grimpe un escalier mais plutôt un joueur dont la chance tient en
plusieurs dés: ce qu’on gagne sur l’un, on est toujours susceptible de le perdre sur l’autre!!(a méditer! ;o))
p.297 L’histoire des siècles et le mythe du précurseur, CANGUILLHEM 1968
·
Un précurseur serait un penseur, un chercheur qui aurait fait, jadis, un bout de chemin achevé plus
récemment par un autre.
Mais célébrer un précurseur est signe d’un manque de critique épistémologique: avant de mettre bout a bout
deux parcours scientifiques sur un chemin, il faut au préalable s’assurer que c’est le même chemin.
Un précurseur est donc un penseur que l’historien pense pouvoir extraire de son encadrement culturel pour le
placer dans un autre.
Sans qu’une analyse critique complète n’ait été effectuée, il est artificiel et arbitraire de placer deux auteurs
scientifiques dans un succession logique de commencement et d’aboutissement.
p.299 Évènement et structure, M. FOUCAULT
·
on dit souvent que l’histoire contemporaine s’est détournée de événement pour faire apparaître des
structures de longue durée. Pourtant, selon Foucault, il n’y a pas de contradiction entre le repérage de événement
et l’analyse de la longue durée, au contraire, c’est en resserrant a l’extrême le grain de événement que l’on voit
se dessiner au delà des batailles ou des dynasties des phénomènes massifs a portée séculaire..
L’histoire telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui ne se détourne pas de événement elle en élargit, au contraire,
sans cesse les champs, elle en découvre sans cesse des couches nouvelles.
L’important est que l’histoire ne considère pas un événement sans définir la série dont il fait partie. Biensur
l’histoire ne considère pas les événements par un simple jeu de cause a effet mais c’est pour établir des séries
diverses, entrecroisées, divergentes souvent mais pas autonomes.
p.301 La construction de l’évenement, P. VEYNE
·
Les récits des historiens sont autant d’itinéraires tracés a travers le champs événementiel (réalité
divisible a l’infini).
Aucun historien ne décrit la totalité de champ, un itinéraire doit choisir, ne peut passer partout.
Le champ événementiel ne comprend pas des sites que l’on appellerai événement et que l’on pourrait visiter. Un
événement n’est pas un être, mais un croisement d’itinéraires possibles.
Le même fait qui est un cause profonde pour un itinéraire donné ne sera que détail pour un autre.
Les événements n’ont pas de consistance, pourtant cette vérité n’est devenue familière qu’a la fin du siècle passé.
Auparavant, il y avait une grande histoire surtout politique qui était consacrée.
Somme toute, il semble qu’il n’existe qu’un seul véritable objet en histoire: l’histoire totale elle même mais cet
objet n’est pas pour nous; seul dieu, si il existe, serait capable de contempler l’histoire. Cette utopie d’histoire
totale a entraîné 3 illusions:
- la profondeur de l’histoire: l’histoire n’est pas profonde, elle est compliquée, nous atteignons bien des vérités
mais des vérités partielles.
- l’histoire générale: elle n’existe pas, car elle se borne a réunir des histoires spéciales au sein d’une même
reliure. C’est du travail d’encyclopédiste. La coopération généraliste/spécialiste est souhaitable mais le généralité
éclairera, il n’opérera pas une synthèse incontestable qui expliquerait tout.
5
-Le renouvellement de l’objet: c’est le paradoxe des origines, on appelle origine tout ce qui est anecdotique (ex:
règne de Tibre: mort de jésus détail tandis que pour l’histoire du christianisme c’est un événement majeur)
Bref tout est historique mais il n’y a que des histoires partielles.
·
Puisque tout est historique, l’histoire sera ce que nous choisirons ; la subjectivité ne veut pas dire
l’arbitraire.
p.309 Les fonctions de l’histoire : une interprétation psychanalytique, Michel de Certeau
L’écriture de l’histoire est le tombeau du passé. Elle crée une place dans le présent pour le passé. Dans l’écriture,
il y a une combinaison entre l’absence des morts dans la maison et l’absence des vivants dans l’écriture. Le texte
historique a un rôle performatif (c-à-d, qu’il constitue simultanément l’action qu’il exprime).
p.311 Sujet et objet de la connaissance historique, Cornelius Castoriadis
Celui qui parle d’histoire est un être historique, c-à-d, quelqu’un d’une époque, d’une société, d’une classe
donnée. Seul des êtres historiques peuvent se poser le problème de la connaissance historique (qui n’est jamais
achevée) car ils sont les seuls à avoir l’histoire comme objet d’expérience. Avoir l’expérience de l’histoire ce
n’est pas la considérer de l’extérieur comme un objet. (parallèle avec les êtres naturels et la science de la nature)
p.313 L’auteur et son texte : y a-t-il une objectivité du sens ?, Jean-Pierre Massaut
Tout texte est source de conflit des interprétations car tout les lecteurs, les circonstances, les milieux sont
différents. Les différentes lectures intéressent l’historien. L’historien doit s’intéresser à ce que l’auteur a dit et ce
qu’on lui a fait dire.
Mais d’abord, est-ce que ce que l’auteur a dit est objectif ? Pour le savoir faut-il s’éloigner du texte (en se
référant aux circonstances, personnalité et biographie de l’auteur) ou au contraire, s’en tenir à l’analyse du texte
« brut » ? Le problème n’est pas neuf et a été abordé par Sénèque, Péguy, Michel Foucault et Beckett.
Soit, l’auteur nous éclaire sur le texte ; soit, le texte nous éclaire sur l’auteur : l’aller-retour entre le texte et
l’auteur s’impose. Mais, attention, le fait de connaître l’auteur ne veut pas dire que l’on peut déduire ce qu’il a
dit. Et, l’auteur ne dit pas toujours ce qu’il a voulu dire (beaucoup de pièges menacent l’écrivain).
Pour éviter ces inconvénients, certains historiens ne considèrent pas l’auteur, mais sa postérité : trouver la pensée
de l’auteur à travers les simplifications ou développements de ses successeurs. Mais cette façon de faire est
dangereuse (anachronisme, histoire syncopée).
Le problème des intentions de l’auteur : soit, il ne dit pas ce qu’il voudrait dire (il ne peut pas ou il le cache) ;
soit, il ne veut pas dire ce qu’il dit mais il le dit ( contre son grés ou sans le savoir). Dans tout les cas, il ne faut
pas tomber dans l’illusion qu’il suffit d’enregistrer ce qui est écrit pour savoir ce qui est dit.
Il reste encore la question de savoir dans quelle mesure c’est St Augustin qui éclaire l’augustinisme ou si c’est
l’augustinisme qui révèle St Augustin ( même chose pour Platon, Erasme, Marx,…).
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