• 18 © Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
Le mur n’est pas un monument à proprement
parler, mais une partie – rendue accessible par
le déblaiement, à l’époque contemporaine, des
édifices qui y étaient adossés – du mur de sou-
bassement sur lequel se trouvait le parvis du
temple. Dans son dernier état, il date de l’époque
d’Hérode (Ier siècle avant notre ère). Sur l’espla-
nade elle-même, on trouve le Dôme du Rocher,
qui occupe l’emplacement de l’ancien temple de
Salomon, reconstruit lui aussi par Hérode et dé-
truit par les Romains en 135. Construit en 691, il
occupe l’emplacement de la pierre de fondation
du Temple, qui serait, d’après les traditions mu-
sulmanes, aussi le lieu du sacrice d’Abraham
et de l’élévation au ciel de Mahomet durant sa
chevauchée nocturne. La mosquée Al Aqsa est,
quant à elle, la plus ancienne mosquée construite
à Jérusalem, à la n du VIIe siècle.
Leur proximité pose le problème de la cohabi-
tation de lieux saints musulmans et juifs dans
le contexte du statut de territoire occupé de
la vieille ville depuis 1967 (voir chapitre 9).
L’accès à ces lieux de culte est donc réglementé.
Les Israéliens interdisent l’accès de l’espla-
nade des moquées aux musulmans de moins de
50 ans, pour limiter le risque de manifestations
violentes et les musulmans interdisent l’entrée
du lieu aux non-musulmans.
2. On voit sur la photographie la portion de
mur occidental (Kotel) rendue accessible aux
pèlerins juifs par le déblaiement des édifices qui
s’y étaient adossés au Moyen Âge. La foule se
presse en avant du mur pour effectuer des prières
faisant partie du pèlerinage juif à Jérusalem.
Certaines prières sont ensuite rédigées sur des
papiers glissés dans les fentes entre les pierres
du mur. L’appellation même du mur pose pro-
blème. Le terme de « mur des Lamentations »
a été forgé par les Britanniques et n’est pas em-
ployé par les juifs et les musulmans. Ces derniers
lui donnent le nom de El-Bourak, nom du cheval
de Mahomet lors du voyage nocturne. Pour les
juifs, ce mur représente la mémoire de l’ancien
temple et il est pour eux le lieu accessible le
plus proche du lieu où se trouvait le « Saint des
saints », partie du temple où était conservée
l’arche d’alliance, là où se trouve actuellement
le Dôme du Rocher.
3. L’archéologie est hautement conictuelle
tout d’abord par la localisation des lieux qu’elle
juifs ont perdu cette ville : en 587 avant notre
ère, lorsqu’ils sont déportés à Babylone, d’où
la citation biblique qui conclut le texte, puis en
135 (ligne 9), lorsque les Romains répriment la
révolte des juifs. Selon l’auteur, le peuple juif
doit aspirer à retrouver Jérusalem. Outre l’iden-
tité religieuse du peuple juif, qui a pu se perpé-
tuer dans le cadre de la diaspora, c’est bien une
identité nationale que mentionne Jacob de Haas
(lignes 9 à 12). Ces aspirations contribuent au
développement d’une immigration juive venue
d’Europe en Palestine (alors dominée par l’Em-
pire ottoman), où ils deviennent progressivement
plus nombreux que les communautés juives déjà
présentes dans ce territoire. Le sionisme, selon
l’auteur, permet aux juifs de revenir d’où ils sont
partis, « comme un boomerang lancé par les
mains de l’histoire ».
Doc. 4. Jérusalem, patrimoine mondial
• Question 1. Le classement de Jérusalem au titre
du patrimoine mondial est justifié par l’ancien-
neté et la richesse du centre historique, qui abrite
des témoignages sur des civilisations disparues et
des monuments essentiels pour les trois grandes
religions monothéistes. Deux monuments ma-
jeurs sont cités : l’église du Saint-Sépulcre et le
Dôme du Rocher. La première a servi de modèle
à de nombreuses églises à plan centré, notam-
ment celles édiées par les templiers en Europe.
Le second s’est inspiré de la première, et est l’un
des premiers monuments de l’islam. Son décor a
exercé une inuence majeure sur l’art islamique,
notamment sur la grande mosquée de Damas.
• Question 2. Ce classement n’est pas lié seule-
ment aux aspects artistiques, puisque Jérusalem
est avant tout la ville des trois monothéismes et
que les croyants sont attirés dans cette ville non
seulement par ses monuments, mais aussi par
son patrimoine « immatériel », c’est-à-dire par
tout ce qu’elle représente dans leur religion.
◗ Étude
Le mont du Temple : un lieu saint disputé
� MANUEL, PAGES 28-29
RÉPONSES AUX QUESTIONS
1. Les principaux monuments présents sur le
mont du Temple sont le mur occidental (le Kotel),
le Dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa.
Bosseti
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