14 © Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
Présentation de la question
La notion de patrimoine s’est construite,
affirmée et précisée depuis plusieurs siècles.
Une double page lui est consacrée (pp. 18-19)
au début de la première partie, pour permettre
aux élèves d’en saisir les enjeux avant d’étudier
l’une des trois villes.
Le mot est au XIIe siècle pour désigner un
héritage qu’il convenait de préserver pour pou-
voir le transmettre à son tour. Dans son accep-
tion actuelle, le concept date du XVIIIe siècle.
Dans leur étude fondamentale sur la question,
La notion de patrimoine, Jean-Pierre Babelon
et André Chastel ont montré comment, au
XVIIIe siècle, cette notion s’élargit. Elle recouvre
désormais tous les « monuments », c’est-à-dire
les éléments transmis par les siècles passés à une
société donnée (en latin, le terme monumentum
signifie « ce qui rappelle » et désigne un édifice
commémoratif). Ces « monuments » peuvent
être des édices, mais aussi des éléments d’ar-
chives ou des œuvres d’art. Avec la Révolution,
le patrimoine devient un enjeu lié à la mémoire
nationale. La nation souveraine doit faire un
choix sur les œuvres à préserver et sur le sens à
leur donner. Par ailleurs, de nouveaux lieux pa-
trimoniaux apparaissent. Des musées sont créés
pour abriter les œuvres, et des orateurs comme
l’abbé Grégoire justifient leur conservation.
Cette approche française du patrimoine s’est
diffusée en Europe aux XIXe et XXe siècles, à
mesure que des États-nations s’y créaient. Le
patrimoine est donc intimement lié à la notion
de mémoire. Des études fondamentales comme
celles de Pierre Nora ou Jean-Michel Leniaud
ont récemment permis de préciser ces enjeux et
d’ouvrir de nouvelles perspectives.
Le patrimoine évolue sans cesse, il reète les
dynamiques collectives mais aussi les récupéra-
tions identitaires et les manipulations politiques.
Le processus de patrimonialisation a élargi le
champ du patrimoine. Le patrimoine matériel
englobe monuments historiques, œuvres d’art,
mais aussi témoignages des systèmes productifs
industriels et agricoles. Le patrimoine immatériel
est l’ensemble des traditions, célébrations, fêtes,
traditions orales et culinaires qui définissent les
identités d’un lieu. Tous les patrimoines étu-
diés dans ce chapitre sont donc devenus tels au
terme d’un processus qui, comme celui lié aux
mémoires, a conduit à donner une valeur parti-
culière à certains éléments. Les patrimoines sont
ainsi liés à la question de l’identité des différents
lieux et des sociétés qui les habitent.
Faire une lecture historique du patrimoine
d’une ville ne se résume pas à illustrer chaque
période de l’histoire par des exemples d’œuvres
et de monuments. Il ne s’agit pas non plus de
réaliser un inventaire des éléments marquants
du patrimoine. Il s’agit de proposer à l’élève des
clés pour comprendre, à partir de ses connais-
sances historiques, combien un lieu peut être
porteur de sens, d’identités complexes. Chacune
des trois villes proposées à l’étude par le pro-
gramme permet d’explorer tout le champ des
notions qui viennent d’être explicitées.
Jérusalem est la ville sainte des trois mono-
théismes qui s’y rencontrent et qui s’y sont
affrontés. Elle est le lieu de l’Alliance pour le
judaïsme, de la résurrection du Christ pour
les chrétiens, de la chevauchée nocturne de
Mahomet pour les musulmans. Le mur occi-
dental, l’église du Saint-Sépulcre, le Dôme du
Rocher en témoignent encore. Destruction du
Temple par les Romains, croisades, conits du
XXe siècle : le patrimoine de Jérusalem est un
résumé de la géopolitique complexe du Proche-
Orient. Ce sont les patrimoines de la ville qui
font son intérêt géopolitique. Cependant, la
proximité géographique, voire la superposition
des lieux saints de chacune des religions donne
un sens profondément unifié aux héritages de la
cité.
Lecture historique du patrimoine
d’une ville
MANUEL, PAGES 22-57
CHAPITRE
1
Bosseti
Bosseti
15
© Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
C. Boito, Conserver ou restaurer. Les dilemmes
du patrimoine, Les éditions de l’imprimeur,
2000.
A. Chastel, Architecture et patrimoine, Inventaire
général, 1994.
F. Choay, L’Allégorie du patrimoine, Éditions du
Seuil, 1992.
F. Furet, Patrimoine, temps, espace. Patrimoine
en place, patrimoine déplacé, Fayard, 1997.
G. Giovannoni, L’Urbanisme face aux villes an-
ciennes, Éditions du Seuil, 1995.
J. Le Goff (dir.), Patrimoines et passions identi-
taires, Fayard, 1998.
J.-M. Léniaud, Chroniques patrimoniales,
Norma, 2001.
J.-M. Léniaud, Les Archipels du passé, Fayard,
2002.
J. Limouzin et F. Icher (dir.), Regards sur le pa-
trimoine, SCÉRÈN, 2009.
P. Nora (dir.), Science et conscience du patri-
moine, Fayard, 1994.
OUVRAGES SUR JÉRUSALEM
F. Encel, Géopolitique de Jérusalem,
Flammarion, coll. Champs, 2008.
J.-Y. Leloup, Dictionnaire amoureux de
Jérusalem, Plon, 2010.
OUVRAGES SUR ROME
F. Coarelli, Guide archéologique de Rome,
Hachette, 1994.
P. Grimal, Nous partons pour Rome, PUF, 1983.
P. Grimal, Églises de Rome, Imprimerie natio-
nale, 1997.
OUVRAGES SUR PARIS
Y. Carbonnier, Paris, une géohistoire, Doc.
Photo n° 8068, mars-avril 2009.
A. Fierro, Histoire et dictionnaire de Paris,
Robert Laffont, 1996.
M.-F. Hoffbauer, Paris à travers les âges.
Éditions Inter-Livres, Tours 1995 (1re éd. 1872).
B. Rouleau, Paris, histoire d’un espace, Éditions
du Seuil, 1997.
D. Chadych et D. Leborgne, Atlas de Paris,
Parigramme, 1999.
P. Pinon, Atlas du Paris haussmannien,
Parigramme, 2002.
E. Mullaly, Guide de Paris au Moyen Âge, Biro
& Cohen / Éditions du patrimoine, 2011.
Le centre historique de Rome montre comment
la ville a su garder, de l’Antiquité à nos jours, une
place spécifique. L’héritage de la capitale impé-
riale a constitué un patrimoine archéologique et
monumental tout à fait unique au cœur d’une
grande métropole, avec les forums, le Palatin, le
Capitole. Ce patrimoine a également entretenu
le mythe de la Rome antique après l’Antiquité, à
travers le regard des peintres et des écrivains. Par
ailleurs, la ville a gardé un rayonnement impor-
tant grâce à son statut de siège de la papauté.
La Rome chrétienne et sa mise en scène archi-
tecturale et artistique ont permis la transmission
d’une partie de l’héritage antique, mais elles lui
ont donné un nouveau sens. Les grandes places,
comme la place Navone ou la place d’Espagne
en témoignent. Enn, la ville est aussi devenue
en 1871 la capitale de l’Italie uniée et son patri-
moine reète les grandes étapes de la vie de la
nation, notamment sous le régime fasciste, qui
utilisa le mythe de la grandeur romaine et réalisa
la voie des Forums impériaux.
Paris est la ville la problématique du patri-
moine est plus difficile à poser. Le patrimoine
de Paris se prête à une double lecture historique.
La première montre le rapport entre ville et pou-
voir depuis le choix de Paris comme capitale :
l’espace urbain a été façonné par les différents
régimes pour servir de cadre à l’exaltation de la
monarchie puis de la république (places royales,
lieux de la Révolution, statuaire républicaine,
grands chantiers présidentiels, etc.). La seconde
lecture montre comment s’est construite l’iden-
tité de la ville, à travers un patrimoine matériel
et immatériel. L’innovation artistique, le souci de
définir des styles qui signent l’identité de la ville
furent une constante du Moyen Âge à nos jours :
Paris fut l’un des berceaux de l’art gothique, de
l’art classique, des grandes innovations du XIXe
et du XXe siècle. L’identité parisienne doit beau-
coup au XIXe siècle, avec l’haussmannisation et
la tour Eiffel.
Bibliographie
OUVRAGES GÉNÉRAUX
J.-P. Babelon, La Notion de patrimoine, Liana
Lévi, 1994.
F. Bercé, Des monuments historiques au patri-
moine, du XVIIIe siècle à nos jours, ou les « égare-
ments du cœur et de l’esprit », Flammarion, 2000.
Bosseti
Bosseti
16 © Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
Arts étudie le Dôme du Rocher, œuvre fonda-
mentale de l’art islamique qui s’inscrit dans le
patrimoine de la ville.
Le deuxième cours montre que le patrimoine
antique de Rome est resté un enjeu essentiel
jusqu’à aujourd’hui. Avec le troisième cours on
voit comment la papauté a mis en scène l’espace
urbain, notamment au moyen de l’art baroque.
Une étude est ensuite consacrée à un phénomène
très frappant à Rome et qui permet aux élèves de
comprendre comment le patrimoine se renou-
velle sans cesse : la réutilisation des monuments
antiques. Une double page Histoire des Arts est
consacrée à un tableau d’Hubert Robert, ce qui
conduit à montrer que le patrimoine de Rome vit
aussi à travers la méditation des peintres (ou des
écrivains) sur les ruines antiques.
Le quatrième cours montre comment Paris,
capitale de la France, a été façonnée par les
différents pouvoirs. Puis le cinquième cours
analyse la constitution progressive de l’identité
parisienne, du paysage urbain. Une étude est en-
suite consacrée au Louvre : cet édifice né comme
palais royal et devenu musée permet en effet une
lecture historique complète des rapports entre
patrimoine et pouvoir. Enn, une dernière étude,
consacrée à la tour Eiffel, révèle comment un
édifice controversé et éphémère accède au statut
de patrimoine emblématique de la ville.
G. Jollivet, M.-C. Bouaré-des Déserts et
I. Cardot, Paris dans l’histoire de France, Sudel,
2004.
SITOGRAPHIE
http://whc.unesco.org/fr/list/
http://www.european-heritage.net/sdx/herein/
national_heritage/select_country.xsp
www.icomos.org
http://www.towerofdavid.org.il/English/
General/french
http://www.unicaen.fr/cireve/rome/index.php
http://www.paris.fr/loisirs/paris-loisirs/
histoire-et-patrimoine/p8495
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/
patrimoine/
Plan du chapitre
Le chapitre présente successivement les trois
villes. Pour chacune d’elles, on commence par
une double page Repères comprenant : le plan
actuel de la ville avec les grands éléments de son
patrimoine, une petite carte de situation et des
photographies de monuments emblématiques.
Le premier cours présente Jérusalem, struc-
ture autour de son triple héritage juif, chrétien
et musulman. Une étude est ensuite consacrée
au mont du Temple, un des lieux clés du patri-
moine de Jérusalem, sacré à la fois pour les juifs
et les musulmans. Une double page Histoire des
nade s’élève le Dôme du Rocher, monument
emblématique de l’islam. Plus loin, on remarque
les deux coupoles de l’église du Saint-Sépulcre.
On notera la cohérence du bâti de la vieille ville,
qui contraste fortement avec la ville moderne
s’élèvant à l’arrière-plan. La sainteté de la ville
a permis sa patrimonialisation.
Doc. 2. Rome : la « Ville éternelle »
Cette vue de Rome explicite le surnom de « ville
éternelle » donné à Rome, avec la superposi-
Ouverture de chapitre
MANUEL PAGES 22-23
Doc. 1. Jérusalem : la ville sainte de trois
religions
Sur cette photographie prise depuis l’est, on peut
voir l’ensemble de la partie centrale de la vieille
ville. L’héritage des trois monothéismes apparaît
d’emblée. Au premier plan, on voit le soubas-
sement de l’esplanade du Temple. Sur l’espla-
Commentaire des documents et réponses aux questions
Bosseti
Bosseti
17
© Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
1. Jérusalem, ville trois fois sainte
MANUEL, PAGES 26-27
Doc. 1. Le Saint-Sépulcre
• Question. Avec la basilique du Saint-Sépulcre,
on constate que le patrimoine peut diviser les
chrétiens. Le lieu même où se trouve le tombeau
vide, qui aurait abrité le corps du Christ avant
sa résurrection, est un facteur de tensions entre
les différentes confessions chrétiennes. En effet,
presque toutes les familles du christianisme
catholique et orthodoxe possèdent un espace ré-
servé au sein de la basilique du Saint-Sépulcre.
Cependant, cette partition du monument montre
que la cohabitation entre ces chrétiens est diffi-
cile. Il n’a pas été possible de dénir de nom-
breux espaces communs à ces communautés qui
se sont longtemps considérées réciproquement
comme schismatiques et hérétiques, à l’excep-
tion des espaces de circulation. Le fait que les
clés aient été confiées à des musulmans montre
qu’un arbitrage extérieur à la communauté chré-
tienne a été nécessaire pour éviter des incidents,
même si ceux-ci se produisent régulièrement
jusqu’à nos jours.
Doc. 2. Les murailles de Jérusalem
Les murailles de Jérusalem ont été réalisées à
partir de 1520, sous la période ottomane. Elles
définissent les limites de la vieille ville. Leur
construction incorpore des éléments clés de la
cité antique comme la tour de David, qui a servi
d’élément central pour la construction de la nou-
velle citadelle. Le sultan Soliman le Magnifique
souhaitait ainsi honorer la ville sainte en réu-
nissant les lieux saints des trois monothéismes.
L’islam a en effet incorporé certains héritages
du judaïsme et du christianisme, comme les -
gures de Moïse ou de Jésus. Ainsi, une légende
populaire raconte que Soliman aurait fait pendre
l’architecte chargé de la construction des rem-
parts parce que celui-ci avait laissé en dehors de
l’enceinte de la ville le tombeau de David et le
lieu supposé du cénacle, Jésus aurait célébré
son dernier repas.
Doc. 3. Le retour des juifs à Jérusalem
• Question. Pour les sionistes, comme Jacob
de Haas, Jérusalem représente le lieu central de
l’identité juive, le point de départ de son his-
toire. À plusieurs reprises dans leur histoire, les
tion spectaculaire des différentes strates de son
patrimoine. La photographie est centrée sur
l’espace des forums impériaux. La colonne de
Trajan, que l’on distingue à gauche, apparaît
comme noyée dans la ville moderne et rappelle
l’emplacement du cœur de la cité antique. À
l’arrière-plan, sur la colline de l’Esquilin, la
basilique Sainte-Marie-Majeure témoigne de la
christianisation de la ville à la fin de l’Antiquité.
Surplombant les marchés de Trajan, la tour du
Grillo symbolise la Rome médiévale, contrô-
lée par les seigneurs. La multitude des dômes
baroques montre la façon dont le paysage de
Rome fut remanié par les papes, à l’époque de la
Réforme catholique. À droite de l’image, sur le
anc de la colline du Capitole, la masse blanche
du « Vittoriano » montre comment lors de l’unité
italienne, achevée en 1871, l’Italie contempo-
raine souhaita raviver le mythe de la grandeur de
la Rome antique.
Doc. 3. Paris : capitale de la France à travers
tous les régimes
Cette image montre combien le patrimoine de
Paris permet de lire les continuités dans l’his-
toire de la ville. Au centre, la Seine apparaît
comme l’axe structurant le long duquel est née la
ville. À droite, sur l’île de la Cité, la cathédrale
Notre-Dame témoigne de la vitalité de la ville à
l’époque médiévale et de l’importance de l’art
gothique, en Île-de-France au XIIe siècle. À
gauche de l’image, les quartiers de la rive gauche
montrent que la juxtaposition de différents élé-
ments patrimoniaux n’empêche pas la constitu-
tion d’un paysage urbain typique de la capitale.
Le bâti a conservé une cohérence car des règle-
ments ont empêché la construction d’immeubles
de grande hauteur. Les monuments rappellent
les moments clés de l’histoire de la ville. On
voit les clochers médiévaux de Saint-Séverin et
Saint-Germain-des-Prés, le dôme classique des
Invalides, réalisation emblématique dans le Paris
de Louis XIV et la tour Eiffel, qui marque l’em-
placement du Champ-de-Mars. Ce lieu emblé-
matique de la Révolution française, eut lieu la
fête de la Fédération en 1790, fut choisi en 1889
pour voir s’élever la tour qui était alors la plus
haute du monde.
Bosseti
Bosseti
18 © Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
Le mur n’est pas un monument à proprement
parler, mais une partie rendue accessible par
le déblaiement, à l’époque contemporaine, des
édifices qui y étaient adossés – du mur de sou-
bassement sur lequel se trouvait le parvis du
temple. Dans son dernier état, il date de l’époque
d’Hérode (Ier siècle avant notre ère). Sur l’espla-
nade elle-même, on trouve le Dôme du Rocher,
qui occupe l’emplacement de l’ancien temple de
Salomon, reconstruit lui aussi par Hérode et -
truit par les Romains en 135. Construit en 691, il
occupe l’emplacement de la pierre de fondation
du Temple, qui serait, d’après les traditions mu-
sulmanes, aussi le lieu du sacrice d’Abraham
et de l’élévation au ciel de Mahomet durant sa
chevauchée nocturne. La mosquée Al Aqsa est,
quant à elle, la plus ancienne mosquée construite
à Jérusalem, à la n du VIIe siècle.
Leur proximité pose le problème de la cohabi-
tation de lieux saints musulmans et juifs dans
le contexte du statut de territoire occupé de
la vieille ville depuis 1967 (voir chapitre 9).
L’accès à ces lieux de culte est donc réglementé.
Les Israéliens interdisent l’accès de l’espla-
nade des moquées aux musulmans de moins de
50 ans, pour limiter le risque de manifestations
violentes et les musulmans interdisent l’entrée
du lieu aux non-musulmans.
2. On voit sur la photographie la portion de
mur occidental (Kotel) rendue accessible aux
pèlerins juifs par le déblaiement des édifices qui
s’y étaient adossés au Moyen Âge. La foule se
presse en avant du mur pour effectuer des prières
faisant partie du pèlerinage juif à Jérusalem.
Certaines prières sont ensuite rédigées sur des
papiers glissés dans les fentes entre les pierres
du mur. L’appellation même du mur pose pro-
blème. Le terme de « mur des Lamentations »
a été forgé par les Britanniques et n’est pas em-
ployé par les juifs et les musulmans. Ces derniers
lui donnent le nom de El-Bourak, nom du cheval
de Mahomet lors du voyage nocturne. Pour les
juifs, ce mur représente la mémoire de l’ancien
temple et il est pour eux le lieu accessible le
plus proche du lieu se trouvait le « Saint des
saints », partie du temple où était conservée
l’arche d’alliance, se trouve actuellement
le Dôme du Rocher.
3. L’archéologie est hautement conictuelle
tout d’abord par la localisation des lieux qu’elle
juifs ont perdu cette ville : en 587 avant notre
ère, lorsqu’ils sont déportés à Babylone, d’où
la citation biblique qui conclut le texte, puis en
135 (ligne 9), lorsque les Romains répriment la
révolte des juifs. Selon l’auteur, le peuple juif
doit aspirer à retrouver Jérusalem. Outre l’iden-
tité religieuse du peuple juif, qui a pu se per-
tuer dans le cadre de la diaspora, c’est bien une
identité nationale que mentionne Jacob de Haas
(lignes 9 à 12). Ces aspirations contribuent au
développement d’une immigration juive venue
d’Europe en Palestine (alors dominée par l’Em-
pire ottoman), ils deviennent progressivement
plus nombreux que les communautés juives déjà
présentes dans ce territoire. Le sionisme, selon
l’auteur, permet aux juifs de revenir d’où ils sont
partis, « comme un boomerang lancé par les
mains de l’histoire ».
Doc. 4. Jérusalem, patrimoine mondial
Question 1. Le classement de Jérusalem au titre
du patrimoine mondial est justifié par l’ancien-
neté et la richesse du centre historique, qui abrite
des témoignages sur des civilisations disparues et
des monuments essentiels pour les trois grandes
religions monothéistes. Deux monuments ma-
jeurs sont cités : l’église du Saint-Sépulcre et le
Dôme du Rocher. La première a servi de modèle
à de nombreuses églises à plan centré, notam-
ment celles édiées par les templiers en Europe.
Le second s’est inspiré de la première, et est l’un
des premiers monuments de l’islam. Son décor a
exercé une inuence majeure sur l’art islamique,
notamment sur la grande mosquée de Damas.
• Question 2. Ce classement n’est pas lié seule-
ment aux aspects artistiques, puisque Jérusalem
est avant tout la ville des trois monothéismes et
que les croyants sont attirés dans cette ville non
seulement par ses monuments, mais aussi par
son patrimoine « immatériel », c’est-à-dire par
tout ce qu’elle représente dans leur religion.
Étude
Le mont du Temple : un lieu saint disputé
MANUEL, PAGES 28-29
RÉPONSES AUX QUESTIONS
1. Les principaux monuments présents sur le
mont du Temple sont le mur occidental (le Kotel),
le Dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa.
Bosseti
Bosseti
1 / 190 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !